L'Espagne
I - Données générales...
Nom officiel : Royaume d’Espagne
Nature du régime : Monarchie parlementaire constitutionnelle
Chef de l’Etat : Felipe VI, roi d’Espagne
Chef du Gouvernement : Mariano Rajoy (Parti populaire)
Le drapeau espagnol témoigne de la construction territoriale du royaume du XIII au XVI ème siècle. Les couleur rouge et jaune sont initialement celles de la Castille et du Léon, mais aussi celles des domaines de Navarre et d'Aragon. Les armoiries représentent également ces quatre régions, le symbole de Grenade apparaît à leur base.
...géographiques :
Superficie : 504.782 km²
Capitale : Madrid (3,3 millions ha)
Villes principales : Madrid, Barcelone, Valence, Séville, Bilbao
Langue officielle : espagnol. Langues co-officielles à territorialité limitée (la constitution précise que dans les régions qui le souhaitent, une « langue officielle régionale » peut être reconnue) : basque, catalan, galicien, valencien.
Monnaie : Euro
Fête nationale : 12 octobre (découverte de l’Amérique)
...démographiques :
L'Espagne compte 46 725 164 habitants
au 1er janvier2014 contre 47 059 533 habitants au 1er janvier 2013.. La population a baissé pour la deuxième année consécutive.
La densité de la population est de 93 hab./km2 en 2013, très inégalement répartie : la majorité se concentre sur les côtes et dans la région communauté de Madrid.
Au premier janvier 2014, le nombre d'étrangers s'établit à 5 millions, il a baissé de 9,8 % en un an, et représente 10,7 % de la population totale.
- Croissance démographique : 0,19 %
- Espérance de vie : 76,3 pour les hommes et 83,2 pour les femmes
- Taux d’alphabétisation : 97,9%
- Religion (s) : catholique (80%), athées ou agnostiques (17%), autres religions 3%
- Indice de développement humain : 23ème (2011)
...économiques :
- PIB (2013) : 1.052 milliards d’euros (France : 2 059,9)
- PIB par habitant (2013) : 22.700 € - 29 117 USB ( France : 41 420 USD)
- Dette publique (2013) : 91,3 % du PIB
- Taux de chômage (2014) : 26% ( France : 9,9%) Les chiffres du chômage reculent rapidement. L'Espagne note une accélération de la création d'emplois. Le PIB devrait afficher une croissance de 1,3% en 2015 ...
...Régime politique :
Monarchie parlementaire constitutionnelle : le Roi est chef de l'Etat et des différentes autonomies. Il exerce le commandement suprême des forces armées, et est le représentant du pays dans les relations internationales.
Le Président du gouvernement est nommé par le Roi, pour 4 ans, sur proposition du Congrès des députés.
Le gouvernement dirige la politique intérieure et extérieure, l'administration,l'armée, la défense ...
Le Parlement est composé du congrès des députés et du Sénat (4 sénateurs élus dans chacune des 47 provinces + 1 dans chacune des 17 régions autonomes). Leur rôle : le pouvoir législatif.
L'Espagne est membre de 4 organisations habilitées à mener des opérations de paix : l'ONU (1955), OSCE (1975), l'OTAN (1982) et l'UE (1986)
Découpage administratif :
L'Espagne est constituée de 17 communautés autonomes comprenant un total de 50 Provinces (Ceuta et Melila ont un statut à part)
II - Géographie de l'Espagne
L'Espagne est le pays le plus montagneux d'Europe après la Suisse, avec une altitude moyenne de 650m et la capitale la plus élevée du continent (646m), enchevêtrement de sierras et de plateaux.
Baignée par la Méditerranée et l'Atlantique sur 3600 km de côtes, l'Espagne occupe la majeure partie de la péninsule ibérique et comprend également l'archipel des Baléares, les îles Canaries et les enclaves de Ceuta et Melilla sur la côte nord du Maroc.
- Au centre se situe la "meseta" , vaste plateau granitique incliné vers l'ouest, dont l'altitude varie entre 600 et 1000 mètres, dont le climat continental est rude en hiver car il est entouré de chaînes montagneuses qui l'isolent des régions côtières. Elle est coupée en deux par la "cordillère Centrale" , séparant la "Vieille Castille" (actuelle Castille et Léon) au nord, de la "Nouvelle Castille" (Castille La Manche) au sud.
- au nord, les monts Cantabriques prolongent les pyrénées et culminent à 2648 mètres.
- au nord-est, la cordillère Ibérique
- au sud, la Sierra Morena marque la frontière avec l'Andalousie.
III - Brève histoire de l’Espagne :
A chaque fois que je me plonge dans l'histoire d'un pays , je trouve que cette histoire est longue (ça c'est normal, on n'est pas né d'hier !), compliquée : envahisseurs, rivalités territoriales, ethniques, raciales, linguistiques, et surtout religieuses, guerres permanentes ... bref, on retrouve chaque fois les mêmes causes et les mêmes effets ... quand on voit l'actualité du monde aujourd'hui, en 2014, on se dit que rien n'a changé depuis la nuit des temps !... L'homme ne s'est-t-il pas un peu assagi au cours des siècles ?? C'est un peu triste et pourrait être l'objet de longs débats... mais bon ce n'est pas le sujet ! Je me lance donc pour essayer de résumer l'histoire de l'Espagne dont la situation, à l'une des extrémités du continent européen et à proximité de l'Afrique, a été propice à l'établissement de culture importantes ...
Vamonos ! Manos a la obra !! ☺
1 -Des Ibères aux Wisigoths : 900 av JC / 711 ap. JC
Le peuplement de l’Espagne est très ancien, comme en témoignent les restes humains découverts dans la sierra de Atapuerca, non loin de Burgos, que les scientifiques estiment remonter à 780 000 ans avant notre ère. A la fin de l’âge de Bronze (900 avant notre ère) apparaît la culture des Ibères – qui donnera son nom à la péninsule Ibérique englobant Espagne et Portugal. Les richesses de cette culture attirent Phéniciens ( peuple antique originaire des cités de Phénicie, région qui correspond approximativement au Liban actuel) et Grecs, qui y créent des comptoirs commerciaux. La conquête de la péninsule par l’Empire romain, - démarrée au début du IIe siècle av. J.C. et achevée au milieu du Ier siècle av. J.C. – met un terme à cette période, la paix s’installe pour sept siècles. Bien plus que la France, l’Espagne a été profondément influencée par cette période, durant laquelle a également démarré sa christianisation. La chute de l’Empire romain, au Ve siècle, laisse la place aux invasions de peuples germaniques (dits “barbares”) : après le passage des Vandales (qui donneront leur nom à la “Vandalousie”) et des Suèves, les Wisigoths ( peuple germanique originaire de la Mer Noire) s’installent durablement - 300 ans- et créent un immense royaume :
2 -Les arabes : El Andalous : 711 /1412
En seulement cinq ans, de 711 à 716, les armées arabes et leurs alliés berbères (mal connus mais probablement originaires d'Afrique du nord) conquièrent presque toute la péninsule et, dès 756, sous le règne des Ommeyades de Cordoue, la Vandalousie devient Al Andalous. Son influence sera considérable sur l’histoire espagnole, tant culturellement (arts, sciences, techniques de construction et d’irrigation) qu’en termes de patrimoine (comme en témoignent l’Alhambra de Grenade, la Grande Mosquée de Cordoue, et bien d’autres splendeurs). Le Xe siècle voit l’apogée d’Al-Andalous : d’émirat (sous la domination de Bagdad), il devient califat. Mais, dès le début du XIe siècle, une querelle de succession provoque une guerre civile. En 1010, Cordoue est incendié. En 1031, le califat explose en une vingtaine de petits royaumes, les taïfas.
Les troubles nés de la concurrence entre ces taïfas sont une aubaine pour les royaumes chrétiens, confinés au nord de l’Espagne (Navarre, Léon, Aragon, Castille et Catalogne), qui entament la "Reconquista", aidés par des chevaliers ou aventuriers venus du Nord de l’Europe, essentiellement de France, et d’Afrique du Nord, le mouvement finit par faire tomber l’Espagne entière aux mains des chrétiens en 1492.
3- Les Rois catholiques : 1412 / 1700
Cette même année, Christophe Colomb prend pied aux Amériques (en réalité sur l’île d’Hispaniola, qui regroupe actuellement Saint-Domingue et Haïti), pour le compte des "Rois Catholiques", nom donné à Isabelle de Castille et Ferdinand II d’Aragon. En unissant leurs royaumes en 1479, ces derniers jettent les bases du futur État espagnol. Juifs et musulmans restés en Espagne (les morisques) sont contraints à se convertir au catholicisme ou à fuir ; l’inquisition voit le jour en 1478. Cette juridiction d’exception, créée par l’église pour lutter contre l’hérésie, ne sera définitivement abolie qu’en 1834.
L’élan de la Reconquista et les vastes territoires dont s’emparent les conquistadores dans le Nouveau Monde (Mexique, 1519 ; Pérou, 1532 ; Chili, 1541 : Philippines, 1565) donnent naissance à la première puissance d’Europe. D’autant que, par mariage, la fille des Rois Catholiques a uni son destin à l’Empire autrichien. Héritier du trône, Charles, petit fils d'Isabelle et de Ferdinand, devient roi d’Espagne en 1516 et récupère les trônes de Sicile, de Sardaigne et de Naples. Et, à la mort de Maximilien de Habsbourg, il hérite de l’Allemagne, de l’Autriche, de la Franche-Comté et des Pays-Bas.
Charles Ier devient Charles Quint, empereur du Saint Empire romain germanique, tout en restant roi d’Espagne. Il règnera 40 ans, de 1516 à 1556. C'est sous son règne que l'Espagne conquit les colonies d'Amérique.
C'est aussi le "Siècle d'Or" (Cervantes, Lope de Vega, Calderón, Ribera, Velásquez, Le Greco...)
4- De Louis XIV à la République : 1700/1931
La domination de la maison d’Autriche dure jusqu’en 1700, date à laquelle Charles II meurt sans héritier. Mais sa soeur Marie Thérèse est mariée à Louis XIV, la dynastie des Bourbons récupère donc le royaume... en la personne du petit-fils de Marie -Thérèse et de Louis XIV : Philippe V. La couronne est affaiblie par des querelles intestines.
En 1808, Napoléon Ier tente d’envahir le pays, il parvient à imposer son frère Joseph sur le trône espagnol, mais se heurte à un mouvement d’insurrection, appelé guerre d’indépendance, et Ferdinand VII retrouve son trône en 1813 .
Affaiblie, l’Espagne perd la plupart de ses colonies qui proclament leur indépendance au 19ème siècle : l'Argentine en 1816, le Chili en 1818, le Mexique et le Pérou en 1821, la Colombie en 1822 , la Bolivie en 1825, l'Equateur et le Vénézuela en 1830
Politiquement, la période est également troublée : après une éphémère première république (1873-1874), où déjà s’affrontent les courants unitaire et fédéraliste, la monarchie reprend la main. mais pour peu de temps : en avril 1931, un mouvement antimonarchiste prend le pouvoir, forçant le roi Alphonse XIII à l’exil vers Paris puis Rome en 1931.
5 -La guerre civile et la dictature : 1936 / 1975
En 1936, la victoire électorale du Front populaire, vaste alliance des partis de gauche, déclenche une réaction des organisations d’extrême - droite, alliées aux nationalistes. Un putsch de généraux plonge le pays dans la guerre civile, qui oppose, de 1936 à 1939, le camp des “nationalistes” à celui des “républicains”.Au terme d’un conflit qui fit environ 400 000 morts, la camp nationaliste l’emporte et le général Franco accède au pouvoir.
Bien qu’officiellement monarchiste, ce dernier conserve le pouvoir et instaure une dictature (avec le titre officiel de Caudillo, "guide") qui dure jusqu’à sa mort, en 1975. Anticommuniste, fervent catholique et profondément attaché à l’unité du pays, Franco dirige d’une main de fer (exécutions d’opposants, parti unique, censure, violation des libertés individuelles, juridictions d’exception). Toutefois, à partir des années 1960, on assiste à une certaine décrispation et une nouvelle politique économique – développement du tourisme et de l’industrie, modernisation de l’agriculture – sort l’Espagne de l’immobilisme. En 1969, Franco désigne l’héritier des Bourbons, le petit fils d'Alphonse XIII, Juan Carlos, comme son successeur. Franco meurt en 1975
6 - La démocratie 1975 : Juan Carlos
Juan Carlos proclamé roi d’Espagne en 1975, met rapidement en oeuvre des réformes démocratiques, qui aboutiront à la rédaction de la constitution actuelle en 1978, inaugurant la "Monarchie parlementaire". Cette rupture brutale avec l’héritage franquiste entraîne une réaction des forces conservatrices : en 1981, une tentative de coup d’Etat militaire, menée par le lieutenant-colonel Tejero, menace la jeune démocratie. Par sa fermeté, Juan Carlos parvient à reprendre la main, affermissant son trône et sa popularité... qui s'est effritée un peu les dernières années ! La démocratisation s'exerce dans tous les domaines. et l'alternance de Premiers Ministres droite - gauche est bien ancrée dans la vie politique espagnole : Adolfo Suárez, Felipe González, José María Aznar, José luis Zapatero, et Mario Rajoy depuis 2011 (PP : Parti populaire, droite)
les faits marquants récents : en 2004 un attentat perpétré par des islamistes radicaux dans des trains de la banlieue de Madrid fait près de 200 morts et 2000 blessés. En 2008 comme partout le pays s'enfonce dans la crise immobilière d'abord, financière ensuite ... en 2013, le chômage atteint son taux record de près de 26% des actifs ... ( France 10% ). Une partie de la Catalogne, la plus endettée des 17 régions espagnoles, réclame son indépendance et surtout son autonomie budgétaire.
Le 2 juin 2014, le roi Juan Carlos (76 ans) a annoncé qu'il abdiquait en faveur de don fils Felipe, qui est devenu roi, avec le feu vert des députés espagnols, le 19 juin, sous le nom de Felipe VI, roi d'Espagne et Prince des Asturies.
Felipe VI est épargné jusqu'à présent par la chute de popularité qui frappe son père et l'ensemble de la monarchie. Il est marié depuis 2004 à Letizia Ortiz et le couple royal a deux filles, Léonor et Sofía.
L'histoire des relations France - Espagne a toujours été difficile, en "courbe sinusoïdale" ... jusqu'à la "réconciliation" gaullienne et l'adhésion de l'Espagne à la CEE, la tenue trimestrielle de séminaires interministériels à partir de janvier 83, Felipe González installé à la tête d'un groupe de réflexion sur "l'Europe 2030", la collaboration en matière de sécurité, l'importance des échanges commerciaux entre les deux pays (la France est le 1er client et le 2ème fournisseur de l'Espagne, la liaison ferroviaire Perpignan - Barcelone, la mise en place d'un double diplôme dit "Bachi-bac" ... Bref, ça va mieux qu'au temps de Napoléon !
Maintenant au tour de "Bachel." de se mettre au travail et à l'apprentissage de la langue espagnole ... car c'est quand même pour ça que j'y vais hé hé hé ☺☺☺