La Martinique, que je ne connaissais pas, est une île splendide et très intéressante à découvrir !
Ce qui m'a le plus surprise, ce sont les paysages, les montagnes et les forêts omniprésentes ... je ne pensais pas que l'île était si montagneuse, recouverte de végétation tropicale extrêmement variée, très verdoyante et très fleurie, c'est d'ailleurs pourquoi on l'appelle " L'île aux fleurs" ! Souvent le sommet des montagnes est recouvert de brume et les routes longent les falaises. On y découvre aussi d'immenses étendues de cannes à sucre et de bananiers ... C'est un vrai plaisir de la parcourir du nord au sud et de l'ouest à l'est, comme nous l'avons fait !
Cependant, il faut être prudent sur les routes très pentues, qui descendent à pic des montagnes et collines abruptes, avec des virages non-stop en épingle à cheveux ! Cela fait parfois peur, surtout que les Martiniquais roulent vite, sans toujours respecter le code de la route ... et les petites routes secondaires, bordées de rigoles pour permettre à l'eau de s'écouler, ne sont pas toujours en bon état ...
Il est vrai que lorsqu'on parcourt l'île, on découvre une certaine pauvreté, dans les villes et surtout les faubourgs, comme dans les campagnes : les maisons sont souvent en mauvais état et auraient besoin de rénovation ... Certains habitants vivent même dans ce que j'appellerais des "cabanes" . Sur les collines, il y a aussi de très belles maisons toutes neuves.
On m'a dit que 80% de la richesse et des entreprises appartenaient aux Békés... En Martinique, on trouve "Carrefour", "Leclerc", Castorama, "Les Galeries Lafayette" , "La Fnac" etc... mais aussi de petits étalages de fruits et légumes sur le bord des routes.
Ce qui m'a surprise aussi, ce sont les côtes, très découpées sur tout le pourtour de l'île où criques, baies, plages de sable blanc ou noir, anses se succèdent au touche à touche ... Les plages sont bordées de petits restaurants qui ont aujourd'hui, avec la montée des eaux, les pieds dans l'eau ... ou presque !
Quant à la cuisine antillaise, elle résulte du métissage des populations, en s'inspirant des cuisines africaines, indiennes et européennes. Riche en couleur et en arôme, elle est originale et variée. La viande et le poisson sont souvent macérés dans un assaisonnement de cives, d'ail, de jus de citrons verts, de vinaigre blanc, de feuilles de bois d'inde, de tomates. Les plats les plus connus sont les célèbres "beignets d'accras de morue", le boudin créole, le colombo de porc ou de poulet, macérés, comme décrit ci-dessus, avec en plus de la poudre de curry. On trouve aussi des fricassées de lambis (gros coquillages en forme de conque), des chatrous (poulpes), des langoustes et des écrevisses, des vivaneaux grillés, et pour le dessert, des sorbets de "coco" (glaces mélangées avec du rhum, raisin, cacahuète, manioc), ainsi que tout un tas de fruits et de légumes tropicaux... J'avoue que je n'ai pas goûté à tout ... mais c'est un plaisir des yeux ! (merci Chantal pour toutes ces infos).
Pour terminer, j'ajoute que les Martiniquais, dont les couleurs de peau s'étalent du noir au blanc compte tenu du métissage, sont des gens extrêmement gentils, accueillants et généreux . Un vrai plaisir de les rencontrer et de discuter avec eux ... une raison de plus d'aller visiter la Martinique, même si je pense que 8-15 jours suffisent pour en faire le tour.
Quel beau voyage !
Si vous y allez, je vous conseille l'hôtel "Le Bakoua" où nous étions. Idéalement situé, face à la plage, à la "Pointe du Bout" sur la commune des "Trois îlets", il permet d'éviter les bouchons quotidiens pour rejoindre Fort de France en voiture.
Nous visitons le "Musée de la canne", qui expose l'histoire de la canne à sucre en Martinique depuis 3 siècles , d'abord autour de l'esclavage, puis après 1848, autour de l'usine centrale où se fabrique le sucre .
Une photo d'un champ de canne à sucre :
Les tiges de canne sont coupées et récoltées
Les tiges font l'objet d'un double broyage entre les rolles (gros cylindres) , d'où sort le "vésou" , un jus sucré que l'on chauffe. Après refroidissement du vésou, et évaporation de l'eau, on obtient le sucre brut de couleur brune , lequel peut être traité pour devenir blanc.
La"mélasse " est le sirop résiduaire de la fabrication du sucre. Elle sert à fabriquer le rhum industriel , à la différence du rhum agricole qui est obtenu par fermentation puis distillation du seul jus de canne. Il n'existe plus qu'une seule sucrerie à la Martinique ( "Le Gallion" ).
Le jardin de Balataest situé à 12 kms au nord de Fort de France.
Ce jardin a été créé par le paysagiste Jean-Philippe Thoze il y a une trentaine d'années. Ce jardin réuni des fleurs, des plantes et des arbres du monde entier, à travers un circuit remarquablement conçu avec plusieurs parcelles au-dessus de la canopée.
La visite commence par la maison créole de la grand-mère de Mr Thoze.
On se balade pendant 1 à 2h dans ce parc parfaitement harmonieux.
Caféier :
Cacaoyer :
Cocotier :
Palmiers royaux :
Un bambou tropical qui a un seul pied et de nombreux troncs
Ficus étrangleur :
Fromager :
Palmier pandanus :
Flamboyant :
Noisetier :
Broméliacées épiphytes :
Plan d'eau avec ses poissons, des tilapias rouges :
et aussi de très belles fleurs :
Anthuriums :
Alpinias :
Bougainvilliers :
Hibiscus :
Rose de porcelaine :
Héliconia :
Famille des Héliconias :
Passage sur des ponts suspendus :
avec une belle vue sur la vallée de Fort de France et la mer :
Arrivé à Saint-Pierre , au nord, sur la côte des Caraïbes, ville détruite lors d'une éruption de la Montagne Pelée en 1902 et reconstuite depuis ,
Puis un petit tour au marché , avec des légumes locaux
Racines de choux durs :
Des dachinés :
La mairie d'aujourd'hui , Saint Pierre était avant 1902 la Préfecture de la Martiique :
Sur la route, on s'arrête au village de "Le morne rouge" avec une jolie vue sur la baie :
Pas de chance, quand on arrive à La Montagne pelée, on est en plein brouillard et nous avons droit à une vraie pluie tropicalpas la et ... du coup, on ne voit pas la Montagne Pelée, la plus haute de la Martinique , 1397 mètres. Heureusement j'avais pris une photo sur la route :
Nous redescendons vers Fort de France par la magnifique "Route de la trace" (N3), bordée sur des dizaines de kms, d'immenses fouguères arborescentes, de bambous ... et beaucoup d'autres arbres tropicaux :
Nous partons à l'Est, vers la côte Atlantique, direction la presqu'île de La Caravelle à l'ouest de l'Île ...
Premier arrêt à la commune de Saint Esprit, avec son église de 1903, perchée sur un promontoire :
La vieille Mairie singulière, car elle est rose :)
et les enfants qui sortent de l'école primaire en uniforme :
Deuxième arrêt à la ville "Le François" , un petit port de pêche , connu pour ses 8 petites îles avec ses baignoires chaudes :
Nous continuons vers "Le Robert" , avec arrivée à Tartane, sur la presqu'île de " La Carvelle " où l'on pique-nique :
Sur la route, beaucoup de zébus ...
Et enfin, sur la route du retour , que l'on pourrait appeler "La route des bananes" tant il y en a à perte du vue :
Des milliers de régimes de bananes, qui sont coupés quand les bananes sont encore vertes . Le sac en plastique bleu sert à accélérer leur murissement et à les protéger des maladies
Surprise, on traverse à gué la route inondée par un cours d'eau qui déborde ! On s'en est sorti vivant :)
Et voilà, c'est fini pour aujourd'hui, demain direction Saint-Pierre, vers le Nord .
La"Savane de Esclaves" est un village situé dans la campagne, pas loin des "Trois Îlets", créé par un Martiniquais, Gibert Larose, par devoir de mémoire, pour ses ancêtres, sur l'histoire de la Martinique depuis 400 ans et notamment de l'esclavagisme .
Un site incontournable, à voir absolument, passionnant et très émouvant !
L'entrée du village qui s'étend sur 3 hectares :
On y trouve un village (Kalinago) dédié aux premiers habitants de la Martinique, qui révèle les rites et coutumes des Amérindiens avant l'arrivée des colons européens. Les toits des habitations sont faits de feuilles de palmiers ou de cannes.
La rue "Cases Nègres" avec ses nombreux panneaux et statues sur l'esclavage et le mode de vie des esclaves dans leurs habitations :
Dans la "rue cases nègres" il y a 7 cases où l'on détaille les conditions de l'esclavage,de l'organisation du travail aux punitions ... On y voit même une femme qui crie car on est entrain de la vendre !
On y visite aussi l'immense parc et jardin botanique, où sont cultivés arbres, fruits et plantes médicinales.
Le parc :
L'arbre du voyageur :
Les 2 espèces de "crotons" que l'on trouve partout en Martinique :
L'habitation Clément est située à l'ouest , pas loin de la ville "Le François". Nous allons traverser l'île d'est en ouest , avec Didier (qui nous y emmène avec sa voiture) et Pierre , un autre ami de Gilles, qui fat aussi partie des "conférenciers" :)
On traverse de hautes collines, la route est très pentue et sinueuse ... il faut s'accrocher :), mais les paysages sont magnifiques, avec d'incroyables étendues de cannes à sucre !
L'habitation St Clément, dont nous faions une visite guidée, est un lieu de mémoire classé Monument Historique. C'est aussi le lieu ou l'on fabrique le meilleur rhum de Martinique à partir de la canne à sucre ! On y découvre une ancienne maison d'habitation du XIIIème restaurée et meublée d'époque, témoin de l'art de vivre créole une ancienne distillerie avec toute sa machinerie, ainsi qu'un centre d'art contemporain.
C'est Homère Clément qui racheta l'habitation en 1887, un des premiers médecins de couleur qui deviendra député de la Martinique. La distillerie est aussi située dans un magnifique parc de 16 ha, un univers botanique captivant rempli d'arbres centenaires de toutes les espèces.
Un bananier n'est pas un arbre, mais une herbe, lorsque le régime de banane est coupé, une nouvelle herbe pousse au pieds, et un nouveau bananier va pousser
Un baobab :
Un "figuier maudit" (qui donne pas de figues ):
Un flamboyant :
Un palmier royal (le tronc en haut est lisse et vert) :
Un fromager :
La canne à sucre :
Beaucoup de bougainvilliers :
Fabrication du rhum agricole :
Après la récolte de la canne à sucre, le "vesou" (jus frais de canne après broyage des tiges) est mis à fermenter pendant 2-3 jours en général avec des levures sauvages, dans la plus pure tradition, ou industrielles et des bactéries. C’est le jus ainsi obtenu qui titre à 5-6° et qui va fermenter et que l’on va ensuite distiller. On obtient ainsi un peu moins de 100 litres de rhum à 70° par tonne de canne.
La caractéristique principale du rhum agricole (rhum blanc), véritable eau-de-vie de canne, est une grande fraîcheur qui monte aux narines dès qu’on approche le nez du verre.
Le rhum peut aussi être fabriqué à partir de "mélasse", c'est un résidu qui sert à fabriquer le rhum industriel. Ce n'est pas le cas du "rhum Clément" .
Le rhum Clément est désormais distillé à quelques kms du site Clément, mais les étapes de vieillissement, d'assemblage, de réduction et de mise en bouteilles sont toujours réalisées sur place. Le "vieux rhum" est fabriqué à partir du rhum blanc. Il prend sa couleur ambré en raison de son séjour pendant au minimum 3 ans en fûts de chêne, qui viennent de France ou des Etats-Unis. On peut d'ailleurs avoir droit à une dégustation de rhum et de punch
Le punch est une boisson alcoolisée, flambée ou non, à base de rhum, de gin, de liqueur ou de vin mélangé à du thé, à une infusion, à des jus de fruits, à du lait ou à de l'eau, sucrée et parfumée au citron, à la cannelle.
C'est beaucoup moins fort que le rhum blanc ou vieux. Ils en fabriquent aussi à " L'habitation Saint Clément" ... on en a d'ailleurs acheté 3 bouteilles pour ? (énigme du jour).
La pointe des Salines se situe à l'extrême sud de l'île . Environ 1 heure de route , cette fois avec une voiture que nous avons finalement réussi à louer, même sans permis de conduire, grâce à Didier qui connaît tout le monde ici et a pu faire des démarches efficaces ... Merci Didier !
Nous allons descendre par la N5, vers le lamentin, la Rivière Salée, Sainte Luce, Le Marin, Sainte Anne , avant d'arriver aux Salines.
Les paysages sont magnifiques, une vraie forêt vierge qui me fait penser à l'Amazonie ! Il faut dire qu'il a beaucoup plu ici et que la végétation est devenue luxuriante , ç'est splendide ...
Le Marin :
Saint Anne :
L'Anse du Darlet :
La plage des Salines :
On mange bien en Martinique , beaucoup de poissons et de crudités
Puis retour en suivant la côte de la presqu'ile par des départementales, pour rejoindre Les Trois Îlets ... On s'arrête à la "Pointe du diamant" une des vues les plus emblématiques de la Martinique : le "Rocher du Diament" ... impréssionant !
Le village créole de "La Poterie", unvillage isolé, entouré de mangrove, est situé à une dizaine de kms de la "Pointe du Bout"et fait aussi partie des "Trois Îlets" . C'est Chantal, une amie martiniquaise avec laquelle nous avons sympathisé, qui nous y emmène avec sa voiture (car nous n'en avons toujours pas à cause des papiers que Gilles s'est fait voler dans le RER qui nous conduisait à Orly ).
Un site vraiment très interréssant : une briquerie qui remonte à 1783, la plus vieille de France!... quand il fut décidé d'utiliser l'argile rouge du site pour fabriquer briques,, tuiles et poterie. Les cases du XIII ème qui hébergeaient les ouvriers, abritent à présent de nombreux ateliers d'artisans, (savonneries, parfuns à la vanile, produits du terroir local,, bijoutiers, fabriquants de bougies,,artisanat caribéen...) des restaurants et un musée de la mer.
Une maison d'artiste :
Après l'abolition de l'esclavage, les anciens esclaves ont été relogés dans des "cases" derrière le village. Ils étaient logés à 8 dans 4m carrés ! Ces cases ont été conservées en l'état et font partie du patrimoine historique de l'Île :
Il y a encore de très vieilles maisons du 17ème dans le village :
et de drôles de voitures :)
Ce fut une visite très intéressante ! Merci Chantal !
Après un long voyage de 7h, nous arrivons à l'aéroport Aimé Césaire situé à un dizaine de kms de Fort de France . L'aéroport n'est pas en très bon état !
Le collègue de Gilles, Didier, qui connaît la Martinique comme sa poche vient très gentiment nous y chercher en voiture pour nous emmener à notre hôtel, le "Bakoua" qui se trouve au sud de la baie de Fort de France ... un très bel hôtel au bord d'une plage privée :
Au loin, on aperçoit Fort de France;
Nôtre village s'appelle "les Trois Îlets" , entouré de petites montagnes.Il fait chaud, 30 degrés, avec de petites averses de temps en temps. Les gens se baignent dans une eau très chaude dès 7h du matin et même de nuit !
Il faut prendre une navette pour se rendre à Fort de France, il y en une toutes les demi heure, la traversée dure 20 minutes
Notre premier dîner avec Didier et Pierre, merci à eux pour leur aide et gentillesse ! :
Fort-de-France, située sur la côte Caraïbe, à l'ouest de l'île, dans la "Baie de Fort-de- France" est une commune française, chef-lieu et capitale de la Martinique. . Ses habitants sont appelés les Foyalais ( Fort-Royal = "Foyal" en créole). Cette ville qui compte 76 512 habitants en 2019, 72 308 en 2022 (la population baisse) concentre d'importantes fonctions administratives, militaires et culturelles. Elle est très étendue (environ 12km sur 5), et certains quartiers sont très éloignés du centre ville (sa superficie est de 44,21 km2), son altitude de 535 jusqu'à 1000 m, actuellement il fait 30° , et 65% d'humidité.
Fort-de-France a changé plusieurs fois d'appellation : les français baptisent d'abord le site " Cul-de-Sac-Royal " (1635-1672), il devient la paroisse puis la ville de Fort-Royal (1672-1793) , avant de devenir "Fort de la République " ou "République -Ville " à la suite de la révolution (1793-1794) . La ville redevient "Fort-Royal (1794-1807) et enfin "Fort-de-France" depuis 1807 sous Bonaparte alors 1er Consul.
C'est une ville qui a connu de nombreuses catastrophes depuis le 18ème siècle ... inondations, marais qui durent être asséchés, épidémies de fièvre jaune, cyclones, tremblements de terre, incendie qui détruisit toute la ville en 1890. Après l'éruption de la Montagne Pelée en 1902, elle recueillit tous les habitants de la ville de Saint-Pierre. C'est avec Aimé Césaire, maire emblématique de Fort-de-France de 1945 à2001, qu'ell connut un véritable décollage économique et se modernisa. Elle n'a jamais cessé de s'étendre au point de faire quasiment la jonction avec ses 2 voisines plus résidentielles : Schoelcher et le Lamentin. Autrefois terrain vague, la Savane a subi une métamorphose, en devenant aujourd'hui la place principale de la ville, lieu de vie très fréquenté par les Foyalais qui aiment se balader sur le "malécon" (la jetée en espagnol. Des quartiers entiers sont rénovés... Césaire disait qu'il s'agissait "de transformer une mangrove en ville, puis une ville en cité" .
Aujourd'hui, de très nombreux monuments historiques et culturels sont à découvrir !
Notre hôtel se situe de l'autre côté de la baie , sur "Les Trois - Îlets", à "La Pointe du Bout" , il faut prendre une navette pour rejoindre le centre de Fort-de-France
Arrivés à Fort de France, nous sommes un peu décus, car le dimanche tout est fermé ! Boutiques, momuments , musées, bibliothèques, marchés ... Nous parcourons les rues qui sont vides, et ruelles où l'on voit de vieilles maisons authentiques, mais la ville est sans grand intérêt, comme on nous l'avait dit, et on s'arrête pour se reposer un peu sur la place de la Savane (un jardin d'agrément), située au pied du Fort Saint Louis édifié au XIIème pour contrer les nombreuses attaques hollandaises et britanniques. On peut faire aussi une balade sur le long malécon qui borde la mer ;
Quelques photos quand même prises de l'extérieur :
Le Fort Saint Louis :
La Cathédrale St Louis (patron de la ville), édifiée en 1671, mais 5 fois détruite par diverses catastrophes, elle fut reconstuite en béton armé antisismique et structure métallique en 1895, par un disciple de Gaston Eiffel :
La bibliothèque Sshoelcher :
La pace de la Savane :
La Préfecture :
Bref, je pense que l'on y retournera pour visiter les musées d'histoire et la bibliothèque Schoelcher ...
Nous allons bientôt partir en Martinique, donc petite présentation de ce Département français d'Outre Mer ( DOM )... devenu le 1er janvier 2016 la "Collectivitéterritoriale de Martinique" (CTM), collectivité unique qui remplace département et région,constituée d'une seule Assemblée (51 conseillers territoriaux) et d'un Conseil exécutif chargé de mettre en oeuvre les politiques publiques necessaires à son développement.
La liste des îles des Antilles Françaises.
L’île de Guadeloupe.
La Désirade.
Marie-Galante.
L’Archipel des Saintes.
La Martinique.
Saint-Barthélemy.
Saint-Martin.
La Martinique est donc une île de l'archipel des "Petites Antilles" (ou îles du vent), entre l'île de la Dominique au Nord et l'île de Sainte Lucie au sud, bordée par l'océan Atlantique à l Est et la mer des Caraïbes à l'Ouest :
L'île de la Martinique fait environ 60 km de long , et 20 km de large ( 80 sur 30 , îles comprises), pour une superficie de 1128 km2 (7 fois moins que la Corse).
En hiver, le décalage horaire est de 5h de moins en Martinique par rapport à la France.
La Martinique comptait en 2022, 350 400 habitants, en forte diminution depuis quelques années.
C'est une île d'origine volcanique, qui s'est développée dans les derniers 20 millions d'années, par suite d'éruptions volcaniques . Le dernier volcan toujours actif, est la "Montagne Pelée" qui occupe tout le nord de l'île et culmine à 1397 mètres. Dans le nord, on trouve forêts et végétations tropicales. Dans le sud, à la suite d'érosions dues à une forte pluviosité, les volcans font place à des "mornes" aux sommets arrondis ou plats, qui ne dépassent pas les 500 mètres d'altitude dans des zones sèches et désertiques. Entre nord et sud, se trouvent des zones de transition variées.
Concernant le climat, l'année se divise en deux saisons bien distinctes : la saison sèche de novembre à fin juillet, et la saison humide ou "hivernage" en août, septembre et octobre, pendant laquelle l'air est lourd (30°), voire étouffant lorsque les alizés ne rafraîchissent pas l'atmosphère, et les après-midi sont pluvieux.
Brève histoire de la Martinique :
Les premières traces de vie humaine en Martinique datent de 2000 avant J-C. Au 1er siècle avant J-C arrivent les "Arawaks" de la forêt amazonienne, puis vers le 10ème siècle , arrivée des "Caraïbes", des indigènes originaires du nord du Venezuela.
Christophe Colomb y débarque le 15 juin 1502 (jour de la Saint-Martin:), mais il n'y reste pas ... et les français ne prennent possession de l'île qu'en 1635, avec l'arrivée du premier colon, un flibustier aventurier, Pierre Belain d'Esnanbuc. Louis XIII créa alors "la Compagnie des îles d'Amérique" afin de coloniser les "îles des Petites Caraïbes".
C'est le début de l'esclavage et de périodes sanglantes en Martinique, à tel point que fin 17ème, les Caraïbes sont exterminés ou fuient vers d'autres îles. Face au manque de main d'oeuvre pour faire fructifier le commerce du sucre, la Martinique commence les premiers trafics négriers d'esclaves en provenance de l'Afrique.. Entre 1635 et 1789, environ 700 000 personnes furent déportées vers la Martinique, la Guadeloupe et Saint-Domingue, les trois colonies françaises.
En 1724 c'est la publication de la 2ème version du "Code Noir" martiniquais, qui légalise la pratique de l'esclavage! Les esclaves venus d'Afrique, qui travaillaient dans les plantations, vivaient dans des cases en bois sur le domaine de leur maître, considéré comme leur propriétaire, tandis que les femmes occupaient les postes de domestiques et de gardiennes d'enfants. Le Code Noir réprimait les naissances hors mariage entre une femme esclave et un homme libre. Les esclaves pouvaient se marier entre eux, se constituer un pécule pour racheter leur liberté, mais toute tentative d'évasion était lourdement sanctionnée lorsque l'esclave était retrouvé. Il pouvait être échangé ou vendu à un autre propriétaire. La situation et la vie des esclaves en Martinique a été d'une atrocité incroyable.
A plusieurs reprises la Martinique se retrouva sous possession anglaise puis française. Mais il a fallu attendre le 22 mai 1848, sous l'intervention pressante de François Arago, ministre des colonies, et de Victor Schoelcher, sous-secrétaire d'Etat aux colonies, pour que l'abolitiion del'esclavage est officiellement proclamée ... ce qui n'empêcha pas de nouveaux travailleurs forcés arrivants d'Inde, (les nouveaux "Coulis"), de Chine et encore d'Afrique . De 1853 à 1885, plus de 29 000 noirs sont amenés d'Afrique, avec contrat et garantie de retour gratuit. Certains épousent des Créoles ( descendants des anciens esclaves).
Pendant la période esclavagiste, les principales cultures furent : le café, le tabac, la canne à sucre, le sucre et les mélasses, la banane ...
La 3ème République marque cependant certaines avancées (suffrrage universel, enseignement public obligatoire laïc et gratuit).
La population de Martinique :
La Martinique est multi-ethnique.
Elle est composée ... en utilisant de nombreux termes souvent difficiles à définir avec précision :
- de "Noirs"
- les "Zoreilles" : Européens
- les "Blancs-France" : les métropolitains résidants en Martinique
- de " Békés" ( ou "blancs-Pays" : blancs héritiers des premiers colons européens) qui conservent leurs terres et leur pouvoir économique dans les grandes entreprises , la culture et le commerce de la banane , du sucre de canne et du rhum
- de "Créoles" : personnes d'ascendance européenne nées en Martinique
- de "Métis" : personne née de l'union d'un blanc et d'un noir . Ils sont à la croisée des communautés blanche et noire, mais moins privilégiés que les "Blancs"
- de "Mulâtres" , issus de l'union de 2 personnes d'origine ethnique différente
- de "coolis" ( ou "Koulis" : hindous ,qui sont quelques dizaine de milliers, et ont conservé leur patrimoine culturel : temples, mats tricolores, réceptacles pour les offrandes ...)
- ainsi que les descendants de Syriens et Libanais (bijoux, tissus, vêtements), Asiatiques, immigrés d'origines diverses, Haïtiens, Saint-Luciens etc...
Environ 9% des Martiniquais sont "blancs".
Religions :La plupart des martiniquais sont catholiques
Langues :Le français est la langue officielle, mais une grande majorité de la population s'exprime aussi en Créole, langue régionale composée de mots de diverses origines (français, anglais, espagnol, caraïbe, africain ...) . Le créole est enseigné à l'école et il existe même depuis 2000 un doctorat en langue et culture régionale créole.
La Martinique au 20ème siècle :
L'un des faits les plus marquants de l'histoire de la Martinique au 20ème siècle , a été l'éruption de la Montagne Pelée, le 8 mai 1902 qui va changer les cartes et faire de Fort-de-France la nouvelle capitale.
Aimé Césaire, un jeune martiniquais noir (né le 26 juin 1913 à Basse-Pointe dans une famille modeste de 7 enfants.. et mort le 17 avril 2008 à Fort-de-France), a été toute sa vie très marqué par le souvenir de cette éruption... la ville de Saint-Pierre ayant été complètement détruite par les laves du volcan. Il se dit lui même "le fils du volcan". C'est un des personnages les plus célèbres de la Martinique, encore aujourd'hui.
Il fut écrivain et homme politique;
Après de brillantes études en France (ENS - Agrégation de lettres) où il fait la connaissance de Léopold Sédar Senghor, avec qui il restera ami pour toujours, il fonde, en 1934, avec d'autres étudiants antillais et africians le journal "L'étudiant noir". C'est dans cette revue qu'apparaîtra pour la première fois le terme de "négritude", en réaction à l'oppression culturelle du système colonial français. Il veut promouvoir l'Afrique et sa culture, dévalorisées par le racisme issu de l'idéologie colonialiste. Il revient en Martinique en 1939, où il enseigne et publie un de ses chefs d'oeuvre "Cahier d'un retour au pays natal". Aimé Césaire pense que la meilleure voie pour le développement et la modernisation économique de la Martinique, serait d'être mieux intégrée au sein de la France. Il défend donc la loi de départementalisation visant à faire de la Martinique un département français et non plus une colonie.
En 1945, il est élu Maire de Fort-de-France et le restera jusqu'en 2001 ! Il sera aussi élu député de la Martinique de 1946 à 1993.
En décembre 1982, l'Académie française a décerné à Aimé Césaire le Grand Prix de la Poésie et un hommage national lui a été rendu le 6 avril 2011 au Panthéon.
C'est en 1946 que la Martinique devient un département français à part entière. Si ce changement de statut l'a aidé à se développer économiquement grâce aux aides de la France et de l'Union Européenne, il n'en reste pas moins que le visage économique de la Martinique n'a guère changé. Les Békés détiennent toujours l'essentiel des pouvoirs économiques et des grands groupes commerciaux... La situation de la population noire est plus modeste que celle des héritiers des anciens colons ... On verra ça sur place ...
Des grèves et manifestations ont éclaté en 2019 ... un peu comme en France métropolitaine aujourd'hui ! 40 jours de paralysie complète des services publics et privés ... des accords ont été signés et la situation de la Martinique s'est apparemment apaisée sans que pour autant certains problèmes de fond soient réglés ...