Lorsque le barrage de Murum sera achevé, des milliers d'hectares de terres Penan seront submergés. | ©REMI BARROUX
Les samedi et dimanche tout est fermé ici : les agences de voyage, les boutiques, les musées …il reste le « marché du dimanche » , la grande attraction !
j’y suis donc allée en taxi car c’est un peu loin, mais je n’ai pas regretté car j’ai découvert nombre de fruits et légumes que je n’avais jamais vus et j’ai aussi compris pourquoi j’avais pu attraper tourista ! Regardez un peu des épices très forts, des crevettes mortes, des moules grosses comme mon poing, des fruits (bananes, mandarines, durians) et légumes pourris (pas tous !), et même des cœurs de fleurs qui se mangent (des wild dalhias… car on m’a dit que les fruits et légumes étaient souvent « sauvages ») :
Mais ce quartier est tout petit, et la vue depuis ma chambre, sur rivière Sungai Sarawak, est très belle. Ce n’est pas trop mon type d’hébergement habituel, …mais c’est pas plus mal !
Voici où se trouve mon hôtel (je vais quand même y rester 9 nuits au total),
Et de l’autre côté de la rivière, cet espèce de grand temple doré au toit pointu, c’est le Parlement de l’Etat du Sarawak.
En bas à droite, c’est la promenade le long des quais (un peu comme à Singapour … ils ont copié les coquins !), superbe, bordée de petites échoppes et restos, très agréable à faire à pied sur quelques kilomètres, avant de découvrir un autre paysage le long des berges : la campagne et de très pauvres maisons ou huttes sur pilotis : on se croirait au Laos sur les bords du Mékong !
J’ai commencé par faire une promenade, dans un des nombreux petits bateaux traditionnels:
En ce moment c’est une accumulation de fêtes non stop à Kuching :
-la Saint Valentin qui dure … (feux d’artifices le jour de mon arrivée … je croyais que c’était pour moi, mais non L
-le dernier jour du Nouvel An Chinois
-le départ de l’ancien Gouverneur de l’Etat du Sarawak Abdul Taib Mahmud qui était là depuis 33 ans quand même, et son remplacement par un nouveau : attention, son nom est : Tan Sri Datuk Amar Adenan Satem ! que l’on appelle plus couramment Adenan … c’était quand même important à savoir !
-et la fête inter ethnique de solidarité entre les Communautés
J’en ai donc profité moi aussi pour faire la fête dans un temple chinois qui se trouve pas loin d’ici car nous sommes dans le quartier chinois : le Tua Pek Kong , nom du dieu de la terre .
C’est le plus ancien temple chinois du Sarawak, crée en 1770, lors de l’arrivée des premiers chinois, ceux qui travaillaient la terre ;
Les croyants font brûler de l’encens en formant leurs vœux, attachent leur nom sur de petits papiers qui volent au vent … et ainsi, ils seront exaucés. J’ai pu discuter avec eux, et ils m’ont expliqué tout ça très gentiment.
Dans un autre temple un peu plus loin, c’était aussi la fête, avec même une journaliste qui faisait un film
Une petite citation de Francis Bacon « les voyages sont l’éducation de la jeunesse et l’expérience de la vieillesse ».
Je commence sans doute à être bien vieille car ma première découverte à Kuching fut … l’hôpital ! et oui ! Pour essayer d’y soigner une otite et le lendemain une bonne « tourista » …
« Quand on part on vise la lune, car même en cas d’échec, on atterrit dans les étoiles » ! Mon étoile du jour fut donc un sympathique médecin, qui m’a d’abord demandé mon passeport avant de me prescrire des antibiotiques que j’avais dans mon sac ! Bingo !
Mais comme antibiotiques et imodium ne font pas bon ménage, je dois choisir entre la tête et le ventre …pour me remettre sur pieds ! Pas facile comme choix ah ah ah J
Première impression ici : les gens sont adorables, gentils, serviables. Beaucoup de malaisiens continentaux, de chinois, d’indiens … et très peu de « western people » comme ils disent La population est visiblement très jeune, beaucoup de bébés dans les poussettes ! Mais il me semble qu’il y a aussi pas mal de vieux handicapés (comme moi J)
Dès mon arrivée, le chauffeur de taxi puis les gens de l’hôtel m’ont mis en garde contre les vols à l’arraché et m’ont recommandé la prudence. C’est bien la première fois, qu’au cours d’un voyage, les locaux me mettent en garde ! Et on me fait toujours la même réflexion pour commencer la conversation « vous voyagez seule ? oh là là ! » ;
Je suis logée dans le « quartier chic » de la ville qui atteint les 800 000 habitants m’a-t-on dit, en forte progression. Sur les bords de la rivière, où se trouve donc une dizaine de grands hôtels, quelques banques, d’immenses centres commerciaux, et bien sûr des sculptures de chats (Kuching signifie CHAT) l’emblème de la ville …
Bye bye le Lion de Singap, place au Chat !
D’ailleurs des chats, on en trouve partout dans les innombrables boutiques d’artisanat :
Bornéo en Malaisie
Sur l'île de Bornéo, il y a deux Etats malais : le Sarawak et le Sabah.
Entre deux séjours à Singapour, me voici partie pour 15 jours à la découverte du Sarawak.
Le Sarawak, grand comme un quart de la France, est le plus grand Etat du pays par sa superficie (124 500 km2) et compte 2 200 000 habitants environ. Situé à proximité de l'Equateur il a un climat tropical et est couvert à 80% par la forêt équatoriale.
Sa capitale : Kuching de (660 000 habitants) située le long de l'embouchure de la rivière "Sarawak" qui donne sur la mer de Chine .
En 1839, un Anglais du nom de James Brooke (1803-1868) achète, avec son modeste héritage, un yacht qu'il arme et avec lequel il part pour Singapour. De là, il se rend à Bornéo en quête d'aventure. Il se met au service d'un prince du sultanat de Brunei, en proie à une guerre civile. En 1841, il est récompensé en étant nommé Râja (gouverneur) de la région de Kuching. C'est le point de départ d'un extraordinaire empire privé, le Royaume de Sarawak, que Brooke et ses deux successeurs, les Raja Putih (Rajahs blancs), vont étendre6.
Le Sarawak devient colonie de la couronne britannique en 1946, au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, puis obtient l'indépendance en 1963 pour rejoindre la Malaisie.
Abdul Taib Mahmud, l'actuel gouverneur de l'Etat du Sarawak - 74 ans-un homme très riche et très critiqué ...
Le pétrole, la pêche, le bois, le caoutchouc, le cuivre et le tabac sont les principales ressources du Sarawak. Le gouvernement malaisien envisage aussi d'utiliser au maximum l'énergie des très nombreux cours d'eau.
Les tribus indigènes sont majoritaires à Bornéo (50% de la population des 2 Etats l'île).
La population native du Sarawak, constituée de dizaines de tribus parlant autant de dialectes, est la véritable gardienne de Bornéo, grâce à ses conteurs et à ses communautés respectueuses des traditions ancestrales. Ce mode de vie ancien représente désormais un patrimoine culturel convoité, qu'il s'agisse de la vie dans les "maisons longues" ou de la transmission des mythes, des légendes et des sortilèges séculaires.
Au Sarawak, les peuples autochtones sont collectivement dénommées Orang Ulu ou Dayak . On distingue les groupes principaux suivants : Bidayut, Kelabit, Berawan, Penan, Kenyah, Kayan et Iban (50% du total).
les Iban (Sea Dayak) sont la tribu la plus nombreuse avec environ 600 000 personnes. Ils vivent toujours dans la jungle au sein de villages traditionnels qui regroupent des "longhouses" le long des fleuves Rajang et Lupar . Ils se sont convertis au christianisme mais conservent leurs pratiques animistes.
Les Bidayuh (land Dayak) sont 170 000 environ, concentrés au sud-est du Sarawak, notamment autour de Kuching où beaucoup finissent par s'installer.
Malgré la modernisation, le pays reste attaché à ses coutumes et traditions. Si la plupart des malais suivent les préceptes de l'islam, ils conservent aussi "l'adat", leur système spirituel et social, qui régule une partie encore importante de leur vie dans les "Kampungs", les villages traditionnels. L'adat, qui prend ses racines dans la période hindoue, insiste sur la responsabilité collective, la famille et la communauté, l'entraide et l'assistance. Les cérémonies familiales et les rituels sont nombreux. En période de fête, les malais suivent le rituel de la "porte ouverte à tous". En tant que chef religieux, l'imam a une position importante dans la communauté puisqu'il détient la connaissance de l'Islam, alors que le "pawang" (qui sait faire tomber la pluie, améliorer les récoltes de riz ou apaiser les esprits ...) et le "bomoh" (qui connait les plantes médicinales et communique avec les esprits ) sont eux détenteurs d'une connaissance spirituelle plus ancienne ...
Les tensions semblent demeurer entre les différentes populations malaises, ainsi que celles dues à la préservation de la forêt primaire et à la construction de barrages .
Un article du journal "le Monde" du 7 novembre 2013 :
Lorsque le barrage de Murum sera achevé, des milliers d'hectares de terres Penan seront submergés. | ©REMI BARROUX
Pour terminer voici " mes petits conseils habituels de lecture" sur la Malaisie :
- "la Malaisie" de Michel Gilquin - Editions Karthala - Un livre édité en 1996 mais que je trouve remarquable !
- "Un rajah blanc à Bornéo" - la vie de James Brooke - de Nigel Barley. petite bibliothèque Payot -2002-
- "Les Sultanats de Malaisie" - Un régime monarchique au XXème siècle - de Laurent Metzer - Chez L'Harmattan 1994 -
- "Aux origines du monde : contes et légendes de Bornéo" , contes recueillis et traduits par Mady Villard - Ed. Files France 2013- qui nous fait bien comprendre les coutumes qui perdurent aujourd'hui!
Entre deux séjours à Singapour, me voici partie 15 jours à la découverte de Bornéo, en Malaisie ... au bout du monde ... tout près de Singapour... mais si différent semble-t-il ... un autre monde ... !
Un rapide survol de la Malaisie :
Le drapeau malaisien ressemble beaucoup au drapeau Américain !
les 14 bandes rouges symbolisent le statut égal entre les 13 Etats fédérés et le gouvernement fédéral. L'étoile jaune à 14 branches représente l'unité tandis que le croissant est le symbole traditionnel de l'islam.
La devise figurant sur les armoiries : "l'unité fait la force",
L'Etat du Sarawak est représenté en bas à droite à côté de la fleur nationale : l'hibiscus ( le bunga raya).
Situation géographique :
Photo prise sur mon guide "Petit Futé" :
La Malaisie, en malais Malaysia, est un pays d’Asie du Sud-Est, comprenant la moitié sud de la péninsule de Malacca et le tiers nord-ouest de l’île de Bornéo (ou Malaisie orientale). Sa capitale est Kuala Lumpur. La Malaisie est membre du Commonwealth et de l'Asean.
La partie continentale du pays est limitée au nord par la Thaïlande, au sud par Singapour, à l’ouest par le détroit de Malacca et à l’est par la mer de Chine méridionale. La partie insulaire, Bornéo, est bordée au nord et à l’ouest par la mer de Chine méridionale, à l’est par la mer de Sulu et la mer de Célèbes, et au sud par l’Indonésie (province de Kalimantan). Le sultanat indépendant de Brunei forme une enclave côtière au nord du Sarawak.
Histoire :
L'histoire de la Malaisie est proche à ses débuts de celle de Singapour : voir
C'est en 10 000 av. JC qu'arrivent les premiers arborigènes ... Après que de nombreux princes et rois se soient disputé la région, c'est au 16ème siècle que la vraie histoire contemporaine commence avec l'arrivée des Portugais, puis des Hollandais qui se font sans cesse la guerre, eux-mêmes boutés de la région au 18ème par les Anglais, qui qui forment en 1826 les "Straits Settelments" de Penang, Malacca et Singapour, transformés en "Protectorat" puis en "Fédération des Etats malais" à la fin du 19ème siècle.
Ce sont les anglais qui organisèrent un déferlement de coolies chinois et indiens pour servir de main d'oeuvre dans l'exploitation des richesses du pays : étain, caoutchouc, culture de l'hévéa.
Après la seconde guerre mondiale, les Britanniques sont englués dans le bourbier malaisien, comme les Français en Indochine, et la crainte d'une insurrection communiste va conduire à l'Indépenddance proclamée le 31 aôut 1957.
Après de violents conflits communautaires, économiques et politiques entre Malais et Sino-Singapouriens, et les incompréhensions entre Kuala Lumpur et Singapour deviennent insurmontables et c'est la rupture : Singapour qui se sent spoliée et mise à l'écart, quitte la fédération de Malaisie le 7 aôut 1965.
En Malaisie la crise intercommunautaire continue, véritable révolte contre les inégalités. L'état d'urgence est déclaré. Le spectre de la guérilla va mener à une NEP (nouvelle politique économique) et aussi à des mesures de "discrimination positive" en faveur des Bumiputras.
Bref, l'histoire de la Malaisie de 1950 à 1981 est surtout marquée par ces conflits intercommunautaires.
En 1981 le docteur Mahathir est élu Premier Ministre - jusqu'en 2003- et instaure une démocratie musclée accompagnée d'une industrialisation accélerée.
Le pays se stabilise et se développe rapidemment.
Régime politique :
La Malaisie est une fédération de 13 Etats (dont les 9 anciens "sultanats" - les 4 anciens "Etats" de Malacca, Penang, Sabah et Sarawak - et le "Territoire fédéral" de Kuala Lumpur ). Tous les Etats (sauf 2) ont a leur tête un Sultan constitutionnel, ou un Raja (le raja ayant un rang inférieur à celui du sultan), issus des riches familles les plus anciennes de l'histoire de la Malaisie.
Le régime politique de Malaisie est une monarchie constitutionnelle régie par un système démocratique parlementaire fédéral. Le Roi (rôle purement symbolique aujourd'hui), est élu tous les 5 ans par ses pairs, les souverains héréditiares des 9 anciens Sultanats. Avec ses rois règnant à tour de rôle, la Malaisie est un système monarchique unique au monde et particulèrement complexe.
Abdul Halim Mu'adzam Shah, sultan de Kedah de la Malaisie, a prêté serment mardi 13 décembre 2011 en tant que 14e chef suprême de l'Etat, devenant ainsi la seule personne à devenir roi de la Malaisie pour une seconde fois depuis l'indépendance du pays. Agé de 84 ans, il avait déjà été aux commandes de la Fédération de 1970 à 1975.
La réalité du pouvoir politique est concentrée entre les mains du chef de la majorité parlementaire, le Premier ministre Mohammad Najib bin Tun Abdul Razak , dit Najib Razak. Nommé 1er ministre par le Roi Mizan Zainal Abidin, le 3 avril 2009. Il est le fils d'un ancien Premier Ministre, et a lui même déjà occupé des fonctions régaliennes dont celle de vice-Premier Ministre.
Le Premier ministre, comme les Ministres, est nommé par le Roi et est responsable devant le Parlement. De plus, chacun des Etats, outre son chef, a ses propres institutions (constitution, parlement élu traitant des affaires locales).
Le principe de séparation des pouvoirs est inscrit dans la Constitution. Le Parlement fédéral est doté de 2 asssemblées élues pour 5 ans, les 193 députés élus au suffrage universel, et 65 sénateurs dont 40 sont nommés directement par le roi.
Le parti au pouvoir depuis l'indépendance est l'UMNO ("organisation nationale unifiée des Malais" crée par le Dr Mahathir) qui dirige le pays avec une douzaine d'autres partis, dont le parti chinois et le parti indien. l'opposition est essentiellement représentée par le PAS, parti islamique.
Géographie et climat:
La Malaisie, dont la superficie est de 329 358 km2 (France 552 000) s'étend sur 900km du nord au sud et 300km de l'est à l'ouest. Le centre est montagneux et couvert de forêts primaires tropicales vieilles de 130 millions d'années ... les plus anciennes du monde!
La péninsule de Malaisie continentale est la plus développée et la plus peuplée, même s'il y a une grande disparité entre la côte ouest ("l'Endroit") et la côte est ("l'envers") plus pauvre.
L'île de Bornéo (15% de la population totale pour 60% de la superficie totale de la Malaisie ) est encore très sauvage.
Actuellement le problème de la déforestation est important. C'est aussi dans le Sarawak (un des 2 Etats de Bornéo), que culmine le mont Kinabalu, le plus élevé (4095m). la majorité de la population y vit en amont des rivières dans des "Kampungs" composés de "longhouses" traditionnelles. Le territoire du Sarawak est majoritairment agricole même si la vie urbaine s'y est développée ces dernières années.
Le climat est tropical , il y fait chaud et pluvieux toute l'année.
Population :
Près de 30 millions d'habitants en 2013 (la France vient de passer les 66 millions) - Densité : 90 hab au km2 - Population urbaine : 73% - Espérence de vie : 74 ans - Age médian : 27 ans -
Les habitants de la Malaisie sont les malaisiens qu'il ne faut pas confondre avec les malais, lesquels n'en constituent qu'une partie. En effet, le pays est principalement peuplé de trois groupes ethniques : les Malais d'origine (50%), les Chinois (24%) les Indiens (7%) et les Aborigènes (11%).
Ces derniers sont appellés globalement Orang Asli dans la péninsule, et Dayaks à Bornéo. Comme les Malais d'origine, ils sont appellés Bumiputras (fils du sol), par opposition aux autres ethnies plus récentes. le concept de Bumiputras confère un satut spécial plus protecteur aux Malais, aux aborigènes et aux tribus de Bornéo.
Si la question de la population reste délicate, il semble qu'une identité malasienne fasse son chemin.
Religions et culture :
L'Islam est religion d'Etat et 99,5% des Malais sont musulmans (Sunnites dans leur immense majorité), ce qui représente 60% de l'ensemble de la population totale. Bien que les Sultans aient perdu tout pouvoir légal, ils demeurent les chefs de l'Islam, les protecteurs de malais, et sont encore très respectés.
Bouddhisme : 19% -
Chrétiens : 9%-
Hindous : 6%.
Le reste rasssemble les croyances populaires chinoises mais aussi encore l'animisme chez les indigènes notamment à Bornéo.
La population des kampungs (villages traditionnels) reste attachée à ses coutumes et traditions et notamment sur " l'adat ", , c'est à dire sur le principe de restponsabilité collective de la famille et de la communauté, valeurs fondatrices du monde malais.
les conflits communautaires semblent persister dans cette société multiculturelle, malgré l'instauration d'un système de "discrimination positive" privilégiant les malais, instauré par le Dr Mahathir suite aux émeutes raciales de 1969.
Econnomie :
Le Ringgit malaisien s'écrit RM - 1 euro = 4,19 RM (décembre 2013)
PIB par habitant : 17 200 dollars en parité pouvoir d'achat (2012)
Taux de croissance : 5,1 ?
Principal pays importateur et exportateur : la Chine
Les principales ressources sont : le bois de santal, la culture de l'hévéa qui donne le caoutchouc , le palmier à huile qui donne l'huile de palme , l'étain, , le gaz naturel et le pétrole surtout (au nord ouest de l'état du Sabah).
Aujourd'hui les nouvelles technologies, l'industrie pharmaceutique, le tourisme (24 M de visiteurs étrangers en 2010, derrière la Chine, mais devant la Thaïlande!) sont les secteurs mis en avant pour atteindre le statut de "Pays développé en 2020", selon la vison du Dr Mahathir.
« la Malaisie est le deuxième partenaire économique de la France au sein de l’Asean avec des échanges qui atteignent déjà plus de 5 milliards et demi d’euros. ». La France devrait notamment mettre en place des TGV en Malaisie !. En effet les Premiers Ministres des deux pays se ont rencontrés à Kuala Lumpur, lors d'un voyage officiel en juillet 2013, sur la thème de la coopération industrielle et commerciale .
Pour finir un reportage très intéressant sur les deux visages de la Malaisie (Arte novembre 2013) :
http://www.youtube.com/watch?v=aS800UK7B3c
Quant à moi, on ne m'a pas déroulé le tapis rouge ... snif snif..., mais je suis quand même bien arrivée, après une heure et quart de vol tranquille, à l'aéroport de Kuching, la capitale de l'Etat du Sarawak : Koukou Kuching !
Voir la suite dans la catégorie "Bornéo"
31-8 : Conclusion sur l'Ouzbekistan
L'Ouzbekistan fut une vraie découverte, un pays différent de tous ceux où j'étais allée auparavant... intéressant donc à plus d'un titre, surprenant et attachant.
Intéressant par ses très beaux monuments à Tashkent, Shabrisab, Boukhara, Samarkand... qui permettent de mettre des réalités sur l'imaginaire collectif de ces "Perles de l'Orient", l'histoire longue et complexe ainsi que la culture et la religion de cette région.
Monuments magnifiques, impressionnants par leurs dimensions et la beauté de leur décoration.
Cependant ils se ressemblent tous beaucoup - pierres d'argile beige et mosaïques à dominante bleue - on peut s'en lasser assez vite si on n'est pas un "pro" de l'architecture. Leur restauration flambant neuf peut aussi apparaître parfois trop clinquante, artificielle. Le tourisme est en pleine expansion, plus de 15 000 visiteurs français en 2012, et ils se débrouillent très bien pour nous recevoir! Mais les touristes étrangers ne sont pas les seuls car ces monuments sont aussi très prisés les Ouzbek.
Pays attachant surtout lors de nos séjours en campagne, chez l'habitant.
Là aussi j'ai découvert un autre monde : magnifiques paysages désertiques, de steppes, de moyennes montagnes et surtout des villages très authentiques, des maisons de pisé, très modestes, des troupeaux qui se déplacent en toute liberté (chevaux, ânes, moutons au pelage noir, chèvres ...), des gens toujours heureux de nous voir, très chaleureux et très accueillants. Nos hôtes se sont toujours "mis en quatre" pour nous faire le meilleur accueil possible et l'on s'est aperçu une fois de plus, que la langue n'est pas une barrière entre les hommes : on se comprend par gestes, par regards ... qui en disent parfois plus long que des paroles..., et le courant passe. Je me sens à chaque fois un peu plus "citoyenne du monde" ...
C'est là surtout, en partageant la vie quotidienne de ces familles, que nous nous sommes rendus compte de la situation très "en retrait" de la femme ouzbek musulmanne, qui même lorsqu'elle elle travaille à l'extérieur - comme institutrice par exemple - reste très "dicrète" et ose à peine entrer dans la pièce où l'on déjeune ! Elles ne partagent les repas que lorsqu'elles sont en famille. Les mariages sont encore plus ou moins arrangés et elles partent vivre ensuite chez la belle-mère. La majorité des femmes sont cantonnées à la cuisine, au ménage, à l'éducation des enfants, et à la culture du jardin. Dans les villes, ce sont elles qui nettoient les rues au balai. Il n'y a qu'à Samarkand, lors de notre dernier dîner dans un restaurant "branché", que nous avons eu une autre image de la nouvelle génération : des jeunes filles dansaient le rock en mini jupes!. Dans les rues des grandes villes, quelques femmes en robes courtes, mais c'est rare.
Dans les campagnes, les familles vivent pratiquement en autarcie, autour de leur jardin et de leurs animaux qui leur fournissent légumes, lait et viande. Ils passent beaucoup de temps à s'occuper des canaux de dérivation de l'eau des rivières, pour eux essentiels, car l'eau courante n'existe pas dans les villages reculés. L'électricité est souvent coupée en soirée. La nourriture, se limitant aux récoltes de saison - c'est pas plus mal! - est peu variée et souvent grasse. Beaucoup de riz. Mais j'y attache, personnellement, peu d'importance .
La grande majorité des gens est manifestement très pauvre. On s'en aperçoit dès que l'on s'éloigne des centres touristiques des grandes villes : ruelles en terre battue, maisons en pisé souvent très dégradées. Les salaires sont très faibles : une institutrice gagnerait selon ce que l'on a compris à peine 200 dollars par mois, le salaire moyen étant d'environ 380 dollars.
Une autre caractéristique des Ouzbek en général : leur incroyable humour... et nous en avons profité au maximum - car ce n'est plus vraiment le cas chez nous, c'est le moins que l'on puisse dire ! - avons beaucoup ri tout au long du voyage ! Et ça, je dois dire que je ne m'y attendais pas du tout... mais que c'est bon !
La gentillesse, l' humour, l' exubérance des Ouzbeck , peut être teintée, parfois, si l'on y fait bien attention, d'un certain fatalisme ou de lassitude.
Ces gens sont courageux.
Car la transition entre Communisme officiel et Démocratie proclamée depuis l'Indépendance en 1991, est manifestement difficile. Nous en avons été les témoins.
Bien sûr, comme d'habitude, pas de commentaires sur ce sujet délicat.
Cependant, au gré de nos rencontres, nous avons pu perçevoir des avis très nettement partagés :
Certains disent que le pays est communiste (!) d'autres que non, que c'est une démocratie (!) ... En fait ceux qui qualifient encore le régime de "communisme" entendent par là "dictature" ... ou pour le moins "oligarchie" ...
Certains sont carrémment nostalgiques du passé en expliquant qu'alors la vie était plus facile (logements attribués gratuitement sur simple demande, santé prise en charge, emploi assuré ...etc ), d'autres semblent ravis de pouvoir enfin donner libre cours à leur ambition créative et faire du business. Entre les deux, la séparation est claire : ceux qui sont satisfaits sont les plus riches au départ et sans doute ceux qui bénéficient de "laisser passer" administratifs.
Parmi les autres, certains vont jusqu'à souhaiter quitter le pays. C'est ce que fait de plus en plus la jeune génération qui part étudier ou travailler à l'étranger (Angleterre, USA). Mais partir, n'est pas facile! Même pour partir quelques jours comme touriste en France par exemple, il faut faire partie de certains secteurs de l'économie, par exemple le tourisme ou les affaires. Et encore, même dans ce cas, l'épouse n'obtiendra pas de visa et le mari devra partir seul .
La transition, la période de "gradualisme" comme l'a qualifiée le président Karimov, n'est donc pas finie, elle sera longue et difficile, car pour bien repartir dans une économie plus ou moins libérale il faut avoir... de l'argent au départ. Sinon, on végète, on survit. C'est le cas de bien des gens ici. L'économie parallèle se développe à mesure que les salaires réels, lorsqu'ils sont payés, se réduisent, favorisant les trafics en tous genres, d'autant plus que beaucoup de secteurs sont encore sous la main mise de l'Etat : le coton, les richesses du sous-sol... Il faut souvent exerçer plusieurs activités à la fois, pour arriver à vivre. De puissants réseaux semblent alimentés par les mafias. La "nomenklatura économique" actuelle ne s'inscrirait-t-elle pas dans la "nomenklatura politique" du précédent régime ?
La valeur de la monnaie est aussi devenue clairement un problème : le soum n'a pas de valeur offcielle semble-t-il, c'est selon ... il varie au gré des échanges, qui se font par liasses impressionnantes puisque 1 euro vaut 2683 soums (1000 soums valent environ 30 centimes d'euro), et que seuls les billets de 1000 soums sont utilisés -quelques billets de 500 aussi- . Cette monnaie n'est plus adaptée aux transactions les plus courantes. Une réforme est envisagée à cet égard.
Ce qui frappe encore dans ce pays "démocratique", c'est l'absence quasi totale de journaux d'information, voire d'informations. Les seuls journaux que j'ai pu voir, je les ai trouvés au bazar de Samarkand. Je les ai tous feuilletés avant d'en acheter un : publicités, festivités, manifestations à la gloire des élites et des acteurs en vogue ... sinon, rien. Un manque total d'informations économiques ou politiques nationales et internationales.
Ce qui marque également le voyageur occidental, c'est le grand nombre de "contrôles" à tous les points estimés "stratégiques" : tels, sur la route, les passages d'un district ou d'une région à une autre, où tous les numéros d'immatriculation des voitures sont relevés. Pour quel usage ?
Un grand nombre de policiers aussi, un peu partout. mais ça, après tout, c'est pareil chez nous ... je ne suis pas sûre que notre pays aujourd'hui soit plus "sûr" justement, que l'Ouzbekistan...En tous cas, même s'il est vrai que nous étions "sur-protégés" par notre guide et notre chauffeur, qui ne nous ont pas "lâchés d'une semelle" (une autre expression à noter dans ton petit carnet Bakhrom ), je n'ai jamais ressenti de danger quelconque.
Ces contrôles qui nous semblent, à nous touristes, excessifs sont sans doute justifiés par la crainte de l'infiltration des extrémistes islamistes qui ont déjà commis là bas beaucoup d'attentats et de dégats. D'ailleurs actuellement les frontières avec le Kirghistan et le Tadjikistan sont fermées.
Quant aux relations internationales, difficile à apprécier pour nous. L'Ouzbékistan est le carrefour naturel de l'Asie centrale, ce qui en fait un point stratégique pour tous, y compris la France qui renoue des relations qui avaient disparues après l'embargo de 2005, suite aux évènements d'Andijan et à la répression des autorités ouzbek, jugée excessive : M. Fabius s’est rendu en Ouzbékistan le 2 mars 2013, effectuant le premier déplacement d’un Ministre des Affaires étrangères français dans ce pays. A cette occasion, il a été reçu par le Président Karimov. La visite a également permis de relancer les relations économiques bilatérales.
D'après le Ministère des Affaires étrangères, la situation des droits de l’homme demeure préoccupante en Ouzbékistan et la France évoque régulièrement ces questions avec les autorités ouzbek, tant dans un cadre bilatéral que dans le cadre européen et celui des instances multilatérales. Des progrès ont été enregistrés à partir de 2008, notamment la suppression de la peine de mort, la libération de défenseurs des droits de l’homme et l’introduction d’un habeas corpus. L’UE a exprimé dans ses conclusions du 27 octobre 2009 et du 25 octobre 2010 ses préoccupations et ses attentes, notamment la libération de tous les défenseurs des droits de l’homme et prisonniers d’opinion maintenus en détention, la libre activité des ONG, la coopération avec tous les rapporteurs spéciaux des Nations Unies, la garantie de la liberté d’expression et de la liberté des médias, la mise en œuvre des conventions contre le travail des enfants et la réforme des procédures électorales.
Bref, l'Ouzbékistan, comme tant de pays qui "sortent de l'impasse", est en bonne voie ...
C'est en tous cas un pays très attachant : jamais je crois - sauf peut être en Birmanie - je n'avais rencontré des gens aussi gentils, chaleureux, serviables et accueillants. De belles découvertes, de belles rencontres... mais cette fois à quatre, en famille ... Je me suis rendue compte que voyager à plusieurs, c'était "voyager autrement" qu'en solo : je me suis sentie plus en sécurité, plus sereine, moins de solitude parfois ressentie, j'ai apprécié les échanges intéressants sur ce que l'on voit et ce que l'on resssent tout au long de la route, convivialité et rigolade au rendez-vous ! C'était génial !
Il a raison le Piter
Une chose n'a pas changée : l'envie de repartir !
Quelques remarques pour ceux qui voudraient se rendre en Ouzbekistan :
- savoir que les routes sont très très mauvaises, et la circulation en "zig zag" pour éviter les inombrables nids de poule, très difficile et dangereuse!
- que chez l'habitant, mieux vaut avoir sa serviette de toilette et son savon ... peut être son "sac à viande", et sa lampe de poche !
- partir avec une réserve d'argent liquide à changer sur place (euros ou dollars) et tout dépenser avant de partir
- pas de problème de santé particulier, pas de moustiques en avril-mai en tous cas, et une température entre 25 et 32°. Du soleil tout le temps.
- pas de valise cabine au dessus de 5 kg (j'ai dû enregistrer la mienne de 9 kgs)
- wifi dans les grands hôtels seulement (ou les bons B&B)
- les prises de courant sont les mêmes que chez nous
- je conseille de passer par une agence de voyage car les trajets sont longs et difficiles, l'écriture illisible pour nous; Les gens ne parlent que très très peu anglais.
- je conseille enfin de faire le trajet direct : Paris/Tashkent sans passer par St Pétersbourg , très long et très fatiguant.
Enfin, merci à Brigitte Moreau qui nous a très bien organisé ce circuit, en toute sécurité, en tenant compte de nos envies. Nous sommmes ravis ! :
http://www.travelsolutions.fr/
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Après une soirée émouvante d'adieu à Bakhrom notre guide (toujours très studieux qui apprend l'arabe et l'espagnol ) et Boris notre chauffeur, qui sont devenus des amis, et que nous n'oublierons pas ...
Au revoir et Ramat !
...à 17h, nous prenons le train "Afrosiyob" du nom de la colline de Samarkand, (un TGV espagnol ! 3h ), tout seuls comme des grands !..., pour retourner passer une courte nuit à Tashkent avant de prendre l'avion vers St Petersbourg en Russie à 2 heures du matin (4h), puis après 2 heures de transit, direction Paris CDG (4h) et arrivée vers midi.
De ce long voyage, qui a duré plus de 16 heures, nous retiendrons surtout, les contrôles inccessants et répétés tant à Tashkent qu'à St Pétersbourg : pour quitter l'Ouzbekistan, il ne faut plus avoir de "soums" avec soi, il faut montrer les tickets prouvant notre séjour dans l'hôtel de Tashkent !... montrer son passeport de nombreuses fois, c'est long ... patience, patience . Nous avons aussi été impressionnés, voire un peu effrayés par les visages vraiment antipathiques des russes ... ça ne donne pas envie d'aller en Russie !
et pendant que tout le monde dort dans l'avion, j'admire le paysage russe, plus vert que l'Ouz., et ensuite, c'est vrai, plus blanc ! :
Bye bye l'Ouzbekistan !
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31-6 : le bazar de Samarkand
Il nous reste avant de partir à nous plonger dans le grand bazar du vieux Samarkand ! Je ne voulais surtout pas râter ça et j'ai été comblée
Là, nous y sommes allés seuls en demandant à notre ange gardien, Bakhrom, de nous accorder quelques heures de liberté... au marché, on ne doit pas courrir de risques !
Ce grand bazar est situé juste aux pieds de la mosquée Bibi Khanum, à l'ombre de ses mosaïques bleues. C'est là que se regroupent les marchands, par spécialités. Un incroyable mélange de couleurs, d'odeurs, de parfums comme de pestilences à certains endroits (viande, fromages), de langues ... à m'en faire tourner la tête ! Le tout dans une atmosphère joyeuse et
très mercantile qui n'a sans doute pas changé depuis des siècles!
Quelques photos pêle-mêle :
Il n'y a pas encore beaucoup de fruits d'été, mais surtout des des herbes, des graines et des fruits secs dont les "donaks" ces noyaux d'abricots séchés ouverts et saupoudrés de sel, que l'on nous a servis tous les jours au petit déjeuner, de délicieuses figues fourrées aux noix ...
Des nons toutes chaudes, et du miel
De petites boules de fromage de chèvre blanches, rondes et dures comme des billes, les tchakkas, et du fromage que l'on vend à la louche qui baigne dans le petit lait :
Des mûres blanches, très savoureuses, que l'on trouve partout, qui jonchent les trottoirs, car c'est la saison
et même des "tioupés", ces chapeaux traditionnels ouzbek, calotte en coton ou en velous noir, ornés de motifs blancs représentant les différentes régions du pays. mais il y en a aujourd'hui de toutes les couleurs.
Les femmes au marché sont toutes en robes longues, tandis que les hommes le soir venu, quand il commence à faire frais revêtissent leur manteaux traditionnels, longs, en velours noir ou bleu marine, sanglés à la taille d'un ruban de couleur, comme cet homme à cheval :
Les dentitions en or, nous ont aussi surpris. Très nombreux sont les femmes et les hommes qui ont les dents en or, ce qui leur fait un sourire joyeux et chaleureux ... ceci est dû aux problèmes dentaires et au manque d'argent pour se faire refaire des dents en émail . L'or coûte moins cher. Notre hôte à Nurata :
Enfin je suis partie à la recherche de journaux,voici ce que j'ai trouvé : tous se ressemblent, publicité, people ...rien d'autre.
Nous retournons à l'hôtel à pieds, par les petites ruelles de la "vieille Samarkand" ... ce qui nous permet de nous plonger dans le passé ... vieilles voitures, tuyaux de gaz le long des murs, enfants qui jouent, qui courrent, petites épiceries, un Aksakal : vieux monsieur à la "barbe blanche" et au turban , signes de ce qu'il est le "sage" de la "mahalla" (le quartier), qui se promène ...En réalité, il fait partie d'un réseau pyramidal de surveillance, chargé notamment de règler les problèmes familiaux et sociaux du quartier.
Ce fut "Super Nickel, Chrome" pas vrai, Boris ?
Nous partons demain snif snif ... en train , vers Tashkent ... tout seuls comme des grands ! Aïe Aïe Aïe...
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31-5 : Samarkand : la soie et le papier
Notre dernière journée à Samarkand fut, pour nous, des plus intéressantes grâce à la visite d'un atelier de fabrique de tapis de soie, puis d'une fabrique de papier.
La soie :
La soie était connue des peuples de l’Est, au-delà du Gange, plusieurs millénaires avant notre ère. C’est au fil des conquêtes et du développement des routes commerciales que l’Occident a été mis en contact avec la précieuse étoffe.
Tout démarre avec le « ver à soie » : le bombyx. Mais il s’agit d’un ver spécial : le bombyx du mûrier. Et pas n’importe lequel mûrier : le mûrier blanc, car cette chenille venue de Chine, ne se nourrit que de feuilles de mûriers blancs.
Aujourd’hui tous les bombyx du mûrier sont élevés par des sériciculteurs.
Le ver à soie pond des œufs qui sont exposés dans un environnement froid puis chaud pendant plusieurs mois. Cinq à six semaines après l’éclosion de l’œuf, la larve, qui s’est nourri exclusivement de feuilles de mûrier blanc et pèse environ 1 gramme, tisse son cocon en moins d’une semaine, grâce à ses glandes séricigènes. Le cocon est ramassé avant que la larve ne se transforme en papillon : le cocon est ébouillanté et la chrysalide meurt. En brossant le cocon, on dégage l’extrémité du fil qui est dévidé. Le fil d’un seul cocon peut atteindre 2 km de longueur en ne mesurant pas plus d’un micron ! Plusieurs fils de soie sont assemblés pour obtenir un fil de soie brute, que l'on tient ensuite avec des plantes naturelles. le tissage est "noué" à la main, en se servant d'instruments spéciaux pour couper les fils :
et Mireille là aussi a essayé les métiers à tisser, car elle aussi est licière professionnelle !
http://www.mireilleguerin.com/
Le papier : Il est fabriqué à partir de l'intérieur des tiges de mûriers que l'on gratte à la main, puis on le fait cuire, et on l'écrase grâce à des pilons actionnés par une roue à eau pour le réduire en bouillie :
On étale cette bouillie délayée à l'eau, sur des cadres, on l'écrase bien à l'aide de grosses pierres, avant de retirer la feuille de papier encore mouillée, on laisse sécher puis on décore à la main :
A midi, petit déjeuner bien Ouzbek car nous sommes invités par nos amis Boris et Bakhrom, à manger le plov avec les doigts! Celui-ci est composé de riz, de petits oeufs ? de quoi je ne sais pas, de poivrons jaunes, de morceaux de viande de boeuf, et de beaucoup de graisse ...
On aprend à presser le riz au bord de l'assiette, le pouce à l'extérieur ... et hop, à la bouche ....
Ensuite il faut bien sûr aller se laver les mains et faire un petit tour aux WC turcs !
Demain : le grand bazar...
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31-4 :Samarkand
S'il est une cité que l'on identifie tout de suite à la route de la Soie, c'est la légendaire Samarkand, "une des plus belles qu'ait jamais éclairé le soleil", capitale d'un des plus grands empires qui ait régné sur la terre, celui de Tamerlan.
Sa situation de carrefour commercial à l'entrée du désert de Kysyl Kum, en a fait une étape incontournable pour toutes les caravanes.
Dès 500 av. JC, la ville était déjà connue, sous le nom de "Marakanda" comme l'étape principale des caravaniers traversant la Transoxiane, alors contrôlée par les Sogdiens, un peuple de marchands : dans ses gigantesques bazars se croisaient les produits venus de Chine, d'Inde, de Sibérie et d'Occident.
Puis elle fut rasée par Gengis Khan et renaîtra grâce à Tamerlan qui y a fait construire les plus grandes mosquées de son temps, couvrant la ville de dômes turquoises resplendissants. Le déclin du commerce sur la route de la soie, à partir du 16ème siècle, scellera également celui de la ville auquel il était si intimement lié.
Restaurée par les russes de façon ambigue, Samrkand a cependant gardé nombre de ses trésors architecturaux qui permettent de mettre des images sur les récits des grands voyageurs comme Marco Polo, Ibn Battuta, Ruy Gonzales de Clavijo ou Fitroy Maclean.
Bien venu à Samarkand ! au B&B "Marokand " très bien situé dans la vieille ville entre la place du Registan et la Mosquée Bibi Khanum:
La nécropole Chah-i-Zinda, un ensemble unique des sépultures (1370-1449), situé non loin de la colline d'Afrosyab, au nord de la Samarkand actuelle, là où était située l'ancienne cité alors nommée Maracanda, dont les fondations remontent au 8ème siècle avant JC.Il est très agréable et surprenant de monter vers cette nécropole en suivant un petit chemin de terre.
Elle reflète toute la beauté de l’art céramique de toute l’Asie Centrale. On y retrouve de nombreux tombeaux destinés aux membres féminins de la famille de Tamerlan et à ses généraux. Tous les bâtiments reflètent une décoration riche d’architecture : un revêtement de céramique à motifs à relief, un très beau portail de majoliques, des fresques à motifs de gravure, des panneaux sculptés et émaillés de terre cuite.
La place du Registan (place du sable) et ses trois madrasas dont celle d’Oulougbeck, le petit fils de Tamerlan (qui en a construit 2 autres, une à Boukhara, l’autre à Ghijdovan).
Oulougbeck poète, mathématicien et astronome construisit à Samarkand un énorme astrolabe, découvrit des étoile nouvelles et calcula à quelques secondes près la durée d’une année. Mais le clergé, craignant pour sa religion, le fit arrêter par ses propres fils et décapité…. Autrefois ici, il y avait de la vie ! Aujourd’hui la place est presque vide .. Il y a sur les façades une belle combinaison de majolique (faïence italienne e la renaissance) et de la mosaïque (assemblage décoratif) turquoise.
La place du Registan est sur la liste des plus belles places du monde entier et on l’appelle « la perle de l’Asie Centrale ». La place a obtenu cette gloire grâce aux monuments uniques de l’architecture médiévale de l’Orient qui l’entourent de trois côtés : de gauche à droite la madrasa d’Oulougbek (1417 - 1420), la madrasa Tilla-Kari (1646-1647) et la madrasa Sher-Dor (1619-1636). C’est un des ensembles les plus glorieux parmi les autres constructions du monde islamique.
La madrasa d'Oulougbek :
Au centre, celle de Tilla Kari qui veut dire "couverte d'or", construite à l'emplacement d'un ancien caravansérail :
A droite, la madrasa Shir Dor ("qui porte le lion"), constuite au début du 17ème par le vizir du gouverneur de Samarkand :
Certains voient dans ce lion - en fait un tigre portant un soleil - une référence au symbolisme du zoroastrisme et au culte du feu.
Aujourd'hui, dans la cour intérieure, les étudiants ont été remplacés par des vendeurs de tapis et de suzani...
Le mausolée Gour Emir (XVe siècle) est le tombeau familial de la dynastie de Tamerlan surnommé « le diable boiteux ». Ce sanguinaire chef de guerre qui a terrorisé et conquis toute l‘Asie, est considéré aujourd’hui comme le Père de la Nation.
Tamerlan repose aux pieds de son maître spirituel, Mir Saïd Baraka ; à coté de Timour reposent également Mohammed Sultan, Oulougbek - ses petits fils, et ses fils Chakhroukh, Miranchakh, Omar cheikh . Le mausolée Gour Emir est devenu le prototype de la nécropole Taj Mahal à Agra en Inde.
Oulougbek, grand astronome, protecteur de la science et de l’enseignement, petit fils de Tamerlan, gouverneur de la Transoxiane a fait construire un observatoire unique dans le monde. Oulougbek a composé son œuvre, appelé « Ziji Kouragoni - Tableau des étoiles » avec ses calculs très précis qui gardent leurs valeurs jusqu’aujourd’hui, il a découvert de nouvelles étoiles et a calculé à quelques secondes près la durée d'une année. Aujourd’hui on peut voir la fondation de la partie souterraine d’un sextant géant.
L'astrolabe et la statue d'Ouougbek :
Oulougbek et son tombeau :
La mosquée Bibi Khanum, femme de Tamerlan.
Alors qu’il conquérait l’Asie, elle voulu lui faire une surprise pour son retour, en lui construisant "la plus grande des mosquées jamais construites", tellement grande .... qu’elle finit par s’écrouler ! mais a été reconstruite par l’UNESCO.
C'est quoi me direz-vous, cette photo devant la coupole de Bibi Khanum ?? ce ne sont pas des coupoles jaunes ... mais des oeufs !! Je l'ai prise depuis le bazar (ou marché) situé juste aux pieds de ladite mosquée hé hé
Justement maintenant passons au marché ...
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31-3 : Shahrisabz
Beaucoup beaucoup de problèmes pour se connecter à internet ici, 1 minute ça marche, 10 minutes ça marche pas ... mais bon, j'essaie encore
A environ 100 km au sud de Samarkand, dans la région du Kashka Daria, Shahrisabz est connue pour être la ville natale de Tamerlan et de ses ancêtres : il y est né dans un petit village situé à un quinzaine de km de là. Ayant fait de Samarkand sa capitale, Tamerlan voulu rendre hommage à sa famille en donnant à sa ville natale un peu de prestige. Il fit construire un mausolée pour son père, ses fils, et ses maîtres spirituels. Il prévoyait d’y être enterré lui-même.
Il s’attaqua ensuite, pendant 25 ans, à la construction d’un palais somptueux : l’Ak Sarai ce qui signifie « Palais blanc » couleur de la noblesse, couvert de majolique azur et bleue, dont il ne reste plus aujourd’hui que les deux colonnes de la porte d’entrée. Mais sa statue est bien là, au milieu de la place (debout, car n'y a qu'à Samarkand qu'il est assis ... sur son trône); partout en Ouzbekistan Tamerlan a remplacé Lénine comme héros national.
Nous avons vu les tombes, mausolés, de la famille de Tamerlan:
On trouve aussi à Shahrisabz, caravansérail, madrasas et plusieurs mosquées.
... ce qui m'a permis de faire la différence entre les différentes pièces de décoration :
1 : Koshi: revêtement mural de faïence contemporaine
2 - Majolique : ou faïence italienne. la faïence étant une terre cuite à base d'argile. Il s'agit donc d'un matériau
3 - La mosaïque : terme qui signifie "assemblage" de morceaux appelés des "tesselles" . Ces tesselles peuvent être faits de galets,de pâte de verre, de carreaux de grès, d'émaux, de céramique, de marbre, d'or ou d'argent. A Samarkand il s'agit de céramique. la céramique étant l'art de fabriquer les poteries, fondé sur la propriété des argiles de donner avec l'eau une pâte plastique, facile à façonner, devenant dure, solide et inaltérable après la cuisson. C'est aussi la poterie elle-même.
Bon, j'insiste un peu car je n'y connaissais rien ... et ne suis d'ailleurs pas tout à fait sûre de ce que j'avance ... mais enfin, c'est TRES BEAU!
4- la peinture murale : on peint directement sur les murs !
Les monuments de Shahrisabz reflètent l’esprit de démesure de Tamerlan, et ne méritent peu être pas les 6 heures de route que nous avons du faire pour y aller…, (interrompues par quelques contrôles sur la route quand on change de district et où les policiers relèvent le numéro de notre voiture …) routes cahoteuses, empierrées, très délabrées. Les gens roulent très vite ici, surtout en ville, sans respecter aucun code de la route, Boris les appellent les "Schumacher" ouzbeck ! Si on ajoute les zig zag en permanence pour éviter les nids de poule, ça donne une idée du voyage :)
Heureuses compensations : les paysages de steppes et de montagnes, au loin l'on aperçoit les sommets enneigés du Pamir qui forment la frontière avec le Tadjikistan, les plaines cultivées : vignes, pommiers, coton.... sans oublier le long de la route les mûriers sauvages,
En effet sur le bord de la route, voici des mûriers sauvages, dont on coupe les feuilles (il reste le tronc comme ci dessus), pour nourrir les vers à soie.
Mais le coton, nous n'en verrons pas, car il est tout juste planté, la récolte se ferra au mois de septembre.
Le coton : la « Oq Oyl » = la route du coton …
le coton, sorte d’or blanc pour le pays, occupe la majeur partie des terres du pays, ce qui laisse peu de place aux cultures vivrières, et oblige l’état à de multiples importations. En outre, les dégâts sur l’environnement sont considérables, à preuve l’assèchement de la mer d’Aral … La route du coton a remplacé la route de la soie.
Le coton appartient à l'Etat, et chaque famille semble -t-il doit contribuer gracieusement à la cueillette, ce qui ne semble pas poser de problème.
Ce n’est pas la fleur, que l’on cueille pour faire le coton, mais le fruit et les fibres qui l’entoure.
La fleur de coton, une corolle orangée dont la taille et la forme sont proches de la tulipe, donne naissance à un fruit de la taille d’une petite noisette qui devient gros comme une balle de ping-pong. Ce fruit dur éclate en forme d’une étoile à 5 branches, et le coton qu’elle contient gonfle et s’épanouit en une boule virginale. Les cueilleurs empoignent ces boules et les fourrent dans leur sac. Comme on continue d’irriguer le coton durant la récolte, ils sont le plus souvent pieds nus dans la boue. Le soir, le propriétaire donne environ 25 centimes d’euros par kilo ramassé. Pour s’offrir un repas de chachliks le soir au restaurant, il faut cueillir entre 8 et 12 kilos …
En images (mais les photos ne sont pas de moi !) :
Le marché de viande, fruits et légumes de Shahrisabz : c'est la saison des tomates, concombres, fraises et cerises :
Enfin un arrêt dans un atelier de tissage de tapis où Mireille s’est mise au travail ! L'on y fait des tapis, noués ou tissés :
Nous terminons la journée autour d'un bon repas arrosé d'un vin du pays (Bagizagan), et toujours dans la bonne humeur !
Bref, nous sommes devenus de vrais Ouzbeck
Mais mon blog et tellement difficile à faire ici ... que je ne donne pas cher de la suite ! Inch Allah !
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31- 2 Nurata, Sob, Sentop, Oukhum
La grande aventure commence aujourd’hui : direction le nord vers le lac Aydar Kul : paysages de steppes désertiques à perte de vue. La route est en (àpeu près) bon état, il fait chaud, mais le "Gr Martine Bachelier" est en pleine forme pour aller à la découverte des GR d'Uz. ! Bernard s'est même équipé d'une calotte locale ...
La seule ville traversée est Navoï. Là, surprise, la ville est noire de monde, un énorme embouteillage sur la route qui est coupée, des policiers partout…contrôles… contrôles… nous resterons bloqués pendant une heure, notre chauffeur s’énerve … impossible de faire demi-tour, certains y parviennent quand même. Finalement Bernard sort de la voiture, se dirige vers le check point et parvient à discuter avec une femme qui vient nous voir et réussit à nous faire passer sans trop de problèmes … Bravo ! Nous sommes libres. Nous comprenons qu’il s’agit d’un grand festival qui attire beaucoup de monde (Le "Festival des cultures traditionnelles") créé à Navoï par la fille du Président Karimov.
Arrivés à Nurata, une petite ville de 50 000 hab. connue pour être le point de rassemblement des troupes d’Alexandre le Grand avant la prise de Samarkand : on y voit sa forteresse en ruine. Deux mosquées rénovées et une source d’eau sacrée : c’est aussi un lieu de pèlerinage important.
Nous logeons chez l’habitant, dans la vieille ville -qui est plutôt un village- et comme toujours ensuite nous y serons accueillis avec beaucoup de gentillesse, par un thé vert accompagné de cacahuètes, de gâteaux et de bonbons... que nous retrouverons d'ailleurs sur la table à tous les repas . Nous les prenons sous la tonnelle et dormons en « dortoir » sur des nattes. Boris, notre chauffeur qui commence à nous connaître, n'hésite plus à faire de plus en plus le clown (il s'amuse tout le temps à nous parler en fermant un oeil) et nous raconte des histoires drôles que Bakhrom, notre guide (à droite) nous traduit. Boris, a surnommé Bernard « Berdiboy » (le gentil riche) et Gilles « Juraboy ». Il apprend aussi à Mireille à danser sur une seule jambe en se tenant accroupie...
La jeune fille de la maison me prête même son chapeau !
Les conditions de vie sont assez sommaires ici, comme elles le seront plus ou moins partout : le jeune garçon de la maison fait chauffer l'eau de la douche en faisant de feu dessous, tandis que la jeune fille fait la cuisine avec ce qu'elle trouve dans le jardin: actuellement c'est la saison des concombres, des tomates, et des pommes de terre. Mais c'est très bon.
Le soir, la Vodka coule à flot : il faut respecter la coutume, porter un toast chacun à son tour, faire "cul sec" ... et recommencer !! je suis obligée de trouver des astuces pour m'en sortir : je verse discrètement ma vodka dans mon verre d'eau ... où dans le verre de Bakhrom... Ca marche Ouf !!
Le lendemain nous continuons vers le nord et le Lac Haydarkul situé en plein désert à 6O km de Nourata. Une route toute droite au milieu de la steppe à perte de vue. Très peu de circulation et encore moins d’habitations. Le lac, vaste étendue très calme d’un bleu azur étincelant pointe le bout de son nez au loin. Il brille sous le soleil qui tape de plus en plus fort. C’est un lac salé créé à la suite du déversement d’un réservoir, qui contient aujourd’hui plus d’eau que la mer d’Aral et qui continue de se remplir. Les immenses étendues traversées sont recouvertes de coquelicots en fleur.
Arrêt à midi dans une tchaïkana où l’on nous sert des carpes grillées du lac. Délicieux !
Nous partons faire une grande promenade sur le chemin qui longe le lac, où Mireille et Beranrd ont le courage d'aller se baigner, malgré l'eau très froide, pas grand chose en vue sinon des troupeaux de moutons ...
Brrr.......
Rescapés du lac, nous avons plaisir à regarder nos photos
Nous arrivons à Sob, un tout petit village perdu au milieu de nulle part en bordure de la chaîne de montagne Nurala Tizmasi.
Là aussi nous sommes « chez l’habitant », un logement très simple, mais finalement nous nous faisons bien à la vie de routards , filet de douche froide et wc à la turque ! Nous partons faire une grande randonnée avec le fils aîné de la famille « Sam » qui nous sert de guide. Le paysage est magnifique. Nous observons les sources d’eau, les fleurs, les moutons, les vaches, nous croisons des Kasahks à dos de mulets et de nombreux enfants qui tous nous font de grands signes de la main accompagnés de chaleureux « assalam malekoum » (bonjour) … et même un stupa sur lequel Bernard ajoute quelques pierres.
Certaines maisons me font penser à des temples tibétains :
Cette région semble très pauvre, la population y vit en autarcie, chacun cultivant son potager. Elle est peuplée de Kasakhs qui étaient déjà la avant la formation des nouvelles frontières et y sont restés depuis. Ils ont gardé leur nationalité et parlent kasakh mais sont "citoyens d’Oubékistan", bien qu’ils n’aient pas le droit de vote... Allez comprendre.
Après un bon déjeuner fait de raviolis maison : toujours par terre, on pose la viande, on enroule la pâte autour du doigt et hop ... c'est fait ! ensuite il reste à faire cuire au feu de bois.
Nous faisons route vers notre prochain village Sentop environ 500 habitants, très dispersés sur un immense territoire montagneux traversé par une joie rivière. Les gens ici sont Tadjik et parlent le tadjik. Ils sont dans la même situation que leurs amis Kasakhs que nous venons de quitter. On découvre notre logement chez l’habitant : une grande maison fait pour recevoir les touristes qui y sont aussi logés en dortoirs, sur des nattes. Dans ces vastes pièces, hormis les matelas en coton -très minces !- étalés sur le sol, il n’y a rien d’autre, pas même une chaise … et comme toujours il faut enlever ses chaussures avant de rentrer, pour ne pas salir les tapis qui recouvrent le sol. La douche (très rudimentaire où seul un très mince filet d’eau coule) et les WC sont toujours à l’extérieur, dans la cour. Mieux vaut être muni d’une lampe électrique !
Les propriétaires sont très gentils et très chaleureux, viennent nous montrer leurs enfants, parler avec nous, souvent par gestes, mais pas de problème, nous finissons toujours par nous comprendre ! Les gens habitent le plus souvent en famille comprenant grands parents, enfants et petits enfants. C’est encore le cas dans ce B & B. Les filles, elles, quand elles sont mariées, partent habiter chez leurs beaux-parents. C’est vrai que les « grand-mères » que nous avons rencontrées semblent très autoritaires ! Ce qui nous surprend toujours c’est que la cuisine, le service à table, sont exclusivement le domaine des femmes qui pourtant ne viennent jamais s’asseoir à notre table, alors que les hommes eux mangent parfois avec nous. Ou se reposent dans les tchor poya (taktan en russe)
Après une courte sieste, nous sommes partis à la découverte du village… aux maisons très « éparpillées » dans la nature, et le lendemain grande promenade de 3h. en remontant le long de la rivière. L’occasion encore de rencontres en tous genres : enfants qui rentrent de l’école (la scolarité est obligatoire à partir de 7 ans, dure 4 ans et ensuite il y a le collège, le bac à 21/22 ans … et l’université pour ceux qui en ont les moyens), les troupeaux qui passent, des femmes et des hommes à dos d’âne, un petit garçon se met même debout sur le dos de son âne en nous voyant !
Beaucoup de maisons en ruines, on se croirait parfois dans un village « mort ». Seules les anciennes peintures murales apparaissent. Quelques rares « grandes et belles » maisons attirent notre attention. D’autres ressemblent à des temples tibétains. Un monument funéraire (ci-dessus) me fait penser à un stupa surmonté d’une grande main qui s’élance vers le ciel et dont les 5 doigts représentent les 5 piliers de l’Islam… quant aux drapeaux votifs ils sont remplacés par des cailloux blancs.
Le lendemain, après une heure de route sur un chemin caillouteux, nous arrivons à un village situé de l'autre côté de la montagne : Oukhum. Ouzbeck cette fois. Arrivés au sommet, nous devons charger nos sacs sur des "Mercédès ouzbecks" comme dit Boris, autrement dit à dos d'âne, pour atteindre notre chambre d'hôtes, car le chemin n'est pas carrossable :
Nous sommes accueillis chez une famille très pauvre, dont la père est professeur de mathématiqes au collège et la maman institutrice. Elle est adorable, et c'est la première femme qui aura "le culot" de venir s'asseoir à notre table !Pas facile pour Gilles de s'asseoir par terre !
Les conditions d'hébergement sont encore plus spartiates que les jours précédents : wc et douche froide de l'autre côté du pré , après avoir traversé la rivière sur un petit pont de bois branquignolant ! La nuit, il vaut mieux se munir d'une lampe! Pour se laver les mains , deux petits pots en plastique suspendus remplis d'eau de la rivière :
Grande balade encore en montagne, accompagnés du fils de la maison :
partout, de petits canaux de dérivation pour irriguer les rares potagers, des ânes chargés de sacs de bouze qui sert d'engrais, des noyers, de jolies chèvres aux longues oreilles noires et blanches, des chevaux qui passent semblant connaître leur chemin, on s'est même essayer au Taï Chi sur la montagne !
et puis retour à la maison, pour un dernier déjeuner préparé dans la cuisine de la maison, tandis que l'on se repose dans le jardin, sur un "tchor poya" ...
....avant de repartir vers Samarcande : mulet, puis chemin de terre, puis route défoncée : au total 6 heures pour atteindre à la "perle de l'Orient" ... ça se mérite ! Mais ambiance toujours au beau fixe
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31-1 : Boukhara
Attente dans l'aéroport de Tashkent ... et du hublot, je vois les différents paysages traversés jusqu'à Boukhara : steppes et lac Haydarkul où nous irons bientôt nous baigner ...
Boukhara, plus de 300 000 hab., la "perle de l'Islam" : son nom pourrait venir du farsi "boukhar" qui signifie "connaissance" ou du sanscrit "vihara" qui signifie "monastère bouddhique" ...
L’une des plus vieilles cités du monde, l’une des villes les plus religieuses de l’Orient, comptant plus de 360 mosquées, une centaine d’écoles coraniques qui totalisèrent jusqu’à 10 000 étudiants. Marché capital sur la Route de la Soie, elle a possédé plusieurs dizaines de caravansérails. Son bazar s’étendait sur des hectares. S’y retrouvaient les marchands les plus spécialisés, et les changeurs d’argent. Trois coupoles marchandes ont été préservées et rénovées et servent aujourd’hui exclusivement aux vendeurs de tapis et de souvenirs pour touristes. Sa bibliothèque a contenu jusqu’à 45 000 volumes.
Un personnage célèbre de la ville : le grand vizir « Abu Ali Al Husayn ibn Sina »– plus connu sous le nom d’ « Avicenne », fut linguiste, musicien, astronome… c’est aussi lui qui écrivit une encyclopédie médicale « le canon de la médecine » qui servit de base aux médecins du monde entier entre le 10ème et le 19ème siècle
C'était une des nombreuses cités sogdiennes, au coeur du Kysyl Kum (le désert de sable rouge) mais aussi de la vallée arrosée par le fleuve Zéravshan où les agriculteurs sont devenus très vite sédentaires. Une ville sainte où se côtoyaient zoroastriens, bouddistes , nestoriens, manichéens avec une grande liberté de culte.... et commerçante.Elle fut conquise par les musulmans en 708 qui mirent fin à la liberté de culte et remplacèrent les temples par des mosquées. En 892 elle devint le premier Etat musulman indépendant de la région, atteignit son âge d'or sous les Samanides, déclina au 11ème siècle, sous les Karakhanides, s'effondra sous la déferlante mongole, puis sous les troupes de Tamerlan en 1370. Boukhara ne connaîtra un nouvel âge d'or qu'au 16ème siècle sous les Chaybanides, puis à l'époque du "grand jeu" à la fin du 19ème.
Aujourd'hui l'économie de cette ville du désert est basée sur, outre le tourime, la culture des céréales et du coton. Elle possède aussi la plus importante raffinerie de pétrole d'Ouzbékistan.
Tout a été restauré pour redonner à la ville son éclat d'antan. Ce qui la caractérise par rapport aux autres grandes villes d'Ouzbékistan, c'est que son architecture couvre une très large période d'une dizaine de siècles.
Au centre de la vielle ville se trouve la place Lyabi-Khaouz avec ses constructions élégantes autour d’un bassin entouré de mûriers centenaires.
Dans la partie Est on peut voir la madrasa Nodir Devon Begi construite comme caravansérail transformée en une madrasa - école coranique - en 1630. Actuellement il reste 9 madrasas en fonction d'école dans tout le pays dont 2 Tashkent et 1 à Boukhara, ce sont des écoles privées payantes, où l'on apprend non seulement le Coran mais aussi toutes les matières fondamentales en 4 ans. C'est là, à deux pas de nos chambres d'hôtes, que nous commençons notre découverte de la ville :
-Notre B & B Hovli Poyon, la demeure d'un ancien Emir transformée en hôtel, très bien situé au coeur de la vieille ville tout près de la place Lyabi Khauz, et notre voiture conduite par celui que nous appelons "Boris" (avec une pointe d'humour :) car il s'appelle comme notre guide "Bakrom"
Après un moment de repos dans la cour de notre petit hôtel (très agréable!), Mireille se dirige vers la place principale de la vieille ville : Lyabi-Khauz, entourée de canalisations aériennes de gaz (il y en a partout ici ), et de nombreux monuments dont le khanaka, le bâtiment du 17ème siècle qui servait au Khan (ou Emir), mais aussi de lieu d'hébergement aux derviches ( ces nomades chanteurs soufis ). la place est entourée de canalisations, en son centre un grand bassin.
Je cueille quelques mûres blanches au passage, il y a en partout ici. Elles sont juteuses et très bonnes !
De l'autre côté de la place, la madrasa Nodir Devon Begi. Les 2 phénix qui arrachent les loups porteurs de malheur, et les emmènent vers le ciel et le soleil pour protéger les hommes ...sont les oiseaux mythiques très célèbres en Ouzbékistan.
Sur la place une sculpture du fameux clown ouzbek du 10ème siècle : Nasreddin dont tout le monde ici connait les blagues !
Il y a dans cette ville tant de monuments et de noms compliqués à retenir pour nous ... que je vais me simplifier la vie et mettre une série de photos des plus beaux monuments vus durant ces trois jours :
La plupart de ces monuments se trouvent dans la "vieille ville" de Boukhara, souvent autour des places où ils sont regroupés (caravansérail, mosquée, madrasa, palais du Khan, khanaka la résidence administrative du khan, minaret, nécropole, bibliothèque ...), l'ensemble formant ce qu'on appelle un "complexe". Il y a plusieurs complexes ici. Tous se ressemblent un peu dans la mesure où ils sont tous en brique beige, et mosaïque bleue (symbole du ciel) et cela aurait pu finir par être lassant si nous n'avions pas eu les explications très pointues de Bakrom, notre guide, qui sait faire la différence ... Tous ont été magnifiquement rénovés - après la destruction par les Russes -, et apparaissent aujourd'hui flambants neufs. Pour la plupart transformés en boutiques d'exposition et de vente pour touristes : l'artisanat est superbe et de très bonne qualité.
Nous sommes impressionnés par le nombre, la taille et l'harmonie de ces ensembles... et souvent le peu de monde qui s'y promène ! C'est juste le début de la saison.
Sous les "coupoles des marchands", où passaient les chameaux , on vend aujourd'hui encore tapis, faïences, textiles ... des "susani" : des tentures en coton, qui servent de couvre-lit, de nappe, ou de décoration murale . Recouvert de motifs traditionnels, le susani est fait de l'assemblage de morceaux de tissus cousus et brodés à la main de couleurs flamboyantes, mais aussi de couleurs naturelles, moins flashy.
Nous irons voir la forteresse de l'Emir, située un peu à l'extérieur de la ville sur la colline d'Afrosyab, une ville dans la ville, dont les fondations remonteraient à 2500 ans avant JC.
Puis une toute petite synagogue, trouvée par hasar dans les ruelles, car il y a une importante communauté juive ici:
Mais Boukhara c'est aussi les "villages" , où vivent les Ouzbeks d'ici : une multitude de petites ruelles ou chemins de terre, où les maisons, se cachent autour de cours centrales, derrière de petits murs de brique ou de pisé. Un autre monde ... qui semble bien pauvre !... et où les canalisations de gaz sont fixées aux murs :
Mais une promenade dans cette partie de la ville, souvent en rénovation aussi, sans lumière le soir (lampe de poche obligatoire), est très émouvante , les gens y sont calmes et joyeux, dînent dehors...Les vieilles Lada russes sont encore légion ...
A Boukhara nous avons visité un atelier de tissage de la soie, et un atelier de miniatures, représentant notamment Marco Polo sur la Route de la Soie, ainsi qu'un atelier de fabrication de marionnettes
La plupart des femmes porte les foulards, robes et pantalons traditionnels, elles adorent qu'on les photographie ! les enfants aussi ... ce n'est pas le cas dans tous les pays, loin de là, et mérite d'être souligné. C'est le signe de leur caractère spontanné et accueillant que nous retrouverons tout au long du voyage :
Les hommes quant à eux s'adonnent au backgammon et à la musique, essentiellement de petites guitares à 2 ou 3 cordes, des tambourins pour le rythme, et des flûtes pour l'accompagnement :
et nous, pendant ce temps là ... on déguste la cuisine ouzbek en famille,après que Backrom nous ait appris à servir le thé, selon la tradition, en 3 fois pour qu'il ait le meilleur goût : on reverse la première tasse dans le pot, puis la deuxième, puis la troisième ... en disant Loï, Moï, Choï (la terre, l'huile, le thé) ... et ensuite on peut boire. C'est bon, c'est léger. Yarchi
Photos prises dans la cour de notre B&B :
Demain départ vers le nord, avec hébergement chez l'habitant sans doute pas de wifi pendant 4 jours snif snif ... but don't worry
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31 - Tashkent
Cette fois ça y est ! "Nous" y sommes !! car fait exeptionnel : cette fois, je ne pars pas toute seule ! Nous serons quatre !
Fini les préparatifs !
A nous d'approcher ce pays inconnu, de regarder avec curiosité tout ce qui s'offre à nous, d'ouvrir grands nos yeux et nos oreilles, nez au vent ... sentir,voir,découvrir, apprendre ...
Le voyageur, ne suit-il pas un peu, la même trajectoire que celle du peintre : une fois que la toile est tendue, offerte au vent, on vogue, sans savoir vraiment où...ni comment... au gré des cheminements, des rencontres, des états d'âme ... Quant au résultat, comment savoir ...?
Taschkent, capitale de la République autonome d'Ouzbékistan depuis 1930, poumon économique du pays, est située à l'Est à quelques dizaines de kilomètres de la frontière Kazakh, elle compte aujourd'hui plus de 2,7 millions d'habitants.
La ville fut reconstruite par les soviétiques suite au tremblement de terre de 1966 qui la détruisit presque entièrement, reconstruction qui s'est poursuivie sous la présidence Karimov : aujourd'hui les nouveaux édifices prestigieux côtoient les vieux quartiers de Chorus et de Labzakh, qui seuls, ont échappé à la destruction.
Elle fut souvent utilisée comme base arrière de conquête par les soviétiques et reste une mosaïque de nationalités.
De prime abord, l'une des plus anciennes étapes sur la route de la soie, ne semble mériter plus qu'une courte visite, mais aujourd'hui on dit que Tachkent bouge, prend son statut de capitale nationale et régionale, et semble de plus en plus agréable à vivre.
Nous sommes bien contents d'être arrivés après 24h de voyage (porte à porte), un transit à St Pétersbourg où nous n'avons croisé que des visages fermés et peu sympathiques, des contrôles et des re-contrôles à n'en plus finir, à St Pétersbourg comme à Taschkent où là ce fut alors le summum à tel point qu'au bout d'une heure d'attente dans une file compacte, dans une chaleur insupportable, une jeune femme qui était juste devant moi, a fini par s'évanouir !
Bref, nous nous sommes couchés à 5 heures du matin dans un bel hôtel, au style est très soviétique... avant de commencer la visite de Taschkent avec un guide francophone très sympathique, charmant et plein d'humour qui s'appelle "Bakhrom". Nous sommes ravis !
Il nous apprend un tas de choses intéressantes sur l'histoire et la culture ouzbek.
Taschkent est une ville neuve, moderne, avec de larges avenues bordées d'arbres et de parcs. La vieille ville a quasi complètement disparu aujourd'hui.
Tous les monuments ont été restaurés en deux temps trois mouvements par les Russes, puis par les Ouzbeks, mais ils sont magnifiques.
Nous avons admiré l'ensemble Hasti Imam qui comprend, autour de la même place une madrasa du 16ème siècle, un mausolée du 16ème siècle aussi qui abrite l'un des quatre Corans d'origine du monde musulman, et une mosquée du 19ème:
Grande Mosquée Tilla Sheikh (19 ème siècle) avec ses deux minarets de 52 mètres
Madrasa Barak Khan (16 ème siècle) restaurée
La Madrasa Barak Khan ci-dessous à gauche et le Coran d'Osman rapporté d'Irak à Samarcande par Timour au 14ème siècle :
Nous sommes allés ensuite déjeuner au marché où nous avons goûté au plat "national" le "PLOV" une sorte de tajine, faite de riz , de légumes et e fruits (pour nos des raisins secs) et de viande de boeuf :
agrémenté de pain rond , les "nons" et j'ai même dégusté une "samsa" un beignet fourré de viande, d'agrumes et de légumes avec de belles saveurs d'épices (délicieux!)
Nous avons poursuivi au grand bazar central de la ville situé sous une immense coupole, où les marchands sont situés par quartiers, selon ce qu'ils vendent : on y trouve absolument de tout des graines, des fruits, des oeufs de toutes sortes, des épices de toutes les couleurs dont les effluves font agréablement tourner la tête, de nombreuses variétés de riz , des cornichons gros comme des courgettes, des montagnes de fromage blanc ...
Enfin, nous sommes allés voir la Place de l'Indépendance, anciennement place Lénine, un espace vert planté d'arbres, traversé par 4 avenues de pierre, avec notamment une sculpture de "la mère triste" pour commémorer les morts ouzbeks de la deuxième guerre mondiale (500 000), et la statue de la "mère heureuse" qui a remplacé celle de Lénine et célèbre la naissance de l'Indépendance de l'Ouzbékistan (1991)
Et voilà, la première journée, très ensoleillée et sous une température douce (environ 22 degrés) s'est terminée autour d'une bonne table en compagnie de notre guide Bakhrom et Izrofil le Directeur de l'Agence.
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30 - L'Ouzbékistan
La Route de la Soie ... fait son chemin ... par petits bouts !
Je connais déjà Xi'an et Istanbul les deux extrémités de la Route de la Soie ... mais entre les deux, rien. C'est pour moi encore : Voyage en terre inconnue !
La première fois donc que je me rends dans cette région du monde... et je suis confrontée à des statistiques qui divergent beaucoup selon les sources, je suis donc très réservée quant à l'exactitude de celles qui suivent ...
Carte d'identité :
Nom officiel : République d'Ouzbékistan
Le drapeau ouzbek est composé de trois bandes horizontales : bleue, blanche et verte, séparées de deux liserés rouges. Dans le coin gauche, figurent un croissant de lune et douze étoiles pour les douze mois de l’année de l’indépendance. Le bleu rappelle la couleur de la bannière de Tamerlan. Le blanc symbolise la pureté et la paix, et la bande verte est la couleur de l’islam.
- Superficie : 447 000 km². (Troisième pays d'Asie centrale par sa superficie, les 3/4 de la France). La République est divisée en 12 régions.
- Population : Premier pays d'Asie centrale par sa population : 30 millions habitants (au 1er février 2013) dont la moitié est aujourd'hui citadine.
- Capitale : Tachkent. (2,3 millions d'habitants)
- Densité : 63,4 hab./km².- Espérance de vie : 73 ans - taux de natalité : 17,3 pour mille
- Régime : présidentiel, avec un Parlement bicaméral.
- Président de la République : Islam Karimov (depuis mars 1990 ; réélu en janvier 2000 et décembre 2007 avec 88%).
- PIB par habitant en 2011 : 3 300 dollars (selon plusieurs sources mais 1500 d'après les statistiques de "France diplomatie") - (France : 35 600)
- PIB 2011 du pays : 43 700 millions de dollars - (France : 2 580 milliards de dollars en 2011) - Taux de croissance 2011 : 8,3%
- Taux d'inflation officiel : 8% (30% selon certains observateurs indépendants)
- Peuples et ethnies : 71 % d’Ouzbeks, 6 % de Russes, 5 % de Tadjiks, 4 % de Kazaks , 2 % de Karakalpaks, 2 % de Tatars, 1 % de Coréens, 1 % d’Ukrainiens. Le reste de la population se partage parmi la centaine d’ethnies que compte le pays : Tchétchènes, Arméniens, Allemands, Turkmènes, Biélorusses...
Ce mélange ethnique, qui se retrouve également dans les pays voisins de l’Ouzbékistan, résulte à la fois de l’histoire mouvementée de la région et du tracé frontalier décidé par Staline dans les années 1920 et 1930, qui n'a pas respecté la réalité linguistique ni géographique. Les déportations effectuées par le même Staline ont parallèlement créé nombre de petites communautés éparses en Asie centrale.
- Langues : l’ouzbek, appartenant au groupe des langues turques, est la langue nationale depuis l’indépendance, mais le russe est encore très pratiqué dans l’ensemble du pays surtout dans les grandes villes. Il est cependant de plus en plus remplacé par l'anglais chez les jeunes ce qui est révélateur de l'ouverture du pays à la mondialisation. On parle aussi tadjik, kazakh, Karakalpak... Il existe autant de langages que d’ethnies.
- Religion : République laïque dont la religion officielle est l’Islam (ce qui peut paraître contradictoire).
- la langue : en moins d'un siècle, trois systèmes d'écriture ont été utilisés tour à tour pour l'Ouzbek, langue turcique de la famille des langues altaïques : l'écriture et l'alphabet arabes, puis cyrilliques, puis latins, puis de nouveau cyrillique russe pour une plus grande cohésion de l'URSS, puis lors de l'indépendance, nouveau retour à l'alphabet latin .... L'alphabet est lié à l'histoire du pays.
Ecriture arabe ancien :
Alphabet cyrillique :
Le nouvel alphabet latin devait avoir remplacé l'alphabet cyrillique en 2000, délai repoussé en 2005 puis 2010... car la mise en oeuvre du changement s'est avérée plus problématique que prévu : toute la population est alphabétisée dans l'écriture cyrillique, et l'usage du russe est loin d'avoir disparu, y compris dans la presse (peu nombreuse) et les inscriptions les plus diverses, à l'exception des panneaux indicateurs tous en caractères latins. C'est tout cela qui a engendré des confusions dans l'orthographe, y compris des noms propres !
Exemple d'un clavier "multilangue" cyrillique et latin :
- Le phénix ("le khumo") est l'oiseau symbole de joie et de liberté du pays.
- Sites inscrits au Patrimoine mondial de l'Unesco : Itchan Kala ; le centre historique de Boukhara ; le centre le centre historique de Shakhrisyabz ; Samarcande.
1 - Histoire de l'Ouzbékistan
Une des plus anciennes régions peuplée du monde … en outre, compte tenu de sa situation géographique, au coeur de l'Asie, c'est aussi le point de rencontre de grands empires, une histoire passionnante, longue, riche et complexe... pas facile d'essayer de résumer !
- 6ème siècle av.JC : Le Perse (aujourd'hui l'Iran) « Cyrus II le Grand » conquiert l'Asie Centrale, c'est le règne de la dynastie des Achéménides : Il créa des « Satrapies » (Provinces), dont la Bactriane appelée aussi Transoxiane (au delà du fleuve, l'Oxus) par les romains. C'est dans cette zone, entre les 2 fleuves l'Amou-Daria et le Syr-Daria, qu'allaient éclore les villes oasis de Boukhara et Samarkand
- 4ème siècle av.JC : Le Grec Alexandre le Grand (Grec macédonien), commence ses conquêtes suivi par un de ses généraux, Alexandre Séleucos, qui fonda la dynastie des Séleucides (royaume greco-bactrien)
- 1er et 2ème siècles de notre ère: un peuple venant de Chine : les Kouchans, envahit la Transoxiane qui devint un carrefour important et marque le début de la Route de la Soie (thé, soie, porcelaine, papier)
- du 3ème au 7ème siècle : domination des Perses sassanides, ( dont l'empire est dirigé par le Shah) en Transoxiane et la Sogdiane (les Sogdiens sont un peuple d'habiles artisans et commerçants, grands propriétaires terriens, établis dans des forteresses au centre de vallées fertiles de l'Ouzbékistan actuel. Ils ont dominé le commerce de la route de la soie pendant un millénaire).
Les Sogdiens :
- 7ème et 8 ème : 642 à 712 : Les arabes et la conquête musulmane (après la mort de Mahomet en 632). Samarkand tomba une première fois en 712 (son prince se convertit à l'Islam et se déclara vassal du Calife) : par la suite l'histoire des arabes fut mouvementée et trois dynasties se succédèrent : les Abbassides (Troisième dynastie de califes arabes qui a régné, depuis sa capitale Bagdad (aujourd'hui en Iraq), sur l'ensemble de l'Empire musulman, les Samanides qui firent de Boukhara leur capitale et la surnommèrent « la perle de l'islam » et les Turcs Seldjoukides . A la fin du 11ème siècle, l'empire était démembré.
- 12ème siècle : Gengis Khan et la déferlante mongole : à la fin du 12ème siècle Gengis khan fut élu Khan puis Khan Suprême, de l'ensemble des peuples nomades Mongols (en actuelle Mongolie). Il allait créer le plus grand empire de tous les temps. Il commença par la Chine en 1215, puis l'Inde, l'Asie centrale – l'Ouzbékistan en 1220 à la tête d'une armée de plus de 200 000 hommes – la Sibérie, la Russie, la Perse, la Syrie... Les Mongols étaient chamanistes et respectaient toutes les religions. C'est en 1272 que Marco Polo, accompagné de son père et de son oncle, partit de Venise pour la Chine en traversant l'Asie centrale. Leur voyage dura 25 ans. Marco Polo racontera son voyage le long de la Route de la Soie dans un livre devenu une légende littéraire « Le Devisement du monde ».
- 14ème siècle : 1370 : Tamerlan et les Timourides : l'âge d'or de Samarcande :
Son nom :Timour, un Mongol turquisé et sédentarisé, est né à Kech, près de Chakhrisabz, à 80 km au sud de Samarcande en 1336- mort en 1404, – surnommé Tim Leng qui signifie Timour le Boiteux , se fait proclamer Emir de Transoxiane et passa le reste de sa vie à annexer les états voisins. En 9 ans seulement il conquiert : l'Iran, l'Irak, la Syrie, la Turquie orientale, le Caucase, le nord de l'Inde. Il mourut à 71 ans alors qu'il s'apprêtait à envahir la Chine. Ce cruel chef militaire se montra en même temps fin connaisseur et protecteur des arts et des lettres, ce qui contribua à donner à Samarkand une splendeur et un rayonnement jamais atteint jusqu'alors.
- Fin 14ème- début 15ème : Tamerlan avait organisé sa succession : son fils (Shah Rukh) et son petit fils (Oulouh Beg, un passionné de sciences fondateur de l'Observatoire de Samarcande ) puis Hussein Bayqara lui succédèrent. C'est alors que la ville d'Herat pris un envol spectaculaire. C'est aussi la ville du philosophe et poète Alicher Navoï, fondateur de la langue ouzbek moderne.
- 15ème siècle : les Chaybanides : dynastie nomade musulmane mongole, connue sous le nom d'Ulus Ouzbek: pour la première fois le terme « ouzbek » apparaît dans l'histoire ! Nom issu « d'Özbeg », prince mongol du 13ème siècle. Toute l'Asie Centrale est divisée en "khanats" dont celui de Kiva (Etat de Khorezm), celui de Boukhara, et celui de Kokand (dont le centre était Ferghana)
- Fin 19ème siècle - 20ème siècle : Les Russes (1862/1991).
Les Russes, qui avaient passé des accords de protection avec les 3 khanats Ouzbek, arrivèrent peu à peu dans le pays. Ils s'emparèrent de toutes les grandes villes d'Asie Centrale, Tachkent tombe en 1865, Samarkand en 1868, Kiva en 1873, Kokand en 1877. En moins de 20 ans ils s'emparent ainsi d'un territoire immense, comparable à la moitié des Etats-Unis.
1916 : de violentes révoltes éclatent contre les Russes.
1917 : Révolution bolchevique et la formation de l'URSS.
La formation de l'URSS fut l'une des conséquences de la "révolution de Février » qui avait mis fin au règne du tsar Nicolas II en 1917. L'un des moteurs de la création de l'URSS fut la volonté de Lénine d'appliquer sa doctrine fédéraliste en transformant la Russie unitaire en une union de 15 républiques formées selon le principe de la répartition ethnique et jouissant d'un certain degré d'autonomie culturelle locale. Sa conception s'opposait initialement à celle de Staline, qui voulait créer une seule République socialiste fédérative soviétique de Russie. Toutefois, Staline revint ultérieurement sur ses positions et, dans les années 1925-1939, procéda lui-même à la création de plusieurs républiques fédérées en Asie centrale l'URSS.
En tant que "république soviétique" et que nation unique et distincte, l'Ouzbékistan n'existe que depuis le 27 octobre 1924, quand diverses entités territoriales existantes dans l'Asie centrale furent regroupées dans la « République socialiste soviétique d'Ouzbékistan ». La République autonome soviétique tadjike, originellement intégrée au sein de la RSS d'Ouzbékistan fut constituée en république fédérée distincte.
Ainsi furent créées plusieurs enclaves ouzbèkes dans les territoires kirghiz et tadjik et vice versa. En 1936 la RSS d'Ouzbékistan fut agrandie par l'intégration de la république autonome de Karalkapie .
De 1930 à 1940, la collectivisation et les purges organisées par Staline entraînent une hécatombe dans toutes les républiques d'Asie centrale, qui est en 1945 mobilisée pour l'effort de guerre.
Après la seconde guerre mondiale, la lutte des bolcheviques pour l'émancipation des femmes ouzbèkes a porté ses fruits : vers les années 1950, presque aucune femme ne portait plus de tchador et toutes les filles recevaient l'éducation publique au même titre que les garçons. L'illettrisme, quasi total en 1924, fut entièrement éradiqué vers les années 1950.
Le 26 avril 1966 la capitale ouzbèke Tachkent et sa région furent sévèrement frappées par un tremblement de terre, après lequel un vaste programme de reconstruction fut lancé grâce notamment à la participation de toutes les républiques soviétiques.
- 1991 : La République d'Ouzbékistan et Indépendance :
Effondrement de l'Union soviétique. L'Ouzbékistan comme les quatre autres républiques d'Asie centrale proclame son indépendance et Islam Karimov, né en 1938, scientifique et économiste, ancien Premier secrétaire du Comité central du Parti communiste, est élu Président de la "République d'Ouzbékistan". ll est toujours Président aujourd'hui, ayant été reelu pour la dernière fois en 2007, avec 88% des suffrages. L'indépendance n'a pas vraiment modifié le caractère artificiel des frontières.
1992 : Adoption de la Constitution d'Ouzbékistan : il s'agit d'une constitution classique donnant un fort pouvoir à l'exécutif dans le cadre d'un régime démocratique, fonctionnant sur les bases de la séparation des pouvoirs et du suffrage universel (président élu pour 7 ans renouvelable une fois). Un Sénat a été mis en place en 2004. Il existe 4 partis politiques, qui semblent tous avoir le même programme et soutiennent tous ouvertement le Président Karimov, qui exercerait, selon certains, un pouvoir sans partage, favorisant son puissant clan Samarkand-Boukhara. L'Ouzbékistan a choisi la voie de la prudence (le « gradualisme ») tant dans ses transformations politiques qu'économiques. Mais dans une phase de « transition démocratique », la main de fer n'est peut être pas la plus mauvaise solution... L'Ouzbékistan fait preuve aussi d'une grande sérénité diplomatique alliant réalisme et pragmatisme : il a su lier des liens amicaux avec tous les pays à l'international.
Depuis de nombreux attentats terroristes ont été perpétrés, vraisemblablement par les talibans intégristes du MIO ("Mouvement Islamique d'Ouzbékistan") crée en 1998 déclaré illégal en tant que mouvement terroriste proche à Al Qaida. En avril 2010, des émeutes sanglantes eurent lieu au Kirghizistan contre la communauté ouzbeck de la vallée de Ferghana. On compte des centaines de morts et des milliers de réfugiés.
2 – Géographie et climat
L’Ouzbékistan se trouve au coeur de l’Asie Centrale. C'est un pays continental doublement enclavé, ne disposant d'aucun débouché sur une mer ouverte.
Certains disent que l'Ouzbekistan a une forme de "botte" , d'autres de "dragon"...
Une steppe semi-aride et aride et le désert couvrent les quatre cinquièmes de son territoire.
Il a des frontières communes avec les 4 autres anciennes républiques soviétiques : le Kazakhstan au nord, le Kirghizstan et Tadjikistan a l’est, le Turkménistan a l’ouest, outre l'Afghanistan au sud. La République autonome de Karakalpakistan fait partie de l’Ouzbékistan.
Avec une surface de 447 000 kilomètres carrés, partagée entre plaines désertiques, steppes et déserts (qui couvrent environ les 2/3 du territoire) , les bassins, les oasis, les montagnes à l'est, l'Ouzbékistan s'étend sur 1425 km d'Ouest en Est et 930 km du nord au sud .
Le relief de l’Ouzbékistan est varié. A l’est s'étendent les chaînes de Tian Shan et de Guissar-Alay. Le sommet le plus élevé du pays est l'Adelunga Toghi qui culmine à 4301 mètres . Les sommets des chaînes montagneuses du Tian Chan et du Pamir culminent à l'Est à 4 643 m.
Les ressources en eau sont rares et mal réparties.
C'est dans les montagnes du Tian Chan, au nord, que prend sa source le plus long fleuve d'Asie centrale, le Syr-Daria (3 019 km) qui ne traverse le pays que dans la région de Tachkent et du Fergana. Il se jette dans la Mer d'Aral, après un détour par le Kazakhstan.. Le deuxième fleuve l’Amou-Daria au sud (2 620 km), prend sa source dans le montagne de Pamir sur le territoire de Tadjikistan, et forme au sud la frontière avec l'Afghanistan, irrigue la région de Khiva avant de rejoindre la mer d'Aral par un delta long de 160 km. Ces deux fleuves sont utilisés pour l'irrigation des terres agricoles essentiellement celles vouées à la culture extensive du coton, ce qui a fortement réduit l'apport d'eau vers la mer d'Aral aujourd'hui presque entièrement asséchée : un désastre écologique.
Entre ces deux fleuves au centre nord se trouve le désert de Kyzyl-Koum , ce qui veux dire «Les sables rouges ». Le Kyzyl-Koum, l'un des déserts les plus étendus de l'Asie Centrale, couvre une grande partie du territoire à l'ouest de l'Ouzbékistan. Une partie du désert du Kara-Koum traverse également le pays au sud-ouest. Les vallées de ces fleuves sont fertiles, et quelques massifs de moyenne altitude brisent la monotonie du désert, dont le plus important est celui des monts Nurata au sud du lac Aydar Kul.
L’Ouzbékistan a un climat excessivement continental, avec des écarts de température journalière pouvant aller du simple au double.
L’hiver est très froid, en particulier dans le Karakalpakistan où les températures peuvent tomber jusqu’à - 40 °C, car la région est exposée aux vents de Sibérie. L’été, les températures les plus hautes sont atteintes autour de Khiva et dans le sud du pays, à Termez, où le mercure peut dépasser les 60 °C.
Les meilleures périodes pour voyager se situent donc d’avril à juin et de fin août à début novembre.
3 - Population d'Ouzbékistan
On ne peut être qu'impressionné par l'incroyable diversité des peuples qui ont traversé l'Ouzbékistan : Iraniens, Grecs, Chinois, Huns, Turcs, Mongols, Russes … auxquels il faut bien sûr ajouter toutes les minorités ethniques actuelles d'Asie Centrale : les Ouzbeks (population de langue turque dans laquelle toutes les lettres sont prononcées – aujourd'hui 71% de la population) , les Russes (6%), les Tadjiks (5%), les Kazakhs (4%) les Karakalpaks (2%), les Tatars, les Coréens, Allemands, Arméniens, Biélorusses … certains disent 130 ethnies différentes sur le territoire Ouzbek qui compterait, 30 millions d'habitants en 2013. Ces 50 dernières années, la population, jeune (60% a moins de 30 ans) mais en voie de vieillissement, a augmenté de 220% essentiellement absorbée par l'espace rural et plus récemment par les villes. L'élévation du niveau de vie est resté continu et l'Etat joue un rôle fondamental en matière sociale. Il en résulte un mélange impressionnant, certains disent déroutant... à suivre !
4 - les religions
De la même manière, la situation géographique de l'Ouzbékistan au carrefour des Routes de la Soie, en a fait tout au long de l'histoire une zone privilégiée de contact entre les grandes civilisations mondiales chrétienne, islamiste et bouddhiste.
Si la République d’Ouzbékistan se veut laïque, l’Islam reste la religion officielle. Le Président Karimov a d'ailleurs prêté serment sur le Coran.
Les musulmans sont donc la plus forte proportion de croyants dans le pays ( environ 85%), majoritairement sunnites, métissés de croyances.
Pour le reste, les statistiques semblent évoluer et sont difficilement exploitables.
On compte des chrétiens, surtout des Russes orthodoxes (9% ?). Depuis l’indépendance, un peu moins de 50 000 Ouzbeks se sont convertis à la chrétienté. Ils subiraient actuellement une forte répression.
Les juifs, qui formaient d’importantes communautés à Boukhara et Samarcande, ont presque tous émigré après l’indépendance.
Enfin le communisme a laissé des traces, puisque l’on compterait, parmi ceux qui restent, environ 15 % d’athées....
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Je profite de l'occasion pour revenir sur les différentes religions ayant existé en Ouzbékistan au cours de l'histoire - conséquence notamment des Routes de la Soie - , Elles ont disparu aujourd'hui, mais se fondant à l'islam, y ont déposé une empreinte qui perdure :
1 - Avant la conquête arabe :
- le Chamanisme : il semble qu'il y ait un certain retour des chamans-soufis (les "bakhsis") qui guérissent la mal en invoquant les esprits.
- le Zoroastrisme (né au 2ème millénaire av JC), qui conçoit l'univers comme une lutte entre le bien et le mal, religion officielle de la dynastie sassanide, a aujourd'hui disparu.
- le Manichéisme ( 3ème siècle) ou "religion des 2 principes" car il oppose lui la matière à l'esprit, a également disparu;
- le Nestorianisme : qui nie l'origine divine du Christ conserve une grand influence jusqu'au 14ème siècle.
-le Bouddhisme : introduit en Ouzbékistan dès le 2ème siècle av JC grâce aux marchands et missionnaires du bouddhisme, il devint la religion officielle des Empereurs chinois au 6ème siècle. Il a laissé des traces autour de Termez au sud de l'Ouzbékistan.
- Judaïsme : des colonies juives s'installèrent en Asie centrale sous Tamerlan. Bien que rejetés par les autorités, ils ont bénéficié au 19ème d'un statut "d'incapables" qui leur évitait de devenir des esclaves. C'est la seule communauté ayant résisté à l'islam : en 1989 il y avait encore 37 000 juifs à Boukhara, mais si leurs quartiers sont toujours là, ils ont presque tous émigré après la chute de l'URSS.
2 Après la conquête arabe: l'Islam :
Tant que le prophète Mahomet est en vie, l'islam ne forme qu'un seul et même courant. A sa mort, les divergences apparaissent et le schisme se produit entre sunnites et chiites.
Les chiites et sunnites ne reconaissent pas le même successeur au Prophète. Ceux qui choisissent Ali (le gendre du prophète) deviendront les chiites, tandis que ceux , majoritiares qui préfèrent suivre Abou Bakr compagnon de Mahomet, deviendront les sunnites.
En outre, les sunnites font référence au Coran, mais aussi à la "sunna" que l'on peut définir comme l'ensemble des paroles, des actes, des approbations du Prophète qui ne figurent pas dans le Coran.
Le sunnisme est globalement, le courant majoritaire de l'Islam. Il représente 85 à 90% des musulmans. Il ne dispose d'aucune institution définie pour s'imposer (ni pape, ni synode, ni concile). Il est parfois qualifié "d'orthodoxe".
Sur la carte qui suit : les sunnites en vert, les chiites en rouge :
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Actuellement l’Ouzbékistan est donc un pays musulman sunnite.
Depuis l’indépendance, l’Islam sunnite d'Ouzbékistan qui était resté séparé du reste du monde musulman par l’apparition d’un pouvoir chiite en Iran, puis par la chape de plomb soviétique tout au long du XXe siècle, réapparaît au grand jour, avec des traditions souvent figées au début des années 1920 et transmises oralement par les anciens. Cet islam particulier, très tolérant, se mélange à des traditions religieuses et culturelles plus anciennes, réminiscences de zoroastrisme, de chamanisme et de traditions liées à la vie nomade dans certains endroits.
Le soufisme est un courant de l'Islam qui recherche l'intériorisation, l'amour de dieu, la contemplation , la sagesse. Il s'agit d'une organisation initiatique et ésotérique.
- L'orthodoxie : arrivée en Asie centrale au 19ème avec la conquête russe. Persécutée sous les Soviétiques, la religion est de nouveau pratiquée par les Russes qui résident encore en Ouzbékistan.
L'agriculture, secteur majeur de l'économie ouzbèk, représente près d'un tiers du PIB et emploie près de 40 % de la population.
L'économie ouzbèk souffre des conséquences de la monoculture du coton imposée par les Soviétiques pendant plus d’un siècle. Le pays compte aujourd'hui parmi les plus gros producteurs de coton du monde. Il reste très dépendant du cours du coton et du volume des exportations, ce qui freine parfois sa croissance et son accession à l'autosuffisance énergétique.
Les ressources du pays sont importantes en cuivre, en uranium, en gaz naturel et en pétrole, charbon, or, argent,, cuivre, zinc. Le rapprochement politique avec la Russie a permis quelques investissements sur le territoire, ainsi que des partenariats commerciaux. L'extraction minière, le raffinage et l'assemblage automobile attirent la majorité des investissements étrangers en Ouzbékistan.
Le système économique est en voie de modernisation, l’économie informelle et le travail non déclaré sont une constante, et la population a de plus en plus tendance à s’exiler en Russie via le Kazakhstan pour trouver un emploi.
Le gouvernement a lancé un programme de privatisations dans le domaine agricole. Mais de manière générale, il hésite à se lancer dans une politique libérale craignant les conséquences sociales, mais aussi de briser des accords entre quelques personnalités de l'économie et le monde politique .
Conclusion :
Selon les auteurs de "Géopolitique de l'Ouzbékistan", - d'autres auteurs sont beaucoup plus sévères ... - le pays est entrain de créer une "nouvelle route de la soie", celle des infrastructures des transports trans-asiatiques, un "nouveau grand jeu" avec cette fois la Russie les Etats Unis et la Chine, et de devenir le centre de référence d'une nouvelle démocratie traçant son chemin lentement mais sûrement, ainsi que d'une diplomatie raisonnable, pragmatique, habile et constructive.
6 -La Route de la Soie
Durant les cinq siècles précédant notre ère, la connaissance de la soie est limitée au coeur de la Chine et aux tribus nomadisant au nord de l'empire. Elle sert de monnaie d'échange pour obtenir la paix. Puis les voies d'invasions vont devenir voies commerciales vers l'Ouest, toujours plus loin ... les garnisons militaires deviennent des relais marchands et de futures étapes sur la "grande route". A la fin du premier siècle, la soie trace déjà son chemin depuis Xi'an jusqu'à Antioche, avant de franchir la Méditerranée. A la soie, se greffent de nombreux autres produits de luxe : épices, thé, cannelle, métaux précieux, et les caravanes deviennent de plus en plus importantes formées de plusieurs dizaines ou centaines de chameaux, entraînant la nécessité de créer des étapes capables d'héberger, de ravitailler et de protéger les caravaniers. Les Sogdiens de Transoxiane font payer des taxes importantes qui font la richesse de Samarkand et Boukhara. Mais les acteurs qui contrôlent la route changent, les routes se multiplient et il n'est jamais besoin de chevaucher plus d'une journée pour trouver un nouveau caravansérail. Le secret de la fabrication de la soie n'en est plus un et l'on trouve de nombreux centres de production tout au long de la route. Au 16ème siècle, les risques deviennent trop importants à cause des guerres, et c'est vers la mer à la suite des grands navigateurs (Christophe Colomb qui part pour l'Inde et découvre l'Amérique, Vasco de Gama qui franchit le cap de Bonne Espérance, Magellan qui passe la Cap Horn) que les marchands se tournent, scellant le sort de la route de la soie terrestre. Elle renaîtra pourtant dans la seconde moitié du 19ème siècle avec la conquête soviétique, et l'indépendance des pays d'Asie centrale vers lesquels se tournent aujourd'hui les grandes nations du monde moderne, même si les pistes sont devenues des autoroutes, les caravansérails des hôtels 4 étoiles et si les Ladas ont remplacé les chameaux ... mais il en fut plus pour tuer un mythe ... pour la plus grande joie des touristes !
Petite bibliographie :
Le Routard et le Petit futé (Route de la soie et Ouzbékistan)
"Marco Polo et la route de la Soie" de Jean-Pierre Drège.
"La rumeur des steppes" de René Cagnat
"La longue marche" (tome II "Vers Samarcande") de Bernard Ollivier
"L'ombre de la route de la Soie" de Colin Thubron
"Ouzbékistan, la croisée des chemins" de Catherine Poujol
"Explorateurs en Asie Centrale" de Svetlana Gorshenina.
""Géopolitique de l'Ouzbékistan" de J. Barrat, C. Ferro et C. Wang.
Notre itinéraire : Tachkent - Boukhara - Nourata - le lac Haydarkoul - Sob - Sentop - Oukhum - Samarkand - Shahrisabz - Samarkand - Tachkent.
Published by Martine Bachelier - … - Ouzbékistan
Conclusion sur mon voyage au Laos en janvier 2013
Ce petit pays enclavé, au régime de parti unique et à l'idéologie officiellement communiste, sort d'une certaine somnolence. Son taux de croissance, autour de 8,3% en 2012, reflète mal la réalité du pays, mais est un indicateur de l'évolution de la République populaire démogratique lao.
Depuis la fin des années 80, le Pouvoir a choisi la voie suivie par la Chine et le Vietnam, en s'ouvrant à l'économie de marché tout en conservant un système rigide de contrôle social et politique.
Lors du 9ème congrès du parti communiste, en 2011, les dirigeants laotiens avaient annoncé des objectifs de diminution de la pauvreté à 10% de la population d'ici 2015, et de scolarisation à 100% des enfants du pays.
40% des laotiens vivent encore aujourd'hui avec moins de 2 dollars par jour.
Le produit intérieur brut par tête est passé de 300 dollars en 2001 à 1200 dollars en 2011. C'est encourageant. L'objectif est d'atteindre 1700 dollars dans 3 ans.
Le Laos est toujours classé dans la "tranche inférieure des pays à revenus intermédiaires" et espère accéder au statut de "pays à revenus intermédiaires" d'ici 2020.
L'Assemblée du Laos a ratifié le 6 décembre, l'adhésion du pays à l'OMC dont il devrait devenir membre début 2013. Cette adhésion participe à la volonté des dirigeants d'échapper à la main mise sur l'économie par la Chine, la Thaïlande, le Vietnam...et d'encourager les investissements étrangers.
Le très important projet de chemin de fer à grande vitesse (projet qui fait beaucoup de bruit au Laos), viendrait d'être "bouclé" après maintes difficultés.
Il va dans le même sens : la première ligne feroviaire du Laos devrait relier Ventiane à la frontière chinoise. Il est prévu que ce chemin de fer traverse aussi les pays voisins jusqu'à Singapour à une vitesse de 160km/h ! Une opportunité supplémentaire pour l'ouverture du pays à l'internationnal. Il devrait être terminé en 2018.
Les raisons de ce décollage sont liées à l'expansion du tourisme ainsi qu'à l'exploitation d'importantes ressources minières, agroforestières et hydroélectriques.
Qu' ajouter d'autre ?
Ce voyage m'aura permis d'approcher au plus près les laotiens des villages du nord du pays, de faire un voyage "authentique", c'est ce que je voulais .... j'avais en effet l'intention d'aller à la rencontre des populations ethniques reculées et isolées .... Ce fut à la fois un succès et un échec, dans la mesure où j'ai eu l'impression que les lao, qui parlent très peu anglais bien sûr, n'ont pas très envie de s'exprimer, de parler de d'eux, de leurs problèmes, de leurs coutumes, de leur pays...
En outre, j'ai eu un chauffeur , par ailleurs adorable, mais avec lequel il me fut impossible d'échanger, puisqu'il ne parlait pas anglais.
Les lao sont, dans l'ensemble - il y a bien sûr toujours des exceptions et j'en ai heureusement trouvé quelques unes - peu expansifs à l'égard des étrangers. Presque tout ce que j'ai appris, ce fut grâce à des étrangers de passage connaissant bien le Laos. Les laos sont pourtant très gentils.
Sur un plan plus pratique, pour ceux qui voudraient se rendre au Laos, j'ajoute :
- La nourriture est excellente et très saine (j'ai perdu 3 kg en 1 mois sans m'en rendre compte)
- L'hébergement dans des guesthouses ne pose aucun problème, ce n'est pas la peine de réserver à l'avance. J'ai été surprise du peu de touristes dans le nord et me suis retrouvée souvent seule. L'eau chaude peut être rare sauf quelques heures par jour... donc je prenais ma douche - parfois située juste au dessus des wc - au milieu de l'après midi pour aller ensuite me réchauffer au soleil.
- En janvier il fait frais le matin, mais les températures grimpent vite et les écarts sont importants (parfois 25°).
- On peut tout (ou presque) payer en dollars,
- On trouve de tout sur place : affaires de toilette et vêtements, médicamants de base, donc pas la peine de se charger avant de partir ! On trouve de l'eau potable partout ( bien choisir les bouteilles quand même ...) Pas besoin de gourde catadyn.
- Ne pas oublier cependant quelques bombes ou crèmes "anti-moustiques" même si, au mois de janvier ils sont relativement rares.
- En revanche, pour internet il y a plus de problèmes : s'il y a presque toujours un ordinateur dans les entrées des guesthouses, la connexion est parfois difficile, et le wifi encore plus rare. Mais mes hôtes ont toujours été adorables pour m'aider!
J'étais parfois dans le noir, mal installée, avec ma lampe frontale branchée sur l'ordinateur leur ordinateur ... ce qui explique les défauts de rédaction ... qu'il faut corriger en rentrant à la maison! : pas facile de faire un blog en live
- Pas de problème avec les prises de courant : ce sont les mêmes que chez nous. Il faut juste parfois une petite rallonge.
- En ce qui concerne les transports : les lao se déplacent de plus en plus en moto ... et les touristes aussi, ce qui est une bonne idée, compte tenu du mauvais état des routes en ce moment, on va plus vite ainsi qu'en voiture ou en bus. le taxi coûte cher car l'essence est très chère (1 euro le litre). Quand on a de longs trajets à faire, je conseille fortement de prendre l'avion. Mais le bateau reste le moyen le plus agréable.
- Le Laos est un pays magnifique et très sûr.
Je remercie encore l'agence "Exotissimo Lao" (Ventiane et Luang Prabang). http://exotissimo.com , pour son attention à mon égard, et la qualité de ses services.
Mon retour en France approche....
Avant de partir, un dernier tour au "marché de nuit" qui est devenu immense et occupe maintenant, le soir, la rue principale sur presque toute sa longueur ! Mais déambuler sous les tentes rouges, reste magique : une féerie de couleurs, de tissus, de sacs, de lampes, de vêtements et d'innombrables objets artisanaux de qualité (même si on m'a dit que beaucoup venaient ... de Chine).
Les marchands, des femmes la plupart du temps, sont installées par terre, leurs bébés sur les genoux. Certains dorment, d'autres jouent...
Dans une petite rue transversale, on peut prendre pour 1 euro un excellent repas et y faire des rencontres sympathiques puisque c'est le rendez-vous des routards du monde entier.
J'y suis allée très tôt vers 17h au moment où les marchands s'installent :
On prend une assiette, on se sert, on s'assoie ...
Voici mon dernier repas. Excellent, rien ne vaut le marché de nuit pour bien manger à luang Prabang !
Et le lendemain matin, avant de partir, je regarde les moines et novices qui se rassemblent et se préparent à défiler (la procession) dans les rues pour recevoir leur "aumône", le plus souvent juste un peu de riz :
:
L'occasion de revenir un peu sur le bouddhisme laotien :
La plupart des hommes bouddhistes passent une partie de leur vie comme moines dans des temples, pour quelques jours ou des années. j'ai rencontré beaucoup de jeunes qui m'ont dit avoir passé leur enfance, leur adolescence, de 3 à 15 ans, dans un temple. Il y a environ 22 000 moines dans le pays, près de 9000 d'entre eux ont atteint le grade de "moine senior", titre indiquant les années d'étude qu'ils y ont faites. Ce sont en général des jeunes issus des milieux les plus pauvres, auxquels les parents ne peuvent pas offrir d'études dans les grandes villes. Ils sont logés et nourris dans les temples ce qui assure leur subsistance;
Il y a en outre plusieurs centaines de religieuses qui sont des femmes âgées et veuves.
Le pouvoir bouddhique est sous la direction d'un moine suprême, qui réside à Ventiane et supervise les activités du bureau central : le Ho Tammasapha.
Les lao bouddhistes appartiennent à la tradition Theravâda qui se base sur les premiers enseignements du Bouddha et qui a été préservé au Sri Lanka après que le bouddhisme mahayana se soit divisé dans le 2ème siècle avant J.C. Il est considéré comme tolérant et assez libéral.
Le wat est, avec l'école, le point central du village. C'est le symbole de son identité et le lieu de cérémonie et de festivité. Avant la création des écoles laïques, les garçons du village recevaient une éducation de la part des moines au Wat. Presque tous les villages des plaines en ont un et parfois deux.
Un wat doit avoir au minimum un bâtiment de séjour pourles novices (vihan) et les moines, et un immeuble principal qui abrite les statues de Bouddha (SIM), et est utilisé pour les réunions laïques des villages ainsi que pour les sessions de prière.
Le tout petit wat du village de Yio Hai, situé sur une hauteur :
Le wat de Muang La, plus grand :
En fonction de la prospérité et de la contribution des villageois, la construction des bâtiments varie du bois simple et des structures en bambou, aux grandes briques ornées et aux édifices en béton décorés de peintures murales, aux toits de tuiles de différentes formes pour copier la courbe de la Nâga, le serpent mythique ou le dragon d'eau.
Les affaires du wat sont géres par un comité composé des hommes âgés et respectés.
A l'exception de la mort, les cérémonies ne marquent pas les évènements de la vie.
les obsèques peuvent être assez élaborées si la famille peut se la permettre, mais sont souvent assez simples en milieu rural.
le corps repose dans un cercueil à la maison pendant plusieurs jours, où un flot continu de visiteurs manifestent leur respect à la famille et partagent nourriture et boissosn. Puis le corps est transporté dans le cercueil (j'en ai vu juste posés sur une planche, recouverts d'un drap noir) vers un lieu de crémation où il est brûlé en présence de moines avant que ses cendres soient enterrées dans un petit sanctuaire sur le sol du wat.
Ce transport du corps cause parfois d'incroyables "embouteillages" sur la route !
De très nombreuses croyances pré-bouddhistes et animistes ont été assimilées dans la pratique du Bouddhisme Theravâda, formant ainsi le "bouddhisme laotien".
Je suis donc partie ce matin à 8h30 pour descendre la Nam Ou (affluent du Mékong) jusqu'à Luang Prabang : 5 à 6 heures de bateau... seule avec un jeune homme pour "capitaine".
A peine un quart d'heure plus tard, nous étions déjà obligés de nous arrêter pour changer l'hélice. Mais il m'a semblé que cet arrêt était prévu ... allez donc savoir. Nous descendons en aval donc ça va assez vite malgré les nombreux détours et lacets qu'il faut faire pour éviter les rochers qui affleurent. Malgré la longueur de ce voyage "en solo", je n'ai pas trouvé le temps long car les paysages sont magnifiques et le spectacle permanent sur les rives de la Nam Ou : villages, cultures, pêcheurs, vaches et buffles, femmes qui lavent le linge...etc...
Départ dans la brume, il fait froid ! :
Je me suis même prise en photo ... pour passer le temps équipée de l'anorak d'Olivier.
Puis nous sommes repassés devant les grottes de Pak Ou, signe que Luang prabang n'est plus très loin ! Arrivée : 14 heures. OUF je n'aurai pas été mangée par les catfishs, ces gros poissons qui peuvent faire jusqu'à 10 kgs :
A
Arivée à Luang prabang, il fait très chaud (30°). Comme d'habitude à cette époque de l'année, les différences de température sont importantes entre le matin et le soir, surtout en montagne.
Je vais chercher où me loger ce soir ...
Pur rejoindre Nong Khiaw (Nongkiam sur la carte), nous sommes partis - toujours avec Khamsso - à 8h30 de Muang La ce matin et sommes arrivés à 15h !.. en repassant bien sûr par Oudomxai et sa route caillouteuse qui suit ensuite la Nam Tha sur une bonne distance. Il faut savoir qu'au Laos on roule rarement à plus de 30 km/h compte tenu de l'état des routes et des nombreux lacets.
Les paysages de montagne sont toujours aussi beaux, même dans le brouillard.
Les petits villages sont nombreux de long de la route. Comme toujours les maisons sont alignées tout près de bord du chemin. La route est pour ainsi dire leur "principale avenue" bordée de petites échoppes-épiceries, c'est là que la vie s'écoule ...tranquille mais dans la poussière. C'est aussi là, au bord des routes, que
C'est ainsi que j'ai eu la chance de traverser un village Akha (Akha Pala m'a dit Khamsso le chauffeur), où le marché battait son plein... et nous nous sommes arrêtés le temps de prendre quelques photos :
Un peu plus loin sur la route une jeune maman Thaï et des rats à vendre pour la soupe:
l
Des rats (ou ragondins) oui, mais attention plus de drogue... ce qui est rappelé par de larges panneaux :
Puis arriée à Nong Khiaw, qui me rappelle de bons souvenirs (nous y étions déjà venus en 2010 avec Gilles :)
Là je suis logée dans une guesthouse très confortable et accueillante que je recommande :
Nong Khiaw est un petit port très actif, où les bateaux arrivent de Ngoi en amont, de la Nam Ou en aval. C'est de là que les bateaux partent plusieurs fois par jour vers Luang Prabang en aval. Un carrefour important donc, et une étape incontournable pour les touristes. J'y ai rencontré un couple d'allemands très sympathiques qui m'ont invités à leur table (exceptionnel !) et m'ont même proposé de partir avec eux en voiture demain... C'est en effet de là, que je partirai demain matin pour Luang Prabang... mais en bateau.
Muang Khua (Province de Phongsali) à 15 km de la frontière vietnamienne, est une petite ville portuaire sans grand intérêt, située au confluent des rivières Nam Ou et Nam Phak, et actuellement en pleine reconstruction. Comme partout au Laos, ce sont les habitants eux mêmes qui construisent leur maison : femmes, enfants, voisins, tout le monde s'y met ! Le paysage du Laos change : il y a de plus en plus d'habitations en en briques ou parpaings qui remplacent le bambou. Pour cette raison la ville n'est pas très agréable actuellement, car il y a beaucoup de poussière !
Mais pour y arriver, les paysages traversés sont superbes.
Le district est fréquenté par les Akhas et les Thaï, ce qui m'a permis d'admirer les coiffes des femmes qui n'ont pas manqué de me vendre pour 20 000 kip un petit bracelet "en argent" :
et j'ai pu déguster pour la première fois un poisson grillé très courant ici : le Kat fish ... et bien d'autres :
Il y a aussi à Muang Khua un joli temple bouddhiste, ce qui prouve ici le mélange des religions :
J'ai eu la chance de rencontrer à Muang Khua, tout à fait par hasard, un Lao avec qui j'ai pu discuter pendant plusieurs heures. C'est la première fois que j'ai pu aborder avec un Lao, des questions de fond... car dans l'ensemble ils ne parlent pas. Mais celui-ci parlait parfaitement anglais et était particulièrement "ouvert". Un drôle de look qui m'a surprise tout d'abord : il ressemblait plus à un Maya (avec bandeau et cheveux longs...) qu'à un Lao, et doué d'un humour incroyable ! Il m'a bien fait rire, et m'a notamment expliqué le système de la propriété de la terre au Laos.
Si j'ai bien compris, ni les étrangers, ni les lao d'ailleurs, ne peuvent acheter de terrains ici.
Ils peuvent "investir" en les louant à l'Etat à très long terme (un peu comme en Corse chez nous). Ils doivent payer une taxe ou "loyer" tous les ans. Ensuite sur cette terre, ils font ce qu'ils veulent. Mais cela doit être "rentable". L'Etat contrôle cette rentabilité tous les ans. si au bout de trois ans ils n'ont rien fait, alors l'Etat peut reprendre la terre. C'est ainsi m'a t il expliqué, que de nombreux Lao, mais aussi Chinois investissent dans l'agriculture par exemple. Lui même, a passé un contrat avec une société chinoise exploitant une plantation d'arbres à caoutchouc (hévéa), -250 hectares quand même-, société qui lui livre le latex à lui exclusivement, latex qu'il transforme en caoutchouc dans une usine qui lui appartient. Il travaille à l'import:export. Il m'a expliqué, comment selon lui, un tel système permet aux ouvriers agricoles lao de travailler et de gagner leur vie.
De temps en temps, il joue le rôle de "guide" pour touristes, et là, il venait justement prendre en charge pour 11 jours, un groupe de 17 personnes qui arrivaient du Vietnam. Nous avons échangé nos cartes de visites et peut être le reverrai-je un jour en France car il voyage beaucoup. Bref, j'ai apprécié sa franchise et sa compagnie.
Demain, départ pour Nong Kiaw ... toujours avec le même chauffeur, adorable, mais qui lui, ne parle pas un mot d'anglais !
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