Durant notre séjour à Singapour, fin octobre 2019, nous sommes partis 4 jours à Malacca (Melaka) en Malaisie (on a fait le voyage Singapour/ Malacca en taxi, et cela nous a pris à peut près 4 heures) .
J'avais déjà, lors de mon premier voyage en Malaisie, écrit des articles sur l'histoire de la Malaisie (article 32-1) et sur Bornéo (article 32-2 à 32-13) ... vous pouvez les retrouver sur la liste de droite de la page d'accueil de mon blog .
Aujourd'hui cet article est donc consacré à la ville de Malacca, inscrite en 2008 au Patrimoine Mondial de l'UNESCO. C'est une ville superbe et très intéressante, incontournable en Malaisie et dont je conseille fortement la visite ! En plus, c'est une ville aux dimensions humaines, qui peut être parcourue à pied sans problème !
L'histoire de Malacca est longue et compliquée, comme celle de la Malaisie toute entière ! Elle aurait été fondée vers 1400 par "Parameswara" un prince indonésien hindou ( du sud de Sumatra) qui a pris le nom d'Iskander Shah après sa conversion à l'Islam à la fin de sa vie. Il s'était enfui de Singapour (Temasek à l'époque), et aurait créé des liens protecteurs avec la Chine. Les Chinois arrivent alors en masse à Malacca. Leurs descendants sont à l'origine de la première communauté des " Peranakans" (chinois de Malacca nés près du détroit) ; la ville est prise ensuite par les Portugais (Alfonso de Albuquerque) , puis les Hollandais et enfin les Anglais, avant d'être envahie par les japonais pendant la seconde guerre mondiale, puis reprise par les anglais avant que son indépendance soit proclamée en 1957.
C'est donc une ville multi-ethnique (50% de Malais d'origine les "fils du sol" ou "bumiputras", 40% de Chinois, le reste sont des Indiens et une minorité eurasienne descendante des métis portuguais ... ) et multi-confessionnelle (animisme, hindouisme, Islam, catholicisme, protestantisme ... ), qui compte aujourd'hui un demi-million d'habitants et s'est beaucoup enrichie grâce à sa position stratégique en Asie du Sud-Est.
Il faut bien faire la différence entre les deux appellations de "Malais" et "Malaisiens" :
On peut être Malaisien , c'est à dire de nationalité malaisienne, sans être Malais . Les Malaisiens sont les ressortissants de la Malaisie. Alors qu'être Malais renvoie à une appartenance "ethnique" selon des critères précis figurant dans la constitution malaisienne ( pratiquer la religion de l'Islam, parler malais, se conformer aux coutumes malaises, et avoir des origines au sein de la fédération de Malaisie ou de Singapour avant l'indépendance de 1957, ou être un enfant d'au moins un parent né au sein de la population appartenant à l'époque à la Fédération de Malaisie )
Le coeur historique de Malacca est coupé en deux par une petite rivière, la "Sungei Melaka"
La route, entre Singapour et Malacca est bordée de palmiers à huile et d'hévéas.
Nous sommes logés dans un très joli hôtel, l' "Heeren Straits Hotel" dans le quartier chinois, rue Jalan Tun Tan Cheng Lock, très bien situé en plein centre ville , tout près de la place principale où se situe l'église protestante (Christ church) , et où se réunissent tous les incontournables " trishaws" pour enfants (cyclo-pousse ). Le soir les trishaws s'illuminent et font de la musique !
Ce qui est étonnant dans ces petites ruelles, c'est la largeur des habitations , qui sont très étroites (quelques mètres seulement) , alors qu'elles s'étendent en longueur en traversant tout le pâté de maisons jusqu'à l'autre rue. Donc, on entre dans un long couloir, éclairé par des puits de lumière au plafond !
Toutes les ruelles sont à sens unique, ce qui provoque pas mal d'encombrements, et bordées par des "shophouses" (de petites boutiques colorées, au style colonial, avec au 1er étage, l'habitation des propriétaires ... comme dans le Chinatown de Singapour) . Nous avons eu de la chance : pas une goutte de pluie pendant nos 4 jours et une chaleur que j'ai trouvée moins humide qu'à Singapour ... les gens se promènent avec leur parapluie pour se protéger du soleil !
Dans l'après-midi, nous partons faire un tour en bateau ... une petite croisière d'une heure sur la rivière qui traverse la ville ... qui restera, je pense, mon plus beau souvenir de Malacca !
le soir ... les trishaws et les arbres qui s'illuminent et se remplissent d'oiseaux qui chantent :
Nous avons aussi fait un tour au marché de nuit où l'on trouve beaucoup d'alimentation pas très diététique ... ce qui explique peut-être l'obésité de beaucoup de Malais :
Les restaurants ne sont pas chers du tout à Malacca ... mais la cuisine malaise pourra ne pas convaincre des voyageurs venus de l'Occident ...
commentaires