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Articles avec #perou - bolivie

35 - 4 : EN ROUTE VERS  AREQUIPA

C'est parti ! Avec la Compagnie "CRUZ DEL SUD" , bus à deux étages  très confortable et pas cher du tout ... on se croirait presque en business class avion ! On peut allonger les jambes, aller aux toilettes, prendre une collation ! Bref, impeccable mais j'ai quand même dû fermer les yeux la plupart du temps , car ça va vite, ça monte et ça descend tout le temps et la route et parfois bordée de talus qui ne demandent qu'à nous tomber dessus ! Comme toujours j'ai un peu la trouille en voiture hé hé :)

Nous suivons la côte toujours vers le sud, toujours sur la panaméricaine , océan d'un côté et désert de l'autre ....jusqu'à la ville de Camana , où là, nous bifurquons vers l'Est.  Les paysages arides sont toujours aussi impressionnants avec quelques rares petits villages où vivent sans doute des familles de mineurs car nous devinons quelques entrées de mines d'or (parait-il) .

Mais le spectacle ne dure pas très longtemps car au Pérou il fait nuit à 18h !  Alors c'est dodo (moi je peux pas car j'ai mal au coeur à cause des virages !!) ,et arrivée à 24h pétantes comme prévu ...  on peut dire que les péruviens sont les rois du timing !  Une grande première pour moi : 10h de bus non stop  pour la première fois de ma vie ... un début à tout !

Un taxi nous a conduit à l'hôtel "Casa Andina Jerusalem" que je recommande : nous sommes ravies.

Ce matin je suis grimpée sur la terrasse d'où l'on peut voir la ville et les montagnes qui l'entoure ( dont l'imposant volcan Misti) . Arequipa , 1 million d'habitants, s'étend sur un plateau à 2380 m d'altitude. Sn surnom, "la ville blanche" est dû à son centre historique construit à base de pierres volcaniques blanches, le SILLAR. 

La route vers Arequipa et le volcan Misti (5800m) vu de la terrasse de notre hôtel
La route vers Arequipa et le volcan Misti (5800m) vu de la terrasse de notre hôtel
La route vers Arequipa et le volcan Misti (5800m) vu de la terrasse de notre hôtel
La route vers Arequipa et le volcan Misti (5800m) vu de la terrasse de notre hôtel
La route vers Arequipa et le volcan Misti (5800m) vu de la terrasse de notre hôtel
La route vers Arequipa et le volcan Misti (5800m) vu de la terrasse de notre hôtel
La route vers Arequipa et le volcan Misti (5800m) vu de la terrasse de notre hôtel
La route vers Arequipa et le volcan Misti (5800m) vu de la terrasse de notre hôtel

La route vers Arequipa et le volcan Misti (5800m) vu de la terrasse de notre hôtel

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Trois heures et demi sur la Panaméricaine , vers le sud, pour atteindre la ville portuaire de Paracas. La route est spectaculaire, bordée d'un côté par le Pacifique, de l'autre par des paysages désertiques ... on se croirait dans le désert de Gobi !

C'est aussi rès pauvre : c'est là que les gens fuyant les montagnes où sévissaient encore les "farcs" il n'y a pas si longtemps sont venus s'installer, comme les très pauvres agriculteurs, les anciens "esclaves" ... qui aujourd'hui peuvent s'installer sur des lopins de terre donnés par l'Etat ... mais i n'y a encore bien souvent ni eau ni électricité ... tout ça se fait peu à peu

Il fait toujous très chaud , autour de 30 ° ! Le rêve ! et les gens sont très très gentils ; Nous essayons de parler espagnol et on se débrouille pas trop mal !

La Panaméricaine de Lima à Paracas
La Panaméricaine de Lima à Paracas
La Panaméricaine de Lima à Paracas

La Panaméricaine de Lima à Paracas

C'est de Paracas que partent les bateaux pour les îles Ballestas, véritable sanctuaire  d'oiseaux marins (pelicans...) et de lions de mer. Une balade de 2 heures que l'on fait dès 8 heures du matin.

En attendant nous sommes allées faire un tour sur le port, bordés d'échoppes en tous genres et de resto où j'ai voulu goûter la "cerviche" un plat local à bae de poisson cru : le pejerry ... je ne savais pas que c'était cru ! et j'avoue que j'ai eu un peu de mal à tout avaler :) mais bon, maintenant je sais ce que c'est !! Christine elle, a pris une soupe au riz et au poulet ;

Quelques photos du port de Paracas et de nos assiettes, et de ma plongée dans l'aquarium !  :

 

 

35-3 : Paracas et les îles Ballestas
35-3 : Paracas et les îles Ballestas
35-3 : Paracas et les îles Ballestas
35-3 : Paracas et les îles Ballestas
35-3 : Paracas et les îles Ballestas
un petit garçon me regarde manger mes pejerry , berck :)
un petit garçon me regarde manger mes pejerry , berck :)
un petit garçon me regarde manger mes pejerry , berck :)

un petit garçon me regarde manger mes pejerry , berck :)

L'aventure continue en descendant la panamériciane en direction du sud . C'est une longue bande désertique et aride qui longe en fait toute la côte de l'Amérique jusqu'au sud du Chili et qui ressemble fort au désert d'Atacama ou au Sahara, sauf qu'ici ce n'est pas un désert de sable, mais juste une zone pierreuse due au manque d'eau depuis toujours ( il ne pleut ici que 2h30 par an !!) .C'est le principal problème de la région : le manque d'eau .

Nous ne nous sommes pas arrêtées à PISCO, la capitale de l'alcool du même nom , 45° quand même, car nous avions peur de ... perdre la tête ! En revanche, après avoir traversé ICA, nous nous sommes arrêtées à l'oasis de Huacachina , une bouffée d'air et d'eau dans le désert , où l'on peut faire du buggy ... ça non plus , c'est pas trop notre truc  hé hé !

Un arrêt au "mirador" aussi pour voir les lignes de Nazca (qui datent de la civilisation nazca : 300 avant JC - 900 après)  dont les origines donnent encore lieu à de multiples débts et interprétations.

 

 

L'oasis de HuacachinaL'oasis de Huacachina

L'oasis de Huacachina

Ce trajet fut, du début à la fin d'une beauté époustouflante , incroyable, j'étais fascinée par cet autre monde .... ~~Le plus nous nous rapprochons de Nazca, le plus nous distinguons la cordillière des Andes au loin .... Il fait toujours très chaud , autour de 30°

Juste quelques photos pour vous faire partager cette émotion :

Compte tenu d'une mer trop forte, nous n'avons pas pu faire l'excursion Iles Ballestas ! Raté ! A la place nous sommes allées dans la magnifique "péninsule de Paracas" (constituée non pas de sable, mais d'une pierre jaune la "bentonita" ) où se situe la réserve nationale de Paracas (un réserve de 335 000 ha terre et mer ). De cette péninsule , on aperçoit d'ailleurs les îles Ballestas au loin.

Et voilà, nous sommes le 4 mai, il est midi et nous partons à 14h pour Arequipa ... 10 heures de bus collectif ! Gracias a todos por vuestros mesajes , no tengo mucho tiempo para responder , pero yo puedo deciros que todo se va muy bien y que estamos muy contentas :) Hasta luego !

La péninsule où se situe la réserve nationale de Paracas

La péninsule où se situe la réserve nationale de Paracas

la côte, le désert, les lignes de Nazca, l'arrivée dans la vallée de Nazca
la côte, le désert, les lignes de Nazca, l'arrivée dans la vallée de Nazca
la côte, le désert, les lignes de Nazca, l'arrivée dans la vallée de Nazca
la côte, le désert, les lignes de Nazca, l'arrivée dans la vallée de Nazca
la côte, le désert, les lignes de Nazca, l'arrivée dans la vallée de Nazca
la côte, le désert, les lignes de Nazca, l'arrivée dans la vallée de Nazca
la côte, le désert, les lignes de Nazca, l'arrivée dans la vallée de Nazca
la côte, le désert, les lignes de Nazca, l'arrivée dans la vallée de Nazca
la côte, le désert, les lignes de Nazca, l'arrivée dans la vallée de Nazca
la côte, le désert, les lignes de Nazca, l'arrivée dans la vallée de Nazca
la côte, le désert, les lignes de Nazca, l'arrivée dans la vallée de Nazca

la côte, le désert, les lignes de Nazca, l'arrivée dans la vallée de Nazca

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Eh oui , nous sommes arrivées à Lima, au Pérou !

On dit souvent chez nous que  "C'est pas le Pérou" ...

et bien si , ici c'est le Pérou !!!! ....YOUPI   !!!!!

Le voyage a été fatigant certes, ( 24h de la porte de la maison à la porte de notre hôtel à Lima !) , mais nous sommes bien là et tout va bien ! Le plus beau moment de voyage en avion  furent les vues absoluement magnifiques lorsque nous avons survolé la cordillère des Andes au coucher du soleil ... nous apercevions les sommets à travers les nuages ... c'était magique, féerique . J'espérais pouvoir prendre une photo de Lima vue d'en haut, mais nous sommes arrivées par la mer, de nuit , donc : pas possible, raté !

 

 

35 - 2 :  Arrivée à Lima
35 - 2 :  Arrivée à Lima
35 - 2 :  Arrivée à Lima

A l'aéroport, contrôles et recontrôles, longs, stricts et épuisants , mais nous étions quand même plus de 400 dans notre 777 ... autant dire que pour récupérer les valises il a fallu de la patience aussi ... surtout qu'il devait être 2 heures du matin heure française !! Notre guide poirotait depuis plus d'une heure quand nous sommes enfin sorties de ce grand bazar! Puis il a fallu prendre notre mal en patience encore pour arriver à l'hôtel à cause de gros travaux sur les routes pour cause de construction d'une voie de "tram" ... des bouchons à n'en plus finir . Nous sommes restés bloqués pendant plus d'une demie-heure sans bouger ... certains chauffeurs abandonnaient même leur voiture sur la route au milieu de la cacophonie des klaxons .... ça klaxonne beaucoup à Lima :) et ils conduisent comme es fous !

Plus d'une heure plus tard nous arrivons à l'hôtel et là bonne surprise  : un petit hôtel vraiment sympa que je recommande : "Casa Andina Miraflores Hotel" dans le quartier Miraflores, un quartier sûr,  loin du centre ville,  en bord de mer .

Christine et moi sommes allées nous promener le lendemain matin : la côte est magnifique :

35 - 2 :  Arrivée à Lima
35 - 2 :  Arrivée à Lima
35 - 2 :  Arrivée à Lima

Puis découverte du centre historique de Lima , cette ville de 10 millions d'habitants , 500 000 taxis , dont 2 millions demi vivent dans des favelas , une ville hétéroclite et cosmopolite qui m'a semblé très commerciale , très bruyante (comme toutes les capitales ...) , mais aussi de très jolis quartiers , des parcs, beaucoup de végétation diverse et variée et de très nombreux oliviers vieux de plusieurs siècles ...

Je faire vite car nous partons dans une heure !

Dans le centre historique , magnifique, classé au patrimoine mondial, nous avons visité : la Plaza Grau, la plaza San Martin, la plaza de Armas (plaza Mayor aujourd'hui), le couvent Santo Domingo (splendide), la plaza Bolivar  et parcouru à pieds les rues piétonnes de centre ... bondées de monde , surtout que c'est le 1er mai, fête de la Vierge Marie ici, jour férié qui rempli les rues de festivités  en tout genre avec défilés, musique, et costumes traditionnels colorés ...Il y a plus de 60 églises dans le centre historique de la ville !

Je reviendrai sur tout cela en détail plus tard ...

Pour l'instant juste quelques photos  et hop ! nous partons direction Paracas , plus au sud ..

les différentes places, les balcons, la cathédrale, le palais présidentiel , le couvent santo Domingo
les différentes places, les balcons, la cathédrale, le palais présidentiel , le couvent santo Domingo
les différentes places, les balcons, la cathédrale, le palais présidentiel , le couvent santo Domingo
les différentes places, les balcons, la cathédrale, le palais présidentiel , le couvent santo Domingo
les différentes places, les balcons, la cathédrale, le palais présidentiel , le couvent santo Domingo
les différentes places, les balcons, la cathédrale, le palais présidentiel , le couvent santo Domingo
les différentes places, les balcons, la cathédrale, le palais présidentiel , le couvent santo Domingo
les différentes places, les balcons, la cathédrale, le palais présidentiel , le couvent santo Domingo
les différentes places, les balcons, la cathédrale, le palais présidentiel , le couvent santo Domingo
les différentes places, les balcons, la cathédrale, le palais présidentiel , le couvent santo Domingo
les différentes places, les balcons, la cathédrale, le palais présidentiel , le couvent santo Domingo
les différentes places, les balcons, la cathédrale, le palais présidentiel , le couvent santo Domingo
les différentes places, les balcons, la cathédrale, le palais présidentiel , le couvent santo Domingo

les différentes places, les balcons, la cathédrale, le palais présidentiel , le couvent santo Domingo

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Me voici donc entrain de préparer un nouveau voyage, une nouvelle aventure, au Pérou et en Bolivie du 30 avril au 9 juin 2015 ...avec mon amie Christine ...  et oui ! ... pour la première fois - hormis les "retrouvailles" avec ma famille -  je ne voyagerai pas en solo ☺☺ !!!

Ce voyage fait suite à mes précédents en Amérique latine (Mexique, Guatemala, Argentine, Chili, Equateur ...) J'aime l'Amérique Latine, 
et les civilisations précolombiennes me passionnent   ... 

 

Un voyage "à la carte" avec l'agence ANTIPODE basée à La Paz et Cuzco

 

Notez que vous pouvez maintenant cliquer sur les photos pour les agrandir, ou les faire défiler (en cliquant à droite)  quand il s'agit d'un diaporama ☺. J'ai encore un peu de mal avec le nouvel interface d'Over-blog ... donc, c'est pas gagné !! Vous me direz ce que vous en pensez ...

C'est parti pour la Bolivie et le Pérou ! ... Notre parcours  ....(en vert les trajets en avion)
C'est parti pour la Bolivie et le Pérou ! ... Notre parcours  ....(en vert les trajets en avion)

C'est parti pour la Bolivie et le Pérou ! ... Notre parcours ....(en vert les trajets en avion)

Pays des Incas, peuple de la Pachamama et du dieu Soleil ... Pays des Incas, peuple de la Pachamama et du dieu Soleil ... Pays des Incas, peuple de la Pachamama et du dieu Soleil ...

Pays des Incas, peuple de la Pachamama et du dieu Soleil ...

Cartes de l'Empire INCACartes de l'Empire INCA

Cartes de l'Empire INCA

Mais quelles sont donc les différences entre les Mayas, les Aztèques et les Incas ?

Pas évident de différencier ces 3 civilisations précolombiennes, qui à première vue, se ressemblent comme 3 gouttes d'eau.

Pourtant quelques éléments importants permet de les distinguer, les voici. 

Les points communs :

la religion polythéiste, les mathématiques, l'observation des astres ...

Les différences :

1 Situation géographique, apparaît comme le premier point de différenciation:  

- les Aztèques règnent essentiellement sur le nord de l'actuel Mexique.

 - l'Empire Maya s'étend entre le sud du Mexique, le Guatemala, Belize, Honduras & Salvador.  La jungle est alors le décor des cités mayas et aztèques;

 - les Incas occupent un vaste territoire du sud du Chili au Nord de l'Equateur, et presque la totalité du Pérou actuel. C'est le plus grand des 3 civilisations. Les Incas sont, un peuple des montagnes vivant sur des pentes bien plus escarpées.

2 La période: les Mayas sont de loin la civilisation la plus ancienne. Bien que la date ne soit pas précise, ses débuts remontent entre le Vème et le IIIème siècle avant JC. Les Incas et les Aztèques, apparaissent eux bien plus tard, autour des XIVème et XVème siècles de notre ère.

3 Langue et organisation: les Mayas ont une vingtaine de dialectes, le plus parlé étant le Quiché. Cette multitude de langues est significatif de la structure même de la civilisation. En effet les Mayas sont répartis en une multitude de cités indépendantes, avec souvent leur propre organisation. Les 2 autres civilisations vivent dans un empire beaucoup plus unifié et hiérarchisé. Les Aztèques, qui parlent le Nahuatl sont regroupés autour d'une cité principale Tenochtitlan au Mexique (aujourd'hui Mexico). Les Incas pratiquent le Quechua et se massent autour de Cuzco

4- Système d'écriture: les Mayas disposaient d'un système d'écriture complet. Le système aztèque reposait quant à lui essentiellement sur des pictogrammes, semblables aux hiéroglyphes chers aux égyptiens, mais aussi un peu d’écriture . Les Incas ne connaissaient pas l'écriture, ils utilisaient uniquement un système de comptabilité afin de répertorier le nombre de marchandises  (mais pas seulement !) qui entraient et sortaient des entrepôts: les "quipus" (cordes nouées). 

5 - religion: bien que vénérant les mêmes dieux principaux, chaque civilisation avait une multitude de dieux locaux. La plupart du temps, ces dieux avaient un rapport avec la nature. L'idée commune voulait que l'être humain doit récompenser  les dieux pour la générosité de la nature, par des offrandes les plus précieuses possibles -

 

 

                          Histoire des Incas

 

Depuis quelques années tous les spécialistes sont d'accord pour affirmer que les ancêtres des hommes que découvrit Christophe Colomb en 1492 arrivèrent d'Asie par le détroit de Béring ... Il se pourrait que les premiers découvreurs asiatiques aient été aussi des navigateurs.... Si l'on est pratiquement d'accord sur la provenance, par contre la date d'arrivée fait encore problème... entre

15 000 et 50 000 ans ??

La préhistoire péruvienne   il y a plus de 14 000 ans des petits groupes de chasseurs et cueilleurs parcouraient la côte centrale du Pérou. A la fin de la période glaciaire la côte entre dans un processus de désertification. Les groupes humains se fixent alors à l'embouchure des rivières qui descendent des Andes. Le développement de l'agriculture (calebasses, haricots, coton, amarante , piment, quinoa, courges , maïs) et de l'élevage (lama, cobaye) permet la sédentarisation et la concentration de populations, qui 2000 avant JC maîtrisent la céramique et construisent leurs premiers monuments . Le premier grand foyer culturel à imposer son rayonnement sera celui de Chavin dans les Andes septentrionales.

CHAVIN creuset de toutes les civilisations de l'Ancien Pérou (1000  av JC)

Environ 1000 ans avant J.C., voire un peu plus, apparaît une nouvelle aire culturelle qui s'étend à partir des Andes centrales jusqu'à la forêt amazonienne et à la Côte Pacifique. Il ne s'agit pas encore d'un état, mais d'un ensemble de chefferies à caractère théocratique. De nombreux lieux de culte sont bâtis. Le principal est CHAVIN DE HUANTAR, un temple en pierre sur le versant oriental de la cordillère. Trois éléments jouent un rôle fondamental: le jaguar, le rapace (aigle ou condor), le serpent. Ces trois éléments mythiques et symboliques vont se retrouver dans toutes les civilisations qui succéderont à Chavin. Ils constituent les motifs principaux de la céramique très élaborée de cette époque, une céramique qui, par son réalisme, nous apporte de précieuses informations sur la vie et l'environnement des populations.

De grands caciquats (tribus dirigées par des caciques) se développent, en même temps qu'apparaît la spécialisation des fonctions au sein de l'élite.

Les civilisations de la côte (100 av JC - 600) :    

Tout au long de la côte, dans les "vallées oasis" se développent plusieurs civilisations séparées les unes des autres par d'immenses étendues désertiques. Ces petits états dont les capitales sont aussi de grands centres cérémoniels vont produire une céramique tout à fait remarquable. A défaut d'écriture c'est grâce à ces représentations que nous pouvons reconstituer l'environnement de ces civilisations.

Parmi ces nombreuses cultures côtières deux sont particulièrement importantes: la culture NAZCA et la culture MOCHICA.

La culture NAZCA: cette aire culturelle va se développer pendant près d'un millénaire, avec une période d'apogée aux alentours du 4ème siècle. Situé dans le sud du Pérou cet état construisit un important centre cérémoniel. De nos jours les Nazcas sont surtout connus pour les mystérieuses lignes qu'ils tracèrent au milieu du désert et dont la signification nous reste encore inconnue. Des innombrables tombes retrouvées dans cette région, on a exhumé de très nombreuses momies enveloppées dans de somptueux tissus et de superbes céramiques à la décoration très raffinée.

La culture MOCHICA: située dans le nord du Pérou, va porter la céramique à son niveau le plus élaboré.  

les Pemiers Empires: TIAHUANACO et HUARI (600 à 1000) 

Au cours du premier millénaire de notre ère se constituent deux empires importants

TIAHUANACO tient son nom du principal centre cérémoniel situé à quelques kilomètres du lac Titicaca, sur le territoire bolivien actuel. C'est une théocratie qui fait ériger un gigantesque temple dans lequel se trouvait la célèbre porte du soleil, monument emblématique de cette civilisation, sur le fronton de laquelle est représenté un personnage mythique, probablement devenu "huaca" (intermédiaire entre les hommes et l'au-delà), que l'on retrouve dans la plupart des céramiques et tissages produit par cette culture. Ce temple, renfermant de nombreuses statues, est remarquable par la qualité du travail de la pierre. Cette civilisation disparaît vers l'an 1000.

HUARI, dont la capitale se situe près de l'actuelle Ayacucho, apparaît un peu plus tardivement . A partir de cette région andine les Huaris partiront à la conquête de nombreuses régions pour finalement constituer un empire englobant une grande partie des Andes et de la côte sud du Pérou (absorbant entre autre Nazca et Pachacamac). Ce peuple construira de véritables cités très structurées, entourées d'une enceinte, comportant de nombreuses maisons à étage,  .

Les Huaris sont des artistes remarquables. Les tissages sont d'une haute qualité technique aux motifs abstraits et géométriques. L'empire disparaît aussi vers l'an 1000.

Les Etats régionaux ( 900 à 1400 après J.C.)

La côte voit de nouveau fleurirent des états régionaux qui dans une organisation politique différente reprendront les acquis artistiques des civilisations précédentes en y apportant un peu de sang neuf. Parmi tous ces états: c'est celui de CHIMU qui revêt un intérêt tout particulier car il a laissé une cité remarquable par sa dimension et son organisation: CHAN CHAN.

Le premier embryon d'état CHIMU apparaît dès le 9ème siècle, près de la ville actuelle de Trujillo.

La capitale, Chan Chan, construite en adobe (terre crue) se modifiera au gré du développement de l'état et des aléas climatiques. Sans cesse partiellement détruite, agrandie, remodelée, c'est l'une des plus importantes cités du Nouveau Monde (20 km²). Dans cette immense ville résident l'élite politique et religieuse, mais aussi les commerçants, les serviteurs et les artisans. Chaque catégorie occupe un secteur spécifique, reflet de la division de la société Chimu en castes. Tous les murs de séparation et les bâtiments sont richement décorés avec des hauts reliefs faits de motifs d'inspiration locale (poissons, pélicans...) La société Chimu produira un nombre impressionnant de céramiques, généralement moulées.

Cet état sera finalement intégré à l'Empire Inca en 1470..

 

               L'origine des INCAS (Xème? - XVIème) 

Tous ceux qui s'intéressent aux civilisations précolombiennes se trouvent confrontés à une difficulté majeure: l'absence d'écriture. Pour essayer de reconstituer l'histoire il faut donc faire appel à l'archéologie, aux légendes et aux récits recueillis par les conquistadores.

D'après la légende un couple originel, Manco Capac et Mama Ocllo (10ème siècle mais on n'est pas sûrs qu'ils aient existé !), serait sorti des eaux du lac Titicaca. Il est  muni d'un bâton en or qui lui permettra de trouver le nombril du monde, la terre promise. Plusieurs années plus tard ils arrivent sur le Huacaypata, c'est là que le bâton magique s'enfonce dans le sol, désignant ainsi la fin du voyage.

Derrière cette légende on peut retrouver une possible origine historique des Incas. Au début du 11ème siècle, à la fin de l'Empire Tiahuanaco situé près du lac Titicaca, probablement causée par une grande sécheresse, les populations partent à la recherche de terres plus hospitalières. Un groupe serait arrivé dans la vallée de Cuzco, en se mêlant aux populations déjà installées il donnera plus tard naissance à ce peuple qui prendra pour nom: les Incas.  ("Quechua inka" signifie  "Fils du Soleil")

La marche vers la constitution d'un Etat Inca

Lorsque les premiers Incas arrivent dans la région de Cuzco, celle-ci est déjà occupée par différents groupes (dont les Quechuar) .  De tous ces groupes ethniques le plus important était les Ayarmaca installés à Acamana qui deviendra plus tard Cuzco. Ce groupe fut en lutte permanente avec les Incas jusqu'à leur défaite définitive au début de la constitution de l'Empire Inca.Inca

Les Incas constituent en effet avec d'autres groupes, une confédération dans laquelle  ils utilisent leur fonction militaire pour lancer des raids contre les villages environnants et ainsi renforcer leur position au sein de la confédération, qui deviendra dominante. Vers 1400 Wirakocha Inka affirme la supériorité inca et envahit de nombreux territoires voisins.

Pour marquer leur victoire les Incas transportent la statue de Manco Capac dans le haut de la ville et imposent à l'ensemble de leurs alliés le culte du Soleil qui deviendra l'élément fédérateur du futur empire. Ce micro état (40km autour de Cuzco) va devenir en quelques décennies le plus grand empire sud américain.

Formation et développement de l'Empire Inca

Face au jeune état inca il n'y a plus, dans les Andes Centrales, qu'une ethnie capable de le dominer, ce sont les Chanka.

En 1438 les Chanka envahissent une partie des terres inca. Wirakocha juge que la résistance est inutile, il abandonne sa capitale pour se réfugier dans la forteresse de Calca. Mais un de ses fils, Pachacutec, décide de résister. Malgré un rapport de force défavorable aux Incas les Chanka sont battus. Pachacutec dépose son père, puis, secondé par son frère Kapa Yupanki, occupe la plupart des possessions Chanka. A partir de cette date les deux frères partent à la conquête de tous les territoires environnants et bien au-delà.

Pachacutec domine les Kolla et les Lupaka du lac Titicaca. Kapa Yupanki se lance dans une folle entreprise d'annexion qui le mène jusqu'à Cajamarca à 1000 km de la capitale. Pachacutec effrayé par l'importance que prend son frère le fait assassiner.

Le souverain confit à un autre de ses frères, Tupa Yupanki, la consolidation des territoires conquis et la poursuite de l'extension en direction du Nord. Ce dernier affronte les Chimu et prend Chan Chan.

Tupa Yupanqui continue son entreprise en direction de Quito. Après cette dernière conquête il retourne à Cuzco avec un impressionnant butin de guerre, et surtout fort de ce qu'il a appris des Chimu dont la civilisation était infiniment plus raffinée que celle des frustres Incas.

Au cours de toutes ces années Pachacutec est resté à Cuzco qu'il a entièrement remodelé. C'est lui, aussi, qui a mis en place la formidable organisation administrative de l'empire. Mais face à la gloire de son frère il doit céder le pouvoir à celui-ci.

Devenu empereur Tupa Yupanqui continue l'extension du territoire inca en annexant les états de la côte sud ainsi qu'une partie des contreforts amazoniens. En 1480 une partie de son armée parachève l'extension de l'empire en se rendant maître du sud de la Bolivie et du nord du Chili et de l'Argentine. Il finira assassiné en 1493. Ses successeurs se contenteront de soumettre les Cañaris d'Equateur avant d'être balayés par l'arrivée des Conquistadores.

                            Les souverians Incas :

 

EMPIRE HISTORIQUE :

                       .MANCO CAPAC : le premier inca, fils du soleil fonda Cuzco au 12ème siècle. L'Empire Inca commença sa lente expansion autour de cette ville

                · Inca Roca...................................début du XIVème siècle

                · Yahuar Huacac.........................moitié du XIVème siècle
          ·Viracocha Inca (URCO)................fin du XIVème siècle

          · Pachacutec (Tito Cusi Yupangui) 1438-1471 

 le 9ème Inca, repoussa ses frontières jusqu'au Chili et soumit presque toutes les Andes centrales

          · Son fils, Tupac Yupanqui 1471 -1493 étendit le territoire inca de Quito en Equateur, jusqu'à Santiago du Chili

          · Huayna Capac................................................1493 - 1525, le petit fils de Pachacutec, pénétra en Colombie et s'établit à Quito, qui devint la capitale du Nord

               · Huascar...........................................................1525 - 1532

               · Atahuallpa.......................................................1532 - 1533

Organisation et fonctionnement de l'Empire : 

Tout comme le fondateur mythique, Manco Capac, l'empereur est un orphelin qui ne possède rien lorsqu'il arrive au pouvoir. Chez les Incas, à la mort du chef suprême, celui qui prend la succession doit renoncer à toute forme de filiation et d'héritage pour former une nouvelle lignée.

Les Incas n'inventent pas la totalité de leur organisation, mais reprennent bons nombres de structures existantes dans les territoires conquis.

La ville de Cuzco est divisée depuis toujours en 4 parties, chacune administrée par un chef distinct. L'Empire étendra cette division à la totalité du territoire (10 millions d'habitants pour 100 000 incas environ. Les 4 sections: composent ensemble le "Tahuantinsuyu" (le pays des quatre directions).

Lire à ce sujet le livre de Maria Rostoworoski "la historia del Tahuatinsuyv"

L'ensemble de l'état est divisé en structures de plus en plus petites pour arriver jusqu'à celles de base comprenant une dizaine de familles (l'Ayllu). L'organisation territoriale aussi bien que l'administration est organisée de façon pyramidale, une pyramide au sommet de laquelle se retrouve l'Inca.

Pour pouvoir contrôler et administrer l'Empire on construit tout un ensemble de routes, généralement empierrées qui sillonnent les Andes et la Côte. Elles servent à faire circuler les marchandises, les hommes, les soldats, mais aussi l'information. Grâce à un système de messagers qui se relaient, les Chasquis, les nouvelles circulent d'un bout à l'autre de l'Empire en un temps record (8 jours de Quito à Cuzco), une formidable machine administrative qui sera capable de maintenir une cohésion importante sur un territoire aussi vaste et aussi disparate.

L'AYLLU, base de l'organisation sociale andine :

L'Ayllu ne s'est pas imposé avec la domination inca, il existait chez la plupart des tribus andines.

Un Ayllu correspond à un village. Le territoire de l'Ayllu, appelé marka, couvre souvent de grands dénivelés puisque certains s'étirent depuis les basses terres tropicales jusqu'aux sommets andins.

A la tête de chaque Ayllu se trouve un Curaka généralement descendant du fondateur de la communauté. La vénération d'une divinité tutélaire la waka renforce la cohésion sociale. Le kuraka s'occupe entre autre de l'attribution des terres. En effet la marka est la propriété de l'ensemble de l'Ayllu. Les pâturages d'altitude sont utilisés librement par chaque famille qui y fait paître ses lamas et alpagas. Par contre les terrains agricoles sont attribués en usufruit à chaque famille en fonction de ses besoins. Après la disparition de la famille ces terres sont réintégrées au fond commun. La production quant à elle est privée, mais entre les familles existent un système d'entraide l'ayni.

Nombre de tâches sont consacrées à la communauté. Tous les hommes "adultes" (c'est-à-dire mariés) doivent une période de travail, appelé mita, au profit du kuraka. Durant la mita le kuraka a l'obligation de prendre totalement en charge les personnes qui travaillent pour lui. En contrepartie de cette mita dont il bénéficie le kuraka doit assistance, sur ses propres ressources, à tous les démunis: les veuves, ceux qui sont victimes de mauvaises récoltes...

Chacun doit aussi participer aux tâches collectives que sont par exemple l'entretien des chemins ou des réseaux d'irrigation.

La notion de tribut n'existe pas, il n'existe aucune forme d'impôt.

Pourtant ce système n'était pas parfait. Nombre de Curakas se sont enrichis grâce à la mita, formant une véritable caste supérieure les kapa, polygames, vivant dans l'opulence, transmettant à leur descendance position titres et richesses.

La production agricole :

L'économie de l'Empire Inca est avant tout fondée sur l'agriculture. Les ayllus sont les principaux centres de production.

Lorsque les Incas fondent leur empire il y a déjà de nombreux siècles que les ethnies andines ont développé une production agricole variée, surtout de montagne.

La base de la production et par conséquent de l'alimentation c'est la pomme de terre et de nombreux autres tubercules... Les tubercules étant très sensibles aux conditions climatiques la récolte n'est jamais garantie. Pour cette raison ont été développées des techniques de conservation basée sur la déshydratation; le chuñu, pomme de terre déshydratée peut se conserver plusieurs années.

La principale céréale est la quinoa riche en sels minéraux et en protéines qui peut se cultiver jusqu'à 4000 m d'altitude.

Le maïs fort apprécié ne peut pousser que dans des endroits biens spécifiques, principalement les flancs des vallées. La plupart des fameuses terrasses incas ont été construites pour permettre sa culture.

Dans les zones appropriées les populations cultivaient aussi les haricots, les courges, les tomates, les cacahuètes, les piments, et dans les parties basses la coca. Cette plante joue un rôle très important, car outre que sa feuille est mâchée, elle est indispensable à tous les rituels. Toute cérémonie comporte une offrande de coca à la Pachamama, la terre mère.

Lamas et alpagas sont élevés pour la viande et pour leur laine utilisée pour le tissage des vêtements.

Les échanges commerciaux se font sur la base du troc puisque cette société ignore l'usage de la monnaie.

Dans chaque communauté une partie des terres est cultivée au profit des prêtres et de l'Inca.

CUZCO, capitale de l'Empire :

Lorsque les Espagnols s'emparèrent de la capitale de l'Empire Inca ils furent surpris par sa dimension et son organisation.

Pachacutec transforme cette simple bourgade de cabanes en une ville de 60000 habitants.

L'édifice principal de la ville est le Korikancha, le temple du soleil, entièrement construit en pierres parfaitement ajustées. L'or (qui n'a aucune valeur pour les Incas) s'y trouve à profusion; il recouvre certains murs et est utilisé pour les statues du jardin. La représentation de l'astre divin est faite avec ce métal entouré de pierres précieuses...

La place principale de la ville est entourée des principaux palais. La plupart des édifices sont en pierres très bien travaillées.

La ville proprement dite est surmontée par le site de Sacsawaman, forteresse ou lieu de culte, un ensemble mégalithique impressionnant, et qui serait la tête d'un puma dont le corps est constitué par la partie basse de la cité...

Plus qu'un centre administratif Cuzco est le cœur spirituel et religieux de l'Empire. C'est le pivot autour duquel se sont construits les mythes fondateurs et fédérateurs. C'est en son cœur que l'Empereur ordonne le chaos en mettant en contact les univers des dieux, des hommes et des morts.

Pourtant sous le règne de Wayna Capac (1500)  la mythique Cuzco perd de son importance au profit de la nouvelle Tumipampa bâtie au Nord de l'Empire (l'actuelle Cuenca, en Équateur)

 Le Culte du Soleil , ciment de l'Empire :

Pour les Incas et nombre de leurs prédécesseurs VIRACOCHA (qui prend le nom de PACHACAMAC sur la côte) est la divinité créatrice qui serait sortie du Lac Titicaca pour créer la vie et les hommes.

Les Incas, peuple très religieux comme tous les peuples de l'ancien Pérou, choisissent de développer le culte d'INTI, le soleil, qui plus qu'une divinité est un ancêtre totémique. D'ailleurs son culte ne survivra pas à l'effondrement de l'Empire. Ce soleil ancêtre commun à toute la tribu a, en toute logique, pour représentant sur terre l'Inca lui-même.

A travers tout l'empire des temples lui sont consacrés. Le principal étant bien évidemment le Korikancha de Cuzco. De nombreuses personnes sont au service de ces temples et du culte. Les prêtres sont chargés des rituels et des sacrifices. Ils sont chargés des nombreuses cérémonies qui jalonnent le cours de l'année. Les VIERGES DU SOLEIL sont des jeunes filles qui ont été enlevées à leur famille pendant leur enfance; certaines d'entre elles font office de concubines de l'empereur, d'autres sont employées dans les ateliers de tissage, et le dernier groupe se consacre totalement au temple en restant cloîtrées jusqu'à la fin de leurs jours.

Tout peuple conquis par les Incas est tenu d'adopter le culte du Soleil. C'est en fait un instrument mis à profit par l'Inca pour imposer sa volonté et asseoir son pouvoir.

Le Soleil n'est pas le seul astre qui soit vénéré. Il y a aussi des cultes à la Lune, à Vénus, aux Pléiades.

Mais au quotidien le peuple se tourne plutôt vers des divinités secondaires, aux attributs bien précis, et que l'on implore pour résoudre les problèmes de la vie de tous les jours.

Les Apus, les montagnes, sont des lieux de culte privilégiés. Les sommets andins sont vénérés et servent d'autels à sacrifice pour les différentes divinités. Dernièrement on a retrouvé des témoignages de cérémonies s'étant déroulées sur des sommets à près de 6000 m d'altitude

L'ordre social Inca :

1 -  L' INCA  (l'empereur)

2 - OREJONES (grandes oreilles)

Noblesse de sang et de privilège: Panaca ou lignage impérial et parentèle de l'Inca - Grands seigneurs et guerriers

Noblesse territoriale: Curacas, grands fonctionnaires de l'état, gouverneurs, administrateurs

Aristocratie sacerdotale: Vierges du Soleil, les femmes choisies de l'Inca, les prêtres

3 - ELITE

Artisans qualifiés, quipucamayocs, chasquis, colons loyaux, gens honorables

4 - HATUN  RUNAS

La majorité des gens du peuple

5 - CLASSE INFERIEURE

Mitmaes (clans déportés)

Yanaconas (personnes déchues en punition)

Les "quipus" au service de la statistique Inca :  

Les Incas comme tous les peuples d'Amérique du Sud ne possédaient pas d'écriture, pourtant le bon fonctionnement de l'empire dépendait en grande partie de statistiques élaborées et d'un art de la prévision abouti.

Sur l'ensemble du territoire tout est comptabilisé, répertorié. Il faut connaître la population, la production afin de garantir à tous le minimum vital et pouvoir anticiper les besoins. On répertorie donc les habitants (recensement tous les deux ans), les animaux, les productions agricoles et artisanales, les stocks. Toutes ces données remontent jusqu'à la tête de l'état et sont centralisées pour avoir une vision globale de la situation du pays.

A défaut d'écriture les Incas vont développer un système inédit d'enregistrement des données: le QUIPU : l'élément de base du quipu est un fil, de laine, de coton, de fibre d'agave, voire de cheveu, sur lequel on fait des nœuds. La position et la forme de ceux-ci donnent des indications sur l'élément répertorié et la quantité. La grosseur et la couleur du brin sont aussi des éléments de classification. Toutes ces cordelettes sont réunies entre elles dans un grand ensemble formant un faisceau que seuls des experts  sont capables d'utiliser pour réunir les données et les interpréter quand c'est nécessaire.

Par cette méthode les administrateurs de l'Empire possèdent une véritable base de données. On connaît le nombre d'habitants par sexe et par âge, mais on a aussi des informations sur leur état de santé. La laine est répertoriée par couleur. Même la quantité d'excréments séchés de lama (le principal combustible domestique) est connue! Il semble que certains quipus servent même à enregistrer des dates importantes de l'histoire.

Ce système très élaboré de l'art de la statistique et de la prévision, associé à l'imposition d'une langue de communication unique (au quotidien les populations continuent à parler une multitude de langues) le QUECHUA explique en grande partie la solidité d'un empire aussi vaste et aussi composite.

L'architecture Inca :

La consolidation et la gestion de l'Empire emploient beaucoup d'hommes, d'énergie et de compétences. Les Incas utilisent donc plutôt les savoirs existants, ainsi que ceux des peuples soumis; ce ne sont pas de grands innovateurs.

Pourtant il y a un domaine pour lequel on peut considérer qu'il y a un "avant" et un "après" inca, c'est celui de l'architecture. Il y a un changement important par rapport au passé, non pas tant par le type de construction, mais davantage par l'incroyable qualité du travail des matériaux utilisés. Aucune civilisation dans l'histoire de l'humanité n'a travaillé la pierre avec la précision des Incas.

Ce qui frappe le visiteur c'est l'uniformité de l'architecture inca; on a l'impression qu'il y a eu un seul architecte!

Ce savoir-faire est utilisé dans tous les domaines de la vie. De l'agriculture au sacré toutes les composantes de la nation bénéficie de ce savoir-faire. Ce sont les impressionnants réseaux de canaux d'irrigation, utilisés jusqu'à aujourd'hui, qui permettent l'agriculture dans des zones semi-désertiques. C'est l'incroyable réseau routier de 40 000 km qui sillonne l'empire et franchit les obstacles andins grâce à des ponts suspendus en liane ou en pierre. Ce sont les indispensables forteresses qui protègent le pays des invasions. Ce sont les palais et les temples souvent recouverts d'or et d'argent.

Tous les bâtiments ont recours au même type d'architecture, à savoir des murs inclinés vers l'intérieur et des ouvertures trapézoïdales. Les murs extérieurs peuvent être plans ou circulaires (le Korikancha par exemple) Par contre l'incapacité à construire des voûtes oblige les artisans incas à ne poser que de simples toits de chaume au-dessus de ces murs si parfaits.

la région de Cuzco a de nombreux sites (palais , forteresses, centres religieux ...mais l'emblème de l'Empire Inca est le Machu Picchu ... que nous allons visiter et j'y reviendrai  )

Les arts et les sciences

Dans le domaine artistique les Incas n'atteignent pas le niveau de la plupart de leurs prédécesseurs, comme si leur souci d'efficacité les avait empêchés de laisser libre cours à leur imagination.

Les céramiques  sont richement colorées et ornées de motifs géométriques sans grandes variantes. Les formes sont finalement plus variées que les ornements. Comme dans toutes les civilisations précolombiennes c'est la céramique funéraire qui est la plus élaborée.

Par contre les Incas se distinguent des autres cultures par l'utilisation plus importantes du bois (ce qui suppose des échanges avec l'Amazonie), en particulier pour le façonnage des keros, sortes de verres ou de vases tronconiques, souvent ornés de peintures figuratives.

Des Chimus ils apprirent l'art de l'orfèvrerie, toutefois sans arriver à les égaler. Ils travaillent l'or, l'argent, le cuivre, l'étain, le platine, et sont capables de réaliser de nombreux alliages dans des fours à haute température les huayras. Les objets et bijoux sont élaborés par martelage, soudure et la technique de la cire perdue. Une grande partie de cette production sert à orner les temples et à couvrir de bijoux les dignitaires de l'Empire qui en sont parés en fonction de leur rang social.

L'absence d'écriture a contraint les Incas à pratiquer une littérature orale. Les amawtas sont les dépositaires et les transmetteurs des récits historiques et légendaires. La richesse de la langue quechua a permis un développement important de la poésie.

Cette littérature fut le premier moyen pour les conquérants de recueillir de recueillir des bribes de l'histoire andine.

Cette absence d'écriture est aussi un frein important pour l'acquisition de véritables connaissances scientifiques. Les Incas possèdent quelques connaissances en astronomie et grâce à un système d'abaque ils réalisent quelques calculs simples. Cette méconnaissance rend encore plus admirables leurs réalisations architecturales

Le domaine dans lequel ils sont probablement plus compétents que leurs homologues européens de l'époque c'est la médecine. Leur connaissance des plantes est très poussée, la pharmacopée qu'ils en tirent est remarquable et efficace pour guérir de nombreux problèmes de santé. Ils pratiquent même la trépanation.

La conquête espagnole et la fin de l'Empire Inca :

En 1528 l'empereur Hayna Capac meurt à Tumipampa (Equateur), nouveau siège du pouvoir impérial. Parmi sa nombreuse descendance deux de ses fils sont susceptibles de lui succéder: Atahualpa qui l'a accompagné dans le Nord de l'empire, et Huascar son demi-frère restait à Cuzco. C'est Huascar qui est intronisé et une lutte fratricide qui s'engage. Finalement Huascar est tué au combat. Le pouvoir revient donc à Atahualpa.

Mais alors que celui-ci monte sur le trône d'étranges hommes barbus débarquent en avril 1532 à Tumbes. Francisco Pizarro à la tête de 180 aventuriers part à la conquête du plus vaste empire du continent.

Parmi tous les peuples conquis par les Incas nombreux sont ceux qui n'apprécient pas le joug de leur nouveau maître, aussi n'hésitent-ils pas à s'allier aux nouveaux arrivants. C'est donc à la tête d'une véritable armée que Pizarro arrive à Cajamarca, dans le nord, où se trouve Atahualpa. Celui-ci tellement sûr de sa supériorité ne se méfie pas et accepte de rencontrer le chef espagnol. Pizarro sans aucun scrupule le fait arrêter, et malgré le versement d'une importante rançon en métaux précieux le fait exécuter.

Avec la mort d'Atahualpa, dans un système aussi hiérarchisé, c'est tout le pays qui devient orphelin et s'effondre. La route de la conquête est ouverte, les conquistadores partent en direction de Cuzco, dont ils se rendront maître après de durs combats. Le temps des Incas est terminé, et les Espagnols avides de richesses et imbus de leur supériorité feront tout pour faire disparaître toute trace de ce vaste empire.

La population ravagée par les maladies arrivées d'Europe et les mauvais traitements ne pourra jamais, jusqu'à aujourd'hui, retrouver sa splendeur et surtout sa dignité.

Les Incas aujourd'hui : 

D'une telle civilisation qui domina un territoire aussi vaste est-il raisonnable de croire que toute trace ait disparu?

Un élément important de cette civilisation survit toujours:

 - la langue : Le Quechua, langue officielle de communication à l'intérieur de l'Empire, continuera à se développer après la disparition de celui-ci. Les missionnaires prendront vite conscience de l'importance de cet outil pour l'évangélisation des Indiens. C'est donc en Quechua qu'ils convertiront des millions de personne de gré ou de force. Résultat: aujourd'hui ce sont 7 millions de sud-américains qui parlent Quechua, depuis la Colombie jusqu'au Nord de l'Argentine.

Le Pérou et la Bolivie sont les deux pays d'Amérique du Sud qui totalisent la plus forte population indienne avec 18 millions d'Indiens sur les 20 millions du sous-continent (12 pour le Pérou et 6 pour la Bolivie)

- Autre structure qui a subsisté, surtout en Bolivie, c'est l'ayllu, cette organisation villageoise basée sur la solidarité de l'ensemble de la communauté. La privatisation des terres n'a pas encore réussi à le faire disparaître. Il sert même souvent de modèle pour développer de nouvelles structures solidaires.

- Il est pratiquement impossible de faire disparaître d'un coup de baguette magique des croyances enracinées depuis des siècles dans les consciences. Certes les descendants des Incas ont adopté un catholicisme de surface, mais en grattant ce vernis on s'aperçoit que les cultes contemporains sont simplement plaqués sur les croyances venues du plus lointain passé , et c'est tant mieux!.

- Peut-être avec des arrières pensées mercantiles, ou par une tentative de récupération intellectuelle, certains tentent de faire revivre les coutumes anciennes. La fête de l'Intiraymi, qui se déroule à Cuzco chaque 24 juin, est un bel exemple de cette ambiguïté.

Les états andins ne paient-ils pas un lourd tribut au fait d'avoir toujours refusé ce métissage culturel. Les sociétés contemporaines ne se porteraient-elles pas mieux si elles arrivaient à intégrer ce double héritage pour construire un monde dans lequel chacun retrouverait ses repères?

Merci à  l'Association  "Partage sans frontière" pour tous ses articles : http://www.partage-sans-frontieres.org   

Je rappelle également le lien du très intéressant article de Valérie Robin "Amérique latine , histoire et mémoire"  :    http://www.alhim.revues.org/98   

et recommande le livre de Carmen Bernand  "les Incas, Peuple du Soleil" Editions "Découvertes Gallimard" -Histoire n° 37

celui de Sebastien Jallade "Espíritu pampa, sur le chemin des Andes" , Editions Transboréal

ainsi que : "Civilisation andine - Pérou - Bolivie" - Carnet de route Marcus i

et les guides "Routard" et "Lonely Planet"  bien sûr...  !

 

 

 

 

 

 

 

 

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Le drapeau du Pérou et l'actuel Président OLLANTA HUMALA Le drapeau du Pérou et l'actuel Président OLLANTA HUMALA

Le drapeau du Pérou et l'actuel Président OLLANTA HUMALA

Carte d'identité du Pérou

Langue officielle : Espagnol, quechua et aymara •

Capitale : Lima : 10 millions d'habitants

Forme de l’Etat : République présidentielle (ou constitutionnelle) • Un Président , un Congrès 

Chef de l'Etat : Ollanta Humala depuis le 27 juillet 2011 élu pour 5 ans non renouvelable •

Premier Ministre : Ana jara Velasquez depuis le 22 juillet 2014 

Membre de la Communauté Andine (Colombie- Bolivie- Equateur- Pérou) •

Superficie : 1 285 216 km² • (2 fois et demie la France)

Point culminant : 6768 m •

Population : 30, 5 millions d'habitants dont 12 millions d'indiens - Age médian : 27 ans • Densité : 23 ha au km2 (78% urbaine) • Taux de mortalité : 6°/°° - • Natalité : 18°/°° • Taux de mortalité infantile :22,2 °/°° • Espérance de vie : 73 ans •

Religion : entre rites ancestraux et christianisme

Taux de développement humain : 77ème rang mondial en 2012

PIB  par habitant : 11 400 dollars US•(France : 45 384)

Chômage : 7,7% (2012) •

Taux en dessous du seuil de pauvreté : 31% de la population •

Monnaie : Nuevo sol (PEN) • 1 Euro(s) = 3.277 Peruvian Nuevo Sol(s)

Horaire : -7 par rapport à la France d'avril à octobre (quand il est midi en France il est 5 heures du matin au Pérou) et - 13 par rapport à Singapour (atttention les P'tis cocos de pas me réveiller au milieu de la nuit ☺☺☺) 

Indicatif téléphonique : +51

La géographie du Pérou

La géographie du Pérou

                           La géographie du Pérou

La superficie totale du Pérou est de 1 285 216 km², ce qui en fait le troisième pays d’Amérique du Sud, après le Brésil et l’Argentine.

Le Pérou peut être divisé en trois régions topographiques distinctes , chacune présentant des caractéristiques — climat, ressources, végétation, développement économique — très différentes. et elles-mêmes divisées en 11 écorégions. (En fait, les tentatives pour classifier les régions naturelles du Pérou sont nombreuses !)

1  la zone côtière (la Costa) le long du Pacifique. Elle regroupe la plupart des habitants dans de grandes villes comme Lima. La zone est humide l'hiver (brouillard) même s'il pleut très peu (on parle de moins de 2 cm par an). Le paysage est désertique, entrecoupé de vallées fertiles autour de rivières qui descendent de la Sierra.

2 - la Sierra (les Andes), zone montagneuse au milieu du pays. cette zone d'altitude moyenne de 3500 m est principalement composée de la Cordillère des Andes avec son Altiplano et des hauts plateaux vers la frontière avec la Bolivie (lac Titicaca). Le Nevado Huascarán, qui s'élève à 6 768 m dans la Cordillère Blanche, est le point culminant du pays. Dans les Andes le climat est tempéré à froid

3 - l'Amazonie (la Selva) à l'est, qui occupe une surface de près de 60 % du pays. Le climat est tropical dans la zone amazonienne, désertique et très sec à l'ouest, malgré la présence en hiver d'une brume grisâtre omniprésente sur la côte nord.

En raison de cette diversité, le Pérou possède des paysages magnifiques auxquels sont associées une flore et surtout une faune très riche. Sur les bords de la côte Pacifique, nous trouvons de fortes colonies d'oiseaux de mer (pélicans, manchots,...) et des mammifères marins attirés par la grosse quantité de poissons qui remontent vers le nord avec le courant froid de Humboldt. La faune terrestre est elle aussi typique avec toutes les espèces des camélidés (lamas, alpagas, guanacos et vigognes), sans parler des milliers d'espèces dont la plupart, encore inconnues, vivent dans la jungle...

                           Histoire du Pérou                             

Les Premiers habitants :

Les premiers habitants sont arrivés au Pérou il y a presque 20 000 ans (certains disent 50 000!), ... peut-être venus d'Asie, par le détroit de Béring.

1 - Les cultures Pré-Inca :

Elles se sont développées sur la côte et la montagne péruvienne tout au long d’une période de 1 400 ans (Chavín de Huantar).

La culture "Paracas" (200 av. J.-C. - 600) s’est développée sur la côte du Pérou. Elle a atteint un très grand développement en art textile.

la culture Moche :  La culture Moche s’est développée sur la côte nord (200 av. J.-C. - 600). Cette culture a rassemblé les autorités militaires des vallées côtières, telles que le Seigneur de Sipán. Les objets en céramique (poteries-portraits) ainsi que son iconographie présentent une élaboration et une technique remarquables.

La culture Tiahuanaco s’est développée dans la montagne péruvienne (200 après J.-C.). Cette culture s’est installée dans la région de Collao (zone qui comprend actuellement des territoires du Chili et de la Bolivie). Elle a laissé aux péruviens l’héritage de la culture en terrasses.

La culture Nasca (300 av J.-C.- 900) a défié le désert côtier avec des aqueducs souterrains et  a laissé - gravées sur le terrain - de gigantesques figures géométriques ainsi que des figures d’animaux qui semblent avoir constitué un calendrier agricole qui interroge, encore de nos jours, les chercheurs.

La culture Wari (600 après J.-C.) a introduit le modèle du "patron urbain" dans le territoire d’Ayacucho et a répandu son influence dans les Andes.

La culture Chimú (700 après J.-C.)  très raffinée, qui a travaillé l’or et d’autres métaux précieux. Les hommes de cette culture ont construit une ville entière avec de l’argile : c’est la ville de Chan Chán qui se trouve près de Trujillo.

La culture "Chachapoyas" (800 après J.-C.) a utilisé les terrains de culture au maximum et a bâti des constructions dans le haut des montagnes au nord de la forêt amazonienne.

2 -La culture Inca (1 200-1 500 après J.-C.) a été la civilisation la plus importante de l’Amérique du Sud (voir mon précédent article).

Les Incas vénèrent la terre (Pachamama) et le soleil (Inti).

L’Inca (terme qui signifie aussi l'Empereur du peuple Inca), était considéré comme un homme sacré, fils du soleil.

L’expansion des Incas est due au fait qu’ils ont été des organisateurs extraordinaires...

La rencontre de Deux Mondes  :

La rencontre de la culture Inca avec la culture espagnole commença avec la conquête espagnole au XVIe siècle. En 1532 les troupes de Francisco Pizarro ont capturé l’Inca Atahualpa à Cajamarca. La population a diminué pendant les premières décennies et la Vice-royauté du Pérou a été créée en 1542, après un affrontement entre les conquérants et la couronne espagnole. Le processus d’installation des espagnols s’est consolidé pendant le XVIe siècle avec le vice-roi Francisco de Toledo.

Celui-ci a établi les bases de l’économie coloniale à travers ses ordonnances :

Le système de contrôle de la main d’œuvre indigène (mita) pour le travail dans les mines et pour la production artisanale. Ces activités, ainsi que le monopole mercantile, ont été la base de l’économie coloniale.

Mais le changement de dynastie ainsi que les réformes des Bourbons pendant le XVIIe siècle ont fait surgir des mécontentements dans de nombreux secteurs sociaux. La plus importante révolte indigène a été celle de Túpac Amaru II. C’est avec cette révolte que le mouvement créole commença à se développer. Ceci a rendu possible l’indépendance hispano-américaine pendant le XIXe siècle. Jusqu’au XVIIe siècle, la vice-royauté du Pérou comprenait les territoires qui s’étendent du Panama jusqu’à la Terre de Feu. Le culte religieux catholique a fusionné avec les croyances andines. Il s’est développé un système mixte de croyances, un syncrétisme, qui  perdure de nos jours. Avec les Espagnols, la "race noire" a été introduite au Pérou ; celle-ci, ajoutée aux populations indigène et espagnole, fait aussi partie du tissu social et ethnique du pays. Pendant le XVIe et le XVIIe siècles la production intellectuelle et l’art colonial péruvien ont fourni leurs apports à la tradition espagnole.

3 - La naissance de l’Etat Péruvien :

Simon Bolivar né en 1783 au Venezuela, d'une riche famille  créole , réussi à libérer la "Grande Colombie" ( le Venezuela, la Colombie, l'Equateur actuels): avec son général et ami Sucre, il écrase l'armée espagnole en 1822 et entre dans Quito . Puis avec l'Argentin José de San Martin il met en oeuvre la libération du Pérou entamée par ce dernier. La bataille d'Ayacucho gagnée par Sucre en 1824 met fin à la domination espagnole. La Bolivie est ensuite libérée.

L'indépendance du Pérou est proclamée en 1821 par José de San Martín : le Pérou est divisé entre le "Haut Pérou" (qui prend le nom de Bolivie par fidélité à Bolivar) , et le "Bas Pérou" qui prend le nom de Pérou.

Sucre est assassiné en 1830 et Bolivar meurt la même année.

Pendant le XIXème siècle -

Malgré les efforts tendant à organiser la jeune république péruvienne - le Pérou a dû faire face aux dures conséquences des combats : une très forte crise économique et une domination militaire par les caudillos, qui ne laissaient presque pas de place à la possibilité d’un gouvernement civil

Les XXe et XXIème siècles

Après l'éviction définitive des espagnols, les " libertadores " se disputent âprement le pouvoir : c'est la lutte entre les grands propriétaires des "latifundias" - qui donneront naissance plus tard aux haciendas -,  entre les industriels, les gros négociants (caoutchouc, engrais, guano, mines, pétrole) , les militaires et l'Eglise.

L'histoire du Pérou contemporain, (comme de la Bolivie) est une telle succession de renversements d'alliances politiques, (présidents-généraux-dictateurs avec des programmes tantôt de gauche , tantôt de droite ), et économiques qu'il serait fastidieux de les énumérer ... Notons juste que si depuis 1980, le Pérou accède à un système plus démocratique, l'armée y conserve de nombreux privilèges, les propriétaires demeurent trop riches et les pauvres trop pauvres. le pays du aussi affronter les actions terroristes du "Sentier Lumineux", un groupe d'origine maoïste (70 000 morts).

Depuis 2011, c'est le retour de la gauche au pouvoir Ollanda Humala, nationaliste de gauche, chef du Parti National Péruvien (PNP), élu à la tête du pays (face à fille de l'ancien président "Fujimori" aujourd'hui... en prison !),  issu d'une famille andine/italienne, qui a fait une partie de ses études de droit international à Paris 1...

Ollanda Humala revendique une rupture avec le néo-libéralisme et un développement fondé sur le marché intérieur et non plus seulement sur les exportations et les investissements étrangers.

Les principaux axes du programme de gouvernement 2011-2016 incluent :

• la lutte contre la corruption, le terrorisme et le narcotrafic

• une forme républicaine de gouvernement, respectueuse de la Constitution, et incluant des modalités de contrôle et d'évaluation des gouvernants;

• l'évolution vers un l'État « décentralisé et participatif » au moyen d'une nouvelle constitution;

• un modèle de développement fondé sur "une économie nationale de marché ouverte au monde"

• le développement de la créativité du peuple péruvien « au service des femmes et des hommes du pays »;

• la réappropriation des ressources naturelles : eau, terres, forêts, biodiversité, gaz et minéraux;

• l'instauration de systèmes d'éducation et de santé gratuits, « devant conduire à un système de sécurité sociale universelle accessible à tous les Péruviens »;

• le renforcement de l'insertion du pays dans la communauté internationale avec l'appui de la Communauté Andine, au Mercosur et à l'Unasur et la révision des traités contraires à la souveraineté du Pérou.

2012 encore : grandes manifestations de soutien aux communautés indigènes, contre un projet minier au nord de Cajamarca, puis contre les mines d'or et d'argent  ...

Une dernière question : comment appelle-t-on aujourd'hui les "indiens" du Pérou ? hé bien, justement surtout plus "indiens" (très péjoratif) , ni "indigènes" dont l'image reste très négative au Pérou ( contrairement à l'Equateur, au Guatemala ou en Bolivie ... je crois ), mais "paysans" "campesinos" . Dorénavant et officiellement depuis 1968, on doit dire "campesinos" pour désigner les habitants quechua des communautés andines, les "communidades campesinas" .

 Sur ce sujet, un article très intéressant de Valérie Robin (les cahiers ALHIM) http://alhim.revues.org/98 

Le Pérou est aussi le pays de Mario Vargas Llosa, Prix Nobel de Littérature 2010 : 
http://www.antipode-peru.com/-qui-sont-les-principaux-auteurs-peruviens--passion-perou-fr

Les départements du Pérou et notre circuit entre Lima et la lac Titicaca
Les départements du Pérou et notre circuit entre Lima et la lac Titicaca

Les départements du Pérou et notre circuit entre Lima et la lac Titicaca

Notre circuit au Pérou et en Bolivie sera donc le suivant , du 30 avril au 9 juin 2015 :

Au Pérou : Lima, Paracas, Nazca, Arequipa, Chivay, le Canyon de Colca, retour à Arequipa puis vol pour La Paz

En Bolivie : Vol La Paz - Uyuni, Nord Lipez (Villa Mar) , Sud Lipez ( Laguna blanca - San Juan - Salar d'Uyuni - Désert du Nord Lipez), Potosi - Sucre, Village de Jatun Yampara, Sucre, Vol vers La Paz, Tiwanaku, Copacabana, Lac Titicaca ( île du soleil, île de la Lune )

Puis retour au Pérou : Traversée de l'Altiplano,Puno Cusco et ses environs : Communauté de Patabamba, Pisac, la Vallée sacrée , Aguas Calientes, Machu Picchu puis retour à Cusco et vol pour Lima.

Un voyage "à la carte" avec l'agence "Antipode" basée à La Paz :

http://www.antipode-peru.com/  

http://www.antipode-peru.com/carte-du-perou-fr  

http://www.antipode-bolivia.com/  

http://www.antipode-bolivia.com/carte-de-bolivie-fr  

 

Allez hop !! C'est parti ... Vamos y viva la aventura !!

                            Hasta luego ☺

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36-0 : la Bolivie

J'enchaîne tout de suite avec la présentation de la Bolivie, car après tout ce voyage Pérou/Bolivie, n'en forme qu'un seul, avec des allers-retours ...

Vous pouvez maintenant cliquer sur les images pour les agrandir, et sur la flèche à droite pour les faire toutes défiler  ☺ !! 

 

 le drapeau, les armes de la Bolivie ... Le Président Evo Morales le drapeau, les armes de la Bolivie ... Le Président Evo Morales le drapeau, les armes de la Bolivie ... Le Président Evo Morales

le drapeau, les armes de la Bolivie ... Le Président Evo Morales

Sur les armes , il y a beaucoup de symboles, principalement le condor , l'oiseau national qui symbolise l'horizon sans limite du pays, le laurier, l'olivier, la hache, les canons, la casquette de la liberté, le "Cerro Rico" ou "montagne riche" car elle contient d'énormes quantité de minerais d'argent, située à Potosi ... les 10 étoiles sur fond bleu représentent chacune un département (Chuquisaca, la Paz, Potosi, Cochabamba, Santa Cruz, Oruro,Taridja, Beni, Pando plus le département du litoral perdu pendant la guerre du Pacifique 1879/1884)

Carte d'identité de la Bolivie :

Superficie : 1 099 000 km² (2 fois la France) divisés en 9 départements

Capitales : La Paz (1,4 M d'hab), capitale administrative, est le siège du gouvernement et du Parlement, Sucre (230 000 hab) est la capitale constitutionnelle

Population multi-ethnique : 11 M d'hab  :

les  Indiens Quechuas, Aymaras, Kallawayas, Yamparas, Guaranis,  Chiquitos,  Uru Chipayas, Tacanas, Moxos , les Mennonites  (communauté autonome),  les Afro-boliviens (descendants d'Afrique noire), les  métis (un quart de la population), les créoles,  les immigrés européens et japonais.

( 10 % de créoles, 20 % de métis et 70 % d’indiens - 6 millions d'indiens-, telles sont les proportions généralement données... mais pas sûres...)

Indice de développement humain : 108ème rang mondial (2011) - ( France : 20ème en 2013)

Langues : espagnol et langues indiennes (aymara, quechua, guarani ...). 36 langues reconnues !

Religion : catholique à 95% - avec un mélange aux anciennes pratiques indiennes (syncrétisme)
Régime politique : Démocratie présidentielle . La Bolivie est une République parlementaire. Le président  élu tous les 5 ans rééligible, est à la fois le chef d'État et le chef du gouvernement. Il nomme les ministres. Le Parlement est formé de deux chambres : le Sénat, composé de 27 sièges, et la Chambre des députés, composée de 130 sièges.
Président actuel : Evo Morales Ayma (Indien Ayamara) pour la 3ème fois le 12 octobre 2014

PIB par habitant : 3 095 $ (Source Banque Mondiale 2013) - (France : 45 384 dollars) - 18% de la population vit encore dans l'extrême pauvreté - la croissance est de 5,2% en 2014. le taux de chômage n'est pas connu

Monnaie : le boliviano  (1 € = 7,23 BOL au 2.04.2015)

Ressources économiques :

Ressources agricoles Soja, café, coca, coton, maïs, quinoa, canne à sucre, riz, pomme de terre, bois, tabac

Ressources minières : étain (5ème rang mondial), argent (9ème rang mondial), zinc, antimoine, cuivre, or, pierres précieuses

pétrole, gaz, électricité (centrales thermiques et hydroélectriques),et première réserve de lithium au monde

Elevage : Ovins, bovins, lamas, poulets

Artisanat, textile, tourisme

La Paz (3660 mètres d'altitude en moyenne)

La Paz (3660 mètres d'altitude en moyenne)

                                        Géographie

La géographie de la Bolivie est très variée.

On a dit qu'elle était "la synthèse de l'Univers" ou le "Paradis terrestre" (Amerigo Vespucci)... le plus beau pays du monde quoi ...

Avec un territoire deux fois supérieur à celui de la France, on détermine trois grandes zones, la montagne, la forêt et les plaines.

La cordillère des Andes, est la plus longue chaîne de montagnes du monde, orientée nord-sud tout le long de la côte occidentale de l'Amérique du Sud.

A l'ouest de la Bolivie se trouvent deux cordillères des Andes (la cordillère royale et la cordillère occidentale ) qui encadrent un haut plateau : l'Altiplano

L’Altiplano, « plaine d’altitude » en espagnol, situé au cœur de la cordillère des Andes dans sa zone la plus large, il s'étend sur quatre pays (Argentine, Pérou et Chili et surtout Bolivie,), c'est la plus haute région habitée au monde après le plateau du Tibet. Il s'étend sur près de 1 500 kilomètres de long.

L'Altiplano est entouré des crêtes montagneuses des volcans actifs à l'ouest, et du désert d'Atacama, le secteur le plus aride au monde, au sud-ouest. Ces hauts plateaux, entourés des crêtes montagneuses des volcans, se situent entre 3500 et 5000 m d'altitude et vont du Lac Titicaca à la frontière Argentine en passant par plusieurs lacs salés dont le salar d'Uyuni, de plus de 12000 km². C'est dans cette région montagneuse que vivent la grande majorité des Boliviens et notamment les communautés quechua et aymara.

La capitale La Paz est construite sur ces hauts plateaux et son aéroport, El Alto, est l'aéroport le plus haut du monde situé à 4000 m d'altitude.

L'exploitation de l'étain, de l'or et de l'argent dans les mines notamment de Potosi est la principale ressource de cette région avec l'élevage de lamas et d'alpagas.

Au nord et à l'est, le bassin amazonien recouvre plus de la moitié de la superficie totale du pays. Région humide composée de marécages et de forêts tropicales, elle est plate et très peu peuplée.

Une zone intermédiaire de montagnes relie cette zone tropicale aux hauts plateaux arides, ce sont les Yungas situés entre 1000 et 2000 m d'altitude au climat idéal pour les diverses cultures comme la pomme de terre, le quinoa, la canne à sucre, le coton, le café et bien sûr la feuille de coca.

Au sud et sud-est, les plaines, le Chaco, qui abritent les plus grandes réserves naturelles de la Bolivie, le gaz et le pétrole. La Bolivie détient ainsi la deuxième réserve en gaz d'Amérique du sud après le Venezuela. Cette région est la plus riche du pays et ces grandes villes sont Santa Cruz et Tajija.

Enfin, la Bolivie est enclavée entre le Pérou et le Brésil au nord et à l'est, le Chili à l'ouest, l'Argentine et le Paraguay au sud.

La Bolivie : régions, départements et relief La Bolivie : régions, départements et relief La Bolivie : régions, départements et relief

La Bolivie : régions, départements et relief

                                Histoire de la Bolivie  

Faisant partie de l'empire Inca, le "Haut Pérou", la Bolivie, devient possession espagnole, et "vice-royauté" espagnole au début du XVIe siècle. Les espagnols découvrent le Cerro Rico (près de Potosi), le plus grand gisement d'argent de l'humanité en 1545. L'argent des mines fera la grandeur de l'Espagne, au prix de bien des malheurs pour les esclaves africains, les paysans quechuas et aymaras de l'Altiplano reconvertis de force en mineurs ... Au milieu du XVIIe siècle, les jésuites pénétrèrent dans les plaines orientales et fondèrent des missions.

Simon Bolivar , le Libertador, (Venézuelien) arrive pour libérer le pays du joug des espagnols et le faire accéder à l'indépendance ( 1825) ,établit la 1ère constitution en 1826 (restée lettre morte) et passe la main à son bras droit le Général Sucre (Vénézuelien lui aussi) . La Bolivie ( hommage à Bolivar ) est alors grande 6 fois comme la France !

Simon Bolivar :

Simón Bolívar

Commence une longue période très troublée, faite de guerres de clans entre les "terratenientes" (grands propriétaires terriens qui contrôlent le pays) , entre pays voisins (le Chili envahit les côtes boliviennes, la Bolivie perd son littoral et le désert de l'Atacama), et près de 200 coups d'Etat et tentatives de putsch depuis son indépendance (1825).La Bolivie est devenue (en théorie) une démocratie en 1982 mais suit une succession de dictatures et de réformes libérales ... je passe. 

Le vrai retour à la démocratie se fait lors des élections présidentielles de 1989 qui se passent dans le calme! Le 18 décembre 2005 Evo Morales est élu Président.

Juan Evo Morales Ayma, premier indigène Aymara a accéder au pouvoir, est un dirigeant syndical , chef de file du "Mouvement vers le socialisme" (MAS). Né le 26 octobre 1959 dans l'Altiplano bolivien dans une famille aymara à Orinoca, une ville de mineurs du département d'Oruro en Bolivie, il a remporté l'élection présidentielle du 18 décembre 2005 (avec plus de 53 % des voix). Il prévoit notamment de nationaliser les sociétés l'exploitation des hydrocarbures, s'engage dans la lutte contre la cocaïne tout en préservant la culture de la feuille de Coca et souhaite limiter la présence militaire étrangère. Il est entré en fonction le 22 janvier 2006. Bien qu'il ne soit pas le premier chef d'État d'ascendance amérindienne du pays, il est le premier à s'affirmer en tant que tel, et à relayer les revendications culturelles et sociales des populations indigènes. Réélu le 6 décembre 2009 avec plus de 64 % des voix puis le 12 octobre 2014 au 1er  tour avec 60,1%  Son parti, le MAS, détient aujourd'hui la majorité absolue dans les deux Chambres. Sur le plan international, Morales était proche du président vénézuélien Hugo Chávez avec qui il partageait certains éléments de sa vision socialiste de l'Amérique latine.

En décembre 2010, sous l’impulsion des communautés locales andines et du président Evo Morales, la Bolivie a introduit une « Loi des droits de la Terre Mère » qui accorde des droits à la nature, à l’instar des droits de l’homme

En 2012, la loi officialise 36 langues reconnues et le droit des communautés indigènes de recevoir un enseignement dans leur langue maternelle .

Même si Evo Morales reste le champion de la cause autochtone, avec une grande popularité, l'opposition demeure vive (grèves et protestations), la Bolivie reste un pays déchiré entre la majorité indienne (pauvre) et la minorité blanche (riche), la corruption, les autonomies régionales qui ont accentué les divergences, (certains départements réclament leur indépendance.)... mais les choses bougent : voir cet article du monde d'octobre 2014 : "L’économie bolivienne a le vent en poupe". Selon les prévisions du Fonds monétaire international publiées le 7 octobre, avec un produit intérieur brut (PIB) en hausse de 5,2 %, le pays andin devrait enregistrer en 2014 la plus forte croissance d’Amérique latine

http://www.lemonde.fr/economie/article/2014/10/10/bolivie-morales-se-felicite-des-nationalisations_4504170_3234.html 

 

Sur le plan littéraire, la Bolivie a longtemps dû s'adapter aux nombreux interdits, mais aujourd'hui Yolanda Bredegal est reconnue :

http://www.antipode-bolivia.com/litterature-bolivienne-passion-bolivie-fr
 

Notre circuit en Bolivie sera donc le suivant  :

 

Vol La Paz - Uyuni, Nord Lipez (Villa Mar) , Sud Lipez ( Laguna blanca - San Juan - Salar d'Uyuni - Désert du Nord Lipez), Potosi - Sucre, Village de Jatun Yampara, Sucre, Vol vers La Paz, Tiwanaku, Copacabana, Lac Titicaca ( île du soleil, île de la Lune ) 

 

 

Un voyage "à la carte" avec l'agence "Antipode" basée à La Paz :  

 

http://www.antipode-bolivia.com/

http://www.antipode-bolivia.com/carte-de-bolivie-fr 


 

 


 

Notre circuit au Pérou et en Bolivie (en vert les vols )
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