Martine autour du monde ...

        Me voilà repartie pour 3 jours, en voiture cette fois, au "Mongkos Bidayuh Village", un village de l'ethnie Bidayud, situé à 150 km à l'ouest de Kuching, à l'intérieur des terres, tout près de la frontière indonésienne (2,5km).  

Sur la route nous avons fait un stop dans un "Centre de rehabilitation des orangutans" qui sont en voie de disparition ici, comme dans le monde entier d'ailleurs, mais échec complet : aprè une heure d'attente postés sur une tour d'observation ... nous n'en avons pas vu un seul ! Il en resterait une vingtaine dans le parc.

Les Bidayud (ou Land Dayak) comptent 170 000 individus environ, concentrés dans le sud-ouest de Bornéo. Depuis une quinzaine d'années, leurs villages se sont modernisés, et ils ont été christianisés pour la plupart. Cependant quelques villages Bidayud restent attachés à leur mode de vie ancestral, et les longhouses existent encore. Mon guide, Edgar est Bidayuh et né dans une longhouse, mais pas dans le village où nous sommes.

Les photos de la longhouse : à chaque fois que la famille s'agrandit, on rajoute une porte qui donne dans un "lieu de vie privée"

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où une femme sépare les grains de riz des tiges avec ses pieds : les graines tombent sur le sol, ensuite il faut faire sécher le riz au soleil, séparer l'écorse de la graine (toujours à la main, en s'aidant d'un ventilateur !) et mettre le riz en sacs. Chaque famille cultive et consomme son propre riz. Il n'est pas vendu.

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L'arrière de la longhouse (extention arrière) , où l'on vit  davantage aujourd'hui que dans la "galerie commune"

 

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Les maisons individuelles aussi se multiplient, construites en dur (briques, parpaings, tôle ondulée pour les toits).

Mon petit lodge peint en rose, lui, est très kitch ! et très spartiate : pas de douche, juste un sceau d'eau froide dans les wc.

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Au rez de chaussé, un magasin alimente le village (conserves, produit ménagers et de toilette, bonbons et gâteaux ...).Les gens n'ont pas besoin d'acheter de nourriture : la nature leur fournit tout ou presque , tout ce qui marche, rampe,  nage, vole, pousse ... se mange !

J'ai ainsi dégusté une soupe de feuilles de camomille sauvage, des pommes sauvages, des escargots de la rivière :

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Je suis allée voir une petite plantation de poivre, la 2ème production du village après le riz et avant le caoutchouc (rubber tree)  :

Qu'il soit blanc vert ou noir, il est le fruit d'une seule et même variété de plante grimpante, Piper nigrum, de la famille des pipéracées. C'est le traitement des baies qui fait la différence.

Cueilli avant maturité, le poivre vert est conservé en saumure ou lyophilisé. Il offre un goût fruité, à la fois doux et épicé.

Le poivre noir, lui, est cueilli un peu plus tard et mis à sécher au soleil. Ce traitement lui confère son aspect noir et ridé.

Plus fin et moins piquant que le poivre noir, le poivre blanc est extrait de la graine mûre dont on a ôté l'enveloppe externe (péricarpe) par trempage.

Edgar me montre une graine "décortiquée"

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 Puis nous avons entrepris une grande marche dans la jungle, ce qui m'a permis de découvrir encore  une végétation  extraordinaire au milieu d'un paysage splendide. On aperçoit ici une plantation  palmiers à huile, une des grande ressources de Bornéo (2ème producteur mondial après l'Indonésie), mais qui fait l'objet de critiques, à cause de la défôrestation qu'elle entraîne.

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Cette marche en pleine jungle, au milieu des durians, des rotins, des bananiers sauvages, des "plantes jarres" qui retiennent l'eau dans leurs feuilles   ...fut encore pénibe pour moi, à cause des moustiques et de la chaleur ( 38° avec un taux d'humidité de l'ordre de 70%.) et des ponts très aléatoires ...

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    Iron wood                                                                Rotin

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feuille de bananier                              feuille qui récupère l'eau de pluie     

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                                                 Pont en bambou

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Palmier de Bismarck                                                               Banian

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    Cacaoyer                                                                      Papayer

 

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  Palmier-bambou                                Bananier sauvage

Au passage, un petit article sur ce qu'on appelle la "forêt tropicale", ne m'apparaît pas inutile :)

 

La forêt tropicale humide  
La forêt tropicale humide évoque l'immensité des forêts primaires. Il y fait chaud et humide et elle est peuplée d'innombrables plantes et animaux étranges. Cette image est en partie vraie car la biodiversité y est impressionnante. Nulle part ailleurs, on ne rencontre une telle variété de formes de vie. Des milliers, voire des millions d'espèces de plantes, d'animaux et de champignons y forment un filet vivant d'une incroyable complexité. La forêt tropicale humide est largement dominée par les plantes. Elles y croissent dans toutes les formes et les dimensions possibles.
 

 

Où trouve-t-on la forêt tropicale humide?
La plus grande partie des forêts tropicales humides se rencontre entre les deux tropiques. Dans la large ceinture formée par les tropiques du Cancer et du Capricorne (22°N et 22°S), le climat est chaud et humide. La température moyenne est de 27°C et est quasi constante durant toute l'année. L'humidité atmosphérique est élevée en permanence et peut atteindre les 100% la nuit. Les précipitations sont élevées, en moyenne 2000 mm par an. Ces conditions climatiques permettent aux plantes de pousser chaque jour de l'année, la saison de croissance n'est jamais interrompue. La superficie totale des forêts tropicales humides s'élève à 2.000 millions d'hectares. 58% se trouve en Amérique latine, 23% en Asie et 19% en Afrique. Les plus grandes surfaces ininterrompues de forêt tropicale humide se situent dans le bassin amazonien, dans le bassin du Congo et en Asie du sud-est. Des fragments plus restreints se trouvent en Australie et en Inde. Les fossiles nous apprennent que la forêt tropicale humide telle que nous la connaissons est née il y a environ 60 à 100 millions d'années.

 

La forêt tropicale humide se développe-t'elle sur des sols fertiles?
Le sol qui porte la riche végétation de la forêt tropicale humide n'est pas particulièrement fertile. Une intense altération des sols durant des millions d'années a provoqué le lessivage des éléments nutritifs. Contrairement aux forêts tempérées, il n'y a pas d'épaisse litière de feuilles riche en matières organiques et en humus. Dans la forêt tropicale humide, les plantes mortes et les cadavres d'animaux sont immédiatement décomposés par d'autres organismes et leurs éléments sont à nouveau absorbés. Les organismes vivants de la forêt tropicale humide contiennent, eux, énormément d'éléments nutritifs. Ceux-ci sont constamment réutilisés. La forêt tropicale humide est particulièrement efficace dans le recyclage des éléments mais elle se développe sur un sol pauvre.

 

La forêt tropicale humide n'est pas une jungle
Le terme de forêt tropicale humide évoque souvent une jungle inextricable de plantes emmêlées. Cette jungle n'existe que dans les clairières au sein de la forêt et dans les lisières ou le long des pistes. A l'intérieur même de la forêt, la végétation est beaucoup moins dense. Les premiers explorateurs occidentaux de déplaçaient surtout le long des pistes existantes et ne pénétraient pas vraiment à l'intérieur. Voilà d'où nous vient l'image erronée de la jungle impénétrable.

 

Comment se présente la forêt tropicale humide?
Vue du ciel, la forêt tropicale humide ressemble à une voûte continue formée par les cimes des arbres situées à 30-40 m de hauteur. Quelques arbres émergent par endroits; ces émergents atteignent 60 à 80 m de haut. Leurs couronnes sont ouvertes et laissent passer beaucoup de lumière. Sous les émergents, les arbres formant la canopée sont plus protégés des vents et développent des couronnes plus larges et plus fermées. La canopée peut être formée de plusieurs étages. On y rencontre beaucoup d'épiphytes et de plantes grimpantes. L'étage inférieur se compose de plantes qui se satisfont de peu de lumière. Ce sont souvent des arbres aux grandes feuilles, ou des palmiers ou des fougères arborescentes. On y voit aussi les plantules et les jeunes arbres de la canopée et des émergents. Ils peuvent vivre dans l'ombre durant des dizaines d'années; ils reçoivent tout juste assez de lumière pour survivre. Lorsqu'un grand arbre disparaît et laisse une ouverture dans la canopée, les jeunes arbres vont se mettre à pousser rapidement. Les différents étages de la forêt interceptent la lumière incidente et ne laissent passer qu'1 à 3 % de la lumière sur le sol de la forêt. Il n'y a pratiquement pas de plantes au niveau du sol. Le sol ne porte qu'une très fine couche de matière organique qui est rapidement décomposée par les moisissures et les animaux microscopiques. Chaque étage de la forêt tropicale humide a ses propres habitants et comporte de nombreuses espèces. Une étude effectuée dans la région amazonienne a montré qu'il y avait plus de 500 espèces d'arbres (de plus de 25 m) sur un hectare. Dans toute la Belgique, il n'y a que quelques dizaines d'espèces d'arbres.

 

Quel est l'aspect des arbres de la forêt tropicale humide?
La forme de vie la plus commune dans la forêt tropicale humide est l'arbre. Les arbres ont un tronc élancé, une écorce mince et un bois très dur. Les troncs se ramifient seulement dans le haut; c'est la raison pour laquelle ils sont fort appréciés par l'industrie du bois. Les feuilles aussi ont un aspect uniforme. Elles sont ovales et allongées et munies de pointes égouttoir. Ces pointes assurent un évacuation rapide de l'eau de la surface de la feuille. Les jeunes feuilles se forment non pas en une saison précise, mais tout au long de l'année. De même, les feuilles âgées tombent à n'importe quel moment de l'année. Les jeunes feuilles sont souvent de couleur rouge, indiquant qu'elles contiennent des substances toxiques en forte concentration. Les arbres de la forêt tropicale humide ne forment pas de bourgeons. Le système radiculaire est très uniforme chez la plupart des arbres. Il y a d'une part une couche superficielle de racines fines qui permet aux arbres de prélever les éléments minéraux dans la fine couche d'humus. D'autre part, il y a les racines qui pénètrent beaucoup plus profondément dans le sol et qui assurent l'ancrage. Les racines sont souvent fortifiées par une croissance en hauteur, leur donnant l'aspect typique des racines étais. Certaines espèces développent des racines échasses.

 

La reproduction des arbres de la forêt tropicale humide
Presque tous les arbres de la forêt tropicale humide sont pollinisés et dispersés par des animaux. Ils produisent presque tous des fleurs et des fruits voyants. La cauliflorie (ramiflorie) est un phénomène fréquent: les fleurs et fruits apparaissent directement sur les troncs ou sur les grosses branches. Ceci permet le développement de grandes fleurs et de gros fruits qui sont visités par les chauves-souris et dispersés par de plus gros animaux. Des exemples sont fournis par le cacaoyer (Theobroma cacao) et par le calebassier (Crescentia cujete). Les graines de la plupart des arbres de la forêt tropicale humide ont une vie courte. Leur pouvoir germinatif se maintient seulement durant quelques semaines ou quelques mois. On nomme ce type de graines des graines récalcitrantes. Environ un quart de toutes les plantes à fleurs possèdent des graines récalcitrantes, et parmi elles, beaucoup d'espèces d'arbres de la forêt tropicale humide. Ceci signifie que l'on ne peut donc jamais conserver ces espèces sous forme de graines. Afin de préserver les arbres des forêts tropicales humides pour les générations futures, il faut disposer de grandes réserves naturelles forestières.

 

   Sur le chemin, j'aperçois des hommes, fusil à l'épaule ou machette à la ceinture :  

 

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et nous continuons notre chemin afin de trouver un endroit pour le pique-nique...

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Carnets de voyage, avec pour chaque pays un résumé de la géographie, de l'histoire, des données démolinguistiques et politiques.

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