Martine autour du monde ...

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Nous sommes arrivés le même soir, Gilles et moi, heureux de nous retrouver à Antigua, à 50 km de la capitale Guatemala City, dans l'état de Sacatepéquez.

 

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Une jolie ville coloniale de 35 000 habitants, à 1500 mètres d'altitude, l'ancienne capitale du pays (d'où son nom), détruite 2 fois par des séismes en 1717 et 1773, jusqu'à ce que les guatémaltèques décident de reconstruire leur capitale ailleurs ! La dernière grosse secousse tellurique date de 1976.  

 

La ville est donc en grande partie détruite, et encore très partiellement reconstruite, avec notamment une trentaine d'églises et monastères construits par les espagnols bien sûr. La géographie de la ville formant un quadrilatère avec des rues larges qui se croisent à angle droit, les monuments de l'époque coloniale et son charme ont justifié un classement au Patrimoine mondial de l'Humanité. Ce qui a aussi pour conséquence que tout est un peu figé car il faut respecter le site tel qu'il a été classé.

Antigua ressemble beaucoup à Valladolid au Yucatan ou à Trinidad à Cuba : ruelles en damier, pavées, aux petites maisons basses et colorées, végétation luxuriante, place centrale sur laquelle donnent les symboles des trois pouvoirs : la cathédrale, la mairie et la capitainerie...

 

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La ville est entourée de 3 volcans : l'Agua, le Fuego (ci-dessus, en éruption permanente d'où son nom), et l'Acatenango.

 

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Nous avons passé ici 4 nuits dans un hôtel très sympa que je recommande :" Las Farolas", bien situé, très calme et confortable (eau chaude ... Ah !! que ça fait du bien :), nous nous sommes baladés dans les ruelles colorées et avons visité les marchés d' artisanat local avec la spécialité de la ville : le jade, et les merveilleux tissages faits main ... un vrai régal !  

 

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 Des bébés dans le "châlina" comme toujours ici, Un ara, perroquet de Malaisie, toute unefamille qui joue de la musique (xylophone),et l'église Saint François d'Assise

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Le départ demain matin sera un peu triste : Gilles reprend l'avion pour Paris ( raisons familiales malheureusement) et je continue seule vers le nord et l'Altiplano ...

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(Ce séjour fut pour moi un peu bref et j'aurais préféré continuer avec Martine. La suite du voyage pour moi se fera donc par procuration.... Gilles  )

 

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Voyage en terre inconnue : QUEHUECHE

 

Départ tôt d'El Remate, pour de nouveau 4 heures de route en direction du sud ouest. Mon chauffeur est le frère de celui d'hier, ils se ressemblent comme des jumeaux, mais celui-ci est plus sympa !

 

Nous arrivons dans le département d'IZABAL dont la capitale est Puerto Barrios sur le bord de la mer des Caraïbes, dans le tout petit port de Rio Dulce, et là j'embarque dans un canot à moteur (je suis toujours toute seule) pour descendre le Rio Dulce qui devient plus loin, quand il s'élargit, le « Golfete » puis encore plus loin, le grand lac IZABAL. Le parcours qui dure une heure et demie est magnifique : c'est une zone préservée. D'innombrables oiseaux de toutes espèces, une végétation luxuriante sur de petites collines et bientôt des falaises. J''aperçois des femmes qui lavent leur linge sur les rives. On se croirait sur la Nam Ou au Laos. Contrairement aux eaux du Mexique qui étaient jaunes, celles-ci sont vertes. Par endroits, on fait une pose pour constater la chaleur de l'eau de cénotes en buvant un coca que j'offre à mon batelier !

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Départ en bateau de Puerto Barrios sur le Rio Dulce, direction Livingston.   1--9-Golfete.JPG1--6--partie-arge--du-Rio-Dulce---le-Golfete.JPG

 

 

Et j'arrive à LIVINGSTON , une ville de 12 000 hab. située sur le bord de la mer des Caraïbes, où les gens sont noirs de peau, car descendants d'esclaves déplacés ici par les espagnols et les anglais : les Garifundas.

 

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Le chef de la communauté Quehueché, Juan, et sa femme m'attendent au débarcadère pour m'installer dans un camion en ferraille. Je m'assoie par terre derrière avec toujours "mimi" sur les genoux … car une demi-heure de brousse sur un chemin complètement défoncé et inondé ! Pas de bol il pleut sans arrêt depuis 2 jours et ça va continuer....

 

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La grande aventure commence : je suis un peu effarée de voir ce village de la communauté Quehueché (nom de la zone rurale), dans laquelle je vais rester 4 nuits …Voici l'entrée du village de la communauté :

 

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La population de Quehueché, très pauvre comme toutes les zones rurales du Guatemala, vit de l'agriculture et n'a pas accès à la santé publique, ni à l'éducation. C'est pour cela qu'en 2001 un groupe de 19 familles a décidé de construire son propre éco-lodge, avec le soutien de l'association Ak'Tenamit : une structure d'accueil avec 4 chambres ( il n'y en a que deux de finies aujourd'hui), avec wc et douche commune, un peu plus loin dans un coin de forêt.

 

 

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Les habitants, les KEKCHI, sont un des groupes ethniques du Guatemala appartenant au peuple Maya. Originaires du département d'Alta Verapaz, dans le centre du Guatemala, ils ont été chassés de leurs terres par une guerre civile de 30 ans, et ont dû se refugier dans la jungle d'Izabal. Beaucoup d'entre eux ont été exterminés ou perdirent leur terres. Selon la cosmovision des Maya Kekchi, toutes les parties du monde se tiennent dans un équilibre parfait, qu'il importe de préserver. L'homme y a sa place à côté et non au dessus des animaux, des plantes, de l'eau, de l'air , des montagnes ... Après des siècles de discrimination, ils essaient de retrouver leur fierté et leur héritage : danses et musiques traditionnelles, légendes racontées par le prêtre, cérémonies diverses...

 

A vrai dire, depuis que je suis ici, je suis effarée par leur grande pauvreté, leur conditions de vie qui me semblent - à moi - si difficiles, le manque d'hygiène surtout.  

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Les cabanes « U Najil » du Mexique, à côté, c'était 5 étoiles sup.

De la boue partout, pas de serviette, pas d'eau chaude, pas de savon, pas un seul porte manteau… j'accroche mes affaires à un bout de palme qui dépasse du toit...pas de couverture, un seul drap, et en plus, comble de malchance, il pleut sans arrêt depuis 2 jours, donc la nuit pour aller aux toilettes dans le noir et la boue … je ne vous raconte pas !! du coup, j'ai trouvé un sceau en plastique qui traînait par là et je l'ai mis dan un coin de la « chambre » ! j'ai demandé une paire de bottes en caoutchouc pour pouvoir marcher dans la boue du chemin et décidé que je serai SALE pendant quelques jours et voilà ! BASTA je n'en mourrai pas ... Les femmes et les enfants, eux, ont trouvé la solution : ils marchent pieds nus.

 

 

  

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Si j'ajoute à cela que les gens ici ne parlent pas espagnol, que je n'ai plus de guide ni d'interprète, que je suis complètement seule perdue dans cette jungle dégoulinante … Je les vois partir le matin avec leur machette à la ceinture, ils n'ont pas le temps de s'occuper un peu de moi, ils ont d'autres choses à faire!

 

C'est vraiment « aventure en terre inconnue » … Je savais bien que ça m'arriverait un jour ou l'autre : et bien voilà, it's done !!

 

J'ai visité leur église (catholique), l'école, et leur salle de réunion qu'ils appellent le "salon". Cette communauté est aidée par plusieurs organisations sociales. Actuellement ce sont les "grandes vacances" pour les enfants: novembre et décembre. La majorité des enfants de la communauté quitte l'école à 13/14 ans.

 

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Hier, ils m'ont réservé une surprise : « une cérémonie » à la fois traditionnelle, religieuse et de bienvenue : ils ont tous « prié pour moi, pour que mon voyage se passe bien, et que j'ai une bonne vie » … en jouant de la musique (très belle) sur un marimba,  les femmes ont dansé en jupe traditionnelle, celles qu'elles portent toute la journée … ils ont prié ensuite tous autour du feu (décoré d'une symbolique bien précise : soleil, vent , terre) avec une ferveur qui m'a surprise. Je n'ai pas osé prendre trop de photos.

 

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ll pleut depuis 4 jours sans discontinuer, et l'air est très lourd, humide, chaud … un peu comme à Hong Kong lors de la mousson, les draps sont tout humides le soir … j'ai vu une couleuvre dans ce qui sert de salle de bain hier soir … mais dès que je suis entrée elle a disparu !

 

Voilà, demain départ pour le sud : ANTIGUA où si, tout se passe bien pour nous deux, je devrais retrouver Gilou … 

 

Mais le lendemain : je suis toujours là ! Je me suis en effet trompée de jour : nous ne sommes que le 16 et non le 17 comme je croyais (normal en voyage je perds toujours la notion du temps !)....

 

Un jour de plus à passer avec les Kekchi (qui parlent le Kekché), ce qui me donne l'opportunité de voir comment le maïs est moulu : toutes les femmes arrivent vers 16 h avec leur seau de maïs à moudre : chacune à leur tour, elle le verse dans une machine électrique manipulée par un jeune homme qui la fait tourner en versant un peu d'eau qui coule sur les graines, la « farine » est ramassée à la main par sa « propriétaire » … puis c'est au tour de la suivante. Chacune s'en va avec son seau de farine  qui servira à faire les tortillas. Le maïs et les haricots rouges ou noirs sont les seuls aliments cultivés par les Kekchi. Je comprends pourquoi depuis 4 jours on ne me sert que maïs et haricots noirs, accompagnés de tortillas ! Parfois une petite tomate coupée en quatre et un poisson pêché dans la rivière ou un morceau de poulet « élevé en plein air » hé oui :) absolument délicieux.

 

 

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Je comprends aussi pourquoi les hommes partent travailler très tôt le matin, pourquoi les gens font leur toilette l'après-midi dans la rivière : c'est tout simplement parce qu'après, dès 18h il fait nuit ! et sans lumière c'est difficile ...pas aussi bête que moi qui le premier jour suis allée prendre ma « douche » vers 19h, dans le noir, en maillot de bain et en tongue, et qui ai beaucoup galéré pour éviter de glisser sur les cailloux et me laver à la lampe torche sous l'eau froide ! Donc ici tout le monde se lave et lave son linge en milieu d'après midi.

Les femmes ici ne tissent pas leurs vêtements : elles achètent le tissu à Livingston. Elles sont toutes habillées de façon identique : jupe en tissu aux motifs traditionnels et petit débardeur coloré en synthétique.

 

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J'en ai profité aussi pour aller passer une journée à Livingston (comme la ville des USA, où habite Jim Harrisson), où il n'y a pas grand chose à voir hormis les tissus ci-dessus. Presque tous les gens sont noirs, on se croirait en Afrique !

 

Dans l'ensemble les gens de la communauté ont l'air très tristes, ils semblent s'ennuyer … bien qu'ils travaillent beaucoup … c'est difficile à comprendre. En tout cas, ils ne se sont guère occupés de moi, me laissant seule pendant tout mon séjour (hormis la petite « cérémonie » … dont j'ai appris d'ailleurs par la suite … qu'on la faisait pour accueillir les voyageurs !). Je dois dire que, s'ils ne sont pas antipathiques loin de là,, ils sont pour le moins indifférents au voyageur étranger ...un peu décevant quand on fait tant d'effort pour venir les voir.

Mais peut-être  y a-t-il une autre explication : nous sommes d'un autre monde , un monde qui n'est pas le leur, les effraie, et en plus ils sont très timides ... donc ils n'osent pas.

J'ai montré le fonctionnement de mon appareil photo à une jeune fille qui n'avait jamais vu ça : elle était fascinée de se voir sur l'écran

 

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   ... les jeunes enfants ne s'intéressent pas à grand chose (et pour cause !, ils n'ont rien, pas un livre) , quelques uns me semblent pourtant très intelligents comme cette jeune fille ... d'autre beaucoup moins.

Bref, je m'interroge sur l'intérêt pour eux comme pour moi d'être venue ici... sinon bien sûr leur apporter un peu d'argent ...

 

En tous cas, j'aurai fait la connaissance des Kekchi, le 4ème peuple indigène maya le plus important (environ un demi million d'individus au total), après les Quiché, les Cakchiquels et les Mams,  qui me semble totalement à l'abandon dans le pays.

 

Le lendemain, le bon cette fois, me voilà repartie à 7h du matin sur le chemin encore plus boueux que d'habitude car il a plu toute la nuit, vers Livingston, puis bateau jusqu'à Puerto Barrios, puis voiture avec guide-chauffeur francophone s'il vous plaît, pour descendre la seule grande route nationale du pays jusqu'à la capitale : Guatemala City, et Antigua 50km plus à l'est.

Ce guide : Oscar, je m'en souviendrai : un vrai clown! : 8h de route et je n'ai pas vu le temps passer ! Il parle français en imitant "l'accent parisien" c'est à mourir de rire, il me mime avec beaucoup d'humour, ses excursions avec de grands groupes de français râleurs éternels....

 

Les paysages sont magnifiques, la "route de l'Atlantique", toute droite, bondée de camions qui, paraît-il, transportent pour beaucoup de la cocaïne venue de Colombie direction la frontière des Etats Unis, traverse le département de Zacapa, entre la Sierra de las Minas (les mines de jade), et le plus long fleuve du pays, le Rio Motagua. On arrive dans la région des Hautes Terres et l'Altiplano se dessine au loin : 

 

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En chemin nous nous arrêtons sur le site archéologique de QUIRIGUA, inscrit au Patrimoine mondial, perdu au milieu d'immenses bananeraies, ancien royaume du "rey de la tormenta tropical" l'ennemi du roi de Copa, qu'il a fini par vaincre : le roi de Copa ayant perdu au jeu de la pelote fut exécuté sur le champ. Les plus hautes stèles mayas du pays qui retracent la vie du roi de la "tormente tropical" - 17m de haut -  se trouvent ici à Quirigua. Ainsi qu'un immense ceiba, dont les racines profondes représentent l'inframonde, le tronc, la terre et la puissance, le haut feuillage, le monde céleste. De nombreux serpents,  à plume, des quetzals symbolisent la résurrection, le passage de la terre au ciel.

 

 

 

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J'en profite pour demander à Oscar (un guide génial), ce qu'il pense de la "fin du monde" : son interprétation est intéressante :  selon lui, le 21 décembre 2012 sera la fin d'un cycle de souffrance pour une autre vie meilleure, plus humaine, plus spirituelle. Un peu comme la femme qui accouche : c'est la souffrance, puis la délivrance, puis le bonheur. Selon les chamans qui exercent aujourd'hui une grande influence sur les mayas, et les astrologues, nous allons passer de la nuit galactique au jour galactique : ce jour là, 21 décembre 2012, la terre, la lune et le soleil seront alignés avec notre galaxie, la voie lactée. Le monde sera alors nettoyé de toutes les choses négatives et la conscience humaine sera plus pure . Oscar compare aussi cet évènement à la mort du Christ sur la croix, qui a versé son sang pour purifier le monde : de l'ère du Poisson (celle de Jésus et symbole chrétien), nous allons passer à l'ère du Verseau : nous allons donc changer d'ère astrale. Un peu confus, mais Oscar y croit vraiment  .

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

  

 

 

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Mon itinéraire sera le suivant :

 

... enfin pas tout à fait, car il a été modifié puisque Gilles qui devait venir me rejoindre voulait aller à Tikal ... ce qui n'a servi à rien !

 

Bref, traversée du Guatemala en voiture du nord-ouest au sud.  

 

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Le passage de la frontière avec le Mexique, à Bethel, fut une surprise : c'est bien la première fois que je passe une frontière sans le moindre contrôle ! Tout petit poste près de la rivière qui sépare les deux pays, on montre rapidement son passeport et hop! On passe …

 

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Ensuite on prend une barque à moteur sur la rivière Usamacinta qui sépare les deux pays, ça dure une petite demi-heure, on débarque, on montre son passeport et me voilà bien au Guatemala … adieu à Juan mon guide préféré qui m'a accompagnée jusqu'au bout, et me voilà partie sur un chemin de terre complètement défoncé et inondé par endroit : ça va durer … 2 heures! Ça sautait tellement dans la voiture que j'ai pris « mimi », mon ordi, sur les genoux pour lui éviter de prendre trop de chocs (cela dit il est solide car il en a pris déjà sa dose depuis 15 jours! ). Mais les routes me semblent encore pire ici qu'au Mexique : les nids de poules et les dos d'âne s'enchaînent.

 

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Le paysage est différent du Yucatan : ce qui me frappe tout de suite ce sont les ordures et plastiques divers qui traînent partout, alors qu'au Yucatan c'était si propre, et aussi la déforestation, le brûlis à tout va, pour cultiver d'immenses parcelles de terres. J'ai vu une plantation de mangues sur plusieurs kilomètres. Et beaucoup de vaches dans de très grands « ranchs ».

 

Puis 2 autres heures sur la route devenue asphaltée mais toujours aussi mauvaise, et arrêt à la banque  pour changer - avec beaucoup de difficultés - quelques « travelers chèques » en quetzals, la monnaie locale (1 euro = environ 10 quetzals), enfin installation dans un  hôtel  simple mais sympa « la casa de Don David » dans la petite ville d'El Remate sur les bords du lac Peten Itza. Il est 18 h et je viens de me rendre compte que je n'avais pas déjeuné ce midi ! Je vais donc y aller pour reprendre quelques forces avant de dormir car ici, comme au Yucatan, on dîne et on dort  très tôt.

 

 

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Voici El Ramate (à côté du chiffre 1 ) où je dors cette nuit , et à côté le lac Peten Itza, situé à  30 km de Tikal.

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Carte d'identité :

République du Guatemala

Système politique : république démocratique constitutionnelle dirigée par un chef d'État élu pour 4 ans au SU et un congrès à une chambre.

Alvaro Colom Caballeros (social démocrate) a été élu président en 2008. Il terminera son mandat en janvier 2012, il sera remplacé par Otto Perez Molina.

Superficie : 109 000 km2 (3,5 fois la Belgique)

Population : 14,7 millions d'habitants (124 ha au km2) Espérance de vie : 71 ans

Langue officielle : espagnol à 68% + 55 langues autochtones dont 21 langues maya

Religions : catholique à 60% (avec syncrétisme Maya) et depuis peu culte évangélique venus d'Amérique du nord 40%.

La monnaie nationale est le quetzal (1 euro = 10,66 GTQ)

PIB : 2839 dollars par habitant : un des pays les plus pauvres d'Amérique Latine:115ème rang dans le monde, et plus de 75% de la population en dessous du seuil de pauvreté

Indice de développement humain (espérance de vie, le niveau d'éducation et le niveau de vie): 116ème rang sur 182 pays.

Agriculture : 10% du PIB et 50% de la population : sucre, café, coton, banane et cardamone

Richesses : pétrole, gaz, hydroélectricité … et tourisme.

Industrie : 30%

Service : 60%

 

Histoire :

C'est en 1524 que Pedro de Alvarado, lieutenant de Cortès, envahit la région des hauts plateaux, massacrant les populations et pillant tous leurs biens sur sonpassage. Les terres indiennes sont divisées en vastes exploitations les "encomiendas" où les indiens travaillent pour le compte des colons.

Les "criollos" (créoles descendant des colons) contestent peu à peu la mainmise des espagnols sur le pouvoir

L'indépendance est déclarée en 1821 dans le cadre des "États-Unis d'Amérique Centrale" union qui ne tarde pas à s'écrouler et en 1847 la République du Guatemala est proclamée.

Il s'ensuit une ère de développement économique (les américains ont la main mise sur l'économie, notamment grâce à la "United fruit Cie" ) et de dictatures militaires, de guerres civiles qui vont durer … 36 ans, jusqu'aux accords de paix du 29 décembre 1996 entre le gouvernement et l'UNRG (l'Union Nationale Révolutionnaire Guatémaltèque). Ces guerres ont fait plus de 200 000 morts, autant d'exilés et des milliers de disparus. Mais la paix reste précaire, le Guatemala demeure un pays divisé et marqué par la violence.

 

Géographie :

Le Péten au nord est une immense plaine couverte de forêts tropicales humides. La présence de l'eau est importante avec lacs (le Peten Itza) et 2 grands fleuves : le Rio de la Pasion et le Rio Usumancita qui forme la frontière avec le nord- ouest du Mexique.

L'ouest et le centre forment la région des hauts plateaux (l'Altiplano) et des volcans : plus de 300 dont 9 dépassent les 3500m : le Tajumulco avec 4211m est le plus haut sommet d'Amérique centrale. Le Santiaguito dans la région de Quetzaltenango et le Pacaya près d'Antigua sont en activité permanente. C'est là que l'on trouve les plus beaux lacs … "du monde !" (lac Atitlan) .

Enfin coincée entre la chaîne des volcans et l'océan Pacifique, une plaine de 50km de large s'étend du nord au sud sur 250km. C'est une plaine très fertile grâce aux cendres volcaniques : canne à sucre, café, cacao, fruits exotiques. Les plages sont de sable noir et les vagues souvent énormes.

L'Est est parcouru par 2 grands fleuves le Rio Polochic et le Rio Motagua qui traversent en fin de parcours la région du Rio Dulce et du lac Izabal le plus grand lac du pays, avant de se jeter dans l'océan Atlantique.

Bref, une géographie d'une variété exceptionnelle sur à peine 300 km !

 

1 -Amérique Centrale (13)

 

La population de 13,8 millions d'habitants :

Cette population se compose :

 

* d'une part les métis (mestizos) tous confondus (ou "ladinos"ou "Criollos" ou "métis hispanophones et européens")  les plus nombreux et les plus riches tournés vers l'occidentalisation des mœurs :

 

* et d'autre part, des indiens (ou indigènes ou autochtones);

Sur ses 13,8 millions d'habitants le Guatemala totalise environ 6 millions "d'autochtones" (personne originaire du pays où elle habite). Les indigènes de Guatemala, comme partout en Amérique latine, sont répartis en plusieurs "peuples" ou "communautés", dont la plus importante en nombre est la communauté maya (descendants des mayas de l'ère précolombienne). Ils vivent pour la plupart dans les zones rurales des hauts plateaux.

 

Ces chiffres sont à prendre avec la plus grande prudence, tant ils divergent d'une source à l'autre. Selon certaines sources les mayas représenteraient aujourd'hui actuellement 40% de la population totale du Guatemala…

 

Les indiens sont regroupés en 23 peuples (ou ethnies ou communautés dont les plus importantes sont les Quichés, les Cakchiquels les Tzutuhils, les Mams, les Kekchis…) parlant 55 langues dont 21 langues mayas, plus le xinca et le garifuna .

Les Garifunas, qui n'ont rien à voir avec les mayas, descendent d'esclaves déplacés d'Afrique noire au moment de la colonisation, sont présents le long de la côte atlantique. Ces langues proviennent toutes d'un tronc commun appelé "Proto-Maya". Ce sont de véritables langues et non pas de simples dialectes, mais certaines sont en voie de disparition et les statistiques sont très aléatoires et contestées.

Les principales langues par ordre décroissant sont : le kiché, le mam, le kakchikel, le kekchi, le qanjobal, le poqomchi le tzutujil.

 

Il faut savoir que souvent, indiens et espagnols ne se comprennent pas entre eux !

Cette grande diversité de langues pose de nombreux problèmes, notamment pour l'accès aux soins des indigènes, et pour l'éducation. De nombreuses organisations représentatives du peuple maya ont été constituées. Certains préconisent l'unification des langues mayas en une seule langue … mais la politique linguistique est encore à venir.

 

Les indiens souffrent par rapport à la société guatémaltèque dans son ensemble, des plus bas indicateurs de développement humain. Il représentent 87% des pauvres du pays, leur mortalité, la malnutrition, l'illettrisme (41%), sont plus élevés que chez les non autochtones.

La paysannerie maya a beaucoup souffert de la répression de la dictature militaire.

Dans de nombreux villages, les croyances mayas sont combinées au catholicisme, créant un système de syncrétisme  original. Les fraternités villageoises, les cofradias, organisent le culte du saint patron de leur village, mêlant saints catholiques et divinités mayas, dans des rites inspirés des deux traditions, souvent au rythme de la "marimba" large xylophone en bois sur lequel plusieurs musiciens peuvent jouer en même temps

 

Les indiens sont très attachés à leur culture traditionnelle et à leur identité, la plupart ont par exemple conservé l'habit traditionnel coloré, confectionné sur des métiers à tisser anciens, et dont les motifs et couleurs très variés traduisent l'origine géographique et sociale : la "huipil" longue tunique sans manche portée par les femmes, et la "corte", la jupe traditionnelle.

 

La violence, générée par le crime organisé, les narco-trafiquants, l'impunité, les inégalités et la pauvreté, est le principal problème que doivent affronter les Guatémaltèques. La lutte contre les dysfonctionnements dont souffre le pays a été le thème majeur des prochaines élections présidentielles.

Otto Perez Molina, un ancien Général, (Parti patriote) a été élu le 6 novembre dernier avec 54,8 % des voix, sur ses engagements à lutter contre la pauvreté et l'insécurité (17 assassinats par jour au Guatemala). Il prendra ses fonctions en janvier 2012. 

les langues au Guatemala

 

 

En juillet 2010, le rapporteur spécial de l'ONU sur les droits et liberté des peuples autochtones s'est rendu en mission au Guatemala. Il a notamment mis en évidence la problématique minière (mine Marlin), le climat d'instabilité et de conflit social lié aux activités des entreprises privées et souvent étrangères, sur les territoires traditionnels des peuples indigènes au Guatemala. Un problème que l'on retrouve dans toute les Amérique centrale et du sud…

 

Le pays est fréquemment victime de catastrophes naturelles (volcans, ouragans, inondations comme en octobre 2011) et de la dégradation de son écosystème.

 

L'architecture compte de splendides vestiges des anciennes Cités états mayas et d'imposants bâtiments coloniaux.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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Cet article, je l'ai écrit à mon retour en février 2012, car je n'avais pas eu le temps avant ! (ce qui explique les comparaisons que je peux faire avec les autres pays visités ensuite).

 

Le Mexique m'est apparu comme un pays "riche" comparé à Cuba, au Guatemala, et même à l'Equateur. Il faut dire qu'au Yucatan, le tourisme est en pleine expansion. Et que le pétrole y rapporte beaucoup d'argent (On m'a dit que les élections présidentielles étaient jouées d'avance, la société Pemex ayant "acheté" les syndicats ).

 

La police est présente partout, même si moi je n'ai jamais ressenti de danger particulier. Il faut dire que j'étais en permanence bien "gardée" par mes deux guides, d'ailleurs remarquables pour des raisons différentes : Olivia puis Juan. Normal : elle était fille d'ambassadeur ... et lui un pur maya ! Mais j'ai beaucoup apprécié les deux.  J'ai beaucoup parlé avec les deux, beaucoup appris : c'est l'intérêt à mon avis du voyage en voiture,  qui offre cette proximité avec le guide, notamment pendant les temps de "conduite" ... qui, au Mexique, ont été particulièrement longs, mais tellement profitables !

 

Une des choses qui m'ont le plus surprise : les dos d'âne sur les routes. Le Mexique est le pays des dos d'âne ! Il y en a partout, tout le temps ! ce qui oblige à rouler très lentement ... et qui n'est bon pour ceux qui, comme moi, ont mal au dos ! J'ai dû porter ma ceinture de contention du dos en permanence ... En revanche, il y a des feux rouges, ce que je ne retrouverai pas toujours par la suite !

 

C'est aussi le pays des cénotes, car le sol est très calcaire, poreux, et le manque d'eau important. Donc on creuse des "puits" pour la retenir.

 

Les moustiques ? oui, beaucoup dans les forêts ( peut-être plus qu'en Amazonie), mais je ne sais pas s'ils sont dangereux. En tout cas, j'ai juste utilisé du spray anti-moustiques. Dans l'ensemble, il fait très chaud et humide.

 

Les villes sont  "bruyantes", surtout le soir quand les gens sortent ... il faut dire qu'il fait nuit très tôt (17h30), et qu'en ce qui me concerne, c'était coucher très tôt  (car j'étais fatiguée par ces longs trajets en voiture et, de toutes façons, je ne sors jamais seule le soir) et lever très tôt aussi. Mais il faut toujours demander à voir la chambre avant et demander si nécessaire une chambre sur cour ! 

 

Les villes ont toutes la même architecture : rues au carré, place centrale avec parc et fontaine, église et bâtiments officiels, office du tourisme. Je retrouverai cela dans tous les pays visités (héritage colonial). Elles sont souvent colorées et très vivantes. Beaucoup de marchands ambulants. Les femmes sont très grosses (voire énormes). Comme je le faisais remarquer pour essayer d'avoir une explication, on m'a dit que, dès la naissance de leur premier enfant, elles se "laissaient aller" et ne se préoccupaient plus du tout de leur poids ... c'est en effet une explication ...

 

Les mexicains lisent très peu.

 

Comme partout en Amérique latine me semble-t-il, on dépense beaucoup d'argent en taxes et pourboires ( bagagistes, chauffeurs, restaurants, guides etc...  ) c'est la règle. Il faut la respecter.

 

Mes guides mis à part, j'ai trouvé  les mexicains très moyennement sympathiques, voire indifférents. En tout cas moins chaleureux que les asiatiques .

 

Sur le plan de l'étude de la civilisation et des sites mayas, c'est un pays aux inépuisables ressources. Certainement le plus riche visité : les sites sont très nombreux, bien restaurés, très intéressants car très différents les uns des autres,  ce qui permet une comparaison entre les différents styles.

 

C'est vrai que mon approche des "indiens mayas d'aujourd'hui" fut un peu gâchée par cette histoire de "cabanes" d'où je suis vite partie... mais à ma "décharge" je dois dire, qu'outre le manque de confort excessif,  je n'y avais pas été accueillie très chaleureusement non plus... Ce sera d'ailleurs la même chose un peu plus tard au Lodge Quehueche chez les  Kekchis du Guatemala ... où je resterai 3 nuits !

Bref, si j'ai beaucoup appris sur les peuples indigènes de ces pays, et si je puis affirmer aujourd'hui qu'ils sont nombreux et que la civilisation maya, ou indigène, existe bien aujourd'hui encore - ce dont je n'étais pas certaine -, je n'en garderai pas un souvenir très ému.  

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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Partis très tôt ce matin pour 5 heures de route, nous avons quitté l'Etat de Campeche en suivant la côte du golfe du Mexique, pour nous diriger vers celui du Chiapas, vers Palenque.

 

Palenque, un des sites les mieux conservés, qui se développa au 7ème siècle pour atteindre son apogée au 9ème. Il y a alors environ 25 000 habitants. Le site contient de nombreux édifices, notamment la sépulture du grand roi de Palenque, PACAL dont l'emblème est le bouclier que l'on retrouve un peu partout sur les glyphes de ce site gigantesque qui ressemble un peu à Angkor . Nous avons visité le musée où sont conservées toutes les pièces les plus précieuses, car le site s'abîme beaucoup avec l'humidité de la région :  les pierres noircissent et les peintures murales ne sont presque plus visibles. Pourtant les sites mayas étaient très colorés, pas un endroit sans couleur sur les murs, les stèles. L'architecture est  tout à fait différente de celle d'Uxmal (dont j'ai malheureusement perdu les photos ... style Puuc), plus sobre, moins décorative.

Le site rassemble plus de 70 édifices, dont les plus importants sont la pyramide des inscriptions (à gauche) et le groupe de la croix (à droite)

 

 

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La tête du roi , surmontée de celle du dieu, de l'oiseau et du serpent. 

Le glyphe du bouclier symbole du roi (tous les rois avaient une représentation symbolique).

Les souterrains où l'on vénérait les ancêtres, l'observatoire du ciel : toutes les ouvertures du site étaient alignées de manière que la course du soleil ne soit pas interrompue. 

 

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Sur la route nous avons encore croisé beaucoup de "guadalupos", ces gens qui marchent,  courent, se déplacent d'une ville à l'autre en vélo ou en véhicule pour fêter les 11 et 12 décembre, la vierge de la Guadalupe, patronne du Mexique.

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Le paysage change beaucoup de celui de l'Etat du Yucatan : ici beaucoup de pâturages, de vaches, de moutons, de grandes fermes, et de collines verdoyantes. 

Et même la jungle qui commence à être plus haute, aussi j'en ai profité pour jouer aux Indiana Jones  sous la surveillance de mon guide  maya Juan (à droite) et de notre chauffeur José. Demain on continue vers le sud, pour 2 jours dans des "cabanes" (rebelotte les cabanes!) où je n'aurais sans doute pas internet ! et puis ce sera le Guatemala ...

Adios à Juan que je remercie pour sa gentillesse et toutes les choses qu'il m'a apprises !   

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 ...entre autres choses, la connaissance de nombreux végétaux :

La fleur de l'éléphant (qu'il tient ci-dessus)

Le "corozo" ou  le palmier à huile du Mexique :26-pamier-ahuile-du-Mexique-corozo.JPG                                           

Les graines de cacao 27-cacao.JPG

 

Les manguiers avec leurs petites mangues :  

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Les fleurs de bananiers et les bananes rouges  :

    29-bis.JPG  30-bananes-rouges.JPG   

 Les flamboyants aux fleurs rouges, et les "oreilles de l'éléphant" :

 

31-flamboyant--fleurs-rouges-.JPG          32-oreille-de-l-elephant.JPG

 

Les strelizias et les fleurs de perroquet : 

 

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A bientôt donc PEUT ETRE ....

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Après quelques jours passés à Valladolid comme base de départ vers différents sites, me voici à Campeche dont je repars déjà demain matin.

 

Valladolid est une jolie petite ville très agréable pour y séjourner plusieurs jours:

 

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De là, nous sommes partis voir le site archéologique de COBA, un site de 70 km2, perdu au milieu de la jungle, que l'on parcourt en vélo,  avec sa grande pyramide de Nohoch-mul, une des plus hautes du Mexique, et de nombreux autres momnuments .... que vous ne verrez pas car j'ai perdu toutes mes photos

(celle-là, je triche un peu, je l'ai photograpiée sur mon livre:)

 

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Ensuite je devais aller à Tulum, un autre site au bord de la mer, mais j'ai "zapé" .... pour rentrer me reposer un après midi à l'hôtel.

 

Le lendemain matin, changement de chauffeur et de guide pour les 8 derniers jours au Mexique. Mon guide s'appelle José, c'est un pur maya, il parle plusieurs langues dont le français, et a fait des études d'archéologie, il est très cultivé. Une chance pour moi !

 

Avec lui commence une première journée de visite à UXMAL (qui signifie "3 fois construite"), certainement le plus beau site maya que j'ai vu jusqu'à présent, considéré par certains comme l'une des sept merveilles du monde en raison de sa magnifique architecture. En tout cas un des plus beaux parmi les 10 000 (!)  sites archéologiques du Mexique.

 

Une conservation inouïe d'une grande quantité d'édifices de style "baroque maya" ou style "Puuc" qui se caractérise surtout par ses parements décoratifs : des mosaïques en relief sur la partie supérieure des façades et des portes (la plus grande toujours au milieu) qui s'élargissent grâce à des colonnes pourvues de chapiteaux . Là on peut vraiment imaginer la vie d'autrefois du peuple maya, dans cette grande cour carrée centrale entourée d'édifices (le palais du gouverneur, la pyramide du devin, le quadrilatère des nonnes, le jeu de pelote

Le jeu de pelote n'était pas un jeu mais bien un rituel religieux qui avait lieu dans la période des 5 derniers jours de l'année solaire. L'un des deux joueurs était sacrifié (une discussion est actuellement en cours pour savoir si c'était le vainqueur ou le vaincu ..)

Mais là aussi pas de chance j'ai perdu toutes mes photos

 

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Ajourd'hui arrivée à Campeche (prononcer Campeché!) pour la visite de cette belle ville coloniale fortifiée de 170 000 habitants située sur les bords du golfe du Mexique (baie de Campeche).

Seule ville fortifiée du Mexique ... elle ressemble à Saint Malo ,Guérande ou Carcassonne ... Aux 17 et 18ème siècles, les espagnols ont dû entourer la ville de ramparts pour se protéger des pirates anglais et hollandais.

Visite de la ville et surtout du magnifique musée d'archéologie maya. 

 

 

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De plus en plus au Mexique, on protège les stèles en les mettant à l'abri dans les musées, car sur les sites il y a toujours beaucoup de vols.

Ici  un "roi" très bien conservé : on distingue sa tête, ses grandes oreilles, son collier, sa couronne. Il est coiffé comme toujours du portrait d'un dieu. A droite, la sculpture d'une femme au crâne aplati (on aplatissait le crâne de certaines personnes, entre 2 planches, dès leur plus jeune âge de bébé, et s'ils survivaient c'était des héros, des rois des reines ...)

 

Pour finir quelques photos de la ville de Campeche :

 

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La "puerta vieja", une des 4 portes fortifiées qui marquent l'entrée de la vieille ville, une rue aux maisons coloniales colorées (certaines sont d'époque, d'autres sont neuves :la ville est classée au patrimoine mondial de l'UNESCO)

 

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 La Cathédrale de style baroque, l'ancien  palais du gouverneur qui est aujourd'hui transformé en galerie marchande

 

 

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Trois jeunes garçons qui vont de ville en ville en vélo, pour célébrer la Vierge Guadalupe, la Sainte patronne du Mexique que l'on célèbre tous les ans la semaine du  12 décembre. Je leur ai demandé pourquoi ils faisaient cela : pour que la vierge exauce leurs voeux  ??... mais bon, ils ont reconnu aussi que c'était pour se balader un peu pendant les vacances ! J'en ai croisé beaucoup sur les routes depuis quelques jours.

 

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La place centrale avec son kiosque où l'on peut dîner et où les jenes filles préparent Noël en apprenant à danser sur l'air de "gingle bells" ... on est loin de la belle musique cubaine !

 

Au fait, je ne sais pas si je vous ai dit, je fais la une de tous les journaux là bas, avec mon copain le CHE ... hé hé hé !!  

 

 

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Demain départ très tôt pour PALENQUE ...

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La cuisine du Yucatan est très typique, différente de celle de Cuba.

 

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Nous somme allés faire nos courses au marché de Valladolid, avant de retourner dans la communauté indigène d'Ek Balam pour préparer nous-mêmes notre repas, selon les traditions mayas qui existent toujours dans les campagnes

 

Je suis obligée d'aller très vite mais j'ai appris au marché quantité de noms de légumes et autres qui m'étaient totalement inconnus : exemple le jacama (sorte de carotte blanche - un tubercule qui se cuit et se mange un peu comme la pomme de terre), et les courgettes locales appelées calebasses (hé  oui, mais rien à voir avec la calebasse dont on se sert ici pour conserver l'eau comme en Asie) , des feuilles de cactus que l'on fait cuire, il parait que c'est très bon, et des piments de toutes sortes (les "chile")....  

 

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Bref, une heure de route plus tard, me voilà de retour dans la cuisine de mes cabanes adorées :) pour un cours très sympathique avec les cuisinières du lodge. Au menu : soupe de légumes, poulet cuit "sous terre" dans des feuilles de bananiers,  et tortillas . Les tortillas sont bien sûr la grande spécialité du Mexique et de toute l'Amérique latine je crois. Elles se préparent en mélangeant de la poudre de maïs avec un peu d'eau, et en les faisant cuire sur un plaque chauffante recouverte d'un peu de chaux pour que ça n'"attache" pas. Démonstration :

 

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La  cuisine mexicaine est si riche et variée qu'il me faudrait beaucoup plus de temps pour l'expliquer ... je le ferai plus tard ...

  

Bon ici, plus sérieusement , ce n'est pas terrible non plus : on m'a raconté ( de source bien informée) que la corruption sévit partout, que l'on peut acheter qui l'on veut comme on veut dès que l'on donne de l'argent (on paie un backchich et on peut faire emprisonner quelqu'un sans problème ... on paie le policier et la contravention disparait)

Les prochaines élections sont parait-il faites d'avance : le prochain président sera Enrique Pena Nieto, du PRI ! 

Facile d'acheter le résultat de ses élections avec l'argent de la drogue ( les chefs narco qu'on appelle CAPO)

 

Quand je m'étonne de la pauvreté dans laquelle semble vivre dans ce pays les communautés mayas ...,

  

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... on me dit que les mayas sont effectivement parfois pauvres (ils sont aidés par le gouvernement qui leur donne des lopins de terre et un peu d'argent ), mais qu'ils ont aussi parfois de l'argent qu'ils gardent parce qu'ils ne savent pas quoi en faire, dépenser ce n'est pas dans leur mentalité ni leurs coutumes. Donc ils restent en général comme ils sont, vivent dans des conditions précaires et cela ne les dérange pas. Ils vivent "à part" et sont manifestement à l 'écart de la société mexicaine qui les "méprise" un peu, et je dirais plus : fait montre à leur égard d'un certain racisme. On ne les voit pas à la télé par exemple, où il n'y a que des visages blancs ... ils ont un "chef" dans chaque village (en dehors du Maire officiel bien sûr puisqu'ils sont soumis aux mêmes lois que les autres) qui est là en tant que "conseiller" et parfois un peu "chaman" pour  prédire l'avenir et faire des célébrations mayas sur de petits hôtels (mais cela de moins en moins)

 

 

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il n'empêche que la grande vierge patronne du Mexique demeure la "virgen de la Guadalupe" que l'on voit partout

 

 

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 et Sainte Catarina pour la fête des morts le 1er novembre :

 

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Je voulais aussi dire un mot sur le CEIBA, l'arbre sacré, celui qui relie par ses racines et ses branches, le ciel et la terre. C'est un arbre très haut, creux (quand on tape fort dessus "ça résonne") et les enfants sont priés de s'en éloigner le soir car la légende dit que qu'ils peuvent disparaître dans le tronc . J'ai découvert aussi le ZAPOTE , l'arbre avec la sève duquel on fait le chewing gum, et le SISAL (ou Agave mais ça n'a rien à voir avec "l'agave blue" alcool qui sert à faire la TAQUILA, l'alcool à 40° typique du Mexique), le sisal une sorte de grand cactus, dont on tirait les fibres des feuilles pour faire les hamacs dans le passé. Aujourd'hui les hamacs sont faits en nylon.

 

 

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Et encore la "Chaya" , une grosse touffe d'herbe sauvage que l'on mange crue en salade ou cuite.

 

Je n'ai pas assez de temps pour raconter ce voyage si "chargé" et si riche en découvertes ... je complèterai plus tard,

 

D'autant plus que je ne m'en sors pas avec ce nouveau "mimi" et que je viens de perdre toutes mes photos d'aujourd'hui : j'ai passé la journée à COBA, un autre site archéologique très intéressant où j'ai pu enfin voir un "jeu de pelote" le premier car celui de Chitchen Itza est fermé pour réparation ... snif snif ( ci dessous 2 photos de Coba : le jeu de pelote et une des nombreuses stèles que j'ai vues  - Photos "volées" sur internet! )

     

Demain je change de région, j'attaque la descente vers le sud pour me rapprocher de la frontière guatémaltèque ...

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Mes premiers jours au Mexique filent à un train d'enfer … je parcours le nord du Yucatan dans tous les sens, pas une minute pour « souffler » , départ tôt le matin et retour en fin de journée.

Mon itnéraire :  

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 Découverte du pays très intéressante, mais vu le peu de temps qui me reste je vais être obligée de faire court !

Il fait très chaud pendant la journée (30°) et froid le soir. C'est la période sèche qui commence .

Le Mexique souffre en ce moment d'une très grande sécheresse, la plus dure depuis 1941! Ce qui cause de gros problèmes agricoles et d'eau. Seul le Yucatan, connu pour son climat humide, y échappe. Les routes, bordées de « maquis » sont bonnes dans l'ensemble, mais pleines de dos d'âne... Les paysages sont plats et verdoyants. La végétation luxuriante, très dense.

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 Cancun, rien à voir.

 

Départ le lendemain pour la communauté maya d'Ek Balam située à une demi-heure de voiture au nord de Valladolid, et installation dans un site « écotouriste » : les cabanes U Najil. L'expérience sera pour moi de courte durée (1 nuit au lieu de 7 prévues) car je ne supporte pas ici le manque total de confort ni la solitude de ce lieu très austère.

 

Ek Balam est un tout petit village maya, avec une place centrale, une école, et la pauvreté ambiante à laquelle s'ajoute un manque d'hygiène très visible. Tout ici me paraît très rudimentaire, les gens vivent effectivement dans des « cabanes » au sol en terre battue, au toit de chaume ou de feuilles de palmier, font la cuisine sur le feu de bois, et dorment souvent dans des hamacs. Les hommes semblent un peu durs, les femmes sont plus souriantes et très gentilles.

 

A droite ma cabane, à gauche une maison du village 

 

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Les mayas sont physiquement très reconnaissables : peau foncée, petits, trapus, visages ronds et yeux étirés des indiens. Ici ce sont les « mayas yucatèques », ils sont environ 10 OOO dans le Yucatan, vivent en communautés dans de petits villages, ont leurs écoles où ils peuvent apprendre la langue maya et l'espagnol. Mais tous ne parlent pas espagnol m'a-t-on dit. Les lois sont les mêmes que pour tous les autres mexicains. Dans chaque village, comme partout ailleurs il y a un « président » élu au SU qui occupe le « palacio municipal », souvent une ancienne maison coloniale. Les mayas sont manifestement très pauvres, ils passent leur temps à cultiver leur propre lopin de terre, travaillent rarement ailleurs, sauf dans le tourisme écologique en pleine expansion au Yucatan. Les femmes s'occupent de la maison et des enfants.

On m'a dit que les mexicains, dans l'ensemble sont très machistes, les femmes restent souvent à la maison...

L'habit traditionnel maya est le hipil pour les femmes, une robe blanche brodée, les hommes eux portent des  vestes et pantalons  blancs . Les femmes ont une fleur rouge dans les cheveux : à gauche si elles sont célibataires, à droite si elles sont mariées. On voit partout les femmes en hipil.

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 On mange très bien au Mexique ! La nourriture est très variée et les plats cuisinés raffinés.

La nourriture maya typique :

-la tortilla de maïs, qu'ils cuisent, réduisent en poudre, mélangent avec de l'eau, et étalent à la main sur une plaque chauffante posée sur le feu.

-les haricots (frijol), patates douces

-le porc, le poulet... accompagnés d'épices très forts, le piment (chile)

au début de chaque repas, on nous sert des « chips » avec un pot de chile et un autre d'oignons mélangés à des poivrons ou tomates.

 

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Nous sommes ensuite partis sur la côte nord à la réserve biosphère de Rio Largartos,où j'ai fait un superbe tour en bateau voir  les crocodiles, les oiseaux migrateurs, notamment les flamants roses, les hérons, des aigles pêchant … jusqu'aux étangs de sel . Là les pêcheurs utilisent l'argile blanche pour se protéger contre les insectes et les rayons du soleil. Rio Lagartos est un petit port très agréable où il ferait bon rester quelques jours !

 

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Puis visite du site archéologique de l'ancienne cité maya de Chichen Itza.

 

Les grands sites mayas étaient de véritables villes, et non seulemet des centres cérémoniels. Toute une population vivait aux alentours des bâtiments cérémoniels. Chichen Itza devint entre le 11ème et le 13ème siècle la plus importante cité de toute l'ère maya. Les premières recherches archéologiques ont débuté vers le milieu du 19ème siècle et sont toujours en cours. On trouve les 2 styles maya (soubassement droit -importance du perroquet) et toltèque (soubassement incliné – importance de l'aigle et du jaguar). L'édifice le plus impressionnant et bien sûr le « castillo » situé au centre de la grande place carrée, formé de 2 tempes-pyramides superposés.

 

Ci dessous à gauche, l'annexe des Nonnes, de style Puuc, qui figure la gueule du monstre terrestre. A droite la tombe du grand prêtre.

Ce qui m'a le plus étonnée dans ces lieux de vie, ce sont les sacrifices humains que l'on y faisait, pour gagner la faveur des dieux : c'était surtout les princes , les nobles, les prêtres qui faisaient couler leur sang en se scarifiant. Par exemple ils se perçaient la langue avec une tige épineuse pour que le sang coule jusqu'à leurs pieds !

 

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Visite de la ville coloniale d'Izamal, célèbre pour son couvent construit par les conquistadors sur un monument indigène sacré, et son musée d'art populaire mexicain.

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Le lendemain route vers l'ouest jusqu'à la «  jungle » Punta Laguna où j'ai pu voir un singe et faire une promenade en barque sur la lagune.

 

 

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Je suis donc désormais dans un hôtel très sympathique de Valladolid , à mi chemin enre Mérida et Cancun. Une jolie ville au charme colonial. Ici aussi comme à Cuba, on aime la fête, les fêtes, les orchestres jouent les samedis et dimanches soir sur les places, les gens sortent beaucoup le soir quand la nuit tombe et que la fraîcheur arrive.

C'est très vivant, je suis contente d'être ici, d'avoir quitté les cabanes... et je peux faire mon blog ... même si c'est vrai, je me suis un peu éloignée des indiens mayas ...

 

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Le lendemain 5h de voiture + 4x4  pour remonter  sur la côte nord voir la zone biosphère de Solferino : un monde aquatique et une étrange "fôret aquatique  primaire" faite d'arbres que l'on appelle des "bouchons" qui vivent dans l'eau . Ils appellent ça la "jungle", mais c'est en fait identique à la  forêt amazonienne dont les arbres sont moins hauts. Notre 4x4 est quand même revenu entier (et nous aussi) après s'être frayé son chemin en pleine forêt pendant 2 heures. Ce qui m'a le plus fait rire, c'est que sur le toit, le chauffeur avait fixé des cordes de guitare, et à chaque fois que l'on se prenait une branche d'arbre ... ça faisait de la musique !

 

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Le lendemain retour toute la journée à Ek Balam (Eh oui, les cabanes :) pour une visite du village et un cours de cuisine maya, après avoir été faire nos courses au marché de Valladolid ... 

 

 

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Carte d'identité:

 

- Régime politique : Régime présidentiel - République fédérale, composée de 13 états (dont le Yucatan) plus le district de Mexico, chacun ayant à sa tête un gouverneur élu au suffrage universel.

Le Président de la République est lui aussi élu au SU pour 6 ans non renouvelable. Le dernier Président élu en 2006 est Felipe Calderon du PAN (Parti d'action nationale, droite catholique des classes moyennes) alors que le PRI (Parti Révolutionnaire Institutionnel, était au pouvoir depuis 71 ans sans interruption). Il y a 2 assemblées, le Congrès et le Sénat.

- Superficie : Le Mexique avec 1 970 000 km2, est grand comme 4 fois la France

- population : 112 millions d'habitants (45% ont moins de 20 ans avec une espérance de vie de 73,4 ans), dont 65 % de métis et 10 à 20% d'indiens selon les sources, et le reste de créoles (blancs descendants des espagnols). Donc un pays jeune, majoritairement urbain (60%). 56 hab. au km2

- Langue : espagnol (Castillan) + langues mayas (Nahuati, Maya, Zapothèque, Mixtèque)

- Religion : catholique à 84%

- Taux d'alphabétisation : 93%. Presque100% des enfants vont à l'école, mais seulement 85% atteignent le niveau de la 5ème. Les écoles

- Monnaie : 1 euro = 16,6 peso mexicain (MXN)

Le Mexique fait partie de l'ALENA (équivalent du "marché commun" du continent américain), de l'OCDE, et du G20 qu'il présidera en 2012

- Principales ressources : le pétrole (7ème producteur mondial). Une compagnie la Pemex détenait depuis 1938 le monopole de l'exploration et de la production, mais elle vient de confier ses champs pétrolifères à des compagnies privées pour essayer de remonter sa production déclinante. Le gaz, l'argent, le cuivre, le fer.., le maïs, le blé, le café, l'industrie automobile, électroménager…l'industrie, le secteur tertiaire et le tourisme en pleine expansion sont aussi les piliers de l'économie.

- Ce fut le pays d'Amérique latine le plus touché par la crise de 2009

- Salaire moyen : 430 USD (à vérifier)

- Indice de développement humain : 0,750 - 56ème rang sur 182

- Politique extérieure : le Mexique joue un rôle d'équilibre et de pont entre l'Amérique du nord et l'Amérique latine, Avec l'Europe, les affinités sont réelles (partenariat avec l'UE)

- Politique intérieure : le Mexique doit surtout faire face à un regain de violence : l'incendie qui a fait 53 morts le 25 août dernier au casino de Monterrey, la capitale de l'Etat du Nouveau Leon, est à replacer dans le contexte de la "guerre des cartels de la drogue". Dans le seul Etat du Nouveau Leon il y aurait eu 15 000 assassinats en 2010 et 850 depuis le début de l'année 2011, ainsi que 7000 enlèvements par an en moyenne ! La violence augmente et s'étend désormais à l'ensemble du territoire mexicain. La sécurité est l'objectif prioritaire du gouvernement. Le Président Calderon a tenté de nombreuses réformes qui n'ont pu aboutir faute de soutien parlementaire.

Le président Calderon vient de réaffirmer qu'il s'engageait avant la fin de son mandat, à rétablir l'ordre et la sécurité dans le pays.

 

Histoire:

 

- 300 av.JC à 700 ap. JC : c'est l'âge des civilisations "classiques" (Teotihuacan, El Tajin, les Zapothèques, et les Mayas, qui connaissent une fin brutale vers l'an 1000. (voir mon texte sur la civilisation maya)

- Au 10ème siècle les Toltèques s'installent au Yucatan, puis les Aztèques au 14ème siècle dans la vallée de Mexico.

- En 1517 Francisco Hernández de Córdoba conquistador espagnol, envoyé en expédition par le gouverneur de Cuba, découvrit le Yucatan et la civilisation Maya. Il meurt la même année.

- En 1519, qu'Hernando Cortés, autre conquistador espagnol, particulièrement ambitieux et cruel, débarque pour le compte de Charles Quint, roi de Castille, dans le golfe du Mexique, et atteint l'ancienne Mexico (Tenochtitlan) qui tombe aux mains des espagnols 2 ans plus tard.

C'est l'acte fondateur de la "Nouvelle Espagne", la conquête de l'empire Aztèque et le début de la colonisation espagnole dans toutes les Amériques, au 16ème siècle.

En 1598 pour les espagnols sont implantés sur tout le territoire mexicain. Leur colonisation a été lente, cruelle et difficile.

Le début aussi des guerres d'indépendance (menées par Miguel Hidalgo qui sera fusillé en 1811). Le traité de Cordoba consacre l'indépendance du Mexique en 1821. Le Yucatan se rattache définitivement au Mexique en 1848

La Constitution fut promulguée en 1917.

Ensuite l'histoire du pays est une succession de conflits avec les Etats-Unis, de conflits religieux et ethniques (soulèvements des indiens zapatistes du Chiapas menés par Marcos en 94 et 2006), de révoltes d'étudiants (en 1968), de guerres des cartels de la drogue (toujours d'actualité surtout dans le nord avec la tuerie de Monterey notamment), de crime organisé, de désastres écologiques (incendies, un terrible tremblement de terre à Mexico en 1985, l'ouragan Mitch en 1998…des cyclones et inondations - j'espère que la tempête tropicale actuellement en cours dans le Yucatan sera terminée lorsque j'arriverai en décembre !-) … et aussi de nombreux projets de réformes

 

Géographie du Yucatan :

 

La péninsule du Yucatan mesure environ 300 km de long sur 250 de large (grande comme un quart de la France) fait face à Cuba et à la Floride. Elle ferme le golfe du Mexique. Elle regroupe les Etats du Yucatan, du Quintana Roo et une partie de l'Etat de Campeche.

La région est un vaste plateau calcaire très plat (hauteur maximum 200m), avec très peu de rivières (quelques rivières souterraines). Le climat est tropical avec des pluies de juin à octobre

C'est la région la plus touristique du pays, en particulier la côte Caraïbe. Mais le Yucatan possède de nombreux sites archéologiques Mayas (Uxmal - Chichen Itza), des réserves naturelles avec une biodiversité encore préservée (très importante pour les Mayas), et bien des endroits hors des entiers battus qui gardent une âme mexicaine authentique comme les anciennes haciendas rénovées.

 

La population :

Autant pour le Mexique, que pour le Guatemala et l'Equateur, il convient d'être très prudent tant en ce qui concerne les appellations des populations que les chiffres, tant ceux-ci varient en fonction des sources…Difficile de savoir la vérité, c'est un véritable embroglio linguistique selon les analyses et interprétations de chacun!

Donc pour faire simple, je ferai toujours les mêmes distinctions, à savoir :

- Les métis : (ou "ladinos" ou "latinos" ou "criollos" ou "chicanos" ce dernier terme étant très péjoratif) plus couramment appelés "latinos" terme qui se réfère à la région d'origine : L'Amérique latine. Un métis "latino" est donc une personne métissée, de langue ou de culture espagnole ou européenne.

Les métis se décomposent eux-mêmes en 3 groupes principaux : les mestizos (métis d'indiens et de blancs), les mulatos (mulâtre en français - métis de blancs et de noirs) et les zambos (métis de noirs et d'indiens)

(NB : un métis n'est pas forcément issu de l'union d'un blanc et d'un noir. Un métis est issu de l'union de deux personnes de couleurs différentes tout simplement. Ce peut très bien être papa indien, maman chinoise. Alors que le mulâtre, est forcément né de l'union d'un blanc et d'un noir.)

- les indiens : (ou "indigènes" ou "aborigènes" ou "natifs" ou "autochtones") sont les descendants directs des habitants présent dans le pays avant l'arrivée des colonisateurs, en l'occurrence essentiellement les espagnols.

- les noirs

- les blancs

Mais cette répartition est elle aussi, à mon avis, sujette à caution car le "métis" a souvent pour critère de race, alors que "l'indien" a plutôt pour critère une origine géographique … bref, tout ça est bien compliqué et je m'en tiendrai là car c'est la répartition que j'ai le plus souvent trouvée dans tous les documents consultés.

Le Mexique a donc une population estimée à 110 millions d'habitants (presque 2 fois celle de la France) dont :

- 65% de métis (mestizos : mélange d'indiens et d'européens)

-10 à 20% d'indiens selon les sources (environ 12 millions)

- et le reste de blancs (descendants des Espagnols) et de noirs descendants d'esclaves africains

 

Voici quelques communautés ou groupes d'indiens présents au Mexique. Ils se repartissent de la façon suivante :

- dans la Sierra occidentale : Tarahumaras, Coras et Huicholes,

- sur la cordillère volcanique : Tarasques du Michoacan, Oromis de la région de Mexico et Nahuas de Taxco,

- autour du golfe : Totonaques près de Véracruz, Huastèques et Chontales dans le Tabasco,

- dans la Sierra et la vallée de Oaxaca : Mixtèques et Zapotèques,

- dans le sud du pays, les Mayas : Chols, Lacandons, Tzotzils et Tzeltals au Chiapas et Yucatèques dans le Yucatan.

  mexique-indien.jpg

Les chiffres varient beaucoup selon les sources, car il n'existe pas de véritable recensement des populations indigènes : selon la CNPM ( commission nationale pour le développement des peuples autochtones), le nombre d'indiens est estimé à plus de 14 millions soit 10 à 15% ou 20% de la population, dont 5% soit plus de 5 millions environ, vivent encore en autarcie, avec toutes les caractéristiques de ce genre de population : faible niveau d'éducation (25% d'analphabètes et seulement 28% des 15/24 ans poursuivent leurs études au-delà du collège), d'accès à la santé, de revenu et d'alimentation.

 

Selon le CONEVAL (Conseil national à la Politique de Développement Social) 75% de la population indigène vit dans un état de pauvreté multidimensionnel, c'est-à-dire n'a pas les moyens de subvenir à ses besoins les plus essentiels et sa situation est marginalisée.

Les Indiens du Mexique parlent 68 langues autochtones réparties en plus de 11 familles linguistiques.

Les 2 langues indigènes les plus parlées sont le nahuati dans le centre et le maya (ou yucatèque) dans le yucatan.

En mars 2010, a eu lieu dans le Yucatan, le 3ème pré-congrès des peuples autochtones sur les zones protégées et les droits territoriaux, lequel a abouti à la "Déclaration de Yucatan" dans laquelle les indiens demandent notamment la conservation de leur terres et territoires, ainsi que leur accord préalable pour toute mesure ou projet concernant ces zones.

Il existe de nombreuses associations ou fondations dont le but est de promouvoir le développement des communautés indigènes (par exemple la fondation "Haciendas del mundo Maya" dans le Yucatan …)

Mme GABRIELA GARDUZA (Mexique - représentante de "l'Instance permanente des Nations Unies sur les questions autochtones") a indiqué que la Constitution mexicaine consacre les droits au développement et au respect de l’identité culturelle des autochtones. Il reste cependant à harmoniser les lois fédérales et locales, a-t-elle dit. Elle a expliqué que le Conseil consultatif de la Commission nationale pour le développement des peuples autochtones, qui comprend des représentants de 62 peuples, analyse, discute et formule des propositions concrètes sur les politiques et mesures prises par le Gouvernement dans ce domaine, comme le Programme de développement des peuples autochtones 2009-2012. En ce qui concerne l’identité culturelle, le Gouvernement poursuit notamment les objectifs de développement humain durable et de renforcement du dialogue entre les cultures et les traditions. Il œuvre aussi pour que les autochtones établissent leurs propres modèles de développement, a ajouté la représentante. (Source de cet article : www.gitpa.org - Groupe international de travail pour les peuples autochtones)

 

- PIB par habitant : environ 9243 dollars par an : 61ème rang (France 40591 - FMI 2010)

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Les premiers habitants des Amériques arrivent probablement par le détroit de Béring vers

50 000 avant JC

Les civilisations précolombiennes (avant Christophe Colomb) sont les civilisations de Méso-Amérique et d'Amérique du sud.

On appelle Méso-Amérique l'aire culturelle de l'Amérique précolombienne occupée par des ethnies qui partageaient de nombreux traits culturels, avant la colonisation espagnole au 16ème siècle. D'un point de vue géographique, elle s'étend du nord du Mexique au Costa Rica.

La civilisation Méso-Américaine comprenait (notamment), des plus anciens au plus récents: les Olmèques, civilisation mère sur les bords du golfe de Campêche : -1200 à -400

les Zapotèques , leurs successeurs

les Mayas : -1600 à + 900,

les Toltèques venus du nord: 1000 à 1150

les Mixtèques,

les Astèques,

les Totonaques qui se sont alliés aux espagnols.

Celle d'Amérique du sud : les Incas, les Moches, les Chibchas, les Canaris.

  

 

Parmi les civilisations de la Méso-Amérique, celle du peuple MAYA, aujourd'hui disparue, est la mieux connue bien que son origine soit encore source de désaccord entre savants. Originaire du Yucatan aux environ de l'an 1600 av. J-C, elle a atteint son apogée autour des années 250 à 650 ap. J-C (période dite "classique").

L'aire Maya couvre la partie orientale de la Méso-Amérique, à savoir le sud-est du Mexique (Yucatan et Chiapas), le Guatemala, le Belize, le Honduras et El Salvador. Ce territoire fait 324 000 km2 (60% de la superficie de la France), partagé entre Basses Terres du nord et du sud (jusqu'à 1000m) et Hautes Terres (Altiplano, de 1000 à 2000m). Les descendants des Mayas continuent d'occuper les territoires de leurs ancêtres, pour une population estimée aujourd'hui à 20 millions d'individus, dont 6 millions de personnes qui parlent l'une des 28 langues mayas réparties en 9 grandes familles linguistiques, parmi lesquelles le quiché, le kakchiquel, le mam et le kekchi.

Les Mayas se répartissaient en plusieurs Cités-Etats indépendants (notamment les "indiens" terme signifiant "natif de sa terre", Quichés et Cakchiquels) gouvernés chacun par leur propre hiérarchie régnant sur un territoire de taille variable : le chef religieux, Halah Uinic, c'est-à-dire "l'homme véritable" qui est à la fois responsable religieux, roi et juge, puis les prêtres, les nobles et les guerriers, les artisans et les marchands, les paysans, les esclaves.

La noblesse et le clergé vivaient au cœur de la cité édifiée autour des centres cérémoniels, le peuple dans les environs pour défricher les terres et cultiver le maïs, les haricots, le coton, le cacao …

Le toit des maisons, construites en pierre, en brique, en bois, était recouvert de palmiers. Les femmes, levées dès 3/4 h du matin, travaillaient à la maison, les hommes aux champs.

La société était exclusivement agricole, les Mayas ne connaissaient pas le fer donc n'utilisaient aucun outil en métal mais savaient tisser, faire de la poterie, et faire des routes pour le commerce

La monnaie était la graine de cacao.

 

Les caractéristiques de la civilisation maya : les calendriers

 

S'inspirant des découvertes de leurs prédécesseurs, (les Olmèques 1200 à 500 av. J-C), les Mayas ont maîtrisé l'astronomie (science de l'observation des astres), étaient très portés sur l'astrologie (croyance selon lesquelles les planètes apportent des informations qui permettent d'analyser et de prédire les évènements - les signes du zodiaque) et la cosmologie religieuse (selon laquelle l'étude des textes religieux fondamentaux permet de dire que l'Univers est le fruit de la création divine).

Les Mayas avaient mis au point pour leur propre fonctionnement deux calendriers. Le temps était calculé en combinant un calendrier solaire agricole de 365 jours basé sur le soleil (le Haab), et un calendrier rituel sacré de 260 jours (le Tzolkin, un système de divination 13 par 20) :

 

1) Le Calendrier sacré = TZOLKIN = "Compte court" : 260 jours

 

L'année cérémonielle des Mayas se composait de13 périodes de 20 jours et comptait donc 260 jours.

Les 20 jours étaient associés à 20 glyphes différents et étaient mis en relation avec des divinités, des animaux ou des objets sacrés. Le cycle de 20 jours peut se comprendre aisément dans une numérotation vigésimale (système de numérotation ayant une base 20), en revanche l'utilisation d'une base 13 pour les périodes reste un mystère.

Ces 20 jours de base étaient cycliquement affectés d'un signe numératif se lisant de bas en haut : une barre pour 5, un point pour 1.

 

Comment étaient associés les jours et les numéros ? En déroulant les jours du calendrier et en leur affectant un nouveau numéro. Lorsqu'on arrivait au numéro 13, on enchaînait à nouveau par le numéro 1. Au bout de 260 jours, le cycle était bouclé. (20 X 13 = 260 jours)

La façon la plus imagée pour se représenter ce déroulement est d'imaginer deux roues d'engrenage qui tournent ensemble.

 

les inframondes 003

 

 

 

Le calendrier sacré avait trois utilisations principales :

 

- Cérémonies et rituels communautaires et individuels,

- Pour deviner les réponses aux questions spécifiques (comme notre astrologie horaire)

- Pour pronostiquer le destin d'un individu (comme notre astrologie natale), ainsi que le moment exacte pour les semences et la récolte, les sacrifices, et la conquête d'une peuplade rivale

 

Au début, les Mayas ont d'abord vénéré les grandes forces de l'Univers: le soleil, la lune, l'eau, la terre. Après les dieux se sont multipliés et étaient très nombreux. Ils étaient associés à chaque élément de la nature : CHAC présidait à la pluie et au vent, AH MUN "seigneur des forêts" était le dieu du maïs et de l'agriculture, KUKULCAN "le serpent à plume" dieu des vents et ouragans, de la lumière et de la vie, ITZAMNA qui signifie "roi", est la divinité suprême du panthéon maya, le créateur de l'univers.

 

2) Le calendrier agraire ou civil = HAAB = "Année vague" : 365 jours

 

Le calendrier solaire de 365 jours se décomposait en 18 mois de 20 jours, auxquels on ajoutait une période très courte de cinq jours (18 x 20 + 5 = 365 jours).

A ces 2 calendriers il faut ajouter 2 "comptes" pour le calcul du temps linéaire:

 

3) LE COMPTE CALENDAIRE :

 

Les deux cycles commençaient en même temps : la "roue calendaire" combine les calendriers Tzolkin et Haab. Une "date de la roue" comporte toujours 4 éléments : 2 du calendrier sacré et 2 du calendrier agraire. Chaque jour elle donne une date qui ne se reproduit que tous les 52 ans (années vagues) ! C'est ce qu'on appelle le "compte calendaire"

La roue calendaire ne donne que le jour et le mois sans spécifier l'année.

Il fallait combler cette lacune :

 

4) Le "COMPTE LONG" ou "choltun" :

 

Pour situer les événements dans le passé, il était nécessaire de partir d’une date initiale, un système linéaire, comme nous le faisons en prenant comme référence la naissance du Christ.

Les Mayas avaient calculé une date d’origine qui correspond au 13 août 3114 avant notre ère. Il s’agit là d’une convention (ou de la date de création du monde?), qui permet d’inaugurer le compte long des treize baktuns, de 144 000 jours chacun.

 

En travaillant à décoder le sens du temps et de ses cycles, les Mayas ont inventé ce qui pourrait être le système de calcul mathématique le plus sophistiqué de l'histoire de la culture humaine, mise à jour par l'étude des "codex" (livres dont 4 seulement sont parvenus jusqu'à nous!) et des blocs glyphiques composés de divers signes ou "glyphes" trouvés sur les pierres.

Certains signes expriment des concepts, d'autres traduisent des syllabes.

.

Tous les rituels mayas étaient dictés par ce calendrier des cycles sacrés de création et de destruction : des cycles de 5125 ans : le cycle actuel aurait donc commencé en 3114 av JC et devrait prendre fin en 2011. Le 21 décembre 2011, le cycle long s’achèvera, ce qui coïncidera avec le solstice d’hiver. C’est alors que, selon les prophéties, l’ère maya prendra fin.

Ce qui donne la pyramide suivante :

 

les inframondes 005

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Sur le dessin de la pyramide, on peut voir comment les 9 cycles d'évolution de l'univers, ou Inframondes, s'empilent en s'imbriquant les uns aux autres.

En remontant la pyramide le temps s'accélère. Nous évoluons de plus en plus vite. A droite l'accélération du temps : chaque inframonde qui porte un nom (à gauche), est 20 fois plus court que le précédent, et divisé en 13 phases de croissance. Les Inframondes fonctionnent en même temps de sorte que l'accélération de l'évolution est exponentielle. Par exemple les changements évolutifs pendant l'inframonde planétaire sont 20 fois plus rapides que ceux qui eurent lieu durant l'inframonde national. Ce dernier porte aussi le nom de "Compte long" ou "Grande année".

 

Le compte long est le cycle des 5125 années nécessaires pour révéler le Dessein du Créateur dans l'évolution des êtres humains et de la planète. Il est basé sur les "tuns" de 360 jours qui font référence aux forces divines et non pas aux cycles astronomiques lesquels sont en relation avec l'année solaire de 365 jours. Ils sont multipliés par une puissance de 20. Le compte long de 5125 années est divisé en 13 cycles d'environ 394 ans appelés baktuns. Chaque baktun est divisé en 20 cycles appelés katuns. Chaque katuns est composé de 20 tuns de 360 jours. Puisque l'unité de base, le tun, comporte 360 jours, le temps recule petit à petit de 5 jours par année solaire, ce qui nous éloigne du temps linéaire. Le Compte long est ainsi constitué de multiples de 13 et de 20.

 

les inframondes 006

 

 

Nous sommes aujourd'hui toujours dans le "Compte long"", au milieu du 8ème Inframonde (galactique) qui a commencé en 1999 et ne durera que 12,8 années, pour finir donc le 21 décembre 2011 (d'autres disent 2012), jour du solstice d'hiver, et jour où le soleil se lèvera pour se joindre à l'intersection de la Voie lactée et du plan écliptique.

 

Cette date marquerait selon les adeptes de la théorie, soit la fin apocalyptique du monde (fantasme ésotérique?), soit plus rationnellement un changement dans la conscience mondiale et le début d'un nouvel âge. Il est vrai que la menace qui pèse sur notre planète est lourde. Les Mayas ne nous n'auraient-ils pas légué depuis les fonds des temps, un appel à une prise de conscience collective des mesures urgentes d'application quotidienne à prendre pour chacun de nous, chacun de nos acteurs économiques, financiers, politiques, sociaux ?

 

Alors, la fin d'UN monde ? Peut-être ce que les écologistes de chez nous qualifient aujourd'hui du "jour de dépassement de la terre" … J'y serai …affaire à suivre

 

 Les prêtres astronomes cherchaient des signes dans les cieux, et pour observer les mouvements complexes du soleil ils avaient construit des observatoires et des gnomons (cadrans solaires) pour mesurer les ombres. Les temples et les Palais étaient alignés sur le soleil et les étoiles. Ils croyaient en un voyage après la mort dans un inframonde, un monde souterrain. Les sacrifices humains étaient nombreux : le sang devait couler pour calmer les dieux. Ils utilisaient le calendrier sacré.

 

- Le ciel et le monde souterrain étaient plats, le nombre des divinités incalculable. Les plus connus : le dieu du feu, le dieu de la pluie ou le serpent à plumes … et la culture d'El Tajin : le fameux jeu de balle.

 

- Les Mayas ont aussi inventé le zéro, l'écriture hiéroglyphique (caractères représentant des objets divers), une architecture importante (temples-pyramides, souvent à 9 étages comme les 9 Inframondes), palais, observatoires, réservoirs souterrains d'eau de pluie : les cenotes…).

Ils étaient de grands bâtisseurs, mais seuls les temples en maçonnerie de pierre ont résisté au temps. Ces temples n'étaient que de faibles dimensions. Il y avait 4 grandes villes : Chichen Itza, Tikal, Bonampak, et Palenque.

 

Ci-dessous le temple pyramide à degrés de Chichen Itza au Mexique (Yucatan).

 

Chichen-Itza-01a

 

- L'écriture hiéroglyphique, qui ne pouvait être déchiffrée que par les sacerdotes et l'élite gouvernante, était consignée dans des "codex" dont il ne reste que 4 dans le monde (aucun au Guatemala) : le codex de Dresde, le codex de Paris, le codex de Madrid et le codex Grolier.

 

les inframondes 002

Sur le glyphe ci-dessus (codex de Dresde) on voit comment sont associés des dates (colonne de gauche : à chaque jour est associé un glyphe), des chiffres (les barres et les points), des personnages accompagnés chacun de 4 blocs glyphiques. Le tout figure une offrande à la divinité pour une bonne vie.

 

Vers le 9ème siècle la région commence à souffrir d'une sécheresse prolongée d'autant plus que le sol de la région, située en milieu tropical, est karstique donc perméable à l'eau. La nourriture se fait plus rare.

 

Les Cités-états et les seigneurs de guerre, se livrent à des combats impitoyables : on oublie l'astronomie au bénéfice de l'art de la guerre.

L'une de ces guerres fut conduite par une femme ce qui est exceptionnel : la reine de Naachtun (ruines situées entre Tikal et Calakmul), celle que l'on appelle "la Dame du sixième ciel", ambitieuse et cruelle. Elle contribua beaucoup à l'effondrement de la fragile civilisation et au déclin de l'empire.

 

Les Mayas du sud abandonnèrent leurs villes les premiers, et ceux du nord s'intègrent à la société Toltèque vers 1200 ap.JC : c'est alors le début d'une nouvelle culture mixte où l'usage du fer apparaît mais où les guerres s'amplifient sous les révoltes des Mayas. Elles aboutissent à la chute de Chichen Itza puis de Mayapan en 1441.

 

Toutes les cités mayas furent détruites même si certains centres "périphériques" perdurèrent : ainsi les mayas du Yucatan opposèrent une résistance farouche jusqu'en 1546. Le dernier royaume maya, celui de Tayasal ne fut détruit qu'en 1697.

Après deux siècles de guerres incessantes et cruelles, la civilisation maya a disparu

Aujourd'hui on évalue à 3 millions le nombre de descendants directs des mayas, qui conservent leurs langues et traditions anciennes. Pour eux, la croyance en l'influence du cosmos sur l'existence humaine et la nécessité de rendre hommage aux dieux par des rites, continuent de s'exprimer dans une foi hybride : chrétienne et maya.

 

 

(Sources : essentiellement le livre de Barbara Hand Glow : "Le code Maya" Collection Aventure Secrète - "Le monde Maya" encyclopédie du voyage Gallimard, et "Le Guatemala" de Jac Forton dans la collection "Les guides : Peuples du monde")

Martine 

septembre 2011.

 

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Comme le dit Sara Roumette dans son excellent livre « Cuba » paru aux éditions de La Découverte, Cuba est en quelque sorte un pays « schizophrène ».

 

J'ai pu en effet constater qu'ici la vie est double, tout est duplicité, contradiction :

- entre l'idéal affiché partout par la propagande omniprésente (panneaux dans les rues et sur les routes, télévision, journaux …qui vantent un pays où la solidarité, l'abondance, le bonheur règnent en maîtres) et la réalité du quotidien (information inexistante, pauvreté , population à bout de souffle et affamée)

- entre les règles morales revendiquées et l'absence de morale au quotidien (vols, débrouille, contournements des lois, prostitution)

- double monnaie, économie parallèle

- signes d'ouvertures qui sont en réalité de la poudre aux yeux car le seul objectif est de faire rapporter de l'argent à l'Etat (ex : les petites boutiques, les chambres d'hôtes, l'achat de voitures et les échangent internationaux)

- entre un passé mythique et un avenir annoncé radieux ...

- entre l'obligation de se taire et l'exubérance spontanément bavarde des cubains qui font face grâce à la musique, la danse et les blagues, leurs soupapes de survie..

 

Bref, un pays où la « période spéciale » n'en finit d'être très spéciale et n'en finit pas de finir... je ne m'attendais pas à cela, pas à ce point.

 

Il est difficile de porter un jugement tout à fait objectif sur le régime cubain : rien n'est jamais tout noir ou tout blanc… Il est certain que les Etats-Unis en s'acharnant à couper l'économie cubaine du reste du monde, à l'isoler, n'ont pas aidé à la démocratisation du pays.

 

Je crois que personne n'est capable de dire aujourd'hui comment tout cela va finir... il faut attendre, encore attendre.

 

Un chose est sûre, Cuba est en faillite, la grande majorité de la population est sans travail et affamée.  C'est triste à voir.

 

Le mieux c'est peut-être de terminer par une de  leurs blagues préférées :

 - « Aujourd'hui je vais aller faire mes courses à la télévision !»

et une illustration de leur sens de l'humour :

quand je demande s'il est permis de fumer une cigarette dans le patio de l'hôtel, un serveur me répond :

- "mais bien sûr voyons, Madame, vous ne savez donc pas qu'à Cuba, tout est permis ?" 

 

Ceci dit, je voudrais dire que mon voyage à Cuba fut d'un exceptionnel intérêt et toujours surprenant : culture, histoire, musique, danse, hôtels coloniaux au charme fou, guides de très grande qualité. 

 

Merci  à tous les cubains qui m'ont accueillie avec tant de gentillesse.

 

Aller pour finir je vais vous livrer un secret : après mon passage à Cuba, ils ont été tellement contents de tous les compliments que je leur ai fait sur mon blog, que je je suis désormais célèbre et on peut voir mon portrait affiché  dans les rues avec mon grand copain !!

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                                            HASTA LA VICTORIA ! 

 

 

panneau

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Ce matin je vais au marché local de Trinidad : celui où se rendent les cubains quand leur carnet d'alimentation est épuisé. La rue qui y conduit est bordée d'immeubles collectifs dans un état de décrépitude incroyable … sur la place du marché les stands sont rares et presque vides : on y trouve des patates douces, des haricots, des goyaves, des papayes, des oranges moches comme tout (à cause de l'épuisement des sols et du manque d'eau ) des morceaux de cochon, de l'ail, des oignons … c'est à peu près tout. Ce qui ne les empêche pas de faire les clowns, toujours .... 

 

 

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 Les vendeurs viennent au marché en cariole. 

 Des fruits que j'ai découvert là bas : des bananes plantain et des chirimoyas (on ouvre et on mange la pulpe)    

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Je voulais voir la mer des Caraïbes (à 15 km) avant de partir : j'ai trouvé un vieux taxi « au noir » (plaque d'immatriculation jaune, pas de mention taxi, pas de compteur) conduit par un monsieur de 75 ans qui s'est proposé de m'y emmener pour 10 cuc A/R. La voiture datant de 1940 était déglinguée de partout, j'ai dû monter devant car les portes arrières n'ouvraient pas ! Il devait être un peu sourd car il a mis la musique à fond. Bref, 20 minutes plus tard nous sommes arrivés à bon port au bord d'une mer bleue turquoise. J'ai marché les pieds dans l'eau très chaude. Après une dégustation de sandwich dans un bar de plage, j'ai retrouvé mon « chauffeur » qui m'attendait et nous sommes repartis vers Trinidad, sans problème. Il était très content et moi aussi !

 

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A la « Casa » toute la famille s'est réunie dans le patio et nous avons commencé une longue conversation sur la situation à Cuba. Les grands parents m'ont raconté leur vie, comment, avant la révolution ils étaient propriétaires de 2 haciendas à la campagne, et comment Fidel leur a TOUT confisqué en faisant une liste détaillée de tout ce qu'il leur prenait. Ils se sont retrouvés sans rien, sauf cette maison qui leur est « prêtée » par l'Etat et qu'ils rénovent et entretiennent depuis 1960. Leur seule ressource aujourd'hui pour eux et toute la famille est cette chambre d'hôte. Le grand père en parlant s'est mis dans une colère incroyable, racontant qu'ils ne pouvait rien faire d'autre car tout est interdit, qu'ils n'ont aucune information, aucune liberté.

 

Là, c'est un autre grand père, assis sur le trottoir, près de l'entrée de la porte de sa maison, dans la rue qui mène au marché : 

 

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  Et les petits vendeurs de rue, quand ils ont une autorisation :

 

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tandis qu'un monsieur repeint sa maison (toutes les fenêtres sont grillagées comme celle-ci), et qu'un autre, handicapé (il y en a beaucoup ) se risque sur le pas de sa porte :

 

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Les cubains sont – un peu - au courant de ce qui se passe dans le reste du monde, mais sur Cuba, rien. Ils m'ont dit être persuadés qu'après la disparition de Fidel et Raoul,rien ne changera, car la junte qui les entoure ne vaut pas mieux et ça va continuer comme ça.

 

Comme je leur faisais remarquer que tout le monde me disait la même chose et que je ne comprenais pas pourquoi, dans ces conditions, ils ne se « révoltaient pas » pour essayer de faire changer les choses, ils m'ont dit que c'était impossible : tous ceux qui essayaient de protester, se font tuer, assassiner, ou emprisonner à vie. Ils m'ont confirmé aussi l'existence du marché noir à tout va, et même par exemple en ce qui concerne les médicaments : lui est asthmatique et doit acheter son pulvérisateur au marché noir dans la rue 10 fois plus cher car il n'y a plus de médicaments dans les hôpitaux. C'est vrai que j'ai souvent été surprise de voir, dans un pays réputé pour son bon niveau de médecine et de soins, autant de handicapés  et de gens qui s'échangent des pilules dans la rue. Ils m'ont affirmé que la réputation de Cuba en ce qui concerne la médecine est fausse. Il n'y a qu'un seul très bon hôpital à Cuba, c'est l'hôpital international ( celui où Hugo Chavez se fait soigner), mais là il faut payer et les cubains ne peuvent pas y aller. Bref, l'idée que l'on se fait sur la médecine à Cuba serait à revoir. Tous les médecins, qui veulent partent à l'étranger (Amérique latine essentiellement) où ils sont mieux payés, rapportent surtout beaucoup d'argent à Cuba du fait des taxes que les pays d'accueil doivent verser à l'Etat cubain. D'ailleurs leur fille de 15 ans m'a dit qu'elle voulait faire des études de médecine, "pour partir" . 

 

Voilà, il est 18h et il fait nuit noire, demain départ tôt pour un retour à La Havane.

  

Sur la route du retour il m'est arrivé une petite aventure :

le taxi devait venir me prendre à la Casa, et puis coup de téléphone : c'était à moi de me rendre au grand hôtel de la place centrale où on m'attendait … c'est donc le papy qui a traîné ma valise sur les pavés des rues... je me suis dit que, s'il  tenait le coup ainsi que la valise, j'aurais de la chance ! Bref, on est arrivé au fameux hôtel « Trinidad Star » , où dans le hall, un grand gars, noir, très bien fringué et cravaté, pantalon noir et chemise blanche  m'attendait : j'ai halluciné : Obama !! … mais non, hélas : ce n'était que son sosie... !

J'ai embarqué dans sa très belle et grosse voiture blanche, vitres teintées, clim, et tout et tout … de quoi se prendre pour la vraie "Princesse de Cuba" conduite par Obama en personne ! D'ailleurs le Obama en question s'est révélé être un véritable « charlatan » qui n'a pas arrêté une seconde de jacasser très fort avec son coéquipier … je me suis dit que ça devait être un sacré numéro ce gars !

Deux heures plus tard, sur la route, le voilà qui freine brusquement, se gare sur le bas côté et fait marche arrière … pour parlementer avec un autre taxi stationné de l'autre côté , de la même compagnie  que la sienne (Cubataxi, la compagnie nationale),  et qui allait donc vers  Trinidad …

et voilà qu'on nous fait changer de véhicule : des anglais, qui semblent aussi ébahis que moi, montent avec Obama, et moi, je suis priée de m'installer dans l'autre ! Tout ça sans explication … hop ! Ils font tous les deux demi-tour, et me voici donc repartie direction La Havane avec mon deuxième chauffeur ! Je perds au change car ce taxi-là est vétuste, et le nouveau chauffeur est loin de ressembler à Obama !!

Il s'arrête à un bar où il n'hésite pas à se prendre une petite bière, et nous poursuivons la route … à 140 à l'heure! Vu l'état de la chaussée et les mauvaises suspensions, j'étais broyée et morte de trouille... Au bout d'une heure, je finis par lui demander timidement s'il n'y aurait pas, par hasard, une limitation de vitesse sur l'autoroute à Cuba : « si » me répond-t-il, 90 !... il baisse alors la vitesse, mais 10 minutes plus tard, l'habitude avait repris ses droits : 140 jusqu'à La Havane où nous sommes finalement arrivés avec 2 heures d'avance sur l'horaire prévue au départ !!

J'ai fini par comprendre : Obama habite Trinidad et l'autre La Havane … donc ils ont changé en cours de route, histoire 1°) de gagner quelques heures de repos « à la maison » et 2°) de faire la moitié d'économie d'essence … qui passera forcément dans leur poche (ou dans leur bidon perso.) ! Et voilà l'affaire est dans le sac !

Cette histoire est un bon exemple du système de « débrouille généralisée » à Cuba.

  

Pour me détendre, j'ai quitté mon hôtel pour aller dîner à l'hôtel O'Farril où on m'a accueillie à bras ouverts, et où mes chanteurs préférés m'ont fait le plaisir d'une petite chansonnette  .

 

Car je suis pour les 2 dernières nuits à l'hôtel « Los Frailes » ce qui signifie « les religieux », situé près de l'église Saint François d'Assise. Mais j'aime beaucoup moins et pour ceux qui voudraient venir ici je conseille plutôt le premier.

 

Enfin pour ma dernière journée à La Havane, j'ai voulu changer de quartier et aller voir (à pied 15km eh oui ! ) « Centro Habana ». Pendant 5 heures j'ai parcouru ce quartier très populaire dans tous les sens, en longeant le Malecon à l'aller. Là il n'y a pratiquement aucun touriste. On est en contact direct avec la vie quotidienne des cubains, de leurs immeubles délabrés, des boutiques vides (il est affiché que les libretos sont épuisés jusqu'à nouvel ordre !), des queues interminables devant les 2 mini « super- marchés » que j'ai vus ...et où je n'ai pas pu rentrer car j'avais... un sac à dos. Des personnes de tous âges assises désoeuvrées partout sur les trottoirs...

 

J'ai rencontré un monsieur adorable qui m'a emmenée dans une communauté culturelle fondée par le plus célèbre peintre de peinture « murale » de Cuba (Alberto Gonzalès que j'ai salué d'ailleurs car il était là).

 

 

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Voilà en vrac : le Malecon et les immeubles qui le bordent, une rue, un atelier de cordonnerie, les gens qui font les poubelles, l'avis de suspension des carnets d'alimentation,  une entrée de maison dans la rue Obispo,  une file d'attente devant le "super-market" ...  et j'en passe!

 

Demain réveil à 3h du matin direction l'aéroport pour Cancun au Mexique.

                                                                   

Merci Cuba. Une grand expérience ... mais trop courte ... moi aussi je reviendrai  !

 

                                    1 institut polytechnique (29)

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Trinidad est la plus jolie ville que j'ai vue jusqu'à présent : classée au Patrimoine Mondial de l'Humanité en 1988, elle le mérite vraiment le détour !

Bourgade paisible de 45 000 ha. bordée au nord par la Sierra del Escambray (ci dessous), un des refuges des révolutionnaires, elle a un charme fou.

 

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Troisième colonie espagnole elle est aujourd'hui comme figée dans le temps : fin 18ème début 19ème, elle fut très riche grâce à son sucre et ses 6 000 esclaves sur une population totale alors de 9000 habitants. C'est à cette époque que quelques très riches familles espagnoles et autres, qui se faisaient concurrence, construisirent des maisons toutes plus belles les unes que les autres, avec de larges patios intérieurs. On retrouve tout ce passé dans le « Musée Romantico ». Magnifiques vestiges du mobilier et objets d'époque, de tous les pays passés par ici.

Puis la ville s'est endormie pendant plus d'un siècle pour revivre grâce au tourisme.

Aujourd'hui, visiter Trinidad, c'est comme faire un bond de plusieurs siècles en arrière à travers les rues et les places de ce joyau colonial, des maisons sans étage avec des toits de bois en pente, aux douces couleurs pastel, roses, bleues, vertes, jaunes, dont les fenêtres sont protégées par des barreaux en "bois roulé" ou plus tard en fer forgé, avec ses chevaux, ses "bici-taxi", ses vendeurs de rues, son artisanat très diversifié, beaucoup d'ateliers de peinture, et bien sûr la danse, le chant, la musique … et tout ce qui fait le charme et l'authenticité de celle que l'on qualifie ici de « plus belle ville du pays »... rien que ça ! :)

 Voici ma rue, et la "Palza Mayor" :

 

 

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Je suis logée pour 3 jours dans une famille : la "casa particular" de la famille Toledo, la Casa Lorente, rue Lino Perez, (25 cuc la nuit) une jolie maison coloniale avec une superbe entrée, un patio verdoyant et une seule chambre d'hôte, la mienne. La maison abrite 3 générations . Il y a Lazaro et Yamillé les parents, Antonio le grand père, la grand mère, et les 2 filles de 15 et 17 ans dont l'une doit partir bientôt pour faire son « service à la campagne » comme tous les jeunes.

 

La Casa "Lorente" , l'entrée avec quelques fauteuils récupérés de leur ancien domaine et le patio (ma chambre à gauche) :

 

 

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Les familles qui obtiennent l'autorisation d'ouvrir des chambres d'hôtes doivent reverser à l'état un forfait annuel de 250 cuc.

Le grand père en particulier est vraiment charmant. Quand il m'a vu sortir mon ordinateur portable, il m'a dit que eux, les cubains « de base », n'avaient pas le droit d'aller au centre téléphonique où je me suis rendue hier pour écrire quelques mails rapides. Quand je lui ai demandé pourquoi... il m'a fait le signe de croix sur la bouche.

Ce centre téléphonique, seuls les touristes et les cubains « qui ont une autorisation » peuvent y entrer. D'ailleurs c'est vrai, j'avais remarqué le contrôleur à la porte.

 

J'ai visité Trinidad avec un guide, excellent, comme d'habitude … Nous sommes allés à la Casa Trova (ci dessous) boire une «conchanchara » l'apéritif local, qui se boit à toute heure de la journée : mélange succulent de miel, de citron, d'eau, et d'eau de vie servi très frais avec des glaçons. En sortant j'avais un peu de mal à marcher sur les pavés inégaux de la rue pleine de trous.

casa de la Trova (2)

 

Il m'a expliqué les différents instruments de la musique cubaine (la Changui) : le clave, le maraca, le guiro (ces 3 là à base de calebasse), la contrebajo, les gongoses (petits tambours), la trompeta, la tres (guitare cubaine à 6 cordes regroupées par 2), le cencerro (la sonnaille) … ils ont joué du SON (musique africano-espagnole) qui a donné plus tard la salsa, ainsi que les différentes danses (ou rythmes cubains) dont certaines ont le même nom que la musique : le Son ou Son Montuno, la Rumba plus ancienne dansée autrefois par les esclaves, le Guaganco, la Salsa, le Cha cha cha, et la danse nationale : le Danzon.

 

                                  groupe

 

Nous avons aussi vu un « santero » un prêtre de la Santeria, entre pratiques animistes, rituel africain, catholicisme et spiritisme. Cette pratique se développe de plus en plus à Cuba. Sans doute à cause de la crise, et du besoin de s'évader. Le santero entre parfois en transe. Les prêtres sont toujours habillés de blanc, leurs cérémonies sont ouvertes au public... Leurs divinités sont très nombreuses. A Trinidad, c'est surtout Yémaya, la déesse de la mer qui est vénérée. Elle est noire, habillée de bleu comme la mer. Si j'avais voulu, il aurait pu me prédire mon avenir, mais je n'ai pas voulu, ça aurait pu me porter malheur !

 

 

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Mon guide se plaint lui aussi de la pauvreté, du fait que les gens qui ont fait des études, les médecins, les infirmières, les professeurs sont les plus mal payés de la société cubaine, alors que les métiers tels que les marchands quels qu'ils soient, commerçants, maçons etc... sont plus riches grâce au marché noir. Quand je lui demande ce que signifie exactement « marché noir » dont j'entends parler depuis le début de mon séjour ici, il me répond sans détour : le vol. Tout le monde vole (l'employé, le boulanger, le maçon …) un peu de nourriture, de matériel … Il y en a même qui volent l'essence dans les stations services car l'essence est très chère ici : 1,4 CUC le litre, à peine moins chère qu'en France... , ainsi on vole tout ce qu'on peut, pour le revendre au marché noir et gagner de quoi manger. Et tout le monde le sait. Bref, il est plus intéressant d'exercer un métier « où l'on peut voler »... , ou bien travailler dans le tourisme grâce aux pourboires.

Malgré le charme de cette ville, les problèmes sont les mêmes qu'ailleurs, les gens mendient, les femmes demandent du savon, un T-shirt, un peso...

 

Hier, alors que j'étais attablée dans une pizzeria, j'ai observé une bande de 4 jeunes, dont l'un était manifestement le chef : ils avaient les poches pleines de paquets de billets qu'ils n'arrêtaient pas de compter et de s'échanger les uns les autres. Je n'ai pas compris leur manège... j'en ai parlé au guide qui m'a juste dit qu'il les connaissait.... Preuve supplémentaire que tout se sait mais que le silence est la règle. 

 

J'ai eu la chance d'assister à une distribution dans une "boulangerie d'Etat" (panaderia),  où les gens viennent pour acheter la quantité de pain à laquelle ils ont droit avec leur « libreto » : le camion est arrivé avec des sacs de farine et tout le monde s'est précipité, ça a presque fait une émeute !

 

  001disribution de pain dans une libreta

    

  A côté, des grand-pères jouaient tranquillement aux dominos sur le trottoir : le flegme cubain ... 

  003 dominos

 

Enfin ce soir je suis retournée à la Plaza Mayor où je sais que tous les jours la musique y bat son plein. C'était génial, un groupe de 5 musiciens créoles, cheveux longs et bandanas, ont chanté et joué tout en dansant des chansons du Buena Vista Social Club : superbe ! une ambiance de folie... tout le monde s'est mis à danser dans la rue, même sur les marches d'un escalier  !

 

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Sur le chemin du retour, vers 21 heures - une exception ! -  je suis entrée dans une grande salle  où j'avais aperçu des enfants apprenant à danser...tout le monde danse ici, et comme les portes sont grandes ouvertes à cause de la chaleur, on entre, on discute, on échange, on fait des photos, ça ne dérange personne. A Cuba, d'une façon générale, les gens acceptent très facilement qu'on les photographie.  

 

 

 

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Pour aller à Cienfuegos la route (5h ) est plate, pas de montagnes.

Cienfuegos est une ville de 150 000 ha., fondée par un militaire français début 19ème, puis agrandie par le capitaine général de l'île : « Cienfuegos ». Capitale industrielle de la province du même nom, et jumelée aujourd'hui avec la ville de Saint Nazaire!

Il y a une raffinerie de pétrole (importé du Vénézuela) et une cimenterie. C'est la première fois que je vois des industries ici. C'est aussi un port important, avec des bateaux (décatis), et surtout la ville de José Marti, le grand libérateur, dont la statue se dresse au centre de la jolie place principale.

 

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La ville est harmonieuse, avec de très beaux édifices dont une cathédrale, elle est colorée, agréable et très calme.... et le Che jamais très loin ! 

 

 

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Noël, qui commence à me connaître, m'a emmenée dans le quartier des « HLM », une horreur, mais pas de photos …

Il m'a dit aussi qu'il existait des « casas particulares » pour les cubains exclusivement (même logo que pour les touristes, mais noirs)

 

Il m'a expliqué que Cuba importait pratiquement tout: même le sucre ! Le sable pour le bâtiment, le pétrole, les vêtements, le blé, le coton, la farine, les aliments pour les animaux, les pâtes, la viande, les haricots … bref, aucune autosuffisance. Même les bus (de l'armée) pour touristes, les «Transtur » bleus et blancs, que l'on voit partout, viennent de Chine.

 

A Cienfuegos aussi les gens « mendient », se postent pas loin de l'entrée des hôtels de touristes, et demandent le savon, le shampoing … que l'on retourne chercher dans nos chambres. Leur technique est au point !

 

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Ci-dessus des panneaux "propagande" comme on en voit des tonnes ! Je ne sais pas s'ils reviendront (Volveran), mais en tout cas ils sont toujours là !

 

Comme d'habitude je boycotte les restaurants des hôtels et ce soir je suis allée juste en face le mien, dans un petit local italien où j'ai très bien diner pour 4 CUC.

Demain départ à 8h pour Trinidad.

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Sur la route de Pinar Del Rio, dans la sierra Rosario, on découvre « Las terrazas » au coeur d'un très beau paysage.

 

Cet endroit était exploité par les français au 19ème, pour le café. Il y eut alors beaucoup de déforestation. Dans les années 70, Cuba entreprit la reforestation de cette zone montagneuse par des paysans qui y furent envoyés, contraints. Ils ont été aujourd'hui regroupés dans la « communauté de Las Terrazas » et travaillent au maintien de l'environnement, et l'organisation d'un projet touristique, dont l'hôtel Moka où je loge.

 

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L'attraction essentielle est la rivière et ses « piscines » où l'on peut se baigner quand on ne craint pas trop l'eau froide, mais c'est très joli. En revanche les « barres » en préfabriqué dans lesquelles logent les ouvriers cubains sont assez déprimantes et en très mauvais état comme d'habitude.

 

Noël m'a emmené voir une ancienne "encommienda" où les esclaves faisaient le tabac au 19ème. On y voit encore les « barracones », les anciennes cabanes en pierre, où ils étaient logés, et la roue qu'il faut pousser pour écraser les feuilles de tabac.

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La végétation dans cette endroit est incroyable : des palmiers  "royaux" d'une cinquantaine de mètres de hauteur (j'adore leurs troncs tachés), et des almacicos, arbres au tronc rouge dont l'écorce cuite dans de l'eau est réputée soulager les maux d'estomac.  On trouve ces arbres partout en Amérique latine (mais là, je les découvre).

 

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Sur la route, Noël  m'a confirmé que maintenant les cubains avaient le droit d'acheter, à l'étranger, des voitures « qui marchent », mais pas n'importe qui et n'importe comment : il faut avoir de la famille ou des amis dans le pays depuis un certain temps, la faire acheter par eux, revenir avec la voiture, payer des taxes... donc peu de cubains peuvent se le permettre. Même chose pour l'achat ou la construction d'une maison. De toute façon, aucun cubain ne peut s'acheter une maison, c'est trop cher et trop long, trop de paperasses. Souvent, une famille entière, sur plusieurs générations vit dans une ou deux pièces.

Ci-dessous les bus pour les cubains et les bus pour les touristes (2 Compagnies pour eux : Transtour et Transgovia)

 

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Il pense que rien ne changeait avec Raoul, un homme sans aucun charisme, pas très intelligent , incapable de parler sans son papier, extrêmement autoritaire... et il est très inquiet pour l'avenir de son pays.

 

Pour essayer de m'éloigner un peu des touristes de l'hôtel qui m'agacent de plus en plus car ils restent entre eux sans jamais m'adresser la parole, (mais j'ai l'habitude !) , je suis allée déjeuner ce midi et dîner ce soir (avec ma lampe de poche car il faut nuit noire dès 18h) à la « cafeteria » un petit resto local situé près de la rivière pour 1 CUC ( (au lieu de 15 à l'hôtel!) . En fait il faut payer en peso local, mais la dame m'a dit que je pouvais lui donner un peso convertible. J'ai dîné avec 2 français routards (c'est rare les français dans ce genre d'établissement!), un père et son fils qui parcourent Cuba en vélo!

 

Demain départ pour Cienfuegos.

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Ce matin j'ai fait la connaissance de Noël, le « guide-chauffeur » qui va m'accompagner pendant quelques jours.

Il est vraiment génial, comme tous les guides que j'ai pu rencontrer jusqu'à présent : très gentil, très cultivé et parlant sans détour de son pays. Une chance ! En plus il parle un peu français, à peu près comme moi espagnol, et donc nous avons décidé qu'il me parlerait en français et moi en espagnol, et que nous nous corrigerions réciproquement ! Il était électronicien dans le temps, mais depuis 1990 il n'y avait plus de travail, donc il s'est reconverti dans le tourisme.

 

A La Havane, tout le monde m'avait dit, que personne ne savait où habite Fidel … et bien Noël m'a fait passer devant sa maison, dans le quartier de Miramar. Pas le droit de prendre de photos bien sûr … de toute façon il n'y a rien à voir car la propriété est entouré d'arbres qui forment une véritable muraille. Seul un gardien en civil est posté devant le portail.

 

Vinales est un village adorabe, aux petites maisons traditionnelles aux toits de chaume ou de tôle ondulée, colorées, agrémentées de vérandas soutenues par des piliers. Calme et paisible. La vallée de Vinales, est verdoyante, recouverte d'arbres aux couleurs éclatantes, un peu cultivée, la réserve à tabac du pays. En route, nous avons donc visité une  plantation familiale de tabac  : elle appartient à l'Etat bien sûr, et le cultivateur doit lui reverser 90% de ses bénéfices!

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Fabriquer des cigares n'est pas une mince affaire : les graines de tabac ont été semées il y a trois semaines environ et commencent juste à pousser.

Le tabac pousse vite, encore quelques semaines de plus, et on pourra enlever délicatement les feuilles, en commençant par celles du bas de la tige, les trier, les faire sécher pendant plusieurs mois dans les « casas de secado », avant de les moudre et chaque cigare (la tripe) sera moulé puis enroulé dans 5 feuilles différentes de plus en plus fine et souple (les capas).

  

Nous nous sommes arrêtés aussi chez une dame qui fait visiter son jardin horticole, immense et rempli de centaines d'espèces de fleurs, de plantes, d'arbres fruitiers.

 

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Cacao (à gauche)  et calebasse (à droite, pour la musica !)

goyave  et l'arbre sacré : le ceiba   (ci- dessous)

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Caramboles et "queues de chat" : 

 

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 Champ de tabac, hangar à séchage, préparation des tripes, et cigares finis :

 

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Enfin nous sommes allés voir la « grotte de l'indien » ainsi que le "mur de la préhistoire", alors là vraiment un attrape nigaud : une attraction pour touristes à éviter !

 

Puis, arrivée à l'hôtel « La Hermita » qui surplombe un magnifique paysage parsemé de pains de sucre impressionnants : les « mongotes » … on se croirait au Vietnam dans la baie d'Along terrestre. La vallée de Vinales est très belle, beaucoup d'habitants se déplacent à cheval, en charrette, ou même à dos de buffle ...

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L'hôtel est charmant … mais il n'y a pas d'eau au robinet ! donc pas de toilette ce soir. J'apprends en effet que la région est en manque d'eau chronique. ll n'a pas plu depuis 3 mois. C'est la raison pour laquelle d'ailleurs on ne cultive pas de riz ici.


En revanche excellent repas « buffet » pour 10 CUC . Un hôtel que je recommande.

Je dois partir demain, mais j'y serais bien restée plus longtemps ...

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J'arrive à La Havane à 21h (3h du matin en France), après un « jour- nuit » sans fermer l'oeil, en même temps que 6 autres gros porteurs : autant dire qu'il y a foule de touristes ! Et qu'il me faut plus d'une heure avant de m'en sortir, après de multiples contrôles, prise de photo, etc...

 

Cuba touristique

 essai 023

 

Une jeune femme, Odalize, m'attend et nous sympathisons tout de suite avant de parcourir les 17 km qui rejoignent le centre de la ville. Il fait nuit, la grande autoroute à 6 voies est vide... je me demande où ont bien pu passer tous ces gens de l'aéroport. Sur les bas côtés, une banlieue manifestement très pauvre à peine éclairée... puis on traverse le quartier de Centro Habana et la Place de la Révolution, avec ses grands portraits, éclairés eux, du Che, d'un côté, et de Camillio Cienfuegos, de l'autre. Le chauffeur très sympa, m'explique les quartiers traversés.

Les rues sont toujours désertes, les rares véhicules roulent à toute vitesse … je stresse un peu et demande au chauffeur s'il n'y a pas de limitation en ville, il me dit : si, 50 ! Il y a 2 sortes de taxis : les officiels (plaque d'immatriculation bleue) et les non officiels (plaque d'immatriculation jaune). Je constaterai par la suite, que tout est comme ça ici : l'officiel et le non officiel.

Mon hôtel « O'Farrill » de style andalou, avec un magnifique patio, est très bien situé dans la Habana Vieja, mais le tuyau d'écoulement de eaux qui passe juste à côté de ma chambre fait un bruit d'enfer et m'empêche une nouvelle fois de dormir. Je change de chambre le lendemain !

 

Pendant 2 jours je vais parcourir le quartier de la « Habana Vieja » clasée au patrimoine mondial par l'UUNESCO en 1982, dans tous les sens, quartier le plus ancien, témoignage de la période coloniale espagnole, en pleine rénovation (qui devrait être terminée en 2050!), le plus touristique, le plus vivant peut être aussi. Avec ses bâtiments du 16ème au 19ème siècle, les restes de ses anciennes fortifications, ses maisons en calcaire qui s'effondrent, la plaza de armas, la plaza vieja, la magnifique cathédrale construite par les jésuites au 18ème siècle, le Capitolio construit de 1920 à 1929, copie de celui de Washington, le Prado qui relie le Malecon, une immense promenade de 7km, le long de la baie de la Havane …

 

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 Le Malecon, la Cathédrale, entrée d'immeuble, promenade en "bicitaxi" :

 

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J'ai passé plus de 2 heures au « Musée de la Révolution » dédié à l'histoire du pays et surtout bien sûr à la gloire de Fidel Castro que l'on voit sur des centaines de photos qui retracent sa vie et son parcours.

 

Plusieurs choses me frappent immédiatement en arrivant ici : la grande pauvreté de la population et l'état de délabrement des habitations. Derrière les façades parfois correctes se cachent des entrées d'immeubles dans un état de saleté et de dénuement impressionnant.

Les petites rues sont défoncées, à tel point que prendre un pousse-pousse devient un véritable expoit! Les voitures sont rares, les tuk tuk et les taxis les remplacent.

 

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La-Havane-1-016.JPG       la-bamba-del-oro-a-l-hotel.jpg

Ce que je vois de la fenêtre de mon hôtel , et mon hôte (O'Farril)l ! 

avec un excellent groupe de musiciens "Son de Oro", dont j'ai acheté le disque 

 

Les gens manquent d'argent, ils ont faim. Ils vivent dans des maisons complètement décaties. Ils « mendient » beaucoup à leur façon, c'est à dire qu'avec un savoir faire bien rodé ils apostrophent le touriste par des « amigo ! » à n'en plus finir pour quémander un peso … Ils engagent la conversation sur n'importe quel sujet pour finir par demander de l'argent que l'on ne peut refuser. C'est ainsi qu'une jeune femme est venue m'aborder pour me présenter ses deux petits enfants, parler avec moi de tout un tas de choses, puis elle a fini par me demander si je voulais bien la suivre pour voir un « magasin d'alimentation », ces magasins où se rendent les cubains pour acheter leur nourriture avec leur ticket de rationnement (les libretos) ce que j'ai fait bien sûr. Là, dans un magasin qui ressemble un peu à un petit « Lidle » de chez nous, j'ai vite compris qu'elle avait épuisé tout ce à quoi elle avait droit, et que je devrai payer pour elle. Elle a commandé une énorme quantité de nourriture qu'elle s'est fait mettre dans deux grands sacs en plastique … il y en avait pour 50 euros ! J'ai dû négocier quand même un peu pour qu'elle en rende une partie. Puis elle a disparu très vite...

 

Par la suite à de nombreuses reprises j'ai pu constater que les gens avaient vraiment faim, c'est leur plus gros problème. Les carnets d'alimentation ne sont pas suffisants, tout est dépensé en quelques jours et comme ils ne sont pratiquement pas payés même s'ils travaillent beaucoup, ils ont des difficultés à survivre. Heureusement les touristes sont là.

 

Mais il y a bien d'autres façons d'aborder le touriste : se déguiser, danser, chanter, prendre des photos... 

Je me suis rendue compte et cela m'a été confirmé que Cuba vit « au noir », tout se joue sous la manche. Le marché noir est omniprésent dans tous les domaines et pour tout le monde. C'est en quelque sorte un marché noir « autorisé » sinon légalisé.

 

Les cubains de La Havane chantent et dansent beaucoup. Ils aiment ça : la salsa est omniprésente, à chaque coin de rue, dans les bars et les cours des habitations.

Ils parlent beaucoup aussi. J'ai l'impression que contrairement aux Birmans par exemple, qui dans leur grande majorité se taisent et ne quémandent jamais, les cubains se « défoulent » sans crainte, avec les touristes. J'ai notamment été surprise de la liberté de parole des guides qui n'hésitent pas à nous dire tout ce qu'ils ont sur le coeur et sont très critiques avec leur régime. Odalize m'a tout de suite plu pour ça, et Miguel aussi, le guide de Christian et Jocelyne avec qui j'ai passé une journée : nous avons été heureux de nous retrouver ici, quelle coïncidence !

 

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J'ai fait aussi hier une autre belle rencontre : un jeune homme de 30 ans très « noir » rencontré dans la rue, qui m'a emmené déjeuner chez un de ses amis dont la mère tient une « paladar », un "restaurant privé" chez elle : nous sommes donc rentrés dans sa petite salle à manger et nous avons discuté pendant plus d'une heure : Yoaundry m'a raconté sa vie et son envie de partir le plus vite possible retrouver sa mère partie à Miami il y a 5 ans. Il a fait des études, parle anglais, et travaille comme assistant dans un atelier d'art : 50 euros environ par mois. Il m'a expliqué qu'il n'arrivait à vivre que parce que sa mère lui envoyait 100 euros par mois via Western Union. Il met cet argent de côté pour pouvoir se payer son « exil » aux USA. Il pourra le faire dans la mesure où sa famille est là bas. Mais cela coûte très cher, surtout les visites médicales à faire avant de partir (800 euros), ainsi que tous les papiers, démarches, et billet d'avion. Nous devions nous revoir aujourd'hui, mais cela n'a pas été possible, alors il vient de me téléphoner, tout triste, à l'hôtel. J'essaierai de le revoir avant de partir.

 

Le voyage c'est toujours ça aussi : un peu de culpabilté et de tristesse quand l'on ne peut revoir ni aider ceux qui en auraient besoin.

 

Demain je pars pour Vinales... avant de revenir une journée ici à la fin de mon séjour à Cuba. Ce sera avec plaisir car La Havane, malgré sa pauvreté est tout de même une ville pleine de charme qui ressemble à Séville ou Cordoue.

 

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Ola  Amigos ! Estoy a Mexico y yo puedo al fin  utilizar  wifi !  

 

 

 

 

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Carte d'identité

 

Régime : république parlementaire socialiste à parti unique.

La Constitution définit le pays comme un "Etat socialiste des ouvriers et des paysans". Le PCC est le seul parti légal. Le pouvoir législatif est exercé par l'Assemblée nationale (589 membres élus pour 5 ans au suffrage universel). Le système électoral est du type scrutin à deux tours. Les personnes autorisées à se présenter sont sélectionnées par la "Commission nationale de candidature". L'Assemblée nationale élit le Président de la République. Chacune des Régions et des 169 Municipalités est dirigée par un comité exécutif.

 

- Superficie : 114 525 km2 îles comprises (1/5 de la France)

- Population très métissée : 11,2 millions d'habitants - 102 ha/ km2. Les habitants sont en grande majorité blancs, puis métis et noirs.

- Capitale : La Havane avec 3 millions d'habitants banlieue comprise.

- Langue officielle : l'espagnol parlé par 90% de la population, les autres parlant des langues immigrantes : donc un pays très homogène sur le plan linguistique.

-Religion : catholique et "santéria" (syncrétisme religieux : catholicisme, animisme et rites africains)

- Monnaie nationale : à Cuba il y a 2 monnaies : la monnaie "pour les cubains" : le peso ou CUP (1€=32 pesos cubains) et le peso "convertible" ou CUC qui a remplacé "pour les touristes" le dollar américain en 2004 (1 CUC = 26 CUP = 0,75 € le 16 août 2011).

- Le salaire moyen se situe aux alentours de 20/25 euros par mois, malgré le doublement du salaire minimum en 2005

-Commerce : la balance commerciale excédentaire (aujourd'hui le tourisme rapporte plus que le sucre)

Cuba possède les 2èmes réserves mondiales de nickel. Il est 3ème exportateur mondial d'agrumes, mais n'a pas été épargné par la crise, et la croissance du pays aurait été de 2 % en 2010, P

- PIB par habitant : 5854 dollars : 76ème rang (PIB/hab.France : 35 000)

- un taux de chômage de 1,7%

- Education : L'analphabétisme est inexistant : 99% des enfants vont à l'école primaire, et il y a 50 universités. Le français est la langue étrangère la plus enseignée. Tout étudiant est dans l'obligation de donner 2 ans de "service social" à l'Etat souvent dans les régions éloignées

- Santé : Le niveau de la santé est très bon... à vérifier sur place ! L'espérance de vie : 77,9 ans. Les hôpitaux ont le meilleur niveau d'Amérique Centrale

- Presse : toute la presse écrite, les médias et la télévision sont contrôlés par le gouvernement.

Les journaux du Parti : Granma, Trabajadores et Juventud Rebelde

Les cubains ne peuvent pas capter les télévisions étrangères. Internet est interdit et contrôlé par le Ministère de l'intérieur (et ça coûte très cher!). L'accès à certains sites est interdit sous peine de prison. Il n'existe pas de publicité commerciale.

-Ce pays est membre de plusieurs organisations internationales dont : l'ONU, l'OMC, l'OEA, le CIO.

Géographie :

caraibes20Les Caraïbes sont divisées en deux grandes régions distinctes : les Grandes Antilles (Cuba -Haïti - République dominicaine - Jamaïque - Porto Rico) et les Petites Antilles.

L'île principale de Cuba est la plus grande des îles Caraïbes (114 525 km2 si l'on compte les petits archipels autour de l'île principale - 5 fois plus petit que le France : 551 500 km2), en forme d'un crocodile de 1250 km de long de la tête à la queue, et 200 km dans sa plus grande largeur. Elle est essentiellement plate en dehors de petites "sierras" dont la fameuse Sierra Maestra à l'ouest de Santiago où le pic Turquino culmine à 1974 m. l'île la plus importante est le "Isla de la Juventud" :3056 km2

L'ouest de l'île est appelé "Occidente" et l'est "Oriente". Le fleuve le plus long, le Cauto fait 370 km de long.

L'île est entourée au nord par le détroit de Floride, à l'est par l'océan Atlantique, au sud-est par le passage du Vent, au sud par la mer des Caraïbes, à l'ouest par le détroit du Yucatan.

 

Histoire :

 

La première occupation de Cuba par les populations amérindiennes remonte à 2000 av. JC

 

- En 1492 Christophe Colomb débarque à Cuba (qui signifierait "terre") dans ce qu'il croit être la Chine

L'île est alors peuplée de 2 peuples amérindiens : les Arawak (les Grandes Antilles étaient le centre de leur civilisation), et les Caraïbes dont le groupe majoritaire sont les Taïnos , de pacifiques agriculteurs qui vivaient nus, se peignaient le visage et le corps, portaient des amulettes, des masques …Leur société était très hiérarchisée (noblesse, prêtres, peuple). Les Taïnos vivaient dans des villages où ils occupaient des huttes que l'on trouve encore aujourd'hui dans les campagnes cubaines. La maison du cacique, située sur la place centrale, servait de temple pour le culte des différentes divinités (les zémis). Ils étaient de très bons agriculteurs, chasseurs, pêcheurs, artisans. Ils commerçaient avec les autres îles et même les tribus du Mexique auxquels ils fournissaient des plumes de perroquet. Ils avaient un goût prononcé pour le chant et la danse. On dit souvent que ces peuples indigènes avaient tous disparu à la fin du 16ème siècle, mais il semble que des groupes isolés aient survécu jusqu'au 19ème surtout dans les montagnes.

 

Christophe Colomb reviendra dans le coin en 1494 pour installer la première colonie espagnole sur l'île toute proche d'Hispaniola dont le gouverneur espagnol va décider la conquête de Cuba, entreprise dont il charge Diego de Velasquez..

 

- En 1510 la colonisation espagnole commence lors de l'expédition de Diego Velasquez de Cuellar avec l'exploitation des métaux précieux, le massacre des populations indigènes et l'appel aux esclaves noirs en provenance du Bénin et du Nigeria.

Les africains qui arrivent comme esclaves sont issus de 5 groupes ethniques majeurs : Yoruba, Mandinguas, Congos, Carabalies, Bantous. Un millier d'esclaves noirs arrivent à Cuba en 1527, mais la traite ne prend vraiment son essor qu'à partir de 1595.

En 1513, l'île devient la base de départ des conquistadors : Cortès part pour le Mexique, Pizarro pour le Pérou où se trouvent l'or et l'argent des Incas, et la mer des Caraïbes est envahie par les pirates (Drake, Morgan). Les missionnaires franciscains et dominicains arrivent car les rois catholiques considèrent l'évangélisation des Indiens comme leur premier devoir…

Velasquez crée 7 cités, les villas, (dont Santiago qui a pour maire un certain Cortès) et les "encomiendas" pour répartir les indiens entre les domaines auxquels ils seront rattachés de force et où ils devront servir.

 

Des mouvements de syncrétisme apparaissent entre esclaves et propriétaires créant de nouvelles combinaisons génétiques, et de nouvelles souches culturelles.

Mais aujourd'hui il n'y a pratiquement plus d'habitants de souche aborigènes, juste un mélange racial unique (mélange d' espagnols, d'africains et de métis), qui est d'ailleurs la spécificité de la population cubaine actuelle, ce qui n'empêche pas l'existence de deux classes sociales clairement définies:

- les cadres dirigeants du gouvernement et de la nomenklatura (niveau de vie très élevé, maisons somptueuses et accès aux hôtels de luxe …)

- le reste de la population cubaine qui se caractérise par un fort taux de paupérisation, une vie difficile sous tous ses aspects, une quantité de nourriture journalière réglementée par ticket d'alimentation…etc….ce qui est à l'origine d'un marché noir florissant !

- Il faut ajouter à ces deux classes une catégorie un peu particulière: celle des touristes et résidents étrangers. Des infrastructures spécifiques ont été construites pour les accueillir (les hôtels de Varadero surtout) . Ils ont leur propre réseau de transport en commun et bénéficient d'un niveau d'accueil de luxe. Ils ont leur propre monnaie, le CUC, et représentent la première source d'importation de devises fortes pour l'Etat.

 

En 1607 La Havane remplace Santiago comme capitale. La culture du tabac et de la canne à sucre se développe. Le sucre est devenu l'élément essentiel de l'économie.

 

En 1789 l'autorisation d'introduire librement des esclaves succède au système de contrôle et de contrats. La traite devient alors une source d'activité des plus lucratives et dans le siècle qui suit c'est environ un million d'esclaves qui arrive à Cuba.

 

En 1809 ont lieu les premières manifestations importantes contre l'occupant espagnol.

 

- 2ème moitié du 19ème siècle : Deux guerres d'indépendance se succèdent :

-la "guerre des 10 ans" de 1868 à 1878 suite à laquelle l'abolition de l'esclavage devient effective en 1886.

- puis la guerre menée par José MARTI, de 1895 à 1898 alors que les esclaves représentent la moitié de la population.

José Marti y laissera sa vie et il devient le héros et le père de l'indépendance.

En janvier 1898, les Etats-Unis, jusqu'alors neutres, changent de politique : "pour protéger leurs intérêts" ils interviennent au soutien des indépendantistes cubains en envoyant le croiseur USS Maine dans la baie de La Havane. Le bateau explose pour une raison encore controversée, ce qui justifie l'entrée en guerre, pour la première fois, des Etats Unis contre l'Espagne. Les Espagnols se rendent en 1898. La guerre a fait plus de 200 000 victimes cubaines.

Le Traité de Paris (10 décembre 1898) marque la fin de l'Empire colonial espagnol. Un gouvernement militaire est mis en place par les américains qui succèdent donc aux espagnols et créent la base de Guantanamo (qui devait disparaître en 2010 mais ne l'est toujours pas).

 

La République de Cuba est formellement instituée en 1902. Mais Cuba n'est plus qu'une annexe des Etats-Unis et devient le lieu de tous les plaisirs des "gringos" en Cadillac et de l'oligarchie des planteurs de l'île. Les Etats-Unis contrôlent la très grande majorité de l'économie du pays grâce à leurs capitaux.

 

- De 1902 à 1959 les dictateurs se succèdent au pouvoir : notamment Morales qui instaure un régime de terreur puis le général Batista appuyé par les Etats-Unis, qui écrase une première tentative de soulèvement dirigée par Fidel Castro, jeune avocat, qui fut emprisonné et s'exila 2 ans plus tard, au Mexique. Le "castrisme" était en marche.

 

 

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- La révolution castriste : En 1956, Fidel Castro, son frère Raoul, et Ernesto Guevara - le "Che" - un médecin argentin rencontré au Mexique, débarquent à Cuba à bord d'un petit yacht le Granma, et 82 hommes à son bord. Ils se réfugient dans la Sierra Maestra, la chaîne montagneuse qui surplombe Santiago, les guérilleros forment "l'Armée rebelle" qui grossit, et se rend maître de Santiago puis de La Havane où Fidel Castro entre en héros le 8 janvier 1959 pour prendre la tête d'un gouvernement provisoire. Il y restera plus de 50 ans …

 

En 1960/61, les Etats-Unis déclarent l'embargo commercial et rompent leurs relations diplomatiques avec Cuba. Les années 60 sont celles de la radicalisation de la révolution, des réformes, et du rapprochement avec l'URSS.

 

En 1976 la constitution socialiste de la République de Cuba est proclamée et Fidel Castro est consacré Chef d'Etat, premier secrétaire du PCC, président du Conseil des Ministres, du Conseil d'Etat et commandant en chef des forces armées.

 

Après une période de prospérité, le désenchantement arrive car l'économie s'essouffle, les récoltes de canne à sucre et de tabac sont mauvaises. Cuba perd le soutien effectif de l'URSS confrontée à d'autres difficultés après l'effondrement du mur de Berlin. En 1991 l'URSS retire ses 11 000 conseillers et techniciens militaires en poste à Cuba, et l'aide économique disparut ce qui précipita l'île dans une crise économique aiguë. Les importations chutent, le niveau de vie aussi, les USA maintiennent leur embargo. Des dizaines de milliers de cubains (les balseros) cherchent à gagner les USA sur des bateaux de fortune.

 

Cuba est au bord de la faillite, le marché noir se généralise, la délinquance (vols) est omniprésente (les jiniteros), de même que la prostitution et la sollicitation permanente des touristes.

 

En 1993 la détention de dollars devient légale et le tourisme international fait rentrer des devises (2 millions de touristes par an). Les investissements étrangers limités sont autorisés. Les étrangers investissent notamment dans les grands complexes touristiques qu'ils ont le droit de gérer en reversant une taxe importante à l'Etat cubain (Varadero).

 

En 1998 la visite du pape Jean Paul II rompt un peu aussi l'isolement du pays.

 

Le pouvoir se radicalise, de nombreux journalistes sont arrêtés en 2003 (il y aurait actuellement 3 ou 400 prisonniers d'opinion).

 

En 2004 le peso convertible, le CUC, remplace le dollar, mais le "peso cubano" la monnaie nationale qui vaut 20 fois moins et ne sert qu'aux cubains pour se procurer des produits de première nécessité, perdure.

 

Le 19 février 2008 Fidel Castro, bien qu'il continue de publier ses "réflexions" dans la presse officielle, renonce à la présidence en faveur de son demi frère Raul (déjà Président par intérim depuis l'accident de santé de Fidel en 2006) qui est élu à l'unanimité par l'Assemblée nationale Président de la "République socialiste unitaire" de Cuba.

 

Depuis 2008, les cubains "qui ont de l'argent" sont autorisés à fréquenter les hôtels et sites pour touristes. En 2008 encore Cuba a signé le "Pacte international des droits civils et politiques de l'ONU"…. La coopération avec l'Union Européenne a été rétablie, Cuba a été admise au sien du "Groupe de Rio" (pays d'Amérique Latine) et a rejoint "l'Organisation des états américains" l'OEA.

 

Les USA ont levé en 2009 les restrictions concernant les envois d'argent des Américano-Cubains vers leur pays d'origine, quelques petits commerces ont été libéralisés (les salons d'esthétiques … de moins de 3 fauteuils!) et la possibilité pour certains cubains d'ouvrir des "chambres chez l'habitant" les "casas particulares" qui doivent être déclarées et se reconnaissent par un petit logo bleu sur les portes … Les Américains d'origine cubaine et les hommes d'affaires ont la possibilité de prendre un avion direct au départ de Miami vers la Havane.

Le gouvernement vient d'autoriser les ventes et achats de véhicules par tous les citoyens mais à des conditions très difficiles (et avec un salaire moyen de 20 euros par mois ça ne va pas être facile …mais c'est un progrès).

 

En août 1011, après avoir été interdits pendant 7 ans, les voyages des USA vers Cuba ont été de nouveau autorisés pour tous les américains. Mais pas "touristes" au sens général : seulement pour des "entreprises disposant de licences spécifiques" pour organiser des voyages pouvant être "utiles à Cuba".

 

La dissidente Laura Pollan, fondatrice du mouvement des "Dames en blanc" qui organisait des manifestations hebdomadaires avec d'autres épouses de prisonniers politiques, et qui avait obtenu le pris Sakharov des Droits de l'homme en 2005 est décédée le 14 octobre, alors que la libération de plusieurs dizaines de prisonniers politiques est en cours.

Mon itinéraire : La Havane, la vallée de Vnales, Las Terrazas, Cienfuegos, Trinidad, retour à La Havane.  

 

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Recommandations de lectures :

- Outre le "guide du routard", très bien fait,  

- "Les guides de l'état du monde" : Cuba : histoire, société, culture - Ed. "La découverte"

- "Comprendre Cuba" : Guide Ulysse

- et l'autobiographie de Reinaldo Arenas: "Avant la nuit" . Collection Babel.

 

 

 

 

 

 

 

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 "A soixante ans, on a franchi depuis longtemps le solstice d'été... c'est peut être déjà l'été indien, il n'y a plus de temps à perdre..." (Philippe Delerm).

 

C'est peut-être pour cela que me voici repartie  pour un voyage de 10 semaines en Amérique latine : Cuba (10 jours) puis  Mexique (Yucatan - 13 jours), Guatemala (23 jours) et Equateur (28 jours).  

 

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Un voyage "à la carte" finalisé avec le précieux (et patient ...!) concours de Michel Deparis, le spécialiste des Tours du Monde , qui avait déjà organisé le mien, magnifique, en 2008 (voir article 12) : http://www.connaisseursvoyage.fr/

Merci Michel !(Agence parisienne : 10 rue Beaugrenelle dans le 15ème  arrondissement).

 

C'est donc en toute sérénité - enfin presque  - que je pars "en terre inconnue", après plusieurs mois de préparation, dans ces pays réputés un peu "difficiles" ...mais le goût du voyage l'emporte !  

     

A l'exception de Cuba, toujours  à part, mon souhait est  de mieux comprendre la mystérieuse civilisation maya ancienne, d'aller le plus possible à la rencontre des peuples autochtones d'aujourd'hui, de m'enrichir de leur histoire, de leur culture, de comprendre leurs difficultés aussi, pour témoigner et partager avec eux.

Comme toujours, essayer de privilégier les rencontres.

 

C'est aussi tout simplement de prendre un grand "bol d'air", qui risque en l'occurence   de se transformer en grand "bol d'eau et de boue", compte tenu de l'état de catastrophe naturelle dans lequel se trouveraient actuellement les pays d'Amérique centrale...

 

Ces quelques lignes avant de partir car je crains les difficultés avec les connections  internet à Cuba ... Donc ne vous inquiétez  pas.

Pas de nouvelles, bonnes nouvelles !  

 

Hasta luego !

Martine

Le 17 novembre 2011.

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