Mes premiers jours au Mexique filent à un train d'enfer … je parcours le nord du Yucatan dans tous les sens, pas une minute pour « souffler » , départ tôt le matin et retour en fin de journée.
Mon itnéraire :
Découverte du pays très intéressante, mais vu le peu de temps qui me reste je vais être obligée de faire court !
Il fait très chaud pendant la journée (30°) et froid le soir. C'est la période sèche qui commence .
Le Mexique souffre en ce moment d'une très grande sécheresse, la plus dure depuis 1941! Ce qui cause de gros problèmes agricoles et d'eau. Seul le Yucatan, connu pour son climat humide, y échappe. Les routes, bordées de « maquis » sont bonnes dans l'ensemble, mais pleines de dos d'âne... Les paysages sont plats et verdoyants. La végétation luxuriante, très dense.
Cancun, rien à voir.
Départ le lendemain pour la communauté maya d'Ek Balam située à une demi-heure de voiture au nord de Valladolid, et installation dans un site « écotouriste » : les cabanes U Najil. L'expérience sera pour moi de courte durée (1 nuit au lieu de 7 prévues) car je ne supporte pas ici le manque total de confort ni la solitude de ce lieu très austère.
Ek Balam est un tout petit village maya, avec une place centrale, une école, et la pauvreté ambiante à laquelle s'ajoute un manque d'hygiène très visible. Tout ici me paraît très rudimentaire, les gens vivent effectivement dans des « cabanes » au sol en terre battue, au toit de chaume ou de feuilles de palmier, font la cuisine sur le feu de bois, et dorment souvent dans des hamacs. Les hommes semblent un peu durs, les femmes sont plus souriantes et très gentilles.
A droite ma cabane, à gauche une maison du village
Les mayas sont physiquement très reconnaissables : peau foncée, petits, trapus, visages ronds et yeux étirés des indiens. Ici ce sont les « mayas yucatèques », ils sont environ 10 OOO dans le Yucatan, vivent en communautés dans de petits villages, ont leurs écoles où ils peuvent apprendre la langue maya et l'espagnol. Mais tous ne parlent pas espagnol m'a-t-on dit. Les lois sont les mêmes que pour tous les autres mexicains. Dans chaque village, comme partout ailleurs il y a un « président » élu au SU qui occupe le « palacio municipal », souvent une ancienne maison coloniale. Les mayas sont manifestement très pauvres, ils passent leur temps à cultiver leur propre lopin de terre, travaillent rarement ailleurs, sauf dans le tourisme écologique en pleine expansion au Yucatan. Les femmes s'occupent de la maison et des enfants.
On m'a dit que les mexicains, dans l'ensemble sont très machistes, les femmes restent souvent à la maison...
L'habit traditionnel maya est le hipil pour les femmes, une robe blanche brodée, les hommes eux portent des vestes et pantalons blancs . Les femmes ont une fleur rouge dans les cheveux : à gauche si elles sont célibataires, à droite si elles sont mariées. On voit partout les femmes en hipil.
On mange très bien au Mexique ! La nourriture est très variée et les plats cuisinés raffinés.
La nourriture maya typique :
-la tortilla de maïs, qu'ils cuisent, réduisent en poudre, mélangent avec de l'eau, et étalent à la main sur une plaque chauffante posée sur le feu.
-les haricots (frijol), patates douces
-le porc, le poulet... accompagnés d'épices très forts, le piment (chile)
au début de chaque repas, on nous sert des « chips » avec un pot de chile et un autre d'oignons mélangés à des poivrons ou tomates.
Nous sommes ensuite partis sur la côte nord à la réserve biosphère de Rio Largartos,où j'ai fait un superbe tour en bateau voir les crocodiles, les oiseaux migrateurs, notamment les flamants roses, les hérons, des aigles pêchant … jusqu'aux étangs de sel . Là les pêcheurs utilisent l'argile blanche pour se protéger contre les insectes et les rayons du soleil. Rio Lagartos est un petit port très agréable où il ferait bon rester quelques jours !
Puis visite du site archéologique de l'ancienne cité maya de Chichen Itza.
Les grands sites mayas étaient de véritables villes, et non seulemet des centres cérémoniels. Toute une population vivait aux alentours des bâtiments cérémoniels. Chichen Itza devint entre le 11ème et le 13ème siècle la plus importante cité de toute l'ère maya. Les premières recherches archéologiques ont débuté vers le milieu du 19ème siècle et sont toujours en cours. On trouve les 2 styles maya (soubassement droit -importance du perroquet) et toltèque (soubassement incliné – importance de l'aigle et du jaguar). L'édifice le plus impressionnant et bien sûr le « castillo » situé au centre de la grande place carrée, formé de 2 tempes-pyramides superposés.
Ci dessous à gauche, l'annexe des Nonnes, de style Puuc, qui figure la gueule du monstre terrestre. A droite la tombe du grand prêtre.
Ce qui m'a le plus étonnée dans ces lieux de vie, ce sont les sacrifices humains que l'on y faisait, pour gagner la faveur des dieux : c'était surtout les princes , les nobles, les prêtres qui faisaient couler leur sang en se scarifiant. Par exemple ils se perçaient la langue avec une tige épineuse pour que le sang coule jusqu'à leurs pieds !
Visite de la ville coloniale d'Izamal, célèbre pour son couvent construit par les conquistadors sur un monument indigène sacré, et son musée d'art populaire mexicain.
Le lendemain route vers l'ouest jusqu'à la « jungle » Punta Laguna où j'ai pu voir un singe et faire une promenade en barque sur la lagune.
Je suis donc désormais dans un hôtel très sympathique de Valladolid , à mi chemin enre Mérida et Cancun. Une jolie ville au charme colonial. Ici aussi comme à Cuba, on aime la fête, les fêtes, les orchestres jouent les samedis et dimanches soir sur les places, les gens sortent beaucoup le soir quand la nuit tombe et que la fraîcheur arrive.
C'est très vivant, je suis contente d'être ici, d'avoir quitté les cabanes... et je peux faire mon blog ... même si c'est vrai, je me suis un peu éloignée des indiens mayas ...
Le lendemain 5h de voiture + 4x4 pour remonter sur la côte nord voir la zone biosphère de Solferino : un monde aquatique et une étrange "fôret aquatique primaire" faite d'arbres que l'on appelle des "bouchons" qui vivent dans l'eau . Ils appellent ça la "jungle", mais c'est en fait identique à la forêt amazonienne dont les arbres sont moins hauts. Notre 4x4 est quand même revenu entier (et nous aussi) après s'être frayé son chemin en pleine forêt pendant 2 heures. Ce qui m'a le plus fait rire, c'est que sur le toit, le chauffeur avait fixé des cordes de guitare, et à chaque fois que l'on se prenait une branche d'arbre ... ça faisait de la musique !
Le lendemain retour toute la journée à Ek Balam (Eh oui, les cabanes :) pour une visite du village et un cours de cuisine maya, après avoir été faire nos courses au marché de Valladolid ...
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