Nous quittons Essaouira le 23 septembre au matin pour rejoindre Agadir par la route du bord de mer.
Traversée de forêts d'arganiers qui servent à la fabrication de l'huile d'argan très prisée au Maroc dans une région vallonnée voire montagneuse du Haut Atlas
Traversée de villages pittoresques. Heureusement, l'électricité est partout présente ainsi que le raccordement à l'eau. Les oueds sont bien secs. Miracle : il y a parfois de l'eau. On voit beaucoup d'habitants se déplacer à pied ou à dos d'âne
Avant d'arriver à Agadir on longe l'océan atlantique qui érode la falaise juste avant la pointe du Rihr. On croise quelques habitats très rustiques . Petit pique-nique sur la plage
Arrivée à AGADIR ( région de souss-Massa)
Agadir est un mot amazigh d’origine phénicienne signifiant « Grenier collectif ou village fortifié ». Une petite agglomération de pêcheurs amazighes (tribu berbère chérifienne), s’installent sur un site pourvu d’une rade, qu’ils aménagent en grenier fortifié, d’où le mot « Agadir ». Au XII siècle, ce grenier fortifié est utilisé par la tribu côtière des Ksima.
- Au XIV et XVème siècle : Durant son histoire, Agadir fut l’objet de batailles opposant les tribus locales et les pouvoirs étrangers.
- Au XVIème siècle, l'histoire d'Agadir commence, à l’échelle internationale, lorsqu’un Portugais, João Lopes de Sequeira, s’y installe en 1505. Sa pêcherie et ses ateliers prospèrent rapidement et donnent naissance à un petit village de pêcheurs. Ce comptoir commercial est édifié au pied d’«Agadir Oufla » qui domine la rade, sur une altitude de plus de 200 mètres.
- En 1513, il cède son installation à Manuel 1er, roi du Portugal, qui agrandit le port, y installe une garnison et soumet la région à l’autorité portugaise. Il devient alors un comptoir commercial actif par où transitent de nombreux produits du sud marocain et du Soudan fréquentés par des négociants européens de toutes nationalités.
- En 1541 Mohamed Ech Cheikh, fondateur de la dynastie Saâdienne (Dynastie chérifienne berbère qui régna au Maroc de 1554 à 1659), a libéré la ville des Portugais.
Trente ans plus tard, son fils, a édifié la « Casbah » (la citadelle fortifiée sur la partie haute de la ville), qui domine encore l'océan, afin d'éviter le retour des Portugais.
- Pendant le règne des Saadiens, Agadir et sa région prospèrent. Le Souss devient le royaume privilégié des Saadiens qui développent la culture de la canne à sucre (plante venue d’Orient) dans la région de Taroudant,
- Au XVIIIème siècle, avec l’avènement de la dynastie alaouite, et principalement en 1760, commence une longue période de léthargie. Pour punir les tribus insoumises du sud, le Sultan (Le chef de l’État musulman) transfère les activités portuaires à Mogador (actuelle Essaouira). Agadir est alors ruinée et le Souss entier tombe dans l’anarchie la plus totale.
- En 1913, Les troupes françaises occupèrent Agadir, et une partie du Maroc est sous protectorat français jusqu’en 1956
- Entre 1928 et 1932, le bourg d’Agadir avec ses 2000 habitants a été promu au rang de Municipalité et le premier plan d’aménagement de la ville a été approuvé. Pendant les années 30, Agadir devint une importante étape pour l’«Aéropostale». Saint Exupéry et J Mermoz y faisaient escale avant la traversée de l’Atlantique.
- En 1960, le 29 février, à 23h 47, un très grand tremblement de terre secoue la ville.
Agadir après 1960 : La ville actuelle a été reconstruite 2 km plus au sud, Agadir est devenu une grande ville, disposant de ports de pêche et de commerce, pêche, et d’un port de plaisance avec marina. Elle fut le premier port sardinier au monde dans les années 1980, et possède une plage célèbre s'étirant sur plus de 10 km avec une des plus belles promenades de front de mer au monde.
Son climat offre 340 jours de soleil par an et permet de se baigner en toutes saisons; l'hiver y est exceptionnellement doux et la chaleur de l'été jamais étouffante.
Agadir, est le premier pôle touristique du pays, place parfois disputée par Marrakech, et le premier port de pêche du Maroc. L’activité commerciale y est également en plein essor avec l’exportation d’agrumes et de légumes produits dans la fertile vallée du Souss.
Aujourd’hui Agadir est une cité moderne, active et dynamique, résolument tournée vers l'avenir.
La baie d'Agadir et la baie de Taghazout voisine sont membres du Club des plus belles baies du Monde.
La ville est desservie par l'Aéroport International d’Al Massira.
On retrouve Jean-Pierre et Fatiha dans leur maison située dans le quartier résidentiel de Sharaf une ruelle très calme et très fleurie !
Un bon petit repas nous attend ... Fatiha est une excellente cuisinière ! Je me suis mise moi aussi à la cuisine marocaine, délicieuse, variée, avec de doux épices...
Puis balade sur le remblais d'Agadir ... il fait chaud !
24 septembre : visite le matin de la très belle vallée du Paradis, c'est le nom donné à une partie de la vallée Tamraght, dans les montagnes du Haut Atlas , à environ 20 km au nord d'Agadir , connue pour son abondance de bassins rocheux et de petites cascades
Avec ses petits cafés au bord de la route et ses dattiers
On peut voir la différence entre la saison normale et actuellement où il n'y a pas beaucoup de monde et assez peu d'eau
Des chèvres grimpées sur un arbousier ! (photo prise par JP près de Chichaoua )
L'après-midi visite du souk de la ville d'Agadir concentré dans un grand quadrilatère construit après le tremblement de terre.
On trouve absolument tout dans le souk. Les poissons arrivent direct du port, tout est local et très frais, les épices , les fruits, les légumes ...
A la sortie du souk miracle : il pleut ! Il ne pleut que quelques dizaines de jours par an au Maroc
Le soir, dîner dans un très bon et très sympa resto situé sur le remblais : "Le Nil Bleu" où nous avons pris une bouteille de vin blanc :
25 septembre jour de pluie. Petite marche à pied vers la plage avec la mosquée financée par le colonel Kadhafi puis visite d'un quartier animé qui a aussi sa singularité avec des cactus géants.
Le soir venu, dégustation d'une excellente tajine à la chèvre et aux coings faite par Fatiha. Délicieux
26 septembre le soleil est revenu après une journée de pluie bienfaitrice.
Visite de l’ancienne ville d’Agadir détruite à 90 % par un tremblement de terre en 1960. Située sur les hauteurs, on a une excellente vue sur Agadir et ses ports.
La ville a été rasée et il ne restait plus qu’un morceau de la citadelle. Celle-ci a été entièrement reconstruite et n’attend plus que de nouveaux aménagements touristiques sans doute pour que ce lieu chargé de mémoire reprenne vie.
Depuis cet été, un téléphérique rejoint la ville basse à la citadelle mais on ne peut désormais accéder à celle-ci que par ce moyen ou avec un taxi ou un autobus.
Puis petit déplacement vers la source d'eau chaude. Sur la route, on rencontre un troupeau de dromadaires.
Arrivée à la source d’eau chaude à 70°. Le lieu pourrait être charmant mais il est pollué par les bouteilles, les sacs plastiques et des détritus de toutes sortes jetés dans la nature. C’est désolant mais semble bien correspondre à un mal endémique du pays. On voit bien aussi dans ce lieu assez proche d'Agadir (6 kms) les dégâts causés par le covid au Maroc. Des hôtels en construction sont restés inachevés et les hôtels existants sont fermés. Les gens adorent venir se laver ici dans l'eau chaude :)