Martine autour du monde ...

Après le Lac Atitlan, départ pour quelques jours vers le nord, dans le département du Quiché, dans ce qu'on appelle « le triangle Ixil » (ethnie Ixil). Ce triangle, formé par 3 villages mayas : Acoul, Chajul, et Nebaj, est une des régions mayas, les plus reculées et authentiques du Guatemala. Si je suis cette route, c'est parce que je me rends dans une hacienda, ou plutôt une simple ferme, située près d'un tout petit village : ACOUL Un goût de « fin du monde » !

 

Dès que l'on quitte le département de Solola et l'ethnie Katchiquel, on arrive dans celui de Quiché ( Quiché étant à la fois le nom du département, d'une ville et d'une ethnie). A ne pas confondre avec  les Cakchiquels autour de Solola , les Cuchumatanes autour de la Sierra du même nom, enfin les Kekchis un peu plus à l'ouest vers Coban.

 

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Une seule route goudronnée y mène. Une route d'ailleurs bien en mauvais état (même la panaméricaine que l'on emprunte au début du trajet), pleine d'éboulis sur les côtés, et de « tumulus » (ci dessus) tous les 100 m ce qui oblige à rouler au pas … et de centaines de gamins qui agitent les mains sur le bas côtés, en espérant que les voitures s'arrêtent pour leur offrir un petit cadeau de noël...

 

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Le paysage montagne est somptueux : en effet, après avoir passé le fleuve "Rio Negro" on traverse la très belle chaîne de montagnes « Cuchumatanes » qui culmine à 2300 mètres,  (ci dessus) derrière laquelle on se trouve bien dans la région Ixil (prononcer Ichil) qui fait cependant toujours partie du département « Quiché ».

 

Au sommet que voici, il faut lire : no botar basura (ne jetez pas d'ordures) 1--19--3000M.JPG  

On quitte les riches terres volcaniques, pour trouver un sol calcaire (d'où l'on tire la chaux qui sert tant ici … j'y reviendrai) plus pauvre. Les pâturages parsèment le paysage : troupeaux de vaches, de chèvres, de moutons, et petites maisons d'adobe (ou pisé) aux toits de tuiles. Le Guatemala authentique et méconnu.

 

Nous passons non loin du village d'Uspantan où est née Rigoberta Menchu, prix nobel de la paix en 1992 (elle est née très exactement à Chimel).

 

Après 3 heures de route, nous atteignons enfin « la piste » (ah ah …!!) qui va nous mener à la ferme : la hacienda San Domingo, réputée pour sa production de fromage : le chancol (ressemble un peu au gruyère ou comté).

 

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Une heure de piste sur un chemin infernal de bosses et de creux … je me demande si notre véhicule Hyundaï va tenir le coup! Mais Olivarrio m'explique qu'il n'y a pas de problème. Le 4x4 c'est moins résistant, moins confortable, ça utilise plus d'esence, et ça pollue … Mais ce trajet difficile vaut vraiment la peine : la piste est un spectacle permanent, entre les femmes en robe et coiffe traditionnelles, chargées comme des mules de paquets de bois ou de maïs, les enfants qui les suivent, les hommes à pied à cheval ou à dos de mulet, machette à la main, les petites maisons en pisé dont les cheminées lâchent leur fumées blanches, le linge qui sèche sur les barrières, les enfants qui jouent pieds nus au milieu des cochons et des poules … et des ordures ( les déchets : un des gros problèmes du pays)... Tout ça donne la mesure de la misère qui règne dans ces contrées éloingnées de tout, où les enfants tavaillent très dur .

 

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 Enfin je découvre la jolie ferme de San Domingo, que la même famille (d'origine espagnole) exploite depuis des générations (ils sont tous en photos dans la salle à manger, c'est émouvant!). Nous sommes en altitude, il fait très froid le soir dans la chambre, mais avec 4 couvertures … ça va !

 

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Le lendemain je vais faire le tour du village d'Acoul, où je dois être la seule étrangère de passage depuis des lustres, car les enfants me regardent avec une grande curiosité … comme débarquée d'une autre planète ! Là les femmes Ixils portent des robes rouges.

 

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Deux jours plus tard, nous reprenons la route vers le sud pour Chichicastenango (on dit "chichi") où je dois passer la nuit. Tout de suite après Sacapulas, tout en bas de la cordillière que l'on fait donc en sens inverse, nous quittons les Ixils, pour retrouver les Quichés. Nous faisons un arrêt très intéressant à Santa Cruz, car c'est le jour du marché : un des plus beaux du pays (à mon avis bien plus beau que celui de Chichi). Les femmes se reconnaissent par leurs bandeaux torsadés avec des pompons colorés.

 

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Nous en profitons pour faire un arrêt « déjeuner » dans une échoppe où je prends une délicieuse soupe au poulet et à la christophine ( Guispil en espagnol) tandis qu'une petite fille creuse "un tunel" dans la pâte pour faire les tortillas.

Je sais désormais que c'est dans les petits « bouiboui » des marchés que l'on mange le mieux !

 

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Arrivée en soirée à Chichicastenango, toujours dans l'Altiplano Quiché.

 

Une demi-heure après l'installation à l'hôtel, situé tout près du marché, je pars voir ce qui est paraît-il le plus étonnant ici : l'installation des commerçants la veille du marché (il a lieu demain jeudi). Comme tous les marchés, celui-ci est situé tout près de l'église et sur les rues alentours, qui sont toutes fermées pour l'occasion. Les camions arrivent, les bâches se dressent, les gens s'installent pour la nuit à la lueur des « comedores » ces petits restos locaux qui vont être bondés ce soir. Le lendemain matin promenade dans l'immense marché qui bat son plein, à peine de quoi se frayer un passage, et surtout découverte de l'église catholique où le syncrétisme religieux a toute sa place : à l'intérieur de l'église, et devant la porte  sur les marches les prêtres mayas et les"priants" " récitent les litanies séculaires, en agitant des encensoirs, d'où s'échappe la fumée du "copal" l'encens ancestral. Etonnant. Un tout petit peu plus bas sur les mêmes marches, des enfants "cireurs de chaussures" , insistent pour gagner 5 centimes ! Les miennes sont sales depuis plusieurs jours : ça tombe bien!

Les femmes allaitent leurs enfants sur le marché, un homme fait de la poudre de chaux : la chaux s'utilise beaucoup ici : on chauffe la pierre de calcaire, on casse en petits cailloux, puis on en fait de la poudre qui sert à faire cuire le maïs, à protéger les troncs des arbres des fourmis, et aussi surtout à construire les maisons.

 

 

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Ce parcours dans le beau département du « Quiché » m'aura permis de découvrir la diversité des coutumes, des vêtements, et même de la nourriture des différentes ethnies qui l'habitent. Mais aussi leur grande misère, la pauvreté de l'habitat, le manque important et flagrant d'hygiène surtout (des tonnes de détritus jochent les bords des routes et des chemins), même si la bonne humeur est de mise.

 

Les gens vivent ici dans la convivialité, les conversations et les papotages sans fin, l'entraide aussi qui semble être la règle. Les marchés sont un lieu de rencontre important, surtout pour les femmes qui ne manquent pas d'y aller pour se voir.

 

Mais le manque d'argent est évident, et la scolarité …n'en parlons pas ! En revanche, Otto Perez Molina, le futur Président il est … partout, partout, sur chaque arbre, sur chaque mur …

 

Demain vol pour Tikal.... sans Gilles.

commentaires

M
Salut Martine, contents de te relire après ton séjour dans la ferme familiale. Guatemala, terre de contrastes manifestement! Tikal est assez surprenant.Bonne continuation et belles rencontres.<br /> Bises bises, MYR.
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C
Un pti coucou pour te souhaiter une bonne année..c'est pas parce qu'on est dans des contrés lointaines qu'on en oublie les traditions...Alors plein de bonnes choses pour cette nouvelle année et<br /> garde ta pêche et ton envie.... amitiés....caroline
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