Mon séjour en Equateur fut certainement le plus "rude" - si l'on peut dire ! - des pays visités cette année !
Pour deux raisons principales :
- c'est un pays où il vaut mieux être très sportif si l'on veut profiter au maximum de toutes les ressources qu'il recèle : sport, marche en montagne, escalade, équitation, plongée, surf ... L'Equateur est en effet essentiellement un pays de très hautes montagnes, où les paysages sont magnifiques et très variés, mais il faut y aller !
- le climat est "spécial" : il peut faire très froid, et quelques heures plus tard, très très chaud ... il pleut aussi beaucoup partout, de temps en temps, dans tout le pays, donc pour nous, qui n'y sommes pas habitués, c'est un peu dur. Il faut pouvoir supporter ces différences de climat et d'altitude ( j'ai eu une fois je crois ce que l'on appelle "le mal des montagnes" (le soroche), qui s'est traduit par quelques petits vertiges vite passés.
C'est surtout un pays fascinant par la variété de ses paysages : Océan pacifique bordé de très belles plages de sable noir ou rose, falaises de terre rouge, îles, forêt amazonienne, véritable merveille de végétation tropicale exubérante et de biodiversité, montagnes et volcans impressionnants de majesté, même vus de loin ... sauf quand il y a du brouillard ce qui est fréquent.
Ce qui m'a émerveillée en Equateur, c'est encore la lumière : étonnamment changeante, éblouissante, passant par toutes les couleurs de l'arc en ciel en un rien de temps, elle rend les paysages vivants et mystérieux ... d'autant plus que les routes passent souvent "au dessus des nuages", ce qui donne la sensation de voler, d'être en avion plutôt qu'en voiture ! C'est magique ...
Les grands axes routiers sont en bon état, mais souvent coupés par des éboulis de terre dus à la pluie. Les voies secondaires sont difficiles, souvent ce ne sont que de simples chemins de terre cahoteux.
Globalement, hormis les anciennes maisons coloniales de l'époque espagnole encore présentes dans le centre des villes principales (et souvent propriété de l'Etat, de banques ou de musées), les villes ne sont pas vraiment belles : le pays est un vaste chantier de construction ! Les Equatoriens construisent eux-mêmes leurs maisons au fil des ans, et les maisons sont le plus souvent inachevées : des murs en parpaings partout... sauf quelques magnifiques demeures modernes construites par les "immigrantes", des Equatoriens qui reviennent de l'étranger après avoir fait "fortune" (en tout cas gagné assez d'argent pour bâtir leur maison) ou des étrangers qui viennent s'y installer pour le business ou la retraite.
Je n'ai rencontré que peu d'indigènes sauf dans les régions reculées; . Ils représentent pourtant , d'après les statistiques, 20 à 30% de la population totale de l'Equateur. Ils vivent encore de manière très autarcique. Partout j'ai pu observer le travail des femmes indigènes : elles sont partout, à la maison, avec les enfants, et dans les champs. Elles travaillent beaucoup....
Les indigènes, très pauvres, se regroupent en "communautés" : ce ne sont pas des "villages" ni des regroupements ethniques, mais des groupes de personnes habitant sur un même territoire qui mettent en commun leur savoir faire, leur culture et leurs traditions vestimentaires et religieuses. Chaque communauté porte son habit et son chapeau noir ou blanc ici portés par des femmes qui descendent au marché du "village" vendre leur récoltes :
Les "indigènes" sont agriculteurs : au Guatemala comme en Equateur, il n'est pas offensant de les appeler ainsi (ce qui n'est pas le cas au Pérou m'a t on dit, où ils se font nommer "paysans", Campesinos, alors que les descendants de propriétaires terriens sont des "agriculteurs" ou "propriétaires").
Les communautés jouissent d'une certaine autonomie administrative et politique. Les habitants de la communauté sont tenus de réaliser des travaux d'intérêt général (construction d'école)...
L'école de San Domingo visitée avec la famille Pupiales, est une oeuvre communautaire :
...et certaines parties du territoire sont communes, les pâturages par exemple.
Si les indiens des communautés en Equateur sont très attachés à leurs traditions, celles ci sont à mon avis en voie de disparition car, malgré les efforts annoncés, les pouvoirs publics peinent à les aider réellement et ils privilégient l'afflux de capitaux (notamment liés au pétrole) à la préservation durable et solide des espaces naturels et des modes de vie de ces communautés...La population augmente très vite et les terres cultivables deviennent insuffisantes...C'est incroyable comme dans ce pays toute suface est cultivée, partout, même sur les versants les plus pentus !
Paysage sur la route de Loja :
Cependant la guide qui nous a ramenés à l'aéroport de Guayalquil le dernier jour, en suivant la côte pacifique, nous a dit que dans cette région, une des premières habitées du pays (par les peuples pré-incas Mantena et les Huancavilca), de nombreuses communautés indigènes existaient bien encore aujourd'hui, même si elles avaient abandonné les costumes traditionnels, et suivaient les cérémonies et les fêtes rituelles.
On mange très bien en Equateur : la nourriture y est réellement variée, même si bien sûr comme partout en Amérique centrale beaucoup de riz et de frites (tout pousse à cette latitude équatoriale !!) et les portions sont énormes.
Enfin les Equatoriens sont très gentils, prévenants et aimables. Un bon souvenir ! Ainsi bien sûr que la présence de Pierrot qui m'aura permis de terminer ce voyage avec le plaisir du partage enfin retrouvé ! Merci Pierrot !
Un grand merci aussi à Eleonora, de Gentian Trails, qui a su savamment veiller au bon déroulement de cette dernière étape en Amérique Centrale !! ( www.gentiantrails.com)
Note de Pierrot, fier de sa maman baroudeuse, en profitant qu'elle ait délaissé un moment son ordinateur : un endroit vraiment idéal pour faire de grandes randos en montagne et approcher des volcans mais aussi pour aller au contact de l'Amazonie apparemment. On s'est vraiment super bien amusés, chaque jour du réveil à 6h du matin au coucher à 21h - et oui ! Encore un super souvenir avec la mama