26-7 :Ephèse
Avant de parler du site, il faut dire un mot de l'une des sept merveilles du monde située à proximité : le temple d'Artémis, déesse mère d 'Anatolie : déesse de la fécondité, construit au 8ème siècle av.JC
Merveille si l'on peut dire.... car il ne reste qu'une vague colonne de l'Artémision hellénistique, lieu sacré du culte dédié à cette déesse. Les cigognes n'ont aucun respect : à son sommet elles y ont édifié leur nid. Tout ou presque a été détruit de ce temple reconstruit au 3ème siècle avant Jésus-Christ, après la destruction du précédent par un incendie criminel. Les pierres ont servi à d'autres constructions, notamment pour Sainte-Sophie à Constantinople.
Mais le déplacement vaut quand même le coup puisque dans la même perspective, il y a sur le mont Ayasuluk la basilique Saint-Jean, construite au VIème siècle ap.JC (et restaurée totalement en 1974), qui abrite la dépouille de l'apôtre Saint-Jean, l'évangéliste ayant fini sa vie à Selçuk, à proximité la mosquée seldjoukide d'Isa Bey du XIVème siècle et surplombant l'ensemble, la citadelle d'Ayasuluk, forteresse militaire qui protégeait les habitants quand la ville était envahie.
Sur ce qui suit : les restes temple d'Artémis (la colonne), en arrière plan à droite la basilique St Jean, la mosquée d'Isa Bey à gauche, et plus haut, la forteresse : quel meilleur exemple de la coexistence du paganisme, du christianisme, et de l'islam en Turquie !
La basilique St Jean :
La mosquée Isa Bey :
Puis la ville d'Ephèse : une des plus grandes cités greco-romaine de l'antiquité, située à 3 km de Selcuk, entre deux collines.
On aperçoit le théâtre sur la photo qui suit, ainsi que sur la droite les abris, qui protègent les restaurations des "maisons en terrasses" actuellement en cours ...
La cité antique d'Ephèse ne se raconte pas, elle ne se décrit pas davantage : il faut y passer de longs moments et découvrir un à un ses vestiges dont, pour certains, l'état de conservation, certes grâce aussi à la restauration, est absolument prodigieux. Nous avons eu la chance de faire cette visite avec une guide d'une culture impressionnante, et de plus non dépourvue d'humour. Ses descriptions sur les latrines valaient le déplacement. La vie dans cette ville de plus de 200 000 habitants était très codifiée selon le rang auquel on appartenait mais nombre des règles en vigueur à l'époque ont conservé toute leur pertinence. En se promenant dans les rues Ephèse, on est vite plongé 2000 ans en arrière, on peut facilement imaginé la vie d'alors … finalement pas si différente de celle d'aujourd'hui !
La cité-Etat que l'on visite date du 3ème siècle avant Jésus-Christ. Reliée alors à la mer Egée, elle a connu son apogée au 3ème siècle après Jésus-Christ. Les alluvions apportées par le fleuve qui serpentait entre les deux collines ont petit à petit envasé le port. Elle a aussi été détruite en partie par des tremblements de terre. Les travaux de fouille et de restauration entrepris depuis 1895 permettent de mieux appréhender la réalité de cette cité.
l'Agora d'Etat (cité administrative) et l'Odéon (ou Bouleterion : théâtre couvert du 2ème siècle)
le Prytanée (lieu des cérémonies les plus importantes réservées aux hôtes de marque) et la fontaine de Trajan
le temple d'Hadrien avec la déesse Médusa qui protégeait des mauvais esprits (« l'oeil bleu e la méduse » est toujours vendu ou offert partout en Turquie comme porte-bonheur) ... d'où l'expression française "restée médusé" quand quelque chose nous surprend !
La rue des curètes (catégorie de prêtres d'Artémis qui gardaient les temples) et la rue de marbre
Un Rébus sur la « voie de marbre » pour l'indication de la maison close située rue des curètes : le buste d'une femme, le coeur percé par une flèche, un pied qui indique la direction à prendre :
Les « latrines » (aujourd'hui WC turcs...). On s'y cotoyait sans problème, seuls les riches avaient des latrines privées. Le sytème d'évacuation des eaux usées, était remarquable, souterrain, presque semblable à celui d'aujourd'hui. Il est vrai que cela était largement facilité par le fait que la ville était en pente !
Maisons en pente et les céramiques.
Il y avait aussi des « maisons en terrasses » réservées aux riches :
La bibliothèque de Celsius ... mais rien à voir avec le thermomètre ! (construite au 2ème siècle, à proximité de l'Agora commerciale, alors la troisième plus grande bibliothéque du monde après celles d'Alexandrie en Egypte, et celle de Pergame au nord de la Turquie. Mais on nous a dit qu'elle servait aussi de « passage » pour se rendre en douce à la maison close! Les femmes alors étaient parait il très jalouses et on nous a raconté que si Socrate avait fini par devenir "philosophe", c'est parce que son épouse était acariatre) et l'Agora commerciale, que l'on peut comparer au bazar d'aujourd'hui.
Gilles m'a photographiée aux côtés de Sophia, la déesse de la sagesse .... pour qu'elle me serve de modèle ...
Le théâtre (1er siècle 24000 spectateurs)
La rue portuaire Arcadiane, qui menait autrefois à la mer, dédiée à l'empereur Arcadius, sur laquelle dit-on Cléopâtre et Marc Antoine auraient marché : l'histoire ne retiendra pas qu'en 2012 Martine et Gilles ont aussi emprunté cette voie.... où ils ont assisté à un petit spectacle, rappel vivant du temps jadis.
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