Martine autour du monde ...

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Muang La est une toute petite ville située au nord-est d'Oudomxay, mais pour y aller nous avons du repasser par Oudomxay (pas d'autre solution) et faire 6 heures de route.  

 

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Là, agréable surprise : je suis très bien accueillie et très bien logée au  "Muang La Resort" dirigée par Rodolphe, un français . Le lodge et situé près de la rivière Tha, où l'eau est salée et d'où sortent par endroits des sources d'eau chaude! Un excellent menu "dégustation" dont je garde précieusement les recettes ...On y pêche un bon poisson : le tilapia. Cet endroit est classé en zone protégée.

Cerise sur le gâteau : on y parle français et anglais ! sans coq ni haut-parleurs, ni moustique dans la chambre 

les gens des deux petits villages Hmong situés non loin du lodge, participent à son fonctionnement, et peuvent venir se baigner et se laver  dans la "piscine" d'eau chaude de l'hôtel : le soir, ils viennent éclairés par des feux :

Mung-La--1-Muang-la-resort.JPG    Muang-La--10--Resort-Bain-eau-chaude.JPG

    Muang La (11) bain eau chaude
         Ce matin en faisant un tour avec mes 2 accompagnateurs (l'un parlant français, l'autre anglais) j'ai découvert comment les Lao d'ici fabriquent le sel tiré de l'eau de la rivière ... le sel qui provient de la nature du sol. 

Par endroits, les pierres qui affleurent dans l'eau douce de la rivière, sont blanches de sel .. c'est étonnant. 

On recouvre de terre et de cailloux le sable des bords de la rivière à certains endroits salés bien repérés près des sources d'eau chaude, on attend plusieurs semaines, puis on va "distiller le sable salé" à la chaleur, un peu comme de l'alcool, et une fois toute l'eau évaporée, restent les barres de sel ... On remet enfin le sable à sa place sur le bord de la rivière. Et on recommence. Ce sel est très salé (plus que notre sel de Guérande!)

La cabane où le sel est fabriqué :

Muang-La--38-cabane-a-sel.JPGA gauche, la source d'eau chaude , j'y ai mis la main : plus de 40°!

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Les petites filles ramassent les algues dans la rivière, les femmes les font sécher au soleil, on ne les cuit pas, on les met direct dans la soupe :

 

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Puis j'ai traversé a rivière (au péril de ma vie:),  pour aller voir des femmes enlever les graines du coton :

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Sur le chemin, repérer la citronelle et le fruit hojplum :

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La culture du tabac qu'on fait sécher dans la cabane au fond, un eucaplyptus (dont on se sert de la sève pour certaines maladies de peau )

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Le café et les panneaux de bois qu'on fait tremper dans la rivière pour qu'ils soient plus résistants :

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Enfin le temple bouddhiste du village où se trouve l'un des cinq Bouddhas les plus sacrés du Laos. Il a été fondu au XVème siècle, caché dans une grotte pendant la guerre avant d'être récupéré par les Khamus :

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Et demain ?? On verra bien ....


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Muang sing , environ 50 000 habitants y compris tous les villages alentours, est située dans une vallée de rizières, tout au nord, à 10 km de la frontière chinoise. Certains touristes vont voir cette frontière, mais c'est parait-il sans intérêt.

On m'a dit que les Lao peuvent passer la frontière sans passeport pour 5000 kips (50 centimes d'euros et y rester 1 mois … à vérifier).

La ville en elle-même n'est pas belle : une rue principale et des ruelles latérales en terre qui mènent aux  rizières et  villages.

 

L'accueil dans ma guesthouse , d'un niveau de confort un  supérieur à celle de Luang Namtha, est sympa sans plus , à l'exception du jeune homme qui semble la diriger. Toujours pas de rideaux occultants , mais c'est normal, il fait nuit à 20h et on se lève avec le jour à 6h du matin.  Les chiens et les coqs qui braillent, les haut-parleurs qui diffusent les informations du jour dès 6h30 (normal aussi il n'y a pas de journaux...).

 

Phu Lou guesthouse :

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 Tous les villageois de la vallée sont descendus des montagnes entre 98 et 2000 quand le gouvernement a décidé d'arrêter la culture de l'opium. En 1998 on produisait ici 1000 tonnes d'opium par an. Ils sont alors devenus des « chaona » , ouvriers des rizières et autres culture pour un salaire d'environ 70 à 80 euros par mois.

Les Chinois envahissent toute la région ici, et la forêt primaire – et même la ZNP la zone protégée - a partiellement disparue : remplacée par des forêts de teck, d'hévéas (caoutchouc), de gros troncs d'arbres récupérés par terre au bord des rivières (arbres dont je n'ai pu savoir le nom exact, du "bois de rose" semble-t-il  qui servent à faire des sculptures), et de « kam » qui sert à faire notamment les balais... tout cela direction la Chine et les autres pays limitrophes.

 

Quant aux cultures vivrières ici : canne à sucre, maïs, riz, légumes, pastèques, tamarin .

 

Avec un jeune homme local , qui m'a dit être guide,  et son petit garçon de 3 ans,  j'ai pu visiter en quelques heures des villages Akha, Thaï, Yao et Hmong, situés juste à quelques km du centre ville.

 

Dans l'ensemble, les traditions disparaissent, remplacées par les téléphones portables auxquels les lao sont très très accros… Je n'ai vu que très peu de femmes portant leur vêtements ethniques. Les conditions de vie sont manifestement très difficiles et tout exprime à l'évidence une extrême pauvreté. Les villages sont très sales, les égoûts affleurent et les enfants y mettent les pieds avec les canards et les porcs.

 

Enfin, j'ai trouvé les villageois très peu accueillants, pour le moins complètement indifférents, à l'égard des farangs que nous sommes, ce que je comprends parfaitement. Cette phrase de Christian Bobin me revient à l'esprit :

 

"Qui es-tu?" Faire sans cesse l'effort de penser à qui est devant toi, lui porter une attention réelle, ne pas oublier qu'il vient d'ailleurs, que ses goûts, ses pensées et s"es gestes ont été façonnés par une longue histoire, peuplée de beaucoup de choses et d'autres gens que tu ne connaîtra jamais. Te rappeler que celui ou celle que tu regardes ne te dois rien.. Aimer celui qui est devant toi, l'aimer d'être ce qu'il est, une énigme et non pas d'être ce que tu crois, ce que tu crains, ce que tu espères, ce que tu attends, ce que tu cherches, ce que tu veux".

1 - L'entrée du village AKHA , animiste, est protégé par la « spirit gate » laquelle est censée repousser les mauvais esprits. Le portique de bois qui garde l'entrée, est équipé de morceaux de bois en forme de canons, de fusils etc.... D'autres animistes mettent de petits drapeaux de voeux au centre du village. Il y avait aussi une grande fête pour l'inauguration d'une maison, comme souvent (les villageois font beaucoup de fêtes!) et comme d'habitude aussi l'alcool de riz coulait à flots !

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2 – les villages THAI (Thai Nua, Thai Lue, Thaï Dam - famille linguistique Thaï Kadai) :

 

Muang Sing (35) femme Yao-copie-1    Muang Sing (36) femme Yao


Ils sont en général bouddhistes, font du tissage, de l'alcool de riz et de maïs, des nouilles :

Un temple bouddhiste en bien mauvais état :

 

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Fabrication de l'alcool de riz (le lao alo):

Le riz cuit à la vapeur, sèche avec différents épices, macère dans des pots pendant une semaine, puis est distillé

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Fabrication de l'alcool de maïs:

Le maïs (et le riz) sont ensuite donnés à manger aux animaux

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 Fabrication des nouilles de riz :

la pâte de riz broyé est cuite sur des plaques quelques secondes, puis sèche,  est roulée, puis coupée sur le marché. El.le sert surtout à mettre dans les soupes.

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Fabrication des bonbons de canne à sucre :

On broie à la machine ce qui est bon dans la canne à sucre, on la cuit pour en faire une pâte, on fait sécher dans des "tuyaux", et on coupe pour en faire des bonbons que l'on trouve partout ici. Bon mais très sucré !

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3 - Village YAO :

Les femmes Yao portent ce large bandeau bleu noué sur la tête, et cette écharpe rouge autour du cou. 

L'une d'elles m'a vendu un très joli petit sac brodé,

Puis le chauffeur à été chez lui fumer la pipe à eau, tandis que sa femme se faisait un shampoing

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4 - Village HMONG

 

J'en profite pour faire une petite parenthèse sur la minorité Hmong qui avait soutenu la guerre américaine :

Elle a longtemps constitué un sujet de préoccupation car des milliers de Hmongs avaient fui le Laos pour se réfugier en Thaïlande depuis la fin de la guerre du Vietnam en 1975 et certains étaient restés pour mener une guérilla dans des régions isolées. Après un accord bilatéral entre les deux pays, plus de 4500 Hmongs laotiens ont été rapatriés des camps thaïlandais fin 2009. La communauté internationale, dont la France et l'Union européenne, s'est inquiétée des conditions de rapatriement et du sort de ces personnes. Les anciens exilés hmongs ont été relogés dans leurs villages d'origine ou de nouveaux villages construits à cet effet. La question Hmong est en voie d'apaisement, ne présentant plus aucun risque de destabilisation politique. La France, avec ses partenaires européens, américains, australiens et canadiens continue de suivre la situation et la question de son intégration;

 

J'ai pu observer la récolte du "Kam" : qui sert à la fabrication des balais, mais dont les feuilles servent aussi à enrouler le riz pour le faire cuire :

 

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Enfin aujourd'hui, avant le petit déjeuner, un tour au marché du matin car on avait dit que les villageoises s'y rendaient en costumes traditionnels… ce qui n'est plus vrai … mais j'ai pu parfaire ma culture « fruits - légumes », c'est déjà pas mal !

Beignets à la banane et à la noix de coco :

 

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Petits oignons très fins pour la soupe et les plats de légumes, coriandre et brocolis :

 

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       Escargots et feuille de bananiers pour enveloper la nourriture, la faire cuire, et servir d'assiette :

 

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Fleurs de bananier , navets :

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Petites courges et sapotilles (ressemble à nos kiwis)

 

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Nouilles vendues avec leur sauce :

 

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Départ demain matin pour Muang La.

 

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Bien arrivée à Luang Nam Tha (qui signifie le grand fleuve Tha) après 3 heures de route en trés bon état cette fois, mais très dangereuse à cause des précipes et des virages ... On a quand même assité à 4 accidents! mais paysages de hautes montagnes magnifiques !

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  La ville est horrible, envahie par les chinois qui achètent les terrains , en pleine reconstruction, toutes les rues sont entrain d'être refaites : travaux et poussière partout ... j'ai dû mettre mon masque  pour pouvoir respirer en allant faire un tour au grand marché : un marché incroyable, mi- chinois mi- lao, encore plus grand que celui d'Oudomxai et très authentique (photos à l'appui). Je dois apprendre le nom de tout ce que j'ai vu et continuer ma formation en fruits et légumes

Riverside Guesthouse:

 

 P1000901.JPGlégP1000899.JPG   La ville : 

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Ma guesthouse tenue par un jeune couple fort sympathique, est très basique, formée de bungalows qui donne sur la rivière Tha. J'y suis pour 2 nuits. heureusement car coqs le matin qui hurlent à 5h30 (le poulailler et juste à côté de ma chambre et les coqs sont très polis se répondent toutes les 7 secondes!) suivis les haut-parleurs , les scies qui coupent le bois ,  les machines qui se mettent en route pour les 3 maisons qui se construisent à côté, et la musique à tue tête pour se réveiller de bonne humeur .

  

Le marché : jeunes pousses de bambou (sucré, très bon), toutes sortes de riz, de poissons et d'algues séchées avec des graines de sésame (il faut les faire cuire)

 

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Les AKHAS

Comme les Hmong et les Hô, les AKHA font géographiquement partie des Lao Soung, (tribus établies en altitude autour de 1000m, un peu plus bas que les Hmong), et de la famille linguistique Sino-Tibétaine (une trentaine d'ethnies au total), plus précisémment de la famille Tibéto-Birmane (comme les Lisu, les Lahu,les Lolo, les Pounoys). Les Akha sont arrivés tard au Laos au début du 19ème siècle, chassés par les ThaÏ. Compte tenu de leur position enclavée et très isolée dans les montagnes du nord du Laos, ils vivent encore aujourd'hui en quasi autarcie. Les conditions de circulation très difficiles ont évidement favorisé le maintien des caractéristiques propres à leur ethnie.

Il existe plusieurs sous ethnies Akha : les Akha Luma, les Akha Lylo, les Akha Oma, les Akha Kophe, les Akha Bothche, les Akhas Kopien, tous parlant la même langue : le Akha. Au total environ 10 000 personnes.

Leurs caractéristiques :

des maisons en bois et bambous à même le sol

l'absence d'écriture

une religion animiste complexe basée sur les esprits et les âmes

la culture sur brûlis du riz ordianire, du riz « sticky » et du pavot

La chasse et la cueillette

leur système social accorde une grande place aux chamans, personnes capables de communiquer avec l'au-delà. Certains d'entre eux croient à la réincarnation avec changement de sexe.

 

Nous sommes partis avec Pong et sa femme Noy, voir deux villages Akhas dans les environs de Luang Namtha : Ban Nam Yang, puis Ban Nam Matmay.

Mais je vous raconte d'abord une petite histoire qui va vous montrer Le tempérament lao : Pong m'avait donné RV pour partir à 9h le matin. A 9h je me présente, prête à partir. Il me dit « non, pas possible maintenant, j'ai mes cousins qui viennent me voir, on doit discuter business jusqu'à 11h... A 11h je vais le voir : « Ah non pas avant 15h car c'est l'heure à laquelle les Lao descendent des montagnes ... ». Donc voilà, nous ne sommes partis qu'à 15h !

 

Mais quelle expérience !

Le trajet en tuk tuk fut long (2 heures) sur un chemin de latérite complètement défoncé et tellement poussiéreux que lorsque je suis rentrée mon jean et mes cheveux étaient rouges ! Ça sautait tellement que j'ai du me tenir pliée en deux, les mains sur les barres de fer ... je n'ai du qu'à la chance de ne pas me faire défoncer la tête à chaque saut en l'air. Et j'ai rangé « mon » appareil photo (vous voyez ce que je veux dire?) dans un plastique pour le protéger, mais il avait déjà perdu son verre protecteur d'objectif snif snif ...

 

Le village de Ban Nam Yang en vaut la peine (ouf!) - Merci Daniel Gilbert-  : situé dans les hautes montagnes, isolé de tout, il comprend une cinquantaine de familles qui vivent dans l'autarcie la plus complète … et ce que nous appellerions chez nous, une « grande misère ». Je suis allée voir l'école située en hauteur : 3 classes en bien mauvais état comme partout dans les campagnes. Les villageois vivent essentiellement du « sticky rice » qu'ils cultivent sur les versants des montagnes, car il demande peu d'eau, contrairement au « steam rice ». les femmes descendent ensuite le vendre à Luang Namtha.

 

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 Ils fabriquent aussi des balais vendus au marché. Pour le reste … c'est la débrouille au jour le jour. L'autosuffisance.

Les hommes et les animaux cohabitent, cochons et rats y compris. Les rats, ils les attrapent dans la forêt et ils les vendent au poids. Ils ont un joli pelage gris argenté Il paraît que c'est très bon. Je n'en avais jamais vu de si gros. A Paris, au lieu de « dératiser » il y aurait du business à faire !

 

Les femmes ne portent plus leurs habits traditionnels au village, mais seulement pour descendre au marché. J'ai cependant aperçu 2 femmes coiffées du chapeau de leur tribu.

 

Comme j'interrogeais Pong sur la raison de bien nombreuses toutes petites huttes haut perchés sur leur pilotis, il m'a expliqué qu'il s'agissait de « maisons de garçons » où les jeunes peuvent aller avec leur petite amie (dès 14 ans) … et si elles tombent enceintes, ils doivent se marier.

Quand nous sommes arrivés, vers 16h, c'était l'heure du retour de récoltes dans les montagnes : ils se vendent tout les uns aux autres en marchandant. C'était aussi l'heure de la toilette dans la piscine communautaire : un bac en béton équipé d'un robinet. L'eau coule de la montagne. Toujours de très nombreux bébés très calmes sur le dos des mamans. La poussière et la terre volent partout dans ces villages Lao, je comprends mieux maintenant pourquoi ils marchent pieds nus : ça évite d'avoir à nettoyer les chaussettes et chaussures . Etre couverts de poussière ne semble pas les déranger : nous sommes venus de la terre et y retournerons … la terre est nourricière, c'est notre mère, donc c'est bien de patauger dedans ! C'est notre mère nature qui commandera toujours … et voilà tout est dit.

 

L'arrivée au village avec notre tuk tuk dernier cri :

 

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Ici la petite fille tape sur la truie quand elle mange tout et ne laisse rien à ses petits !

 

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J'étais tellement impressionnée que je n'osais prendre des photos, mais Pong m'a dit que je pouvais, que ça leur faisait plaisir, du coup je me suis focalisée sur les photos et je n'ai même pas pensé à prendre un petit film … manque d'habitude hé hé !

 

                        Quant au village de Ban Nam Matmay, ce qui m'a le plus impressionnée, c'est la traversée d'une rivière à gué avec notre tuk tuk ! … et la quantité incroyable de camions croisés sur le chemin : d'énormes camions rouges chinois chargés de tonnes de bois de rose d'après ce que j'ai compris...direction la Chine. Pong a encore pesté contre les chinois !

Le village lui même  m'a semblé sans grand intérêt comparé à Ban Nam Yang.

L'école et très ancienne et complètement délabrée.

 

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 Ban-Nam-Matmay---1-.JPG         Ban-Nam-Matmay---12-.JPG         Ban Nam Matmay (6)    Ban-Nam-Matmay---4-.JPG

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Et nous voilà repartis par la même route ....                                    

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Le 21 janvier, je quitte, en compagnie de deux amis rencontrés dans ma guesthouse, la province de Luang Prabang pour celle d'Oudomxai,  pour rejoindre la capitale du même nom, par une route secondaire en très mauvais état : pour faire 190 km nous avons mis, arrêts compris … près de 7 heures ! Merci pour le dos … et la voiture aussi qui en a pris un coup.

Mais les paysages montagneux sont magnifiques, les sommets entre 1000 et 1500 mètres, très découpés et verdoyants. La route, qui suit par endroits les rivières Nam Ou et Nam Ko est bordée de petits villages où il fait bon s'arrêter malgré la poussière qui envahit tout.

 

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Oudomxai est une petite ville nichée dans la vallée de la Nam Ko, important carrefour commercial entre la Chine surtout et le Vietnam. Elle est en pleine « mutation » : constructions modernes, grand marché chinois avec notamment une quantité impressionnante de téléphones portables, télévisions, machines à laver etc...

Peu de touristes, sauf de passage pour la nuit. C'est une ville étape. Je vais y rester 4 jours avec plaisir grâce à la compagnie de Duangta, professeur de français au lycée , fidèle au RV que nous nous étions fixé. Je suis logée au « Charming Lao Hôtel » tout près de la maison du Gouverneur de la Province, dans le centre, un hôtel que je recommande, le grand luxe comparé à ma guesthouse de Luang Prabang pour seulement quelques dollars de plus. Un hôtel construit par les chinois et racheté par les lao l'année dernière.

 

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Grâce à Duangta, qui connaît tout le monde et retrouve ses anciens élèves à presque tous les coins de rues, j'ai pu aller faire un tour dans des villages ethniques :

Nous sommes allés en tuk tuk au village Hmong/Khamu de Ban Nasaenkham voir l'école DGLaos, là nous avons pris part à une fête de « mariage » bien arrosée au Lao Hay (alcool de riz fermenté) à laquelle participait le directeur de l'école qui nous a invité chez lui. La fête se passe dehors autour des tables, les invités dansent et la musique est très forte aussi !

L'école :

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      Le mariage :

 

 

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Chez le directeur de l'école avec Duangta :

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Parenthèse : Duangta m'a précisé ce que je souhaitais, à  savoir que les Khamu (branche Môn- Khmère), une des ethnies les plus anciennes et les plus importantes du Laos, sont bien arrivés du nord au XVème siècle, et ont été chassés au sud et au centre du pays où ils se sont éparpillés . Ils se sont installés en moyenne montagne, sur les bords des rivières : c'est ainsi par exemple que ceux installés sur les bords du Mékong s'appellent les Khamu Rok, ceux installés sur les bords de la Nam Ou, les Khamu Ou. Ils sont restés très pauvres comparés aux autres ethnies.

 

Puis je vais découvrir un village Hô et un Hmong, situés à juste quelques centaines de mètres du centre d'Oudomxay.

 

Les Hô sont facilement reconnaissables à leur faciès très chinois : nez long et yeux étirés. Ils viennent de la frontière chinoise du Yunnan, parlent un dialecte proche du chinois (mais aussi le lao comme tout le monde puisque c'est la seule langue officielle enseignée), sont taoïstes, portent des habits traditionnels, chapeau et pantalon noirs . Ils sont de plus en plus nombreux à venir s'installer ici, pour faire du commerce, depuis la  ville de Phongsali, une ville encore plus au nord. On reconnaît aussi facilement leurs maisons aux insignes chinoises :

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Quelques centaines de mètres plus loin, nous arrivons au village Hmong.

Là, je découvre vraiment cette ethnie.

Les Hmong (environ 200 000), font partie des Lao Soung (tribues des montagnes -d'où l'origie du mot "mongolie"-)  vivants à plus de 1000 mètres d'altitude).Venus de Birmanie, du Tibet et de Chine du sud au cours du siècle dernier, c'est l'ethnie la plus récemment immigrée au Laos. Leur langue est de la branche sino-tibétaine. Certains Hmong se sont bien débrouillés, ils sont riches et se font construire de belles maisons en dur qui contrastent avec leurs anciennes "cabanes" :

 

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 On les trouve principalement dans le nord et le centre du pays. Le maïs et le riz constituent la base de leur agriculture, Ils élèvent des bovins, des cochons, des kérabaus et des poulets (comme les Khamu). Ils n'y a pas longtemps encore, leur principal revenu était assuré par l'opium. Mais aujourd'hui c'est en principe interdit et on trouve à Oudomxai par exemple un très bon restaurant (le Kanya ) qui résulte d'un projet économique et social pour la reconversion des cultivateurs de pavot et d'opium. Ils sont facilement reconnaissables par leurs visages chinois (comme les Hô), leurs costumes colorés et les bijoux d'argent que portent les femmes : pantalons  noirs ou bleus et boucles d'oreilles et des colliers en argent. Les jeunes filles, elles, sont en jupes brodées. Nous nous sommes arrêtées, Duangta et moi, dans une famille de 18 personnes (parents, enfants et petits enfants) vivants tous dans la même « cabane » : une jeune fille de 18 ans, ancienne élève de Duangta, a déjà 4 enfants ! Elle portait le dernier bébé de 2 mois sur le dos et lui a donné le sein dès qu'il a commencé à bouger. Elle nous a dit qu'elle ne voulait pas de contraception, c'est mauvais pour la santé... En général, les jeunes mariés habitent chez les beaux parents. Il existe chez les Hmong une fête annuelle : « le jeu de ballon du vol des femmes » : les jeunes hommes peuvent ainsi partir avec la fille qui leur plaît, ils disparaissent,  et reviennent à la maison des parents ou des beaux parents pour se marier.

 Pour les Hmong, il n'y a pas de législation du mariage, pas de contrat. La polygamie est autorisée et tous vivent sous le même toit. Le grand père avait eu 4 femmes : l'une était décédée, les 2 autres parties, il restait la 4ème, d'ailleurs très jolie et beaucoup plus jeune que son mari !

 

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les khamous sont connus pour porter sur leur dos leurs bébés,, le bois, ainsi que tout ce qu'ils vont vendre au marché tous les matins, elles portent des écharpes bleues nouées sur la tête :

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Enfin, sur le chemin, j'ai pu apprendre à reconnaître des herbes, des fruits et des fleurs... 

Devant les maisons, les "plumeaux" sèchent pour faire les balais :

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Paille pour les toits :

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Galanga et citronnelle :

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Réserve de Lao beer et alcool de riz dans les jarres :

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Au marché avec Claude  Schmitt  et son épouse :

 

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Mangouste et fruits du dragon :

 

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lamyay et durian:

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Mangue et Papaye

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Tabac et écorse de bétel qui sèchent au soleil

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Coupe du galanga (sorte de gingembre) et fleurs de moutarde :

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Et pour finir avant de partir demain matin, un repas d'adieu avec Duangta, devant de bonnes bouteilles de vin !... mais nous avons trinqué avec du lait de soja ah ah  Au revoir et merci Duangta !

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Après 4 heures de bateau "lent" sur le Mékong, (une heure de plus que d'habitude car le niveau de l'eau est très bas et il faut sans cesse zigzaguer pour éviter les rochers), me voici de retour au village de Yoi Hai, chargée de plusieurs dizaines de kg de peinture et de matériel acheté à Luang Prabang, pour reprendre contact avec le village, les enfants de l'école, essayer de les sensibliliser à l'art de la peinture ! ...  tenter aussi de mettre en route un "jumelage" avec une classe de CE 2 où mon amie Sylvie est institutrice dans une école de Nantes...

Départ de Luang Prabang et le Mékong :

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Arrivée au Kamu Lodge, l'éco-lodge qui jouxte le village Kamu de Yio Hai, et la tente dans laquelle je suis logée :

KL 1 (92)        KL 1 (98)  Un endroit très authentique  que je recommande : www.kamulodge.com où il est possible de se rendre avec l'agence Exotissimo (www.exotissimo.com).J'en profite ici pour remercier les dirigeants d' Exotissimo d'avoir accepté mon projet, de m'avoir aidée à le réaliser. Un grand merci aussi à Olivier, pour son accueil si chaleureux au Kamu Lodge, son agréable compagnie, et son aide si efficace ! 

L'ethnie Khamu (ou Kamu, ou Khamou)

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Une ethnie est un groupe humain possédant un héritage socioculturel commun (langue surtout, religion, coutumes, ressemblances physiques, histoire, traditions...)

Le gouvernement laotien a simplifié la diversité des ethnies du Laos en découpant celle ci en 3 groupes :

- les laotiens des plaines "Lao Loum"

- ceux des montagnes "Lao Theung"

- ceux des hautes montagnes "Lao Soung"

On regroupe actuellement environ 130 ethnies et sous-ethnies différentes en 4 groupes linguistiques :

- la famille Tai-Kadai - ou Austro-Thai - (à peu près 55% de la population totale

- la famille Austro-Asiatique (30%)

- la famille Mia-Yao (10%)

- la famille Sino-Tibétaine (5%)

La famille Austro-Asiatique (austro signifiant "sud") dispose de 47 ethnies et sous ethnies dont les KHAMU. Eux-mêmes divisés en au moins 6 groupes : les khamu Ou, Rok, Lu, Me, Khong, Keun.  Les Khamu seraient arrivés au Laos par le sud il y a plus de 10 siècles. D'autres disent qu'ils seraient arrivés, au moins pour partie d'entre eux, de la province chinoise du Yunnan . Ils sont aujourd'hui présents dans les 9 provinces du nord du Laos. les Kamu étaient parfois appelés péjorativement "khaa" ce qui signifie esclave parce qu'ils ont servi de main d'oeuvre aux populations d'immigrés thaï il y a plusieurs siècles et plus récemment sous la monarchie lao. Aujourd'hui ils travaillent encore souvent au service des Lao Soung. Leurs échanges reposent sur la troc. Ils ont un niveau de vie nettement inférieur à celui des 3 autres groupes linguistiques. Ils pratiquent généralement la culture sur brûlis, vivent du riz des collines, du café, du tabac et du coton. Cultivent de plus en plus leurs légumes et leurs fruits. Leurs villages sont installés près des cours d'eau supérieurs, leurs maisons de bois et bambou sont sur pilotis courts ou posées  même le sol, avec des toits en paille soutenues par des poutres croisées.  mais ceci évolue et dans le village de Yio Hai les constructions en parpaing commencent. Ils n'ont ni l'eau courante, ni l'électricité. Se lavent soit dans l'eau du Mékong, soit à celle qui descend de la montagne. De tradition animiste, ils pensent que le corps est habité d'esprits (entre 30 et 300). Même le riz en contient plusieurs qui sont associés et célébrés cérémonieusement lors du rituel annuel du sou khouan khao, fête basi . Ils boivent de la bière de riz, le lao lao, un alcool fort. Leur esprit communautaire est très fort. Un chef, entouré "d'adjoints" "dirige" le village, donne ses conseils ... suivis ou pas. Les Lao ne disent jamais "non", mais n'en pensent pas moins.

Quant à la langue Kamu, elle et classe parmi les langues khmuiques, branche des langues môn-khmer (Asie du S-E), elles mêmes faisant partie du groupe des langues austro-asiaques. Elle est également parlée par des communautés importantes de Thaïlande et du Vietnam, ainsi que par des groupes réduits de Chine et e Birmanie.

Je n'ai pas pu apprendre grand chose par les Kamu eux-mêmes, à cause d'un problème de langue bien sûr, mais aussi peut être, parce que ce sont des gens qui n'aiment pas parler d'eux, sont de nature discrète et silencieuse avec les étrangers. Il faudrait beaucoup de temps je crois pour que s'établisse une vraie relation de confiance et d'amitié avec les adultes. Avec les enfants, c'est beaucoup plus facile. 

J'ai pu cependant rencontrer le Chef du village, l'istitutrice et l'instituteur, heureusement aidée par "Toï", un garçon du village formidable qui m'a servi d'interprète car il parle anglais. J'ai pu avoir les clés des classes et commencer un travail de collage  des photos que je leur avais apportées, photos prises lors de mon dernier passage il y a 2 ans. Je leur ai aussi donné les documents que Sylvie m'avait remis de la part de ses élèves, pour tenter d'organiser le "jumelage".

Voici le chef du village, Toï au centre et l'instituteur : 

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Toï traduit la lettre des enfants de France:

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Mais inutile de dire, que ce sont les adultes qui ont fait tout ça, les enfants, eux n'étant pas, je pense suffisamment "matures",  ne se sentant pas impliqués , ne comprenant pas ce que tout cela pouvait signifier, compte tenu de leur culture ... C'est tout simplement en dehors de leur monde à eux et il faut le respecter. 

Ce sont des enfants intelligents, ils savent tous à peu près écrire et lire à la fin de leur scolarité primaire à l'école du village, mais ensuite ...

Ils savent se débrouiller tout seuls, bien mieux que ne le feraient les enfants de chez nous : ils travaillent beaucoup au village pour aider leurs parents, portent de gros sacs de riz ou de bois sur leur dos, pêchent, chassent à la fronde et à l'arbalette ... Leur état de santé est souvent catastrophique : beaucoup de blessures qui s'infectent. J'ai passé une après midi entière à essayer de les soigner avec ma trousse de médicaments et les pansements qu'Olivier, le manager du Kamu Lodge a bien voulu me donner. Le nombre de petits enfants et de bébés est très important. Il y en a partout. Je n'en ai jamais entendu un pleurer ! 

Je n'ai guère vu les 2 instituteurs, excepté PAM la jeune femme qui a un bébé de 3 mois et qui est venue me voir 2 ou 3 fois,  s'essayant même à la peinture son bébé sur le ventre!

Avec souvent bien des difficultés pour me procurer les clés qui ouvrent les cadenas des classes, je suis allée à l'école tous les matins et tous les après-midi, soit environ 5 à 6 heures par jour car ensuite les enfants ne tenaient plus en place.

J'ai rencontré des enfants exceptionnels, notamment une petite fille "Soukssavan" âgée de 11 ans qui a, spontannément, et avec beaucoup d'intelligence, fait tout ce qu'elle pouvait pour m'aider. Un soir, je l'ai emmenée au lodge prendre un verre de jus d'ananas, et ensuite une douche dans ma tente car elle s'était mis de la peinture partout. Il faut dire que nous avons peint avec tout le matériel (pots de peinture, pinceaux, pots à eau etc... par terre, ce qui n'a pas facilité les choses!).

Soukssavan (à gauche) et Yiota (à droite) :

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Voici quelques uns de leurs dessins, essentiellement des "têtes", ils adorent ! leur village et leur hutte, avec Pam l'institutrice et son bébé     :

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Le soir de mon départ, les gens du village m'avaient réservé une surprise : ils m'ont invitée à dîner dans une de leur maison. Tous les personnalités importantes du village étaient là. J'ai été remerciée, fêtée, j'ai eu droit à la cérémoie du baci, et à une magnifique "boîte à riz" en bambou dont on m'a dit qu'il avait fallu plusieurs années pour le fabriquer.

Quelques photos du village relié au Kamu Lodge par un petit pont de bambou, et du temple :

 

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Voilà, mon séjour avec les enfants de Yio Hai se termine. Je souhaite qu'il ait servi à quelque chose, à leur  faire découvrir le plaisir de la peinture,  à nouer des liens avec l'école de Nantes, et que tout cela aura une suite ... Ce qui est sûr c'est que les enfants ont été manifestement ravis .... et moi aussi !

Au revoir et merci !

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Malgré un tourisme qui continue de se développer, Luang Prabang n'a pas beaucoup changé depuis 2 ans, et le charme continue d'opérer!

 

La rue principale grouille de monde, avec ses touristes, ses guesthouses à touche-touche,  ses échoppes, ses tuk tuk et scooters, son marché de nuit, et c'est vrai qu'il vaut mieux élire domicile côté Nam Khan!

 

Voici ma  guesthouse où l'on prend le petit déjeuner au bord de la rivière :

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Mais over-blog est tellement lent ici, que je vais arrêter pour ce soir : demain lever tôt pour prendre le bateau en direction du Kamu Lodge. Là bas pas d'internet , donc ne vous inquiétez pas si je ne donne pas de nouvelles  pendant quelques jours.

 

Je rajoute 3 semaines plus tard quelques photos prises au départ ...les tuk tuk, les jeunes novices, les moines, les temples, des noix de coco qui grillent, des tableaux, les ruelles, les fleurs ... Tout ce qui fait le charme de Luang Prabang.  

  

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8  janvier 2012 :

Je serai demain de retour au Laos pour quelles semaines.

 bonne carte !

Voici les liens qui permettent de retrouver mes précédents articles sur le Laos (séries 9 et 15), où j'étais pour la première fois en février 2009, pour la deuxième fois en avril 2010, et pour la troisième fois aujourd'hui!

9 - Laos 9 - 1 Luang Prabang - 9 - 2 Luang Prabang : les temples 9 - 3 :Luang Prabang : l'artisanat 9 - 4 : Sur les bords du Mékong 9 - 5 :L'eau, le bambou et le feu 15 - Retour au Laos : avril 2010 15 - 1 : un nuage dans le ciel... 15 - 2 : L'école de Yio Hai 15 - 3 : Marina et Charles à Yio Hai ! 15 - 4 : Nouveau départ au Laos : décembre 2010 - l'école de Yoi Hai 15 - 5 : Au nord du Laos : ethnies Khamu et Hmong 15 - 6 : Au nord du Laos : ethnies Lanten et Akha 15-7 Descente de la Nam Ou 15 - 8 : Luang Prabang 2 ans plus tard ... 15 - 9 : Ventiane 15 - 10 : Le sud du Laos : Les "quatre mille îles" et les Boloven 15 - 11 : Petite conclusion sur le Laos...

Cette fois, je vais passer quelques jours au Kamu Lodge pour y rencontrer les enfants du village de YIO HAI, puis je visiterai encore une fois le nord de ce  pays que j'aime tant, pour tenter d'aller à la rencontre des habitants des provinces de Luang Prabang, d'Oudomxai et de Luang Namtha :

Mon itinéraire devrait être le suivant :

Luang Prabang - Oudomxay - Luang Nam Tha - Muang Sing - Muang La - Muang Khua - Muang Ngoi - Nong Khiaw

Retour à Luang Prabang.

A bientôt  

 

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La Turquie est un pays très étonnant par sa diversité sur tous les plans : elle oscille dans tous les domaines entre passé et modernité, richesse et pauvreté. On ne peut pas dire qu'il existe un style de vie typique, car chaque région a son propre mode de vie et cela peut varier beaucoup en quelques kilomètres. Le climat varie aussi beaucoup et il est sûr que le mois d'août n'est pas le meilleur pour parcourir le pays! Plutôt le printemps.

  

Des photos pour illustrer quelques aspects de la vie au quotidien : 

 

- Partout des routes en travaux, des cités HLM (les gecekondu) qui poussent comme des champignons partout dans les banlieues et même dans les campagnes, beaucoup de tracteurs dans les villes, de jolis petits villages traditionnels avec leur maisons en pisé  persistent...  

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  DSCN6046    Cappadoce 2- (13) Avanos vieux village

- Partout un accueil très chaleureux, dans les villages comme dans les villes où souvent des automobilistes ou des motards se sont détournés de leur chemin pour nous indiquer le nôtre !

le guide que nous avions à Istanbul a passé plus d'une heure avant de nous quitter, à nous dessiner le meilleur itinéraire sur la carte routière, et les lieux à ne pas manquer!

les Turcs sont très hospitaliers lorsqu'il recoivent des invités ou gens de passage. Il faut toujours enlever ses chaussures en entrant dans une maison, si la femme qui accueille est âgée on lui fait le baise main, sinon, on lui serre la main, et on peut l'embrasser sur les deux joues si on la connaît. Puis elle nous fait entrer dans le salon où se trouvent les plus beaux tapis, pour prendre la traditionnelle tasse de thé ...  Bref, leur légendaire réputation d'hospitalité n'a pas été démentie.

 

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- Il est partout justement le thé ! C'est la boisson nationale, cultivée sur les rives de la mer Noire. C'est peut être pour ça :) qu'il s'agit d'un thé très noir et fort, préparé dans une double théière avec le thé en haut et l'eau en bas, et servi dans de  tous petits verres à col . Le "cay" est le verre de thé de l'amitié. Il est servi partout, dans les magasins, dans les rues, ici on attendait le bateau...  Quand on ne veut plus être resservi pour la xième fois, il suffit de poser sa cuillère horizotalement sur le verre !

les hommes le boivent beaucoup aussi en se reposant, ou en jouant aux jeux traditionnels turcs : le backgammon : un des plus anciens "jeux de table" déjà pratiqué par les Ottomans (ci dessous à Antalya), ou le "tavla" jeu de hazar raisonné  ressemble au backgammon. Ils jouent aussi beaucoup aux dominos (ici à Selcuk).... quand ils ne se reposent pas tout simplement, en fumant le narghilé. 

 

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wikipedia-Backgammon_.jpgAntalya (32) jeu de Black Gammon 

 

 

Guzelcamli (7)      Antalya---4-.JPG       Jeu de dominos à Selçuk  

 

De toute façons, le grand plaisir en Turquie, c'est de se reposer sur les coussins bien  douillets  au milieu des tapis !

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 - Partout aussi le "Nazar Boncuk" ou "oeil bleu" :  les Turcs sont supersticieux ! Cet oeil bleu protège l'homme du "mauvais oeil" ... celui qui fait des compliments est malvenu et l'oeil bleu le chasse; On en trouve partout, sur les marchés,  dans les voitures, les maisons, sur les bébés, et on nous en offre tout le temps dès qu'on arrive quelque part !

D'autres pratiques de superstition sont courantes et largement répandues en Turquie...

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- Le narguilé (nargila en turc) est une sorte de grande pipe à eau utilidée au Moyen  Orient pour fumer le tabac additionné de melasse et d'essence de fruits (le "tabamel"). Il comprend plusieurs parties : la cheminée, le bol,le réservoir, la pipe immergée et le tuyau. la fumée du tabamel passe par l'eau et est filtrée dans celle ci avant d'attiendre la bouche du fumeur qui aspire dans le tuyau prévu à cet effet. L'eau est changée régulièrment pour retirer les résidus.    

   .   Antalya (25)schema-narguile.JPG

- Quant aux femmes leur situation dans la société m'a été difficile à appréhender. Il me semble qu'elles encore beaucoup à la maison pour s'occuper des enfants, on les voient aussi vendre sur les marchés, elles portent presque toutes un foulard coloré (sauf les très jeunes) et des pantalons larges reserrés en bas. En 15 jours, je n'en ai vu qu'une seule, qui était enceinte, portant le tchador (çarsaf). Sur les plages, elles se baignent habillées :  

 Marche Aglasum (8)    Marche Aglasum (9)

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- On ne peut passer sous silence bien sûr tout ce qui a rapport à l'art  : musique (ici un "saz" luth à long manche), tapis, pierres précieuses, bijoux, poterie, céramique, tissage de la soie ( eh oui, c'est la que finit "la route de la soie" ! ci-dessous la fabrication des fils de soie) 

Antalya--29-.JPGAntalya---14-.JPG    Cappadoce-2-----17--Avanos.JPG   Cappadoce-2-----14--Avanos.JPG    Antalya--41-.JPG   Atelier-ceramique-Selcuk--4-.JPG    Atelier-ceramique-Selcuk--1-.JPG  

 

Antalya--42-.JPG    Cappadoce-2-----12--Avanos.JPG   Cappodoce--28--visite-d-une-usine-de-tapis.JPG    Cappodoce--34--pour-attraper-les-fils-des-cocons-d-copie-1.JPG      Cappodoce (33) pour attraper les fils des cocons d-copie-2     

 

     Cappodoce (36) pour torsader entre ux le fils de soie    Cappodoce--35--tirge-du-fil-de-soie.JPG    Cappodoce--31--tapis-de-soie.JPG

 

Enfin il est vrai que l'on mange très bien en Turquie, mais il faut comme toujours s'éloigner un peu des "restos touristes" ...

Les marchés sont magnifiques, la nourriture délicieuse, les plats très variés : entre les meze (entrées froides ou chaudes),  les soupes aux légumes divers, aux lentilles, à la menthe et au yaourt - car le yogurt est turc!, les grillades de toutes viandes (les kebap de toutes sortes, ou brochettes grillées) , les poissons et fruits de mer, les desserts qui font grossir (les lokums , les baklava ou pâte feuilletée fourrée de raisins de Smyrne - Izmir-, de pistaches, d'amandes et de noix recouvertes de sirop de sucre :) , on n'a que le choix !

Le pain est servi en épaisses tranches superposées,

Le fruit le plus courant c'est la pastèque très fraîche (ouf ça fait du bien!)  que j'adore, ainsi que le maïs grillé Outre le thé et le "café turc" (Moka!) qui boue avec le marc et le sucre, l'autre boisson nationale est le "Raki", une boisson alcoolisée anisée à base de raisins secs, surnommée "le lait du lion" ... , on boit aussi beaucoup d'oranges pressées, et de bière "Efes"

 

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 Bref, la Turquie vaut vraiment le voyage ... mais le nôtre s'est fait au pas de course; Il faudra y retourner pour approfondir les questions qui restent un peu en suspens : la religion, la politique, les droits de l'homme ... sur ces sujets, nous avons eu un peu tous les avis ... à suivre donc !

 

 

 

 

 

 

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26-7 :Ephèse

 

Avant de parler du site, il faut dire un mot de l'une des sept merveilles du monde située à proximité : le temple d'Artémis, déesse mère d 'Anatolie : déesse de la fécondité, construit au 8ème siècle av.JC

Merveille si l'on peut dire.... car il ne reste qu'une vague colonne de l'Artémision hellénistique, lieu sacré du culte dédié à cette déesse. Les cigognes n'ont aucun respect : à son sommet elles y ont édifié leur nid. Tout ou presque a été détruit de ce temple reconstruit au 3ème siècle avant Jésus-Christ, après la destruction du précédent par un incendie criminel. Les pierres ont servi à d'autres constructions, notamment pour Sainte-Sophie à Constantinople.

 

Mais le déplacement vaut quand même le coup puisque dans la même perspective, il y a sur le mont Ayasuluk la basilique Saint-Jean, construite au VIème siècle ap.JC (et restaurée totalement en 1974), qui abrite la dépouille de l'apôtre Saint-Jean, l'évangéliste ayant fini sa vie à Selçuk, à proximité la mosquée seldjoukide d'Isa Bey du XIVème siècle et surplombant l'ensemble, la citadelle d'Ayasuluk, forteresse militaire qui protégeait les habitants quand la ville était envahie.

 

Sur ce qui suit : les restes temple d'Artémis (la colonne), en arrière plan à droite la basilique St Jean, la mosquée d'Isa Bey à gauche, et plus haut, la forteresse  : quel meilleur exemple de la coexistence du paganisme, du christianisme, et de l'islam en Turquie !

 

  Temple Artémis, basilique St Jean , mosquée d'Isa Bey et

   

  La basilique St Jean : 

 

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 La  mosquée Isa Bey : 

 

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Mosquee-Isa-Bey--10-.JPG      Mosque-d-Isa-Bey-et--Forteresse-d-Ayasoluk.JPG 

 

Puis la ville d'Ephèse : une des plus grandes cités greco-romaine de l'antiquité, située à 3 km de Selcuk, entre deux collines.

On aperçoit le théâtre sur la photo qui suit, ainsi que sur la droite les abris, qui protègent les restaurations des "maisons en terrasses" actuellement en cours ...

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La cité antique d'Ephèse ne se raconte pas, elle ne se décrit pas davantage : il faut y passer de longs moments et découvrir un à un ses vestiges dont, pour certains, l'état de conservation, certes grâce aussi à la restauration, est absolument prodigieux. Nous avons eu la chance de faire cette visite avec une guide d'une culture impressionnante, et de plus non dépourvue d'humour. Ses descriptions sur les latrines valaient le déplacement. La vie dans cette ville de plus de 200 000 habitants était très codifiée selon le rang auquel on appartenait mais nombre des règles en vigueur à l'époque ont conservé toute leur pertinence. En se promenant dans les rues Ephèse, on est vite plongé 2000 ans en arrière, on peut facilement imaginé la vie d'alors … finalement pas si différente de celle d'aujourd'hui !

 

La cité-Etat que l'on visite date du 3ème siècle avant Jésus-Christ. Reliée alors à la mer Egée, elle a connu son apogée au 3ème siècle après Jésus-Christ. Les alluvions apportées par le fleuve qui serpentait entre les deux collines ont petit à petit envasé le port. Elle a aussi été détruite en partie par des tremblements de terre. Les travaux de fouille et de restauration entrepris depuis 1895 permettent de mieux appréhender la réalité de cette cité.

 

l'Agora d'Etat (cité administrative) et l'Odéon (ou Bouleterion : théâtre couvert du 2ème siècle)

 

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le Prytanée (lieu des cérémonies les plus importantes réservées aux hôtes de marque) et la fontaine de Trajan

 

 Ephese--6--Le-prytanee.JPG   Ephese--16--fontaine-de-Trajan.JPG

 

le temple d'Hadrien avec la déesse Médusa qui protégeait des mauvais esprits (« l'oeil bleu e la méduse » est toujours vendu ou offert partout en Turquie comme porte-bonheur) ... d'où l'expression française "restée médusé" quand quelque chose nous surprend !

 

Ephese--20--temple-d-Hadrien-en-second-plan-la-meduse.JPG    Ephese--19--temple-d-Hadrien-gros-plan-sur-la-meduse.JPG

 

 

La rue des curètes (catégorie de prêtres d'Artémis qui gardaient les temples) et la rue de marbre

 

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Un Rébus sur la « voie de marbre » pour l'indication de la maison close située rue des curètes : le buste d'une femme, le coeur percé par une flèche, un pied qui indique la direction à prendre : 

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Les « latrines » (aujourd'hui WC turcs...). On s'y cotoyait sans problème, seuls les riches avaient des latrines privées. Le sytème d'évacuation des eaux usées, était remarquable, souterrain, presque semblable à celui d'aujourd'hui. Il est vrai que cela était largement facilité par le fait que la ville était en pente !

 

Ephese--21--les-latrines.JPG      Ephese--22--les-latrines.JPG 

Maisons en pente et les céramiques.

Il y avait aussi des « maisons en terrasses » réservées aux riches : 

 

Ephese---46--les-maisons-en-terrasse.JPG Ephese---45--les-maisons-en-terrasse.JPG                                     

La bibliothèque de Celsius ... mais rien à voir avec le thermomètre ! (construite au 2ème siècle, à proximité de l'Agora commerciale, alors la troisième plus grande bibliothéque du monde après celles d'Alexandrie en Egypte, et celle de Pergame au nord de la Turquie. Mais on nous a dit qu'elle servait aussi de « passage » pour se rendre en douce à la maison close! Les femmes alors étaient parait il très jalouses et  on nous a raconté que si Socrate avait fini par devenir "philosophe", c'est parce que son épouse était acariatre) et l'Agora commerciale, que l'on peut comparer au bazar d'aujourd'hui.

 

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                                                                                                   Ephèse (30) bibliothèque de Celsius statue la sagesse

Gilles m'a photographiée aux côtés de Sophia, la déesse de la sagesse .... pour qu'elle me serve de modèle ...

Le théâtre (1er siècle 24000 spectateurs)

 

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La rue portuaire Arcadiane, qui menait autrefois à la mer, dédiée à l'empereur Arcadius, sur laquelle dit-on Cléopâtre et Marc Antoine auraient marché : l'histoire ne retiendra pas qu'en 2012 Martine et Gilles ont aussi emprunté cette voie.... où ils ont assisté à un petit spectacle, rappel vivant du temps jadis. 

 

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26-6 - Pamukkale

 

Sur la route qui conduit à Pamukkale, arrêt sur le site de Sagalassos (1500m), au milieu de nulle part, que nous atteignons par une petite route sinueuse. Le paysage est magnifique. C'est un site en cours de fouilles et de restauration par des archéologues belges que nous pouvons voir au travail : c'est inhabituel et très intéressant.

A l'arrivée nous sommes accueillis par une femme belge, bénévole, qui nous propose de nous faire visiter gratuitement le site, ce que nous acceptons bien volontiers. Il faudra des années pour que la restauration soit terminée … quel travail!

A son apogée, au IIème siècle av.JC, la ville romaine, comptait 5000 habitants, des gens riches pour la plupart, qui employaient locaux et esclaves. La ville avait été construite très haut dans la montagne, pour se protéger, pouvoir se défendre plus facilement des assaillants.

Là aussi : Voie d'accès, thermes, agora, fontaines, bibliothèque, théâtre, et de nombreuses maisons ...

 

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    Site-de-Saglassos--6--la-fontaine-superieure.JPG   Site-de-Saglassos--8--la-bibliotheque.JPG

Enfin, après une longue journée de route, nous arrivons à Pamukkale, ville fondée elle aussi au IIème siècle av.JC , célèbre non seulement pour son site antique, mais aussi pour une formation géologique exceptionnelle, ses « vasques » : l'eau chaude « miraculeuse », chargée de sels calcaires, venant du sous-sol, y a formé aux cours des siècles, le long de la falaise qu'elle descend un incroyable relief parsemé de vasques naturelles à l'eau plus blanche que bleue. On peut se baigner dans des vasques identiques aménagées par l'homme afin de ne pas abîmr les vasques naturelles. On marche pieds nus sur le travertin! Un vrai régal pour moi !

 

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Quant au site antique Hiérapolis, fondé au 2ème siècle avnt Jésus-Christ, il fait l'ojet depuis 1957 d'un travail de fouilles mené par une équipe italienne tout à fait remarquable. On y trouve ici les thermes (qui avaient ici une grande importance en raison des vertus supposées curatives de l'eau chaude et prouvent aussi encore une fois l'importance qu'accordaient les romains au rituel de l'hygiène), la Voie à colonnades (grande rue qui traversait la ville entre les deux portes byzantines), le Théâtre pouvant accueillir 25 000 spectateurs, le Martyrium de St Philippe (pour commémorer le martyr de l'apôtre), la Basilique byzantine, la Nécropole avec son nombre impressionnant de tombes (plus de 1000 tombes les malades venaient ici dans l'espoir d'être guéris par les eaux thermales miraculeuses:) …. sans oublier les latrines

 

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Hierapolis--12--allee-des-colonnades.JPG    Hierapolis--23--Necropole.JPG

 

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26-5 - Antalya,

fondée au IIème siècle av.JC se trouve en Lycie, une des plus belles régions de la Turquie en raison de son relief montagneux, de ses côtes abruptes formant une multitude de petites criques, de ses plages parfois désertes. Située au fond d'un golfe dominé par les monts Bey Daglari, on se croirait en Corse !

A côté de la vieille ville qui a conservé on caractère et a été parfaitement restaurée, c'est une grande ville moderne, d'un million d'habitants, qui explose comme toutes les villes de Turquie, dont les faubourgs nous plongent encore une fois dans d'immenses zones de HLM .

Son seul intérêt mais pas des moindres, réside donc dans la « vieille ville » où il est très agréable de flâner, et le petit port de plaisance, autrefois repaire de pirates …

 

Vue générale d'Antalya: 

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Phasélis, à 50 kms au sud d'Antalya, est un site archéologique charmant situé en bord de mer. Ville commerçante formée de trois ports, fondée au 7ème siècle av. JC... On y trouve tout ce que l'on peut voir habituellement dans ce genre de site : des vestiges importants de l'aqueduc romain, la grande avenue pavée qui relie le port central au port du sud, les bains, le palestre, l'agora, le théâtre...

Aujourd'hui, on se baigne dans les trois criques qui sont très appréciées car il ny a pas les hordes de touristes rencontrées quelques kilomètres avant à Kemer mais cela s mérite et il faut payer pour y accéder car elles sont comprises dans le site !

 

 

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A 35 kms au nord d'Antalya sur la route qui conduit à Burdur, visite du site de Termessos, un site très difficile à atteindre … Alexandre le Grand s'y est même cassé les dents : c'est dire !!! Il faut marcher longtemps car il est situé très haut (1000m), comme la majorité des sites archéologiques de Turquie. Les paysages plus que sauvages sont assez incroyables mais le site a été très endommagé par un tremblement de terre. C'est un champ de ruines éparses mais il reste encore quelqus souvenirs bien identifiables : le théâtre, les citernes, l'agora, la nécropole

 

Autour-d-Antalya--2--Termessos.JPG    Autour-d-Antalya--13--Termessos-theatre-romain.JPG

 

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26-4 : Départ sur la route d'Ürgur à Konya : on traverse quelques petites villes au milieu de magnifiques paysages mais, allez-savoir pourquoi, sur une route très souvent en travaux. Attention aux gravillons et donc ... au pare-brise 

 

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Vers-Antalya--10--village-sur-la-route.JPG  Vers-Antalya--12--route-vers-Konya.JPG

 

Les villes traversées par cette grande route sont pour tout dire plus que quelconques. Il est recommandé de ne pas s'arrêter car il n'y a rien à voir ni à faire. A un point tel qu'un peu d'authenticité ne saurait nuire. On décide donc de faire un petit écart et d'emprunter une route aléatoire pour visiter, espérons-nous, un vrai village turc et en plus sans touristes. Bonne pioche. Nous arrivons dans un hameau de 20 maisons environ, où la richesse n'est pas de mise.

Vers Antalya (5) village sur la route   Vers-Antalya--4--village-sur-la-route.JPG

 

Vers-Antalya--3--village-sur-la-route.JPG   Vers-Antalya--6--village-sur-la-route.JPG

 

 

Une dame, toute de noir vêtue avec un foulard blanc, assez surprise, vient au devant de nous et nous accueille très gentiment. Elle nous invite à boire un verre de lait de chèvre frais qu'elle vient de faire traire par sa fille.

Délicieux : la preuve...

 

       Vers-Antalya--7--village-sur-la-route-copie-1.JPG   Vers-Antalya--8--village-sur-la-route.JPG

 

Puis elle nous fait entrer dans sa maison pour nous montrer le portait de son mari  décédé récemment : séquence émotion. Les turcs ont un vrai sens de l'hospitalité comme le disent à juste titre tous les guides sur ce merveilleux pays. Tout est fait gentiment et sans rien demander en retour, cela change des pratiques courantes dans d'autres pays. Que souhaiter de plus ?

Enfin, petit clin d'oeil à la route de la soie, il faut bien sûr faire étape dans les caravansérails (un tous les 35 km). Les caravansérails étaient, depuis le 12ème siècle, les "gites étapes" pour les caravanes de chameaux qui transportaient da soie depuis Xian en Chine, seul pays alors produisant la soie.  Celui de Sultanhani, situé à 110 km de Konya, a été construit au 13ème siècle et est le plus grand de toute la Turquie. Il a été remarquablement restauré.

Nous avons ainsi laissé notre dromadaire version 2012 (Clio 5 portes) le temps de nous restaurer et de déguster un excellent plat turc dans un petit restaurant typique. C'est en fait un kebap (poulet grillé, oignons, tomates, salade) servi sur une assiette, ce qui est aussi très courant ici.

 

Vers Antalya (14) Déjeuner à Sultanhani     Vers Antalya (15)Déjeuner à Sultanhani

 

Le caravansérailde Sultanhani:

-l'entrée principale

-la cour intérieure avec sa mosquée centrale, ses logements pour les commerçants nomades, et ses écuries pour les animaux, autour.

 

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Vers-Antalya--24--Caravanserail-de-Sultanhani.JPG    Vers-Antalya--33--Caravanserail-de-Sultanhani.JPG

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Et puis arrivée à Konya, plus d'1 million d'habitants, (une "ville  nouvelle" horrible) , pour y passer la nuit.

Le lendemain, route vers Antalya, à travers le "Taurus", la grande chaîne de montagne du sud. Le paysage change, nous sommes à 1850m d'altitude.

Kony Antalya (1) traversée de la chaîne du Taurus

 

  Bientôt nous apercevons la mer méditerranée. La température augmente encore ...

Nous allons nous mettre un peu à l'ombre dans le grand théâtre antique (15 000 places) du site archéologique d'Aspendos, construit  au IIème siècle apr.JC sous le règne de Marc Aurèle. Il servit ensuite de caravansérail.Le site comprend aussi une basilique, un odéon, un stade...

 

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Nous arrivons à Antalya (1 million d'hab.), bien fatigués, finissons par trouver notre hôtel alors que le soleil se couche ...

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26 - 3 : La Cappadoce

Avant hier, nous avons fait 480 km de Bolu à Ürgüp, le centre de la Cappadoce.

Rien de bien excitant sur cette auto-route, toute droite, souvent en travaux, qui traverse d'infinies étendues de steppes arides, de quelques villages neufs, agglomérats de HLM ... de très  nombreuses stations service indispensable aux énormes camions qui défilent ... C'et ça aussi la Turquie qui explose !

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Le seul paysage intéressant sur ce long parcours : le "Lac salé" que nous avons longé sur une bonne centaine de km : ce lac est, en été, partiellement à sec et recouvert de sel. C'est très beau :

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Sur-la-route-Bolu-Urgup--2-.JPG Sur-la-route-Bolu-Urgup--8-.JPG

 Bravo au chauffeur qui a été au volant pendant 7 heures  !

 

Arrivés à Urgup, la récompense et là ! Mille fois !!

La Cappadoce est un miracle de la nature comme il en existe peu dans le monde, qui dépasse l'imagination et nous laisse pantois.

Paysage de steppes semi-arides, sur un haut plateau situé au coeur de l'Anatolie Centrale (1100m de moyenne), elle s"étend sur 28 OOO km2.

Les premiers peuplements de la Cappadoce commencent à l'époque paléolitique avec les Hittites. La région qui abrita des colonies marchandes tout au long de son histoire, fut un pont .Au croisement des mondes, où la nature a forgé un paysage lunaire,  une oeuvre étonnante,  depuis des millénaires, où toutes les influences occidentales et orientales se sont  mêlées, où toutes les religions se sont croisées et combattues.

 

Quelques photos :

  

vue générale d'une des nombreuses vallées,

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Sur-la-route-Bolu-Urgup--26-.JPG   Cappodoce--1--Goreme-Musee-en-plein-air--eglises-rupestr.JPG

 "Les trois Belles" ... cheminées de fées à Urgup, 

Les formations en tuf, provenant d'éruptions volcaniques dans les périodes lointaines des ères géologiques, constituèrent des sources d'inspirations de l'art rupestre. Ces strates en tuf se sont érodées avec le temps, la pluie et le vent, les lacs et les cours d'eau : elles ont pris l'apparence de colonnes de roches coniques surmontées d'une coiffe en basalte, d'où leur nom de cheminées de fées .  

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  Eglises rupestres de Göreme, Gilles et Kâmil notre très sympathique guide dans une habitation troglodyte Cappodoce--15--Interieur-d-une-masion-troglodyte.JPG

 

Nombreuses villes souterraines construites à partir du 2ème au 12ème siècle par les premiers chrétiens pour sse protéger des agressions extérieures et assurer leur survie : chaque ville pouvait abriter jusqu'à 13 000 personnes.

 

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 Les deux spécialités artisanales de la Cappadoce : le tissage (tapis -en soie, ou en laine , ou coton et laine- et kilim) et poterie  ... Nous avons visité une usine de fabrication de tapis (on n'a pas résisté...) et un atelier de poterie :

 

 

 

Cappodoce--30-visite-d-une-usine-de-tapis.JPG Cappadoce-2-----48--Uchisar.JPGCappodoce--28--visite-d-une-usine-de-tapis.JPG

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Nous terminons notre séjour en Cappadoce sous un beau coucher de soleil et au matin, des montgolfières qui s'envolent ...Cappadoce-2-----58---Ortahisar-vallee-au-coucher-de-soleil.JPG

 

 Demain matin route pour Konya  ...

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26 - 2 : Istambul (suite)

 

Bon, il et quand même temps de passer aux choses sérieuses en faisant, sans rentrer dans les détails (eh oui manque de temps hé hé) un court résumé des plus beaux monuments d'Istanbul, que nous vons pu voir en 48h, accompagné d'un guide "turc Alévi", absolument remarquable par sa culure :

 

La basilique Sainte Sophie (Aya Sofya : la sagesse) :

Sa construction, ordonnée par l'empereur Justinien, dura 5 ans par plus de 10 000 ouvriers. Elle fut inaugurée en 537. Symbole de l'Empire byzantin, elle fut pendant 10 siècles, le plus grand monument de la chrétienté. Puis fut transformée en mosquée par le sultan Mehmet II en 1453. Outre le mihrab orienté vers La Mecque, il reste des vestiges des anciennes religions pratiqées dans la mosquée : christianisme (le jugement dernier), juive (la croix juive)... Elle a 4 minarets.Istanbul-2----14--Ste-Sophie.JPG

Istanbul--4--Ste-Sophie.JPG   Istanbul (6) Ste Sophie (petite)

 Ci dessus le Minrah , et ci dessous le Mimbar, la chaire où l'iman monte pour faire son prêche. 

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Istanbul (10) Ste Sophie Mosaique le jugement dernier petitIstanbul (11) Ste Sophie Croix juive (petite) 

Puis promenade en bateau le long des rives du Bosphore, où l'on admire les superbes (et très chères maisons anciennes : l'une d'entre elles vient de se vendre ... 680 millions de dollars casch !)   :Turquie 009

 

Visite de la Mosquée Bleue (6 minarets de 3 corbeilles chacune, il fallait faire mieux que Ste Sophie ...) bleue (la couleur du ciel et de la mer) parce qu'elle est couverte de plus de 21 000 mosaïques bleues (faïences fabriquées à Iznik) ... construite à la demande du Sultan Hamet I en 1616 durant 6 années.

 

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Istanbul 2 - (24) Mosquée bleue

Istanbul 2 - (8) Mosquée bleue 

 La mosquée de Soliman Le Magnifique, la plus grande de la ville, toute blanche, sans faïence, construite entre 1550 et 1557 avant la Mosquée Bleue) par le plus célèbre architecte de l'époque : Minar Sinam,

et toujours le sol recouvert de tapis de prière  : chaque fidèle y a son emplacement, tourné vers La Mecque.

Dans la cour, le petit bâtiment symbolyse La Mecque.

C'est ma mosquée préférée     Istanbul--27--Mosquee-Soliman-entree.JPG

 

 Istanbul--28--Mosquee-Soliman.JPG   Istanbul--32--Mosquee-Soliman-tapis.JPG

 

Une dernière merveille : le Palais de Topkati ("la porte du canon") qui fut pendant 4 siècles de 1475 à 1855, la résidence principale des sultans depuis Mehmet II. Sur 36 sultans de la dynastie ottomane, 26 ont vécus à Topkapi, qui est une véritable ville dans la ville, avec plusieurs cours, un harem, 300 énuques pour surveiller tout ça, le salle des  circoncisions (eh oui!), une bibliothèque, de nombreux pavillons, les appartements privés du sultans, la salle du Conseil (qui a particulièrement plu à Gilles!), une salle des trésors ... et bien d'autres choses encore.... C'est magnifique!

L'entrée du palais : 

 

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  Istanbul-2----46--palais-Topkapi-interieur-pavillon-Bagdad.JPG                   Istanbul-2----51--Topkapi-pavillon-cironcision.JPG

 

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Istanbul-2----53--Topkapi-tapis-de-priere-direction-La-Mec.JPG                     Istanbul-2----54--Topkapi-corridor-meant-au-pavillon-Revan.JPG

 

Ce matin, départ pour la grande aventure en Clio "symbol" (fabriquée en Turquie ben sûr ... ) : 1700 km nous attendent, mais tout devrait bien aller avec un GPS dernier cri, ce qui ne nous empêche pas de galérer pas mal à la sortie d'Istanbul -car l'on ne sait pas s'en servir! -,  et de nous perdre 2 fois sur les petites routes d'Asie ... car nous sommes en ASIE eh OUI !!

La route Istanbul - Bolu est bonne, mais circulez il n'y a rien à voir, sinon de nombreux camions, des industries, des usines, et un paysage défiguré par les constructions ... 

Là , nous étions bien perdus ! : 

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 Mais finalement, ce soir bien arrivés à BOLU (267 km) 

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26-1 : Istanbul

 

Pour une fois, ce sera un voyage en duo avec  ... Gilles ! 

 

Istanbul-2----40--palais-Topkapi-vue-Bosphore.JPG

 

Il était une fois Byzance …la fondation de la ville se perd dans les légendes …

Le nom vient de Byzas, un marin qui s'y installa au 7ème s. av. JC

Puis en 324, l'empereur romain Constantin s'empare de Byzance et en fait sa nouvelle Rome et sa nouvelle Jerusalem . Constantinopolis est construite sur 7 collines et entourée de remparts. Elle se couvre d'églises. Constantin conçoit aussi le projet de la basilique Sainte Sophie.

Quand Rome tombe en 476, il reste l'Empire romain d'Orient ou "l'empire byzantin" et sa capitale : Constantinople.

En 1453, les Ottomans (Mehmet II le conquérant âgé de seulement 21 ans), qui dominent déjà toute la région, donnent l'assaut avec ses janissaires qui se livrent à un hallucinant carnage. Sainte Sophie est coiffée d'un croissant et d'une étoile le soir même de leur victoire. Sous Soliman le Magnifique, Constantinople qui s'orne de nombreux monuments, est avec ses 700 000 habitants est la première ville du monde, avec 50% de musulmans, 40% de chrétiens et 10% de juifs . Sainte Sophie est transformée en mosquée et de nombreux édifices musulmans sont alors érigés, parmi lesquels la Mosquée bleue et le palais des Sultans : Topkapi. Sur 38 sultans qui se sucèdent, 26 vivront entre ses murs

C'est dans les années 1930 qu'elle prend le nom d'Istanbul. (nom d'origine grec et populaire signifiant "à la ville").

Aujourd'hui, avec 13 millions, elle n'est plus la capitale : depuis 1923 c'est Ankara plus petite, mais elle reste une des plus belles villes du monde, la seule à cheval sur 2 continents …et désignée en 2010, capitale européenne de la culture.

C'est une ville en pleine mutation, qui explose à tous les niveaux, foule, circulation, embouteillages, tramway, métro, bus, dolmus (taxi collectifs) , bateaux et ferries , il est difficile de circuler à Istanbul et la mer de Marmara est polluée … mais les trésors cachés ou non, sont toujours là …

On distingue traditionnellement :

- le vieil Istanbul (le vieux Stanbul)

- l'Istanbul moderne

- le Bosphore et la mer de Marmara, avec sa rive occidentale et sa rive asiatique.

                                                       ----------------------------------------------------

Ça y est nous y sommes dans le vieux Stanbul ! : rue Piyerloti (ça ne s'invente pas ! en bas à droite), dans le quartier Eminönü, plus précisément "Sultamahet", tout près de la Moquée Bleue, face au Bosphore :

 

mer de marmara

 

 

istanbul1_cevreyolu_mah.jpg

 

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Voici  notre rue Pyerloti et notre hôtel (Aziyade, que je recommande), tout près de la mosquée bleue : 

Istanbul-2----71--notre-rue-Pyer-Loti.JPG                           Istanbul-2----69--notre-hotel-Azyiade.JPG

 

 Il fait très chaud (34°) avc un taux d'humidité de 70%! Dur dur, on se croirait à Hong Kong en plein mois d'août ... On boit, on s'asperge d'eau (tous les moyens sont bons, même les ablutions:), on se désaltère souvent pour tenir le coup et on mange de la pastèque! Enfin moi, car Gilles lui, préfère boire un thé noir brûlant, le thé que les Stanbouliotes boivent à longueur de journée. Chacun sa méthode  pour se rafraîchir!!

Surtout qu'Istanbul, est en peine saion touristique, la foule est partout, qui vient de tous les coins du monde, c'est impressionnant  ...Nous avons déjà fait connaissance avec des canadiens, des brésiliens... La circulation est très dense (taxis jaunes), le Bosphore envahi par les bateaux en tous genres, et les rabatteurs de restos s'en donnent à coeur joie avec beaucoup d'humour !

Il et vrai que le tourisme est la 3ème source de revenu du pays, après l'industrie automobile, et le textile.   

 

Istanbul-2----60--sortie-de-Topkapi-rafraichisseme-copie-1.JPGIstanbul-2----64--la-Mosquee-bleue-ablutions-de-Martine.JPG       Istanbul-2----62--pasteque.JPG

 Istanbul (15) thé turc en attendant le bateau

 

  A midi, nous déjeunons d'un délicieux kebap au poulet (du pain aplati en crêpe, fourré de viande cuite à la broche, de tomate, d'oignons, de salade), et admirons les tapis kelim qui s'étalent sur les trottoirs :

 Istanbul 2 - (66) marchands de tapis dans la rueIstanbul 2 - (21) au kebab

   

Malgré cette cohue ininterrompue touristique et cosmopolite, Istanbul est fascinante par son contraste entre modernité et traditions, où richesse et pauvreté, religions et bonnes odeurs d'épices, burka et mini-jupes (des touristes!)  se côtoient. Toutes les femmes turques portent des robes longues et des écharpes sur la tête. 

L'appel à la prière 5 fois par jour fait partie du paysage : toutes les minarets mosquées de la ville (il y en a plus de 2000 !) retentissent au même moment du chant des muezzins ...

En outre, en ce moment c'est le ramadan (jusqu'au 20 août), alors le soir, vers 20h30 les restaurants sont pris d'assaut, le jeun du jour se termine, et l'on peut enfin manger !

 

Le quartier de la "petite Sainte Sophie" où nous sommes allés dîner ce soir un délicieux petit repas local (boulettes d'agneau grillé accompagnées  de yogourt, de salade, de riz et de frites) est un des plus authentiques, où vieilles maisons en bois noirci et minuscules échoppes (tapis, cordonniers, bijouteries...) s'alignent le long de ruelles grimpantes et pavées,  baignées d'odeurs de poisson grillé. Certains coins d'Istanbul  font penser à La Havane ou à Grenade.  Istambul est construite sur des collines et le soir ,ça se ressent!

En rentrant à l'hôtel, nous sommes repassés par le quartier de la Mosquée Bleue, et avons été sidérés par le nombre de personnes qui pouvaient être rassemblées là :  1 million peut-être... la beauté des minarets illuminés, le charme des bazars - nous nous sommes attardés dans l'Ararat Bazar, des boutiques magnifiques de très bonne qualité - les spectacles de musiciens et de derviches tourneurs ... On pourrait y passer la nuit ! Un endroit à ne pas manquer le soir.                           

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 26  La Turquie ou "République de Turquie" - Türkiye Cumhuriyeti  

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Sur le drapeau de la Turquie, l'étoile et le croissant sont, aujourd'hui, vus comme des symboles de l'Islam.  Pourtant ils ont longtemps été utilisés par certains peuples d'Asie Mineure bien avant l'arrivée de l'Islam.

Selon l'une des nombreuses  théories, la lune représenterait la déesse grecque Artémis et l'étoile la Vierge Marie …Quoiqu'il en soit, le croissant et l'étoile ont été utilisés comme symboles de Byzance durant des siècles, repris par les ottomans, puis adoptés officiellement en 1936.

   

Brève carte d'identité :

 

- Régime politique :

* République née de l'écroulement de l'Empire Ottoman, en 1923.

* La Turquie moderne est aujourd'hui une République constitutionnelle, parlementaire, pluraliste et laïque, en phase de "transition démocratique" depuis 1983 (Président Abdullah Gül depuis 2007 : élu par les députés pour 5 ans renouvelable une fois - Premier ministre depuis 2003 : R. T. Erdogan)

- Superficie : 783 500 km2 (France métropolitaine 544 000) et 7200 km de côtes sur un périmètre de 9839 km.

- Découpage du pays: 7 régions géographiques (Egéenne, Marmara, Mer Noire, Anatolie centrale, Anatolie orientale, Anatolie du sud-est et Méditerranéenne), 81 provinces administratives et 957 districts.  Provinces et districts sont administrés par des préfets et sous-préfets nommés par l'Etat. Les provinces ont le même nom que leur capitale. Les maires des communes sont élus au suffrage universel.

 tr carte turquie regions

 - Population: 75 millions d'habitants - 96 hab. au km2 - 75% de population urbaine - 20% d'analphabètes - espérance de vie : 72 ans 

Résultat de constants mélanges, plus de 70 groupes ethniques se côtoient aujourd'hui en Turquie, et ne forment plus qu'un seul bloc qui est devenu "le peuple turc" et la "nation turque" en 1923 depuis Mustapha Kemal.

NB : les turcs ne sont pas des arabes ! : On appelle "turcs" les divers peuples dont la langue fait partie de la famille des langues turques. Ils sont originaires de tribus nomades indo-européennes venues d'Asie Centrale (frontière Russie/Mongolie) : les turcs seldjoukides arrivés en Anatolie en 1071.

Cependant malgré la naissance de cette nouvelle "nation turque", la mosaïque ethnique, complexe, existe toujours :

*Les Kurdes sont la principale minorité (environ 20% de la population)

* les Arméniens, plus grande communauté chrétienne orthodoxe de Turquie (120 000)

* les Juifs (30 000)

* les Lazees, les Bulgares, les Crétois, les Géorgiens, les Grecs, les Arabes, les Gitans …

- PIB par habitant  : 10 398 dollars, classé 57ème (France 41 000 - source: FMI 2010)

- Capitale: Ankara depuis 1923 (3,5 millions d'habitants)

- Plus grande ville: Istanbul, 13 millions d'habitants (16 millions avec l'agglomération)

- Religion : Islam à plus de 99% (pratiquants ou issus de familles turques ou kurdes islamiques) dont plus des trois quarts sont sunnites (conservateurs) et les autres chiites alévis (une branche du chiisme plus progressiste).

 

Sur cette carte, en vert les pays à majorité sunnite, et en rouge ceux à majorité chiite :

 

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 - Langue: le turc est parlé dans de très nombreux pays de l'Allemagne à la Chine,  par une centaine de millions de personnes dans le monde, notamment dans le territoire de l'ancien Empire ottoman. C'est une sous-classe des "langues altaïques", comme les langues mongoles, d'où son nom parfois de langue turco-mongole. Sa typologie est classée "SOV agglutinante" (sujet, objet, verbe) et de nombreux suffixes qui viennent "s'agglutiner"

* langues altaïques

  * langues turques

     * langues oghouzes

       * turc de Turquie

 

- sur le plan international, la Turquie a toujours été un carrefour d'échanges économiques, culturels et religieux. Elle occupe encore une position géostratégique de premier plan, et n'a eu cesse de chercher à se rapprocher de l'Occident (elle fait partie de l'OTAN,  l'OCDE, l'OSCE, le Conseil de l'Europe, le G20) et aimerait intégrer l'UE avec qui elle a conclu un accord d'union douanière en 1995. Les négociations sont en cours depuis 2005. Elle a aussi des liens privilégiés avec des pays musulmans du Moyen Orient et d'Asie Centrale.

 

Géographie :

 

 

la bonne carte générale

 

 

La Turquie ou "République de Turquie", est un pays situé aux confins de l'Europe et de l'Asie.

Sur le plan géopolitique, elle est située à l'intersection de 3 ensembles : l'Europe, le Moyen-Orient, et l'Asie centrale avec les Républiques musulmanes de l'ex- URSS.

Elle a des frontières avec 8 pays : la Grèce, la Bulgarie, la Géorgie, l'Arménie, l'Azerbaïdjan, l'Iran, l'Irak, la Syrie.

Elle est bordée au nord par la Mer Noire, à l'ouest par la Mer Egée, et au sud par la Mer Méditerranée (partie orientale ou "bassin Levantin"). Sa partie européenne (ou Thrace orientale) est séparée de sa partie asiatique (Anatolie), par la mer de Marmara et les détroits du Bosphore à l'est et des Dardanelles à l'ouest.

La Turquie est un pays montagneux se rattachant à la partie centrale de l'arc alpino-himalayen, ensemble de chaînes plissées nées du contact des plaques tectoniques. La jeunesse du relief se traduit par la répétition de séismes meurtriers.

Dans le nord du pays, la "chaîne Pontique", succession de chaînons montagneux de plus en plus élevés jusqu'à la mer Noire.

Au sud, le "Taurus",second grand ensemble montagneux, dessine 2 grands arcs séparés par le golfe d'Antalya et la plaine de Pamphylie tandis que le Taurus central domine la plaine de Cilicie.

Taurus et Chaîne Pontique se rejoignent en Anatolie orientale, dans le "nœud arménien" où domine le point culminant du pays : l'Ararat, un cône volcanique de 5 165 m.

A l'ouest, une série de blocs et de fossés, d'orientation ouest-est donnent le tracé "en peigne" du littoral égéen.

Depuis les vallées égéennes, l'altitude s'élève progressivement jusqu'en Anatolie Centrale, région formée d'un ensemble de bassins, de chaînons, et de massifs volcaniques isolés.

    

Histoire :

 

- Des vestiges ont permis de déceler la présence d'hommes nomades en ANATOLIE (nom de l'ancienne Turquie), depuis le Paléolithique (avant 8000 av. JC - Pour faire une comparaison : présence d'hommes en Amérique latine depuis 50 000 av. JC et apparition des Mayas  en 1600 av. JC), puis le Néolithique (8000 /5500 av.JC) avec l'apparition de l'agriculture.

Ensuite l'âge du Cuivre (5500-3000) et l'apparition de la métallurgie à l'âge du Bronze (3000/1200), période des cités-Etats du peuple Hattis, puis des colonies marchandes Assyriennes venues de Mésopotamie (qui signifie "entre deux fleuves" en l'occurrence le Tigre et l'Euphrate, et correspond aujourd'hui essentiellement à l'Irak).

Suite à l'invasion de l'Anatolie par les Hittites, peuplade indo-européenne,  ce fut la création d'un Empire Hittite (2000/700 av. JC). Les hittites utilisaient 2 formes d'écriture : les cunéiformes assyriens pour les documents administratifs sur les tablettes d'argile et les hiéroglyphes sur les monuments rupestres et les sceaux.

Ensuite, l'Anatolie subit une succession d'invasions, dans l'ordre :

 -- Les Grecs qui créèrent de nombreuses cités-Etats et des colonies sur toutes  les côtes (Crésus fut le dernier roi de Lydie en 550 av. JC)

 -- Les Phrygiens de Thrace d'origine indo-germanique, avec le légendaire roi Midas. L'Empire succombe à l'invasion des Cimmériens venus du Caucase (Ukraine)

 -- Les Perses (Iran), avec Cyrus le Grand qui achève sa conquête de l'Asie occidentale (mer Egée) du 6ème au 4ème siècle av. JC

 -- Royaume Hellénistique avec Alexandre Le Grand, roi de Macédoine (Balkans - aujourd'hui République de Macédoine), qui ira jusqu'en Chine …et battra les Perses du roi Darios III en 334 av. JC

 -- Les Romains :  Empire byzantin : Le dernier roi hellénistique lègue son royaume aux romains, qui créent la "province romaine d'Asie", avec Pergame et Ephèse comme villes principales.

Au 1er siècle après JC, l'apôtre Paul introduit le christianisme en Anatolie, et fonde de petites communautés chrétiennes (les 7 églises citées dans le nouveau testament, dont Ephèse)

En 293, l'empire romain se divise : Byzance devient la capitale de l'Empire romain d'Orient.

 

L'Empereur Constantin le Grand proclame la liberté du culte chrétien, puis le christianisme est proclamé religion officielle de l'empire romain, avant de rebaptiser Byzance en "Constantinople" ( la "nouvelle Rome" en 330 ap. JC). Deux siècles plus tard, l'Empereur Justinien fait construire la Basilique de Sainte Sophie. Mais en réalité cet "Empire Byzantin" est la continuation de l'empire romain d'orient.

Après la chute de l'Empire romain en 476, l'Anatolie est de nouveau envahie par les musulmans, puis les Turcs seldjoukides (tribus nomades turciques oghouzes venues d'Asie centrale) de 1037 à 1300 environ. Les croisés s'emparent de Constantinople en 1204.Seldjoukides en vers 1100

 

-- Empire Ottoman :

Ce furent ensuite les Ottomans (issus de tribus Oghouzes ou "turcomanes" des bords de la mer Caspienne, une des principales branches des turcs) dotés de troupes de choc, les janissaires.

L'Empire ottoman est une monarchie qui va durer 624 ans, de 1299 à 1923.

Le souverain porte le nom de Sultan (Roi ottoman - Chef politique et militaire avec un Vizir pour 1er ministre, alors que le Calife est l'autorité religieuse, le commandeur de croyants).

En 1463 Constantinople tombe aux mains des Ottomans avec Mehmet II (c'est la fin du Moyen âge).

L'apogée de l'Empire ottoman est atteint avec Soliman le Magnifique (1520-1566) qui étend son empire sur tout le Moyen-orient, l'Afrique du nord et l'Europe jusqu'à Vienne.

 

carte empire ottoman en 1683

 

 -- Guerre de Crimée puis première guerre mondiale pendant laquelle l'Empire ottoman se place aux côtés de l'Allemagne et de l'Autriche.

1915 : Déportation et massacre des Arméniens ottomans faisant entre 800 000 et 1,5 million de morts en riposte au soutien qu'ils ont apporté aux russes en 1914 (C'est le "Génocide arménien").

En 1918, l'Empire ottoman est entièrement occupé par les alliés, qui décident de le démanteler. Le pays est placé sous contrôle international (traité de Sèvres remplacé en 1923 par le traité de Lausanne- accord de Sykes-Picot). -

 

Le dernier sultan  ottoman : Mehmet VI (1918-1922)

  le-dernier-sultan-Mehmed-vi.jpg

   -- Révolution Turque :

L'effondrement de l'Empire éveille un fort sentiment national.

C'est alors que le général Mustafa Kemal va se battre pour que la Turquie reste indépendante et unie. Il libère le pays, chasse les européens de l'Anatolie, s'impose comme chef du gouvernement (parti unique) et, après avoir aboli l'Empire ottoman, se consacre,  sur le territoire restreint qui est celui d'aujourd'hui, à la reconstruction d'un Etat moderne:

                                                                     Atatürk 1881-1938, le "Père de la nation"

photo-Mustafa-Kemal--fondateur-de-la-turquie-moderne.jpg

 

 -- 1923 : création d'une République turque : la Turquie.

Mustapha Kemal, dit Atatürk, est élu Président.

Signature du traité de Lausanne qui reconnaît les frontières actuelles de la Turquie, nom officiel du nouveau pays laïc dont la nouvelle capitale est Ankara.

Adoption d'une constitution, abolition du sultanat (de la monarchie) et du califat (autorité religieuse), l'école laïque est gratuite et obligatoire, l'alphabet latin remplace l'alphabet ottoman d'origine arabe, égalité homme-femme, interdiction de la polygamie, du port du voile à l'école … le calendrier grégorien est adopté, ainsi que les codes civil, pénal, commercial. Abolition de la peine de mort. 

Constantinople prend en 1930 le nom d'Istanbul  (nom d'origine grecque et populaire signifie "à la ville").

 

La Turquie aujourd'hui : européenne, mais pas seulement …

 

2011 a vu la 3ème victoire consécutive de l'AKP, le parti de Recep Tayyip Erdogan, parti considéré comme "islamiste modéré" qui revendique une "démocratie musulmane" comme d'autres se disent de "démocratie chrétienne", les militaires disparaissant petit à petit des institutions gouvernementales où leur place étaient prépondérante.

 

Selon certains, la période de "transition démocratique" lancée en 1983, s'éternise, la démocratie turque reste encore bridée par l'armée dans le cadre d'un régime mis en place par elle-même (après 3 coups d'Etats en 1960, 1970 et 1980), par la corruption, l'emprise du Gouvernement sur la justice, une liberté d'expression plus ou moins  "sous contrôle" et surtout la permanence du problème kurde qui reste le premier problème politique de la Turquie contemporaine. Les kurdes sont actuellement représentés au Parlement (BDP).

 

Le problème kurde :

 

Le Kurdistan n'a pas de frontières, c'est un pays qui n'existe plus sur les cartes géographiques où il était indiqué du temps de l'Empire ottoman. Actuellement, seule est appelée « Kurdistan » une partie des provinces kurdes de l'Iran.

 Kurdistan-map.gif

 

En fait, le Kurdistan est à cheval sur 5 pays (Turquie, Irak, Iran, Syrie, Arménie) et regroupe 20 millions de Kurdes ; en Turquie, on les appelle les « Turcs de la montagne » et leur terre, la « province orientale ». En Turquie, 20% des turcs sont kurdes. Certains kurdes réclament l'autonomie, d'autres plus radicaux leur indépendance (le PKK, mouvement indépendantiste kurde).

Dès 1924, la Turquie interdit l'enseignement du kurde et la loi turque précise que les partis de minorités ne peuvent prétendre à l'existence sur le sol turc, et viser ainsi à la destruction de l'unité nationale. Trois grandes révoltes en 1925, 1930 et 1955, privent les Kurdes de tout droit. Plusieurs milliers d'entre eux sont déportés en Anatolie, leurs chefs sont exécutés.
Le régime progressiste d'Ankara déclara "le pays au-delà de l'Euphrate" en État de siège jusqu'en 1950. Il fut interdit aux étrangers jusqu'en 1965.

La Turquie est un avant-poste de l'OTAN en Méditerranée, elle dispose de l'armée la plus structurée et la mieux équipée de la région. Elle durcit ses positions et les accrochages se sont multipliés entre le PKK (les rebelles pratiquent la guérilla) et l'armée turque de chaque côté de la frontière irako-turque. 

Dans les années 1990, la guerre est devenue sanglante.

Depuis 1984 la guerre aurait fait plus 45 000 morts et des déplacements massifs de population (selon certaines sources plus de 1,5 million de personnes). Des villages kurdes entiers furent dévastés. Le chef du PKK capturé en 1999 a été condamné à la prison à vie.

Pour tenter de règler le problème, le gouvernement turc a lancé une grande campagne de développement économique, de création d'emplois dans cette région très pauvre : notamment la construction de 22 barrages pour l'alimenter en eau et fertiliser la région, faciliter la culture du coton et du tabac ... mais ceci implique de nouveaux problèmes écologiques et humains ...

En outre, les aménagements du Haut Euphrate avec la construction d'énormes barrages inquiètent le gouvernement syrien car ces réalisations pourraient affecter ses ressources en eaux et rendre le pays dépendant de la Turquie. De son côté, la Turquie accepte mal la présence des Kurdes et leur entraînement en Syrie, qui devient une base de repli efficace pour les combattants kurdes.

 

2011 a été l'année d'un regain d'activisme de la guérilla kurde avec un accroissement de la violence dans le sud est du pays.

 

Tout cela fait que la Turquie n'est pas encore acceptée comme membre de l'Union européenne, malgré les réformes lancées en 2002 pour "harmoniser" le pays avec les lois de l'Union…mais, compte tenu des "révolutions arabes" et de la guerre civile qui fait rage en Syrie, elle est très observée désormais dans la région, voire présentée par certains comme un modèle. Elle accueille actuellement de nombreux réfugiés syriens… quoique, débordée, elle risque de fermer bientôt ses frontières.

 

Selon Sophie Shihab, journaliste à Istanbul pour le magazine "Le  Monde" "Atlas des civilisations 2012" : " la réappropriation de son passé multiculturel progresse dans le pays, où l'on commence à aimer se découvrir des ancêtres non turcs, voir arméniens … C'est paradoxalement le retour d'un "ottomanisme" revisité qui, loin de repousser la Turquie vers de supposés ténèbres asiatiques, la rapprochent au contraire de valeurs qualifiées d'européennes ou d'universelles"

 

Parenthèse sur l'Islam en général : 

 

Un adepte de l'islam est un musulman.

 

l'Islam, apparue en Arabie au 7ème siècle, est  un mot arabe qui signifie "soumission" à la volonté de Dieu.

Pour bien comprendre le terme Islam, il faut s'en remettre à son sens : 

Le mot Islam tire son origine du verbe "aslama "qui signifie "s'en remettre, s'abandonner". Ainsi, Islam peut être traduit, dans le contexte religieux et voulu par Dieu, par "Répondre à la volonté ou à la loi de Dieu". Il en découle ainsi le mot Musulman qui est celui qui "se soumet à la volonté de Dieu". Islam a aussi pour mot dérivé Salam qui signifie "paix", ce qui est la conséquence naturelle d'une soumission totale à Dieu. C'est ce message qui est le plus important parmi les révélations divines, comme l'indiquent de nombreuses sourates dans le Coran :

 

Actuellement il y a entre 1,5 et 2 milliards de musulmans dans le monde;

 

Après le judaïsme et le christianisme, c'est la troisième religion monothéiste (famille des religions abrahamiques) qui affirme l'existence d'un seul dieu.

 

Dieu se dit Allah en arabe : 

Allah-ecrit-en-arabe.png

 

L'islam repose sur le livre sacré de l'Islam : le Coran   (la parole de dieu) et son complément la Sunna (la Tradition) , autre texte sacré.

Il a comme fondement : l"e seul dieu est Dieu et son prophète est Mahomet" , (Muhammad en arabe), le prophète majeur, dernier messager d'Allah, né à La Mecque en 570 et mort à Médine en 632.

Chiisme et Sunnisme sont les deux branches de l'Islam les plus répandues au Moyen- Orient;

 Sur cette carte, en vert les pays à majorité sunnite, et en rouge ceux à majorité chiite :

 

Islam_by_country.png

  Le Sunnisme

est le principal courant religieux de l'Islam (90% de tous les musulmans), et se divise lui même en plusieurs catégories . En Turquie les musulmans sont des sunnites Alevis pour leur très grande majorité.

 Ses bases sont les 5 piliers de l'Islam. Les sunnites doivent y adhérer. "Sunni" signifie "chemin moyen".

Ces 5 piliers sont :

-la déclaration de foi (je témoingne qu'il n'est de dieu que Dieu et que Mouhammad est le messager de Dieu)

- la prière (5 par jour)

- l'aumône : les sunnites doivent payer le zakat, impôt légal purificateur, calculé selon les revenus du foyer et redistribué aux pauvres

- le pélerinage à La Mecque, lieu saint, au moins une fois dans la vie

- le jeûne durant le ramadan

Les principales fêtes sont la fête du sacrifice et la fête de la rupture du jeûne.

Dans la religion sunnite il est interdit de représenter des objets ou des personnes saintes.

Celui qui conduuit la prière est un imam (ce qui signifie "chef" en arabe). Les fidèles sont tous égalitaires, et tous peuvent théoriquement devenir Imam. leur fraternité se traduit par l'obligation de payer le zakat. La femme musulmane sunnite reste en situation d'infériorité.

Le Chiisme :

Répandu surtout en Iran et en Irak. Se divisent aussi en plusieurs branches.

Trois grandes caractéristiques  chiites qui les différencient des sunnites:

- Ils ne pratiquent pas les 2 premiers "piliers de l'Islam"

- la qualité d'Imam se transmet par la descendance et non par l'égalité de tous les fidèles; (les 3 premiers califes sont des usurpateurs)

- Ils considèrent Ali ( né en 600, 4ème calife et cousin germain de ce dernier) comme l'égal de Mahomet - Ils rejettent La Sunna car selon eux, elle n'est pas fiable.

Ils sont considérés comme plus "radicaux extrémistes" que les sunnites 

 

Islamistes :

On associe souvent "islamistes" à "terrorisme islamique" en référence aux actions de violence politique des musulmans extrémistes qui font le « choix conscient de la doctrine musulmane comme guide pour l’action politique » : en Turquie, le parti PKK (parti des travailleurs du Kurdistan).

Le Moyen  Orient est devenu depuis la fin de la seconde guerre mondiale, une zone de conflits intenses et d'instabilité, à cause notamment de ces différents religieux. Voués à la paix et à l'amour, ils se transforment en doctrine de guerre et de haine.

 

Le succès économique de la Turquie :

 

En 2011 la Turquie a enregistré des résultats spectaculaires. Sa croissance (11%) a devancé celle de la Chine ! Son taux de chômage est inférieur à celui de nombreux pays de l'UE, dont la France, et ses exportations ont augmenté de 18,2%. Pour l'instant, elle a peu pâti de la crise de la zone euro.

Seule ombre au tableau, son inflation  de plus de 10% fin 2011.

 

Alors pourquoi ce choix de la Turquie ?

         D'abord, parce que ça me rappellera les très bons souvenirs d'une semaine passée à Istanbul en 2005 avec .... .

Cette ville m'avait alors enchantée, et j'ai toujours eu envie d'y retourner.

         Parce que c'est l'ultime étape de la mythique "route de la soie" … mon prochain "rêve de voyage" …donc déjà, un avant- goût !

         Surtout, parce que la Turquie est, je pense, un lieu exceptionnel  et que son histoire,  longue et complexe (j'ai bien "galéré" pour écrire cet article et les critiques seront les bienvenues !), mais passionnante, "refait surface" en quelque sorte aujourd'hui dans le monde moderne.

C'est en effet le carrefour géographique, politique, religieux et culturel de l'Europe, de l'Asie, et même de l'Afrique, puisque l'Empire ottoman a rayonné sur les 3 continents. Il est encore aujourd'hui difficile pour la Turquie de concilier Orient et Occident, sans rien renier - comme elle souhaite le faire -.

Une mosaïque humaine donc, et un mélange de "civilisations" comme il en existe peu dans le monde. Une situation géopolitique particulièrement difficile à gérer aujourd'hui avec les révolutions arabes, et dont l'évolution sera forcémment intéressante à suivre.

         Enfin, parce que la Turquie c'est aussi des paysages que l'on dit étonnants, et des sites historiques remarquables dont 11 sont classés au Patrimoine mondial de l'humanité par l'UNESCO (et 37 sur la liste provisoire). C'est toujours un plus!

       Et puis les turcs ont une réputation légendaire de gentillesse et d'accueil.         

Donc, voilà, je suis très contente de partir … même si la chaleur me fait un peu peur …et si 15 jours seront sans doute trop courts ... on verra  bien… Inch Allah ("si dieu le veut") !

 

Départ le 6 août, retour le 21, en suivant, grosso modo cet itinéraire : Istanbul - Bolu - Urgup - Konya - Antalya - Pamukkale - Ephèse  

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Une fois encore merci à Michel Deparis pour l'organisation complète  de ce voyage exceptionnel, "à la carte"  hors des sentiers battus, dans quatre pays successivement pendant 2 mois et demi :  http://www.connaisseursvoyage.fr/ .

 

Ce troisième voyage "en solo" (enfin presque), qui m'a permis de découvrir les civilisations d'Amérique centrale,  notamment la civilisation maya qui j'en suis sûre maintenant  existe bien encore aujourd'hui,   fut très intéressant sur les plans culturel et humain.

 

J'ai beaucoup appris sur l'histoire, la vie quotidienne des populations indigènes , moins sur les problèmes relatifs à l'environnement auxquels elles sont confrontées aujourd'hui du fait de l'extraction du gaz et du pétrole par exemple. Pour cela il faut, je pense, être "introduit" ou trouver des gens qui connaissent bien la question, ce qui ne fut pas mon cas.

 

Cependant j'ai pu constater qu'ils sont tous très attachés à leurs coutumes (vêtements, "religion", nourriture, soins à leurs enfants qui travaillent beaucoup ...),  leur mode de vie et leur organisation sociale (les communautés).  Leur pauvreté évidente  ne semble pas les affecter outre mesure, ou plutôt ils l'assument avec courage .

Ils sont extrêmement proches de la nature , se considérant en quelque sorte comme en faisant partie,  et veulent la préserver parce qu'elle incarne la "permanence" face à la fragilité de nos sociétés modernes. Ils ont une incroyable connaissance des plantes sauvages, les respectent, les préservent, les utilisent pour se soigner ... et ça marche !

Ils sont très proches aussi des animaux, pour la même raison. De même que les indiens des Etats Unis élèvent de nouveau les bisons de leurs ancêtres, les indiens d'Amérique centrale ont réintroduit les lamas, seuls mammifères domestiqués qui existaient avant l'arrivée des espagnols.

 

J'ai trouvé, dans l'ensemble, ces populations  moins "chaleureuses" que celles du sud-est asiatique par exemple, je ne sais pas pourquoi ... peut-être en ont-t-ils assez des "touristes" (ou des "voyageurs" comme on dit maintenant) ?   

 

Ce voyage fut dans l'ensemble extrêmement "speed" : il est  difficile au voyageur "sentimental" d'écrire en galopant ... d'où l'imperfection de mon écriture ... mais cette évasion de quelques semaines m'a confirmé s'il en était besoin, que le voyage est profitable. La découverte de pays et de peuples  inconnus  éveille l'attention, la compréhension et remet les choses à leur juste place. Je terminerai donc avec cette phrase de Montaigne : "je ne sache point meilleure école à former la vie, que de lui proposer incessamment la diversité de tant d'autres vies, fantaisies et usances".

 

Je ne dois pas être encore complètement "formée à la vie" car je sais que  mon   "goût du voyage" n'est pas près de disparaître ! 

 

 

 

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Mon séjour en Equateur fut certainement le plus "rude" - si l'on peut dire ! -  des pays visités cette année !

 Pour deux raisons principales :

- c'est un pays où il vaut mieux être très sportif si l'on veut  profiter au maximum de toutes les ressources qu'il recèle : sport, marche en  montagne, escalade, équitation, plongée, surf ... L'Equateur est en effet essentiellement un pays de très hautes montagnes, où les paysages sont magnifiques et très variés, mais il faut y aller !

- le climat est "spécial" : il peut faire très froid, et quelques heures plus tard, très très chaud ... il pleut aussi beaucoup partout, de temps en temps, dans tout le pays, donc pour nous, qui n'y sommes pas habitués, c'est un peu dur. Il faut pouvoir supporter ces différences de climat et d'altitude ( j'ai eu une fois je crois ce que l'on appelle "le mal des montagnes" (le soroche), qui s'est traduit par quelques petits vertiges vite passés.

 

C'est surtout un  pays fascinant par la variété de ses paysages : Océan pacifique bordé de très belles plages de sable noir ou rose, falaises de terre rouge, îles, forêt amazonienne, véritable merveille de végétation tropicale exubérante et de biodiversité, montagnes et volcans impressionnants de majesté, même vus de loin ... sauf quand il y a du brouillard ce qui est fréquent.

 

Ce qui m'a émerveillée en Equateur, c'est encore la lumière : étonnamment changeante, éblouissante, passant par toutes les couleurs de l'arc en ciel en un rien de temps, elle rend les paysages vivants et mystérieux ... d'autant plus que les routes passent souvent "au dessus des nuages", ce qui donne la sensation de voler, d'être en avion plutôt qu'en voiture ! C'est magique ... 

  

Les grands axes routiers sont en bon état, mais souvent coupés par des éboulis de terre dus à la pluie. Les voies secondaires sont difficiles, souvent ce ne sont que de simples chemins de terre cahoteux.

 

Globalement, hormis les anciennes maisons coloniales de l'époque espagnole encore présentes dans le centre des villes principales (et souvent propriété de l'Etat, de banques ou de musées), les villes ne sont pas vraiment belles : le pays est un vaste chantier de construction ! Les Equatoriens construisent eux-mêmes leurs maisons au fil des ans, et les maisons sont le plus souvent inachevées : des murs en parpaings partout... sauf quelques  magnifiques demeures modernes construites par les "immigrantes", des Equatoriens qui reviennent de l'étranger après avoir fait "fortune" (en tout cas gagné assez d'argent pour bâtir leur maison) ou des étrangers qui viennent s'y installer pour le business ou la retraite.

 

Je n'ai rencontré que peu d'indigènes sauf dans les régions  reculées; . Ils  représentent pourtant , d'après les statistiques, 20 à 30% de la population totale de l'Equateur. Ils vivent encore de manière très autarcique. Partout j'ai pu observer le travail des femmes indigènes  : elles sont partout, à la maison, avec les enfants, et dans les champs. Elles travaillent beaucoup....  

 

Les indigènes, très pauvres,  se regroupent en   "communautés" : ce ne sont pas des "villages" ni des regroupements ethniques,  mais  des groupes de personnes habitant sur un même territoire  qui mettent en commun leur savoir faire, leur culture et leurs traditions vestimentaires et religieuses. Chaque communauté porte son habit et son chapeau noir ou blanc ici portés par des femmes qui descendent au marché du "village" vendre leur récoltes :

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Les "indigènes" sont agriculteurs  : au Guatemala comme en Equateur, il n'est pas offensant de les appeler ainsi (ce qui n'est pas le cas au Pérou m'a t on dit, où ils se font nommer "paysans", Campesinos,  alors que les descendants de propriétaires terriens sont des "agriculteurs" ou "propriétaires").

Les communautés jouissent d'une certaine autonomie administrative et politique. Les habitants de la communauté sont tenus de réaliser des travaux d'intérêt général (construction d'école)...    

L'école de San Domingo visitée avec la famille Pupiales, est une oeuvre communautaire :

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...et certaines parties du territoire sont communes, les pâturages par exemple.  

 Si les indiens des communautés en Equateur sont très attachés à leurs traditions,  celles ci sont à mon avis en voie de disparition car, malgré les efforts annoncés, les pouvoirs publics peinent à les aider réellement et ils privilégient l'afflux de capitaux (notamment liés au pétrole) à la préservation durable et solide des espaces naturels et des modes de vie de ces communautés...La population augmente très vite et les terres cultivables deviennent insuffisantes...C'est incroyable comme dans ce pays toute suface est cultivée, partout, même sur les versants les plus pentus !

Paysage sur la route de Loja :

                                      1--25-.JPG       

 

                                       1--7--copie-1.JPG                                

Cependant la guide qui nous a ramenés à l'aéroport de Guayalquil le dernier jour, en suivant la côte pacifique, nous a dit que dans cette région, une des premières habitées du pays (par les peuples pré-incas Mantena et les Huancavilca), de nombreuses communautés indigènes existaient bien encore aujourd'hui, même si elles avaient abandonné les costumes traditionnels, et suivaient  les cérémonies et les fêtes rituelles.

 

On mange très bien en Equateur : la nourriture y est réellement variée, même si bien sûr comme partout en Amérique centrale beaucoup de riz et de frites (tout pousse à cette latitude équatoriale !!) et les portions sont énormes.

  

Enfin les Equatoriens sont très gentils, prévenants et aimables. Un bon souvenir ! Ainsi bien sûr que la présence de Pierrot qui m'aura permis de terminer ce voyage avec le plaisir du partage enfin retrouvé ! Merci Pierrot ! 

 

Un grand merci aussi à Eleonora, de Gentian Trails, qui a su savamment veiller au  bon déroulement de cette dernière étape en Amérique Centrale !! ( www.gentiantrails.com) 

 

Note de Pierrot, fier de sa maman baroudeuse, en profitant qu'elle ait délaissé un moment son ordinateur : un endroit vraiment idéal pour faire de grandes randos en montagne et approcher des volcans mais aussi pour aller au contact de l'Amazonie apparemment. On s'est vraiment super bien amusés, chaque jour du réveil à 6h du matin au coucher à 21h - et oui ! Encore un super souvenir avec la mama

 


 

 

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Dernière étape ... et nouveau loupé pour les transports ! Décidément les vols  domestiques en Equateur réservent bien des surprises : départ de Vilcabamba à 4 heures du matin, arrivée à 6 heures dans un aéroport dont on ne sait pas le nom, au nord de Loja, pour apprendre .... que notre vol était annulé !

 

Mais on s'est bien débrouillé (enfin Pedro s'est bien débrouillé car moi j'étais un peu en panique !). Nous avons pris un vol à 7h00 pour Quito, puis une demi-heure après notre arrivée, un autre vol pour Guayaquil où le chauffeur, prévenu, nous attendait). Le survol de ces villes permet de mesurer la différence totale de climat et d'ambiance : nuages épais et montagnes, nuits fraîches à Quito ; brume légère, plaines sableuses et humide, chaleur étouffante à Guayaquil, l'autre grande ville du pays, capitale économique avec son immense port.

 

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Nous devions  passer nos 2 derniers jours à Las Salinas, mais comme ça plaisait moyen moyen à mon co-équipier de faire la sieste sur la plage, de boire des cocktails et d'écluser les discothèques, changement dernière minute pour Puerto Lopez, un petit port situé sur la côte pacifique à 3 heures de voiture de Guayaquil, "como se puede ver sobre esta mapa" :

  

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S'il était un bonne occasion de faire une petite sieste réparatrice, car  le trajet sur la route un samedi matin depuis Guayaquil est assez intéressant : le WE est là, c'est l'afflux vers la côté et ses plages, activité très prisée ici. Longues files de voiture en tous genres, vendeurs de cartes, de bouées, de nourriture aux feux et aux péages. C'est un couple qui nous conduit (très bavard ce qui réveille Pierre toutes les 2 minutes), avec une autorité naturelle manifeste de la dame sur le monsieur, ça ne rigole pas. Le paysage devenu sableux offre de longues étendues parsemées ça et là de ranchs ou de très grandes propriétés dédiées à l'élevage de chevaux (animal roi en Equateur, pas un endroit où l'on ne monte pas à cheval) !

 

  La mer apparaît enfin avec son lot de paillotes, transats, gargotes qui attendent les citadins en WE.

 

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Bonne surprise de notre côté en arrivant : nous sommes logés dans un petit refuge atypique en pleine nature, face à l'île de la Plata, où le silence n'est troublé que par les chants joyeux des oiseaux exotiques. On s'octroie direct un bain rafraichissant dans le bassin !

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 Nous sommes  les seuls dans ce petit hôtel situé à 2 km du port de pêche de Puerto Lopez. Le village est situé au creux d'une belle anse, bordée de paillotes d'un autre âge, où l'on ne se déplace qu'en rickshaw, même sur la plage.  Devenu un lieu de villégiature pour les habitants de Guayalquil, avec notamment les jolies plages désertes dissimulées dans le parc naturel alentour, le village conserve son organisation selon les traditions du pays, avec son marché, ses vendeurs de bibelots en tous genres, son église où les habitants se rassemblent chaque soir. Puerto Lopez, ce fut vraiment une bonne idée : un lieu que je recommande !
 

 

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 Fabrication de glace pilée et aromatisée "en direct" sur la plage  

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 Les pêcheurs rentrent le soir ... nous ne les avons pas vu, mais le poulet qui grille ... ça oui ! 

 

                                                                                             Puerto Lopez (42)                                                                                            Puerto-Lopez--33-.JPGObjectif de ces 3 jours : REPOS. Après 2 mois et demi de "baroud", je pensais me reposer un peu  avant de retrouver les frimas de l'hiver français. Eh bien, c'était sans compter avec les petites suggestions de Pierrot qui, profitant d'une très belle journée ensoleillée, est parvenu à emmener sa "mama" poursuivre une incertaine aventure avec à la clé  3 heures de montée en plein cagnard sur un petit chemin pas possible du Parc National Machalilla...(le chenapan !)  bref pour ma dernière journée "repos", une belle rando les pieds dans la gadoue !!

 

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Les paysages de cette côte sont magnifiques, bordés de falaises sableuses rouges, de belles plages et de pélicans qui plongent dans l'eau à la verticale , c'est impressionnant...  

                                                                                               Puerto-Lopez--51-.JPGPuerto Lopez (35)

  La plage de "las Frailes"  12 km au nord de Puerto Lopez

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    La plage de Puerto Lopez au coucher du soleil

 

Le voyage se termine demain, salué par un splendide coucher de soleil et un bon verre de vin, dans la bonne humeur, la chaleur, la beauté et la diversité des paysages et la gentillesse des Equatoriens.

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Sur la route le long de la côte pacifique : la récolte de sel, le retour des pêcheurs, les grandes plages désertes bordées parfois de hautes falaises : 

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Et nous voilà avec nos 4 billets Guayaquil-Madrid-Paris : départ à 21h ici, arrivée à Orly demain 1er février 2012 - 17h30 (15h30 de vol)

Finito el  viaje !  

Hasta luego la familia !    

 

 

 

 

 

 

 

 

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Je vais vivre ma plus grande aventure et mes moments les plus intenses, dans la petite ville de Vilcabamba 5OOO habitants, située tout au sud de l'Equateur, à quelques kilomètres de la frontière du Pérou ...grâce à Pedro qui m'a encore entraînée dans de folles aventures lesquelles heureusement se sont bien terminées !

 

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Vilcabamba est une bourgade, située tout au sud du pays, à 1858 m d'altitude,  au milieu de nulle part mais avec des paysages fabuleux, célèbre  pour la longévité de ses habitants dont les plus âgés sont nombreux à dépasser les 100 ans, pour être le "stop" privilégié des  routards au long cours, pour être un lieu de villégiature très "zen" où les stages de méditation sont légion, et où la douceur de vivre est bien présente, ainsi que les jus de fruits "énergétiques" ! Heureusement avant de partir nous en avions pris notre dose !

 

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 ... c'est un endroit très agréable, où, lorsqu'on arrive, on aimerait bien poser son sac et se reposer un peu ... ce qui ne fut pas mon cas , car Pierrot m'a entraîné dans de rocambolesques aventures, sans itinéraire , sans plan, sur un chemin perdu le long d'une rivière .... sans trop savoir où cela nous conduisait  ! Comme le chemin n'était pas fléché (hé hé ) j'ai suivi la flèche du sac à dos  ... et c'est parti pour 3 heures d'aventure le long d'un ruisseau, dans un décor de jungle, sur un petit chemin  cassé et boueux, dans un environnement magnifique  ! Il nous a même fallu franchir des barrières, des rivières (heureusement presque à sec ) et un pont effondré !

Malheureusement, au bout de 2 heures, il nous a fallu rebrousser chemin car : barrière en fer infranchissable !

 

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Mais au retour, petite récompense et repos dans notre joli lodge, avant un départ demain matin pour la côte atlantique : lever 4 heures !

 

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Je crois que je n'oublierai jamais la beauté de ces montagnes des Andes,  sa flore extraordinaire, et la lumière qui se faufile sous un ciel argenté pour faire éclater à l'infini  la palette des verts ...

 

1 Vilcabamba (53)

 

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