Et c'est reparti !
En route sur la Panaméricaine vers le sud ( qu'on appelle "la Route des Andes") en traversant les Provinces de Cotopaxi et Tungurahua.
C'est la fameuse "allée des volcans" qui commence :
Les volcans sont nombreux en Equateur et certains encore très actifs :
Le Chimborazo (6310m), l'un des plus hauts de l'hémisphère sud, le Nevado Ojos del Salado 6891m, le plus haut et aussi le point de la surface terrestre le plus éloigné du centre de la terre (à cause de l'aplatissement de la terre aux pôles), le Cotopaxi, le plus haut volcan actif du monde 5897m,, le Cayambe 5785m situé sur la ligne équatoriale, l'Antisana 5753m proche de Quito, le Tungurahua 5023m que je verrai à Banos, le Pinchincha 4784m volcan actif qui surplombe Quito ... Les tremblements de terre sont nombreux et violents. Par exemple, en 1987, un tremblement de terre de 6,8 sur l'échelle de Richter, détruisit une partie de la route Quito-Lago Agrio, renforçant pendant plusieurs mois l'isolement des provinces de l'Oriente et coupant en deux un pipe line, créant ainsi de nombreux dégats humains et écologiques (dont les habitants de mon lodge en Amazonie m'ont d'ailleurs parlé).
La Panaméricaine est en général en bon état, mais il y a beaucoup de ralentissements dûs à des travaux ... ou parfois des éboulements de lave grise qui envahissent la route.
La vallée, que traverse la panaméricaine, est bordée de tout un tas de villages, et plus loin, de collines verdoyantes et cultivées, montagnes, pâturages et volcans dont les sommets sont toujours dans la brume. Pourtant il fait beaucoup plus chaud ici qu'à Quito.
Comme partout, les champs (ici un champ de patates), sont séparés, entre les frères d'une même famille notamment, par des Agabes ou Pencos (qui ressemblent aux yuccas), et qui servent aussi à faire de l'alcool, le "Chawarmiski", ou de la fibre pour les cordes (alpargata).
Eduardo m'explique que chaque village a une "spécialité".
Quelques courts arrêts donc dans de petites villes ou des villages : Saquisili où il y a un très beau marché le jeudi et où je m'achète rapidement une veste en laine bien chaude (la veste à rayures blanches et grises en bas sur la photo- car la seule que j'avais a rétréci au lavage et je l'ai donnée à Eduardo qui a une petite fille de 11 ans), Latacunga la capitale de la Province de Cotopaxi, Ambato la capitale de la Province de Tungurahua, Salcedo dont la spécialité est le lait, la crème, les glaces : Eduardo s'arrête d'ailleurs pour en acheter 2 et pour que je puisse vérifier la saveur exceptionnelle de ces glaces! Salasaca célèbre pour ses fruits, Pelileo dont la spécialité est la fabrication de jeans ....
Nous nous arrêtons aussi près de San Francisco de Cunuguachay, dans une communauté indigène située bien à l'écart de la route : cette commuanauté amérindienne porte le nom de "Palacio Real". Elle compte 80 familles qui se consacrent pour la plupart à l'agriculture et à l'élevage. La réintroduction des lamas en 2004 à permis à la communauté de mettre en place un projet de développement économique, en l'espèce un pôle d'activités qui rassemble un restaurant de viande de lama "El palacio de la Llama" (très riche en protéines et très pauvre en graisse) , une filature, une teinturerie de laine de lama, ainsi qu'un musée (Sumak Kawsay). consacré au lama et à sa place dans la culture indigène Aujourd'hui la communauté possède plusieurs centaines de lamas et alpagas. Elle peut ainsi faire face à la pauvreté, valoriser sa culture indigène, et enfin protéger l'écosystème car les lamas produisent un engrais très riche qui fertilise le sol qu'ils n'abîment pas, puisque leurs pieds sont pourvus de coussinets.
La route qui mène à la communauté. :
L'emblème de la communauté à l'entrée du musée : l'eau et la terre, la Pacha Mama qui signifie en Quechua la Terre Mère
Au musée, j'en profite pour me faire expliquer les symboles du chapeau régional : il est rondà bords étroits,blanc avec un ruban noir. Le blanc symbolise les sommets en Chimbo, et le ruban fait allusion au deuil suite à la mort du dernier inca.
Dans les champs, on cultive aussi une céréale : la quinoa, dont on fait, avec les graines, la boisson traditionnelle : la "Chicha de Quinua"
Après 4 heures de route, arrivée à Banos, "la célèbre station thermale" du pays : 13 000 habitants, 1800 mètres d'altitude, une allure de bourgade tranquille, très propre, très plaisante, située au creux d'un beau décor naturel, dominé par de hautes montagnes verdoyantes, dont le volcan Tungurahua (5016 m) , toujours en activité (dernière grosse éruption en 1999), et dont le sommet est enneigé (enfin on peut le voir quand il n'y a pas de nuages ... ce qui est rare!)
Banos est très assez touristique certes, mais très agréable.
Cependant, il faut être jeune et sportif pour profiter de toutes les activités offertes : escalade, rafting, randonnées à pied, à cheval, à velo, saut à l'élastique, bains dans les piscines naturelles d'eau chaudes volcanique, et les cascades ....
bref, tout cela n'est pas pour moi, et demain, j'ai demandé au sympathique propriétaire du petit lodge très "simplex" où je suis pour 3 nuits, de bien vouloir me faire faire demain un tour en voiture dans la montagne.... ci-dessous, l'entrée du lodge Higueron, ma chambre, et le lavoir où je lave mon linge (je suis sûre au moins qu'il ne va pas rétrécir :
Ce matin me voilà donc partie faire un tour en montagne, ce qui permet effectivement de découvrir Banos den haut :
et les magnifiques payages de la route qui grimpe vers le volcan Tungurahua : cascades, champs de "tomatos del arbol" (ça ressemble à des tomates, mais ça pousse sur des arbres et ce sont des fruits : ici ils sont verts mais deviennent rouges!), de maïs "tendre" (choclo)
Enfin on arrive au plus haut où l'on puisse aller en voiture : "la casa del arbol" : 2690 mètres, mais malheureusement le sommet du volcan est toujours dans les nuages.
William m'a expliqué que le grand centre de volcanologie se trouvait entre Ambato et Banos, que les chercheurs y travaillaient 24h sur 24 à la surveillance d'éventuelles éruptions. La dernière a eu lieu en 1999 et toute sa famille a été manu militari obligée de quitter la ville comme tout le reste de la population. Pour rien, puisque les coulées de lave se sont arrêtées à 1 km de la ville.
Les éruptions, sauf cas exceptionnels, sont prévisibles plusieurs jours à l'avance. Les habitants des montagnes sont des "vijias" (vigilants) chargés de dire s'ils voient des choses anormales... ils sont en contact permanent (et payés pour ça) avec les géophysiciens de la station .On voit un peu partout ces "instruments de mesure" dont je ne saurais expliquer le fonctionnement !
Enfin, Banos c'est "la capitale" des bonbons fabriqués à partir de canne à sucre :
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