En quittant Cochin, j'ai donc fait connaissance avec « mon chauffeur et ma voiture » ... Rama pour le chauffeur qui va me conduire pendant 3 semaines, un jeune homme Hindou très gentil mais peu « causant ... » et une Indigo TATA, Inde oblige, pour la voiture.
Nous sommes partis vers le sud : Cochin-Alleppey, 65 km... 1h45 quand même! par une route goudronnée mais assez encombrée .
Un mot sur la conduite ici que chacun sait hallucinante : un vrai jeu de billard : aucune règle de priorité, on se faufile comme on peu, double alors qu'un autre véhicule – bus, voiture, moto, tuk-tuk voire vache - arrive JUSTE en face , on se croise à trois, parfois à quatre sur une route étroite, on double en plein virage , en haut de côte sans AUCUNE visibilité ....Il m'a semblé que le recours au klaxon était leur seul moyen de se "sauver la vie" !
Bref une conduite catastrophe non-stop à laquelle il faut ajouter la malice de Rama, qui parfois faisait EXPRES de gentiment frôler les cornes des buffles, histoire de voir l'effet que cela produisait sur moi : j'apercevais alors son oeil malicieux me regarder dans le rétro !!
Et ce que est plus hallucinant encore c'est que je n'ai pas peur du tout! Ce qui va faire pâlir Gilles de jalousie :)
Si je n'ai pas eu peur, c'est sans doute parce que les Indiens conduisent très lentement ( on prend son temps pour tout ici ), 30/40 km heure c'est une vitesse record! Donc pas de souci : en cas d'urgence on a le temps de s'arrêter! Ceci dit, Rama m'a quand même avoué ( contrairement à ce que m'avait affirmé le chauffeur de Bombay ) , qu'il y avait de très nombreux accidents en Inde, surtout en dehors des villes ... ce qui ne m'étonne pas à en juger par le nombre de handicapés des jambes! Je comprends mieux pourquoi il est si prudent! En outre, on m'a remis une feuille au départ sur laquelle il est bien spécifié que les touristes voyagent sans assurance de la compagnie (Indian Panorama ).A bon entendeur Salut !!
A Alleppey, bateau jusqu'à Kumarakom : 65 km de « backwaters », en 24 heures, sur un jolie embarcation.
Les backwaters sont des canaux d'eau douce, sauf près de l'embouchure des fleuves où eau douce et eau salée se mélangent, le réseau est immense et l'on peut faire des balades de plusieurs jours sur l'eau. Les paysages sont très beaux, la sérénité des lieux assurée, le spectacle omniprésent! Une vrai merveille!!
Mon bateau est très beau : c'est un "kettuvallam" une ancienne barque à coque noire,qui servait autrefois à transporter le riz, le thé, les noix de coco ...au jourd'hui ces bateaux ont été transformés pour le plus grand bonheur des touristes.
Le pont est en teck, le toit en bambou tressé et en cordes de noix de coco, les ouvertures arrondies et douces ajoutent au charme de cet incroyable voyage!
C'est un bateau immense pour moi toute seule : une grande cuisine, une chambre très agréable avec salle de bain, et sur le pont, la vaste "salle à manger" ouverte , où je serai la seule à table...
Un pêcheur est venu nous accoster pour me montrer deux écrevisses -ou plutôt deux grosses crevettes- qu'il venait de pêcher ... et insister un peu (beaucoup...) pour me les vendre en vue de mon repas du soir ... je n'ai pas osé refuser : 400 roupies quand même pour à peine deux bouchées de chaire : j'ai eu la nette impresion de m'être fait un peu avoir ... d'autant plus que mes repas étaient inclus dans le prix, mais bon:)
A 17h il faut s'arrêter car les bateaux pour touristes n'ont plus le droit de circuler. Donc on s'arrête le long de la rive et on amarre le bateau à 2 gros troncs de palmiers pour y passer la nuit. Dîner dans le noir à cause des moustiques ( juste une bougie ) et des économies d'énergie .... le bateau a son propre générateur, mais il faut pas exagérer !
Je me suis donc retrouvée toute seule sur ce bateau avec mes trois compères : le pilote, le cuisinier, et "l'homme à tout faire". Tous les trois très sympathiques, surtout le cuisinier qui s'est mis en quatre pour me concocter de « bons petits plats bien indiens » ... il y en avait pour dix!
Tout d'un coup le ciel s'est lézardé d'éclairs et le tonnerre s'est mis à gronder ... Je me serais cru dans u film de Hitchcock ...
Ils ont alors tout fermé sur le bateau, avec des bâches, et puis comme c'était l'heure d'aller se coucher ça tombait bien! Ils m'avaient prévenue : à 8h on coupe l'électricité!
Alors dodo : très jolie chambre, moustiquaire et tout et tout, le calme le plus complet est bientôt revenu et tout s'est bien passé. Eux ont dormi sur le pont.
Le lendemain matin nous voilà repartis : des paysages magnifiques, des rizières à perte de vue, des arbres, des fleurs, des poissons que l'on entend sauter dans l'eau et une grande quiétude ....
Le pilote se protège du soleil avec une ombrelle qu'il tient à la main, et de l'autre il tient la roue...cela doit être très fatigant d'avoir comme ça le bras levé en permanence !!!
L'eau grisâtre/verdâtre de pollutions en tous genres est souvent recouverte de sortes de nénuphares en fleurs, d'algues vertes ou brunes.– On y voit les indiens s'y laver et même s'y brosser les dents le matin!, nus ou tout habillés pour y prendre leur bain , ainsi que les enfants qui s'y amusent en rentrant de l'école, se mettant la tête sous l'eau ... bonjour les dégâts sanitaires !!
Et puis le bateau m'a déposée dans un bel hôtel situé au bord du lac, avec piscine et tout le confort possible dans de petits bungalows individuels : catégorie « très chic » dans le routard quand même! la vraie routarde luxe quoi! - ... où hier j'ai retrouvé mon fidèle « Rama » en pleine forme, qui m'a proposé la visite des églises et temples du coin... Ce sera le prochain épisode :)
Photos
Rama et la Tata,les backwaters, le bateau, les écrevisses, mon dîner à bord , le long des rives, coucher de soleil ...l'arrivée à l'hôtel à Kumarakon.
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